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Contribution des entreprises : "On est fiers d'être le premier contributeur fiscal en France", déclare Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole
franceinfo
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13/05/2025
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00:00
L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04
Bonsoir à toutes et à tous, il va passer la main demain après dix ans à la tête de la première banque française,
00:12
la troisième européenne, la dixième au rang mondial.
00:15
Bonsoir Philippe Brassac.
00:16
Bonsoir.
00:16
Invité éco de France Info ce soir, merci de nous accorder votre dernière interview.
00:21
Avant de passer donc le relais demain à votre successeur Olivier Gavalda,
00:25
ce sera au cours de l'Assemblée Générale des Actionnaires.
00:28
Vous avez passé dix ans à la tête du Crédit Agricole, première banque française,
00:34
27 milliards d'euros de revenus annuels.
00:37
Le Crédit Agricole regroupe en fait énormément de réalités différentes,
00:42
avec une banque d'investissement, des caisses régionales, c'est la seule banque mutualiste du CAC 40.
00:48
Qu'est-ce que ça change concrètement ?
00:50
En quoi le fonctionnement, l'organisation, la gouvernance du Crédit Agricole
00:55
en font un établissement bancaire à part ?
00:59
Je pense qu'on dit qu'il est à part parce que nous sommes le modèle le plus poussé de la banque universelle.
01:05
C'est-à-dire en fait une banque qui essaie d'installer des réponses globales aux problèmes patrimoniaux,
01:11
des ménages comme des entreprises, et de le faire partout, tout le temps et pour tous.
01:15
Des plus fortunés aux plus modestes, des tout petits professionnels de proximité aux très grandes entreprises internationales.
01:21
Et donc ce que vous décrivez, ce n'est pas un morcellement de métiers différents,
01:25
c'est la complétude d'une approche globale des besoins des clients.
01:28
Et ça vous pensez que vous êtes unique en votre genre, que les autres banques n'offrent pas cette diversité de services ?
01:35
On est unique par la façon absolument complète et systémique de l'application de ces principes d'utilité aux territoires et d'universalité.
01:45
Et la seule preuve, c'est que si vous vous promenez dans les arrières pays des territoires,
01:49
si vous regardez quelques types de populations, si vous regardez quelques types d'opérations,
01:54
par exemple les distributeurs de billets,
01:56
on voit bien que partout ailleurs, plus ou moins on optimise, on sélectionne,
02:00
on se concentre sur ceux qui seraient les plus rentables, nous on prend le tout,
02:04
et au total ça fonctionne très bien.
02:06
Et on garde des établissements bancaires partout sur le territoire,
02:10
vous avez 150 000 collaborateurs, 110 000 en France, et ça c'est assez exceptionnel.
02:15
Parce que le fondement du Clédéric Coll, ce sont les caisses régionales du Clédéric Coll,
02:18
que tout le monde connaît, 39 caisses régionales,
02:21
et leur statut c'est d'être totalement attachés, dédiés au développement du territoire en France.
02:27
Et donc on a des entreprises dont la finalité, c'est bien le développement des territoires français,
02:33
et ça ce sont les caisses régionales du Clédéric Coll.
02:34
Et ça veut dire qu'au cours de ces dix dernières années, contrairement à vos concurrents,
02:38
vous n'avez pas fermé d'établissements bancaires, vous n'avez pas fermé de guichets,
02:42
vous n'avez pas supprimé du personnel ?
02:43
Non, on a surtout continué à nous développer sur, je vais appeler ça le champ de service à la clientèle.
02:50
Avant on ne faisait que de la banque, après on a rajouté de l'assurance,
02:53
de l'assurance d'épargne, puis de l'assurance des biens des personnes,
02:55
on a rajouté de l'asset management, les CICAV, les fonds communs de placement,
02:59
on a rajouté des solutions en immobilier,
03:02
et aujourd'hui on rajoute des solutions de transition pour l'énergie,
03:05
des solutions d'accessibilité à la santé, parce que les populations sont vieillissantes,
03:09
et en fait cette extension permanente qui suit les besoins des clients,
03:13
ça nous permet de continuer à croître.
03:15
Alors Philippe Brassac, vous en avez traversé des crises, en disant,
03:19
le Covid, plusieurs crises agricoles, les gilets jaunes,
03:22
est-ce que vous pensez que c'est la vie normale d'une banque aujourd'hui,
03:27
la gestion d'une crise après une autre, ou est-ce que ça a été une décennie exceptionnelle ?
03:33
Je pense que ça devient la vie normale des entreprises de façon générale,
03:36
et d'une certaine façon, si on veut bien comprendre que l'utilité est le seul moteur des entreprises,
03:42
pour un établissement financier vous êtes particulièrement utile lorsqu'il faut penter,
03:47
aider vos ménages, aider vos professionnels, aider vos entreprises à passer au-dessus de difficultés,
03:52
et d'une certaine façon, les crises, non pas justifient,
03:56
mais en tout cas ce sont des moments dans lesquels notre utilité est la plus probante,
04:00
et j'en veux pour preuve la crise Covid, dans laquelle nous avons été des sortes de professionnels de la santé économique,
04:06
pour permettre de passer d'un état A avant confinement, à un état toujours vivant, B après confinement.
04:12
Et comment doit se positionner un banquier aujourd'hui ?
04:16
Comment est-ce qu'il doit rassurer les investisseurs, les ménages et les entreprises ?
04:21
Je pense qu'il va d'abord rassurer, parce que justement, son moteur c'est l'utilité.
04:25
Et vous voyez dans la régularité de la croissance de nos revenus,
04:29
rien d'autre que l'accroissement du nombre de nos clients,
04:32
et l'accroissement du champ de notre service en tant qu'elle,
04:35
ce qui fait que cette régularité dans la croissance est un facteur qui rassure beaucoup.
04:40
Et puis par ailleurs, il faut être un acteur de bon sens.
04:45
Il ne faut pas aller chercher les risques maximaux pour optimiser les recettes.
04:49
Il faut naviguer toujours un peu au large de ce qui peut paraître excessif,
04:52
pour que le clé des agricoles soit, moi j'aime bien cette expression,
04:55
apparaissent à tous ce qu'on essaie de faire de lui,
04:58
c'est-à-dire une utilité qui soit tranquille, qui soit permanente, qui soit présente.
05:02
Et je pense que ce clé des agricoles, dont je voudrais surtout souligner que
05:05
j'y ai travaillé pendant plus de 42 ans, au-delà des 10 années qui viennent de se passer,
05:10
c'est vraiment ce que je retiens le plus et que je garde dans le cœur.
05:13
Alors c'est facile à dire, mais est-ce que ce n'est pas difficile à faire
05:16
quand, dans le même temps, on est dans un monde géopolitique extrêmement incertain,
05:20
quand on a le président de la première puissance économique
05:23
qui, quand il parle, dès qu'il parle, il peut le faire chuter le cours de bourse
05:28
ou le faire bondir.
05:30
Comment est-ce qu'à côté de ça, on maintient ce que vous avez appelé cette tranquillité,
05:35
cette gestion de bon sens, en gros, de bon père de famille ?
05:38
Parce qu'il faut que votre business soit vraiment corrélé
05:40
qu'aux utilités micro-économiques, auprès de chacune de chacun.
05:44
Et ça, c'est invariant et ça ne fait que croître.
05:47
Et au demeurant, lorsqu'on voit les annonces du président Trump,
05:51
je pense, et j'espère ne pas me tromper pour la suite,
05:53
qu'au tout départ, c'était très déstabilisant.
05:55
Mais on voit bien que les marchés, de façon générale,
05:58
ont compris que pour M. Trump, c'était plus de la tactique
06:01
qu'un changement de paradigme.
06:03
Oui, mais sauf que les bourses, le cours de bourse des banques
06:07
a été affecté quand même.
06:08
Pas tant que ça.
06:09
Et on voit bien que ça remonte très vite.
06:10
Parce que le mouvement, c'est quoi ?
06:12
Il envoie le bouchon très loin,
06:14
hors de ce qui nous paraît raisonnable et soutenable.
06:16
Et puis très vite, lorsque sa mort,
06:18
il revient dans un périmètre que l'on considère
06:20
comme raisonnable ou soutenable.
06:22
Ce sont les taxes douanières.
06:24
Ils passent de 10 à 130 %,
06:25
et puis d'un coup, il revient à 30.
06:27
Et d'une certaine façon, je pense que le système s'est dit
06:29
que le président était très provocateur dans ses annonces,
06:33
mais qu'en fait, très vite,
06:34
les décisions devenaient, si ce n'est très raisonnable,
06:37
en tout cas très classiques.
06:39
Et donc, je pense que le système financier,
06:42
les banques tout particulièrement,
06:43
sont tout à fait aptes à traverser ce champ très particulier.
06:46
Et notamment les banques européennes,
06:48
comment est-ce qu'il faut se positionner aujourd'hui
06:50
avec ce nouvel ordre mondial
06:52
qui est en train de décider les Etats-Unis,
06:56
le président Trump, mais aussi la Chine ?
06:57
Moi, je pense que c'est paradoxalement
06:59
un très bon momentum pour l'Union européenne
07:02
parce que, je vais dire comme ça,
07:04
l'Union européenne est contrainte
07:06
par les menaces qui peinent sur elle,
07:08
au fond, d'être beaucoup plus ambitieuse,
07:10
d'avoir une réglementation bancaire
07:11
qui corresponde à ces modèles
07:13
et pas ceux des Américains,
07:15
de réinvestir...
07:15
Mais c'est le cas aujourd'hui ?
07:16
Oui, mais voilà, ça peut changer.
07:19
Je prends un exemple très concret.
07:20
La réglementation américaine n'est pas critique,
07:22
mais elle fait pour le système américain.
07:24
Si on veut toujours des crédits immobiliers
07:26
à la française, taux fixe,
07:28
sur les revenus gardés dans le bilan
07:30
pour garder la relation
07:31
et non pas des mortgage à l'américaine,
07:34
taux révisables sur la valeur du gage
07:36
et mis sur les marchés,
07:38
eh bien, il faut que les Européens
07:39
décident enfin d'avoir,
07:41
non pas des réglementations différentes par principe,
07:44
mais adaptées au modèle qu'ils souhaitent.
07:45
Et je pense que c'est le bon moment.
07:47
Et donc, aujourd'hui,
07:48
vous pensez qu'il faut qu'il y ait quoi ?
07:49
Moins de réglementations au niveau européen ?
07:51
Sinon, le risque, c'est de se retrouver
07:53
avec des taux variables à l'américaine.
07:54
C'est un petit peu l'épouvantail, là.
07:56
Je pense que vraiment,
07:57
le principal enjeu,
07:58
c'est que l'Europe profite de cette contrainte,
08:00
qu'elle réinvestisse,
08:01
parce que c'est une contrainte dans l'armement,
08:03
c'est une question qui est posée,
08:04
qu'elle réinvestisse dans son industrie,
08:06
qu'elle réinvestisse dans sa souveraineté alimentaire,
08:09
et qu'au fond,
08:10
elle le passe de ce qu'elle a déjà très bien fait,
08:12
c'est-à-dire la fabrication d'un marché de consommateurs,
08:15
qui est très efficace,
08:17
en rajoutant enfin un marché de producteurs compétitifs,
08:21
rentables sur l'espace européen.
08:22
Et je pense que c'est le moment ou jamais
08:24
pour l'Europe de faire cela.
08:26
Et c'est crédible.
08:27
Et en tout cas, c'est attendu.
08:28
Alors, vous êtes,
08:29
ce sera ma dernière question,
08:30
l'un des plus gros contributeurs
08:32
à la surtaxe d'impôts sur les sociétés,
08:35
à hauteur de 330 millions d'euros,
08:37
selon vos estimations,
08:38
pour l'ensemble de l'année 2025.
08:40
Qu'est-ce que vous vous plaignez de cette surtaxe ?
08:43
On a entendu notamment Bernard Arnault
08:45
à la tête d'LVMH la critiquer violemment.
08:49
D'abord, si vous êtes premier de la surtaxe,
08:51
c'est que vous êtes premier de la taxe,
08:52
puisque c'est une proportion qui est prélevée.
08:54
Donc pour 330 millions,
08:56
ça veut dire que le clé d'alcool
08:57
va qu'un pays a 1,3 milliard,
08:59
puisque c'est grosso modo
09:00
30% de plus d'impôts sur les sociétés.
09:03
Enfin, il dit que ça peut pousser
09:04
les patrons à délocaliser.
09:05
Oui, mais pour le coup,
09:06
je pense qu'il faut faire au bon cœur
09:08
face à une forme d'adversité.
09:10
Le rétablissement des finances publiques
09:12
est une priorité absolue.
09:13
Je ne commente pas le mix
09:15
entre plus d'impôts et plus d'économies
09:18
qui sont absolument nécessaires,
09:20
probablement à court terme
09:21
pour les premiers
09:22
et à moyen et long terme
09:23
pour les secondes.
09:24
Et à cet instant,
09:25
je vais juste dire qu'après tout,
09:26
on est fiers d'être
09:28
le premier contributeur fiscal en France,
09:30
parce que c'est le signe
09:32
de notre développement
09:33
et d'une forme de citoyenneté,
09:34
parce que l'essentiel de notre action
09:36
est d'assigner à nos territoires.
09:37
Merci beaucoup.
09:38
Merci à vous.
09:39
Philippe Brassac,
09:40
directeur général du Crédit Agricole,
09:42
encore pour quelques heures.
09:43
Merci beaucoup d'avoir été l'invité
09:45
Éco de France Info ce soir.
09:46
Merci.
09:46
Merci.
09:47
Merci.
09:48
Merci.
09:49
Merci.
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