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Budget 2025 et aides aux entreprises : "On rapporte beaucoup plus d'argent qu'on n'en coûte", assure le président de Domia Group
franceinfo
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04/11/2024
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00:00
Bonsoir à toutes et à tous, ce soir dans l'Invité Éco, je reçois le président de
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Domia Group, un des principaux groupes de services à la personne puisqu'il regroupe
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les sociétés Shiva spécialisées dans le ménage, à domicile et Acadomia, les cours
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à domicile plus nos aimés.
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Bonsoir Maxime Ayash.
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Bonsoir.
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Le service à la personne est votre cœur de métier, ce n'est pas vous faire offense
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que de dire que ce sont parfois des métiers peu qualifiés, payés au niveau du SMIC.
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Le projet de loi de finances examiné en ce moment à l'Assemblée Nationale prévoit
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une baisse des exonérations de cotisations.
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Le patronat, vous l'avez entendu, est vent debout, à commencer par le patron du MEDEF,
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qui dit que ce sont des centaines de milliers d'emplois qui risquent d'être détruits.
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Il exagère ou est-ce qu'il a raison ?
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Bon, je vais vous parler de ce que je connais bien, à savoir mon secteur d'activité.
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Alors, dans nos métiers, notamment sur Shiva, qui est un peu différent de ce qu'on a
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chez l'académie au niveau de l'enseignement, les gens d'abord sont mieux payés et on
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réalise, si vous voulez, que dans nos métiers, il est indispensable de bien payer les gens
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parce que s'ils ne sont pas bien payés, ils ne viennent pas chez nous, ils ne viennent
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pas collaborer avec nous, ils travaillent de manière dissimulée et ce n'est pas bon
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pour nos entreprises.
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Donc, les gens chez nous sont bien payés.
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Donc pas au niveau du SMIC ?
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Non, à peu près 20 à 25% au-dessus du SMIC.
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C'est probablement encore insuffisant, mais on est malgré tout loin du SMIC.
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Alors, est-ce que tout de même, cette baisse des exonérations de cotisations qui sont
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prévues par le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale, est-ce que ça risque
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d'empiéter sur les salaires et même sur les emplois ?
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Alors, il faut savoir une chose, c'est qu'effectivement, dans notre secteur d'activité, tout ce qui
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contribue à augmenter le coût de revient se répercute forcément, au moins en partie,
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sur le prix de vente et tout ce qui contribue à une augmentation du prix de vente, détériore
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la demande et diminue, je dirais, par contagion, les embauches.
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Je ne suis pas pour tout ce qui contribue à augmenter le coût de revient.
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Alors, le coût de revient, c'est augmenter le coût du travail ?
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Évidemment, quand on l'augmente, ça augmente et ce n'est pas forcément une bonne idée.
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Moi, je pense qu'aujourd'hui, on est très fortement fiscalisé, on est très fortement
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imposé au niveau fiscal, mais également au niveau social, il faut vraiment le savoir.
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Je pense qu'il est beaucoup plus intéressant et beaucoup plus...
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Alors, c'est peut-être plus difficile également de diminuer les dépenses que d'augmenter
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le taxe impôt cotisation sociale.
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Alors, est-ce que, tout de même, est-ce que vous pensez que les employeurs, puisque
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ce sont plutôt des employeurs, par exemple, moi, si j'emploie une femme de ménage, c'est
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moi qui vais être employeur, est-ce que je vais avoir tendance à ne pas augmenter les
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salaires des personnes que j'emploie ou est-ce que vous, vous risquez de ne pas recruter
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davantage ? Est-ce qu'il y a un risque ?
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Mais bien sûr qu'il y a un risque.
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Puisque c'est ce que dit le MEDEF aujourd'hui.
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Évidemment qu'il y a un risque, ils ont raison, ils ont raison qu'il y a un risque.
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Bien sûr, vous savez, c'est très simple, vous voyez, on vous augmente d'un euro, un
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euro cinquante de l'heure.
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Évidemment, à un moment donné, ça peut être anodin ou ça peut être beaucoup, ça
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dépend de la situation des consommateurs.
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Mais vous savez, il faut avoir à l'esprit que les gens qui viennent consommer chez nous,
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on est très, très loin, on est très, très loin de l'image des gens qui sont la grande
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bourgeoisie, les gens de Paris, des clichés du 16e arrondissement, on en est très, très
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loin.
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Les consommateurs qui viennent chez nous aujourd'hui, c'est monsieur et madame tout le monde.
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C'est-à-dire que nous avons toutes les catégories de population.
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Vous savez, il y a près de 4 millions de personnes qui ont recours à nos services.
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4 millions pour la garde d'enfants, pour l'accompagnement pour des personnes âgées,
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pour l'entretien de leur maison.
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Et ce qu'on se constate, si vous voulez, c'est qu'avec la mise en œuvre du crédit
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d'impôt instantané, ce sont des gens de plus en plus modestes, ce qu'on dit dans
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le jargon un peu technocratique, les déciles inférieurs, c'est-à-dire les gens plus
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modestes qui ont recours à nos services.
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Vous bénéficiez quand même du crédit d'impôt important, l'emploi à domicile, c'est 6
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milliards d'euros par an, c'est déjà beaucoup.
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Oui, c'est beaucoup.
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Vous plaidez pour une baisse des dépenses publiques.
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Les exonérations de cotisations, c'est 75 milliards d'euros par an.
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Il faut savoir ce que vous voulez.
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Mais moi, je suis, si vous voulez, je me bats pour le maintien du statu quo.
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Pourquoi ? Parce que le statu quo, il est rentable pour tout le monde, il est efficace
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pour tout le monde.
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Maintenant, si on prend un petit peu de recul, et vous avez raison, c'est un secteur qui
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est accompagné, mais il faut savoir ce qu'est l'alternative.
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Et je vais revenir sur les chiffres.
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L'alternative, c'est quoi ? C'est comme c'était avant, c'est-à-dire le travail occulte.
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En France, aujourd'hui, le travail occulte, le travail dissimulé, le travail au noir,
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appelez-le comme vous voulez.
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Et ça, c'est ça.
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Aujourd'hui, en France, il a très significativement diminué.
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Parce qu'il y a ces crédits d'impôt, notamment ?
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Parce que ça coûte moins cher.
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Parce qu'aujourd'hui, quand vous prenez une heure de ménage, qu'après crédit d'impôt,
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je vous dis, chère madame, vous allez payer 14 euros net après impôt, tout confondu,
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et que vous payez le travail au noir, c'est à peu près 14 ou 15 euros.
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Naturellement, vous avez intérêt à travailler avec Chiba.
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Donc là-dessus, vous êtes content, puisqu'on ne touche pas au crédit d'impôt pour l'instant.
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Ça marche.
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Mais vous avez craint un moment, qu'on touche à ces crédits d'impôt ?
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Bien sûr, ce que j'ai craint, c'est qu'on y touche et j'ai craint qu'on le change.
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Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on est en train de créer 400 000 emplois.
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C'est pas rien.
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Je veux qu'on dise également qu'on rapporte beaucoup plus d'argent qu'on en coûte.
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Ça ne veut pas dire qu'il y a des choses qu'on ne peut pas améliorer, ça ne veut
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pas dire qu'il y a des abus, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire mieux.
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Mais malgré tout, le système est une excellence française et je crois qu'il faut qu'on
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se le dise.
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Ces exonérations de cotisations, la baisse des exonérations de cotisations, c'est finalement
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un moindre bâle pour votre secteur, celui de l'emploi à domicile, quand on voit que
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dans le même temps, on ne touche pas au crédit d'impôt sur l'emploi à domicile.
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Je considère que c'est un moindre bâle, mais je considère néanmoins que ce n'est
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pas forcément une bonne mesure.
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Alors, on voit qu'Antoine Armand, le ministre de l'économie, a proposé une alternative
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ce matin dans les échos.
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Plutôt que cette baisse des exonérations de cotisations, une partie, ça pourrait être
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la suppression d'un jour férié.
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Qu'est-ce que vous en pensez, Maxime Ayage ?
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Alors, je pense, si vous voulez, que d'abord, je partage complètement le constat de notre
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ministre de l'économie.
05:37
Et je pense qu'aujourd'hui, dans notre pays, on ne travaille pas assez.
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C'est un constat, donc on ne produit pas assez de richesses, donc on n'a pas assez
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de revenus.
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Donc, tout ce qui va contribuer à nous pousser à travailler plus, à nous permettre de travailler
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plus, pour moi, est une bonne mesure.
05:51
Alors après, est-ce que c'est un jour de férié ?
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Un jour de férié, c'est 2004, le lundi de Pentecôte.
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Oui, je suis pour.
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Vous êtes pour, mais sauf que vous, vous n'avez pas de salarié, donc vous n'êtes
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pas concerné.
06:01
Donc, qu'est-ce que vous allez faire, justement ?
06:03
Je vais leur dire, je serai pour, je l'accompagne.
06:05
Si on nous dit qu'il faut travailler...
06:06
Vous l'accompagnez, c'est-à-dire ?
06:07
Si je vous dis, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si demain, le jour férié n'est
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plus férié, on travaillera.
06:11
D'accord.
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Donc, vous préférez ça plutôt que des exonérations de cotisations amoindries ?
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Bien sûr.
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Alors, j'ai vu, vous avez d'ailleurs commencé à le dire, que vous plaidez pour le rétablissement
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des finances publiques, avec d'autres patrons, il y a quelques mois, dans une tribune parue
06:27
dans l'Opinion.
06:28
Qu'est-ce que vous préconisez, si, lorsque je vous suis, il ne faut pas toucher, en tout
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cas, pas trop aux exonérations de cotisations, il ne faut pas toucher aux aides aux entreprises,
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à quoi faut-il toucher, Maxime Ayage ?
06:38
Alors, d'abord, il faut savoir...
06:39
Ce sera ma dernière question.
06:40
Voilà.
06:41
On est dans un pays, si vous voulez, où il y a 56% de prélèvements sociaux, de prélèvements
06:44
tout court, de prélèvements sociaux, fiscaux, c'est beaucoup.
06:47
Donc, si vous voulez, ce que je pense, c'est qu'il faut d'abord diminuer les dépenses.
06:51
Je peux vous renvoyer sur les études de l'Institut Montaigne, où vous en vois...
06:55
Un seul exemple, Maxime Ayage.
06:56
Un seul exemple de baisse, je vais rester dans mon secteur, je ne vais pas vous faire
07:02
de la politique générale, ce n'est pas là que vous m'attendez.
07:04
Dans mon secteur, il y a, par exemple, on doit pouvoir favoriser le travail.
07:09
Par exemple, il y a encore trop de gens qui ne travaillent pas, c'est pourquoi ? Parce
07:11
que vous avez des problèmes de seuils sociaux.
07:13
Les gens ne sont pas incités à travailler.
07:15
Par exemple, aujourd'hui, vous avez très peu de gens dans le métier qui travaillent
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plus de 15 heures par semaine.
07:19
Parce qu'ils ne sont pas incités au-delà, ils partent toutes leurs aides.
07:21
Et donc, revoir certaines prestations sociales.
07:23
Revoir, par exemple, les seuils de déclenchement des prestations sociales.
07:26
Par exemple, si on travaille plus, ça rapporte beaucoup, beaucoup plus d'argent.
07:28
La vie d'un patron.
07:31
Aujourd'hui, dans l'Invité ECHO, Maxime Ayage, président de DOMIA, qui regroupe
07:35
Acadomia et Chivat, invité ECHO de France Info ce soir, merci beaucoup.
07:39
Merci beaucoup à vous.
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