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La Banque publique d'investissement a lancé un plan climat avec 20 milliards d'euros pour accélérer la transition écologique des entreprises. "Notre rôle, c'est de les mettre en transition dès maintenant", affirme sur franceinfo, jeudi 28 mars, Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance.

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Transcription
00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, c'est l'un des bras armés de l'État en matière de financement des entreprises.
00:10 La Banque Publique d'Investissement dont je reçois le Directeur Général Nicolas Dufourque. Bonsoir.
00:15 La Banque Publique d'Investissement participe au développement de l'économie en aidant les entreprises à grandir
00:21 par le biais de prêts, de participation financière notamment.
00:24 Et parmi les grands axes de votre stratégie d'aide aux entreprises, il y a l'accélération de la transition énergétique et écologique
00:32 avec ce plan climat lancé il y a 4 ans, 20 milliards d'euros à la clé.
00:37 Ça y est, tout l'argent est dépensé.
00:39 Oui, l'argent est investi, il est attribué à des entreprises sous forme de prêts qui seront remboursés évidemment.
00:48 Et puis il y a également des subventions qui sont des subventions à l'innovation
00:51 et parfois des très grosses subventions aux grosses usines de batteries dans le nord de la France.
00:55 C'est tout ça qui fait 20 milliards d'euros.
00:57 Et donc 20 milliards d'euros qui ont été investis, dépensés avec un an d'avance.
01:00 C'est ça.
01:01 Alors où va l'argent précisément ? Est-ce que vous pouvez nous donner quelques exemples ?
01:05 Vous avez commencé à le dire, vous participez au financement de la décarbonation des entreprises, notamment industrielles.
01:12 Alors absolument, on décarbone le tissu productif français et puis on investit énormément aussi pour augmenter la production des énergies renouvelables en France.
01:19 On est même la banque numéro 1, la première banque française pour le financement de l'éolien et du photovoltaïque.
01:25 Toutes catégories confondues, avec à peu près 2 milliards d'euros de crédits par an, ce qui est un évolument important.
01:30 Donc les champs éoliens que vous voyez en mer, le photovoltaïque, à chaque fois que vous passez avec votre voiture à côté,
01:36 il y a probablement un petit prêt ou même un gros prêt parfois, c'est des dizaines ou des centaines de millions d'euros de la BPI.
01:42 Et puis alors la décarbonation de l'industrie, oui, ça consiste d'abord à aider les entreprises industrielles à passer à l'électricité
01:48 parce qu'il y en a beaucoup qui sont au gaz, il y en a beaucoup qui sont encore au fuel.
01:52 - Elles ont besoin de vous, elles ne peuvent pas décarboner toutes seules ?
01:55 - Mais parce que c'est cher, ça veut dire qu'il faut changer souvent les processus, les machines et par conséquent investir.
02:04 - Et elles ne le feraient pas si vous n'y alliez pas ? Si vous ne participez pas à la décarbonation à votre avis ?
02:09 - Elles ne le feraient pas. Elles ne le feraient pas pour quelles raisons ?
02:13 - Elles n'ont pas le choix.
02:14 - Oui, d'abord, elles n'ont pas le choix mais elles ont encore un peu de temps.
02:18 Et elles ne le feraient pas dès maintenant.
02:21 Nous, notre rôle c'est de les mettre en transition dès maintenant.
02:24 Donc on fait ce qu'on appelle un porte-à-porte de masse avec nos collaborateurs
02:27 puisque la banque, on peut considérer que c'est une énorme banque qui est à Paris.
02:30 En fait non, c'est 55 petites banques qui sont en province très proches des entrepreneurs guichets uniques.
02:36 - Donc il y a un guichet unique mais qui est déployé partout en France.
02:40 - Et nos collaborateurs, dans leur voiture, font le porte-à-porte de masse pour aller voir les patrons de PME en leur disant "On s'y met dès maintenant".
02:45 - Et alors vous allez voir lesquelles ? Celles qui polluent le plus ? Celles qui ont le plus besoin de se décarboner ?
02:49 - Celles qui ont le plus besoin d'argent ?
02:50 - Alors celles qui polluent le plus, c'est les très très grosses.
02:53 - Oui.
02:54 - Et celles-là, elles sont traitées en direct par nos cousins de l'agence de l'environnement qui s'appelle l'ADEME.
02:58 - D'accord.
02:59 - Ça, ça coûte des sommes très importantes. C'est beaucoup de subventions d'Etat.
03:02 - Et c'est, le président de la République l'a annoncé, puisqu'on est sur des dizaines de milliards d'euros de subventions pour aider Arcelor, par exemple, à se décarboner.
03:09 - Voilà.
03:10 - Ça, c'est pas nous. Nous, c'est les PME et les OTI, industrielles, partout. Hier, j'étais à Châteauroux, par exemple.
03:14 - Hum hum.
03:15 - C'est une prochaine, je vais à Nantes.
03:16 - Et donc, qu'est-ce qu'on leur propose ? On leur propose des prêts qui sont des prêts très longs, où on ne prend aucune garantie sur le patrimoine de l'entrepreneur ou de l'entreprise.
03:24 - Hum.
03:25 - Avec en plus des différents remboursements et des taux favorables.
03:27 - D'accord. Donc, c'est ça. Alors, vous avez, vous participez aussi à la croissance de ce qu'on appelle les "Green Tech". De quoi parle-t-on précisément ?
03:35 - Alors, les Green Tech, c'est très intéressant. C'est des start-up qui sont dans la plupart...
03:39 - 8 milliards et demi d'euros.
03:40 - Oui, oui, absolument. Qui sont dans la plupart des cas lancés, construits par des chercheurs des universités scientifiques françaises qui décident de devenir entrepreneurs.
03:49 Il faut savoir, là, pour ceux qui nous écoutent, que la France est un pays de cocagne pour les chercheurs qui souhaitent devenir entrepreneurs.
03:54 - Pourquoi ? Parce que vous existez ?
03:56 - Non, non, non. Pas seulement. Mais c'est parce que la boîte à outils qui va les accompagner, à partir du moment où ils ont fait ce choix, qui est un choix quand même important dans leur vie, hein,
04:04 elle est incroyablement profonde. Vous avez une première subvention, une deuxième, une troisième, vous passez un petit concours ILAB, un concours INOV, tout ça c'est notre jargon.
04:11 Et vous arrivez à cette situation que j'ai vue, par exemple, l'année dernière, où j'ai inauguré l'usine Umiami à Strasbourg, construite par un entrepreneur de 28 ans,
04:19 que nous accompagnons depuis qu'il a 25 ans, et en 4 ans, donc, il a levé 100 millions d'euros. Ça, c'est la France.
04:25 - Et ça, c'est vous qui l'aidez à le faire ?
04:27 - Tout à fait. Sur les 100 millions, nous avons mis 42. Rendez-vous compte.
04:31 - C'est énorme. Quasiment la moitié.
04:33 - Voilà. Et pourquoi ? Parce qu'il est très bon. Son innovation est très bonne. C'est une green tech, une food tech.
04:39 Et ensuite, trimestre après trimestre, ses temps de passage sont bons, donc on continue de l'accompagner, jusqu'à faire monter une usine nouvelle à Strasbourg, que j'ai donc inaugurée la semaine dernière.
04:48 - Et donc 20 milliards ces 4 dernières années, 35 milliards à venir à horizon. Quel horizon ?
04:54 - Pareil, 4 ans.
04:56 - D'accord, 4 ans. Et ça va suffire, 35 milliards. Jean Pisani-Ferri, l'économiste, chiffre à 66 milliards par an. Le coût de la transition écologique dans la moitié d'argent public.
05:06 - Oui, il a tout à fait raison. Donc nous, on se partage un peu le travail. Il y a les très grands groupes qui n'ont pas besoin des financements de la BPI.
05:13 Ils ont la BPI à leur capital, mais ils n'ont pas besoin d'avoir, de notre part, des injections de capital supplémentaires ou des prêts.
05:21 Ils ont besoin parfois d'avoir des subventions. Et donc, dans les 35 milliards en question, vous allez voir des subventions du programme France 2030, sur, par exemple, des gigafactories d'électrolyseurs pour l'hydrogène.
05:33 Vous allez trouver ça, hein. Mais vous allez trouver essentiellement du financement des énergies renouvelables, donc éolien photovoltaïque, on continue et on accélère.
05:41 Vous allez trouver aussi la décarbonation des PME, PME et ETI industrielles françaises. Et puis, on va continuer de développer tout l'écosystème de ce qu'on appelle la deep tech et la green tech.
05:51 - Et donc, l'argent est à la hauteur de l'ambition ?
05:54 - En tout cas, c'est déjà une grande chance qu'on puisse déployer 35 milliards dans ces conditions-là, honnêtement. Il y a beaucoup de pays européens qui ne font pas ça aujourd'hui.
06:02 - Merci beaucoup, Nicolas Dufourcq, directeur général de BPI France. Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.
06:09 - Merci.

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