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L'édito de Jules Torres : «Bruno Retailleau/Eric Piolle : la fermeté face au déni»
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15/02/2025
Dans son édito du 15/02/2025, Jules Torres revient sur la situation à Grenoble.
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00:00
Oui, Bruno Roteio et Éric Piolle n'étaient pas côte à côte hier à Grenoble,
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ils étaient face à face, deux hommes, deux univers,
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deux façons radicalement opposées de concevoir le rôle de l'État.
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Un duel plus qu'une rencontre, le ministre de l'Intérieur était là
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pour rétablir une forme d'autorité après un cauchemar de violence,
00:16
un bar grenoblois attaqué à la grenade,
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15 blessés, un assaillant toujours en fuite,
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après s'être introduit cagoulé et armé d'un fusil d'assaut,
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une scène de guerre en plein centre-ville.
00:26
Mais hier, plus que des coups, ce sont des mots qui ont fusé
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et ces mots, ils résument tout d'abord, chez Éric Piolle, le déni,
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action de refuser de reconnaître la vérité ou la valeur d'une chose,
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ça lui va comme un gant, le déni chez lui, c'est un mode de gouvernance,
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à croire qu'il atterrigeait en doctrine municipale.
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Quand Grenoble s'enfonce dans la violence, lui parle d'autre chose,
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quand la population s'inquiète, il détourne le regard
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et en face de lui, il y avait Bruno Roteio, la fermeté,
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qualité de ce qui est fort, vigoureux et ne tremble pas.
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Lui, il nomme les choses, il ne les fuit pas, il parle
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sécurité, ordre, autorité, autant dire qu'entre les deux,
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il y avait un monde et forcément, l'ambiance hier dans l'Isère
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était polaire et pas seulement sur le climat.
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Et en quoi peut-on dire qu'Éric Piolle est dans le déni ?
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D'abord, parce qu'il y a ce timing désastreux, catastrophique,
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même quelques heures seulement avant l'attaque à la grenade,
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Libération publiait des propos hallucinants d'Éric Piolle,
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le maire de Grenoble, régulièrement accusé de laxisme,
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lâché avec une désinvolture confondante.
01:22
À vrai dire, je m'en fous un peu des critiques sur son laxisme,
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quand il ne reste que des attaques sur la sécurité et la propreté,
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ça veut dire qu'on a gagné quelques batailles par ailleurs.
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Il s'en fout donc, Éric Piolle, il ne voit pas où est le problème.
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Le problème pourtant, eh bien c'est Grenoble.
01:37
Le problème, c'est une ville où la violence est devenue une routine.
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Quelques exemples, le 24 janvier, deux jeunes blessés grièvement
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par balle sur un point de dîle.
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Quelques jours plus tôt, trois personnes touchées par des tirs,
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dont une ado qui promenait son chien.
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Encore avant, une femme enceinte et une ado tabassée en pleine rue
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par un Tunisien arrivé en France deux mois plus tôt.
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Fin décembre, un jeune gazé, dépouillé et menacé au couteau
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pour sa trottinette.
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Juste avant Noël, une mineure de 13 ans violée par son cousin de 23 ans
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qu'elle était censée épouser.
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Toujours en décembre, un homme poignardé à mort dans une épicerie.
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Mi-novembre, des scènes de guérilla urbaine, coups de feu et armes blanches.
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Le 22 octobre, un adolescent de 15 ans exécuté par balle en pleine rue.
02:16
Quelques jours avant, un fourgon blindé attaqué à la Kalachnikov
02:19
en plein centre-ville.
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Fin septembre, un lycéen agressé à coups de ciseaux et de matraques
02:23
devant son établissement.
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Et évidemment, on aura une pensée pour cet agent municipal,
02:27
Lilian Dejean, tué par balle début décembre.
02:30
Voilà la réalité de Grenoble.
02:31
Pas une exagération, pas un fantasme.
02:33
Juste les faits, juste le sentiment d'insécurité.
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Juste une ville qui ressemble de plus en plus à Chicago-sur-Isère.
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Une ville où l'on tue, où l'on viole et où l'on braque.
02:43
Voilà les faits.
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Mais Éric Piolle, il s'en fout.
02:46
Et pourtant, je n'ai pas l'impression que ce soit seulement
02:48
ses opposants politiques à Grenoble qui s'indignent face à cette insécurité.
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Les alertes, elles viennent de partout.
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Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
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Quand vous avez le procureur de la République de Grenoble,
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Éric Vaillant, qui parle d'une guerre de gangs
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comme il n'en a jamais vu.
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On pourrait s'attendre à une réaction ferme de la mairie.
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Mais non, Grenoble implose et Éric Piolle regarde ailleurs.
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Et puis, il y a les habitants, eux, qui voient bien ce qu'il se passe.
03:11
Ils alertent, ils témoignent, ils manifestent
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et ils supplient leur maire d'agir.
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Et Éric Piolle, qu'est-ce qu'il leur répond ?
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Eh bien, circulez, il n'y a rien à voir.
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Quand il y a un agent municipal abattu,
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toujours pas d'armes pour la police municipale.
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Quand la criminalité grimpe en flèche,
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eh bien, pas question de mettre plus de caméras.
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Mais alors, quelle est la solution miracle d'Éric Piolle ?
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Eh bien, tenez-vous bien, la première des réponses,
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c'est celle d'un référendum sur la dépénalisation du cannabis.
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Parce que, bien sûr, la priorité des grenoblois
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qui vivent sous la menace des kalachnikovs,
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eh bien, c'est de débattre sur le fait de, oui ou non,
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on peut rouler un joint tranquillement dans la rue.
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Mais alors, le clou du spectacle, et c'est la deuxième proposition,
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c'est de trouver un modus vivendi avec les dealers.
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Traduction, négocier avec les mafias,
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marchander avec ceux qui font la loi à la place de l'État.
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On ne marche plus sur la tête, on s'écrase face au réel.
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Un réel que Bruno Rotailleau est venu rappeler à Éric Piolle.
04:00
Car chez Éric Piolle, le problème, ce n'est pas seulement le déni,
04:03
c'est une idéologie aveuglante et délirante
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qui préfère pactiser avec le chaos plutôt que de le combattre.
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