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Prévisions de l'OMC à la baisse : "C'est un recul important, mais on a encore des incertitudes énormes vis-à-vis des États-Unis", selon l'économiste Vincent Vicard
franceinfo
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16/04/2025
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News
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00:00
L'invité éco, Camille Reveille.
00:04
Bonsoir à toutes et à tous, quelle perspective pour le commerce international sur fond de guerre douanière ?
00:09
On en parle avec vous ce soir Vincent Vicar, bonsoir.
00:12
Bonsoir.
00:12
Vous êtes économiste spécialiste de ces questions, adjoint au directeur du CEPI,
00:16
Centre français de recherche et d'expertise en économie internationale.
00:19
Vous signez, faut-il réindustrialiser la France ?
00:22
Je ne sais plus, l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce,
00:25
vient de revoir ses prévisions de croissance pour cette année fortement à la baisse.
00:28
Concrètement, elle tape sur un recul de ces échanges mondiaux cette année,
00:32
entre 0,2 et 1,5% en volume.
00:37
Double question, est-ce que c'est surprenant et est-ce que c'est encore une prévision quand c'est aussi vaste ?
00:42
Alors effectivement, c'est une gageure de faire des prévisions avec l'incertitude qu'on connaît en ce moment.
00:46
Donald Trump qui fait des annonces de droits de douane extrêmement élevés,
00:49
qui revient en arrière une semaine après.
00:52
Donc voilà, faire des prévisions sur l'année, ça veut dire faire des prévisions
00:55
sur ce que va faire Donald Trump sur les prochains mois.
00:58
Et donc ça, personne ne le sait.
01:00
Lui-même, on ne sait pas vraiment s'il le sait.
01:01
Et les négociations qui sont censées se dérouler en ce moment avec l'ensemble des pays,
01:05
on ne sait pas vraiment vers où elles vont et quel est l'objectif même de Donald Trump avec ces négociations.
01:11
Donc c'est vraiment une gageure.
01:12
Ce n'est pas une surprise que ces droits de douane entraînent une baisse du commerce international.
01:19
Parce que c'est un choc important pour le commerce international.
01:22
C'est le principal pays, les Etats-Unis, qui représente 13% des importations mondiales,
01:28
qui met des droits de douane de 10% sur l'ensemble de ses partenaires
01:31
et plus élevé sur certains produits qui sont beaucoup échangés comme l'acier, l'aluminium ou l'automobile.
01:36
Et ces incertitudes, cette situation aussi évolutive soit-elle,
01:39
quel impact ça va avoir pour l'Union européenne ?
01:42
Pour l'Union européenne, il y a deux aspects.
01:45
D'une part, c'est la fermeture du marché américain.
01:47
Donc on a effectivement une baisse des droits de douane,
01:49
une augmentation des droits de douane qui va entraîner une baisse des exportations vers les Etats-Unis.
01:54
Et la deuxième dimension, c'est qu'avec la fermeture du marché américain pour les autres partenaires commerciaux,
01:59
il va y avoir aussi une redirection du commerce.
02:01
Et ça, particulièrement pour la Chine, qui va voir avec des droits de douane de plus de 100%,
02:05
le marché américain se fermer pour un certain nombre de produits.
02:07
Et donc il y a d'autres produits, certains produits qui vont se rediriger vers d'autres marchés.
02:12
Pas seulement l'Union européenne, mais notamment l'Union européenne.
02:15
Et donc, quelle va être vraiment l'augmentation ? Sur quels produits ?
02:18
Et comment on va y répondre ? Ça va être une dimension importante.
02:20
Et quelle doit être, selon vous, la réponse de l'Union européenne ?
02:23
La réponse de l'Union européenne, elle doit être de deux ordres.
02:26
D'une part, vis-à-vis des Etats-Unis, il y a une nécessité de mettre en place une réponse,
02:31
une réponse proportionnée, parce qu'il y a une négociation qui doit s'engager
02:35
et un rapport de force qui est engagé par l'administration Trump.
02:39
La question qui peut se poser, c'est est-ce qu'on le fait sur les biens, avec des droits de douane,
02:42
sur les services avec des restrictions de l'accès au marché pour les exportateurs américains de services vers l'Union européenne ?
02:50
Ça, c'est une question qui doit être posée et qui doit être posée par les gouvernements et la Commission européenne.
02:54
Puis vis-à-vis de la Chine, il y a une nécessité d'avoir une réponse coordonnée aussi,
02:58
vis-à-vis des Etats-Unis, mais aussi sur, justement, comment on va gérer cette redirection du commerce
03:03
pour ne pas entraîner une escalade et qui serait vraiment, justement, la situation la pire,
03:09
avoir une escalade et un deuxième front dans un conflit commercial au niveau mondial.
03:13
Et est-ce que l'Europe, les membres de l'Union européenne, n'ont pas tendance, parfois,
03:17
à se faire concurrence entre eux, quitte à se mettre des bâtons dans les roues ?
03:21
Alors oui, on sait qu'il y a des intérêts qui sont divergents.
03:25
Il y a des intérêts qui ne sont pas les mêmes de l'Allemagne, qui est beaucoup plus ouverte au commerce,
03:29
qui a des intérêts en Chine, notamment ses producteurs automobiles en Chine,
03:33
qui est beaucoup plus exportateur vis-à-vis des Etats-Unis,
03:37
d'autres pays comme l'Irlande ou éventuellement l'Italie, qui sont aussi plus exposés aux Etats-Unis.
03:43
Mais il me semble que l'ampleur du choc qu'on a connu avec Donald Trump,
03:47
voilà, il faut se souvenir, ça ne fait que trois mois qu'il est là,
03:50
le nombre d'annonces qu'on a eues sur le commerce international,
03:52
de restrictions, de menaces sur un certain nombre de sujets en dehors du commerce
03:56
et des sujets qui touchent à la sécurité de manière beaucoup plus large que le commerce international,
04:00
il me semble qu'il y a quand même une logique européenne de réponse européenne
04:03
qui commence à se dessiner et qui va au-delà justement de ces dissensions
04:08
avec une chance peut-être d'une véritable réponse européenne
04:13
et un approfondissement du marché européen.
04:18
Et voilà, une réponse européenne qui renforce l'Union européenne en tant que telle
04:21
et qui ne se fait pas sur la concurrence entre Etats-membres.
04:24
La question est peut-être un petit peu facile, mais concrètement, aujourd'hui,
04:28
on parle de l'Amérique de Donald Trump, à quoi ça sert l'Organisation mondiale du commerce ?
04:33
Est-ce qu'elle a encore du pouvoir ?
04:34
Alors, l'Organisation mondiale du commerce, elle était déjà mal en point
04:37
avant même l'arrivée de Donald Trump au pouvoir.
04:39
Mais il me semble qu'il faut penser quand même l'après Donald Trump
04:42
et il faut penser, comme je disais tout à l'heure, les Etats-Unis, c'est 13% des importations mondiales,
04:47
ça veut dire qu'il reste 87% du commerce international
04:49
avec des pays qui sont attachés au système multilatéral.
04:53
Alors, l'OMC avait des défauts et ils étaient désappointés,
04:56
notamment vis-à-vis de la Chine et des subventions chinoises.
04:58
Mais il y a quand même cet attachement à un système multilatéral.
05:01
Il faut rappeler que l'Union européenne, contrairement à d'autres pays,
05:04
c'est un grand pays qui a les moyens aussi de répondre à Donald Trump,
05:07
comme le fait la Chine aujourd'hui.
05:09
L'Union européenne a aussi les moyens de répondre,
05:10
peut-être pas dans les mêmes proportions,
05:12
mais c'est quelque chose que ne peuvent pas faire d'autres pays.
05:15
Par exemple, je ne sais pas, le Vietnam, par exemple,
05:18
qui est ciblé par 46% de droits de douane initialement,
05:20
qui ont été suspendus, mais qui n'a pas la même capacité,
05:23
étant donné l'importance du marché américain pour ce pays,
05:26
qui n'a pas la même capacité à répondre.
05:27
Donc il y a peut-être une responsabilité de l'Union européenne
05:29
de répondre à cette brèche ouverte par Donald Trump
05:34
dans le système commercial multilatéral.
05:36
La Chine change son négociateur sur le commerce international.
05:40
C'est un signal particulier ?
05:42
C'est peut-être le signal qu'il y a un changement,
05:45
il y a une prise en compte du fait qu'on n'est plus dans la même situation
05:49
qu'il y a 4 ans.
05:50
Il y a 4 ans, le négociateur avait réussi à trouver un accord,
05:54
ce qu'on avait appelé le phase one deal,
05:56
où la Chine s'engageait à acheter des produits américains.
06:00
Ce qui n'a pas été très loin et pas très respecté,
06:02
mais ça avait empêché une escalade.
06:04
Aujourd'hui, peut-être qu'on est dans une situation,
06:07
en tout cas c'est la reconnaissance qu'on est dans une situation
06:09
assez différente, avec une escalade beaucoup plus importante.
06:12
Il faut rappeler qu'on est à plus de 100% de droits de douane
06:14
sur les importations chinoises.
06:16
Et donc, sûrement une stratégie un petit peu différente
06:18
qui commence à se mettre en place
06:19
pour essayer de trouver comment désescalader la situation.
06:23
On en reparlait de ces prévisions de recul de l'OMC
06:26
au début de cet entretien,
06:27
entre moins 0,2 et moins 1,5%.
06:30
C'est quoi ?
06:30
C'est des chiffres qui ressemblent à ceux de la pandémie ?
06:33
Alors, c'est moins important que la pandémie.
06:36
C'est à peu près...
06:37
L'autre épisode, c'est la crise de 2008-2009,
06:41
où on avait eu aussi une baisse du commerce
06:42
extrêmement importante, encore plus importante.
06:44
Donc c'est un recul important.
06:46
Encore une fois, on a des incertitudes énormes.
06:48
Donc voilà, c'est plutôt des ordres de grandeur
06:49
sur ce qui pourrait se passer.
06:51
Mais il faut quand même se souvenir
06:52
qu'avant l'arrivée de Donald Trump au pouvoir,
06:54
les prévisions, c'était 3% de croissance
06:56
du commerce international.
06:58
Donc on est sur un retrait assez important.
07:00
Après, elles vont être remises à jour.
07:03
Voilà, c'est un exercice difficile.
07:05
Il faut le faire.
07:06
C'est un peu héroïque de faire cet exercice aujourd'hui
07:07
pour l'ensemble de l'année.
07:09
Mais voilà, c'est donner une perspective
07:11
sur l'importance quand même de ce recul
07:13
et cette rupture au niveau international.
07:15
Merci beaucoup Vincent Vicard,
07:16
économiste spécialiste, justement,
07:18
des questions de commerce international,
07:20
adjoint au directeur du Centre français
07:22
de recherche et d'expertise en économie internationale.
07:25
Vous êtes ce soir l'invité Éco de France Info.
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