00:008h20, c'est l'heure de l'édito politique de Jules Torres.
00:03Les chiffres de l'immigration publiés hier par le ministère de l'Intérieur sont sans appel.
00:09Jamais la France n'a compté autant d'étrangers.
00:12Une question s'impose, Jules, jusqu'à quand la France pourra-t-elle tenir ?
00:16Jusqu'au moment où les politiques auront décidé d'agir, car le chiffre n'a jamais été aussi grand.
00:23En 2024, 147 154 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés sur le territoire.
00:30Un record absolu, une hausse de 19% en un an.
00:33Un bond spectaculaire qui confirme une tendance de fonds enclenchés.
00:37Depuis une décennie, seule la parenthèse Covid avait freiné momentanément ce phénomène.
00:43Ce chiffre-là, il est certes vertigineux, mais il n'est que la partie visible de l'iceberg,
00:47car les personnes interpellées ne sont évidemment qu'une minorité.
00:50Le nombre réel de clandestins en France est estimé entre 800 000 et 900 000.
00:55Rendez-vous compte, près d'un million de personnes vivant hors des radars de la République.
01:00C'est l'équivalent de la ville de Marseille, ou pour mieux mesurer l'ampleur,
01:04le total combiné de la ville de Nice, de Nantes et de Bordeaux.
01:08Alors on en parle peu, évidemment, parce que ça gêne, parce que ça oblige à regarder la vérité en face.
01:12Et pourtant, cette explosion silencieuse bouleverse tout.
01:16L'école, l'hôpital, le logement, la sécurité, la cohésion nationale.
01:20Ce chiffre, c'est une déflagration politique et il émane du ministère de l'Intérieur lui-même.
01:26Comme un aveu d'impuissance, la France ne contrôle plus ce qui se passe sur son propre sol.
01:31Alors on voit une recomposition invisible du pays s'organiser.
01:34Et elle s'organise sans vote, sans débat et sans consentement de la population.
01:38C'est une recomposition subie qui s'installe, quartier après quartier, dans le dos du droit et de la démocratie.
01:45147 154 interpellations, près d'un million de clandestins et une certitude, la France ne maîtrise plus rien.
01:53Et derrière les chiffres, Jules, il y a des vies et des fractures.
01:56Oui, parce qu'on peut parler pendant des heures de chiffres, de statistiques.
02:00On peut multiplier les tableaux Excel, compter les OQTF, les visas ou les expulsions.
02:05Sauf que derrière tout cela, il y a des chiffres, mais surtout une réalité sociale qui craque de partout.
02:11L'immigration de masse, surtout quand elle est hors de contrôle, est une mécanique qui grippe les services publics,
02:15qui désorganise les équilibres locaux et sociaux et surtout qui exacerbe les tensions.
02:20partout en France, des professeurs tirent la sonnette d'alarme, des classes saturées où un tiers des élèves ne parlent même pas un petit bout de français,
02:30des établissements ghettoisés où l'on a renoncé non seulement à l'intégration, mais surtout à l'assimilation.
02:36Et même constat à l'hôpital, des urgences débordées, des maternités en sous-effectif et des files d'attente qui s'allongent.
02:43L'immigration exerce une pression massive quotidienne sur un système de santé à bout de souffle.
02:48Et que dire ? De la sécurité des Français, des milliers de clandestins sous OQTF circulent librement.
02:54Certains sont multirécidivistes, la plupart sont radicalisés.
02:58Personne aujourd'hui ne prévoit leur expulsion.
03:01L'État n'applique pas le droit ni les règles.
03:03Et les Français voient dans leurs villes, dans leurs immeubles, que la règle ne vaut plus.
03:07Le réel, c'est ça. Ce n'est pas une peur fantasmée.
03:10C'est un désordre vécu.
03:11C'est une expérience qui est de plus en plus partagée par les Français.
03:14Et pendant que les élites parlent d'humanité, le pays réel vit une insécurité sociale généralisée.
03:21On voit qu'il y a une France à deux vitesses, l'une qui subit, l'autre qui théorise et au milieu, une fracture.
03:27Jules, vous nous parlez d'une bombe à retardement, mais personne ne semble être présent pour couper le fil.
03:31Oui, alors que la bombe, elle est là, elle est présente.
03:34Elle est là, posée au milieu de la France depuis des années, ignorée, déplacée, bien souvent minimisée.
03:40Mais elle continue de tic-taquer et à chaque nouveau record migratoire, le compte à rebours se rapproche de zéro.
03:46L'an dernier encore, l'immigration régulière, pas l'irrégulière, elle a progressé.
03:504,3 millions d'étrangers résident légalement en France, soit une hausse de 4% en un an.
03:55On voit bien que la France attire, que la France accueille, mais qu'elle ne choisit plus.
03:59On nous parle d'expulsion, 12 856 personnes effectivement éloignées en 2024, mais sur 147 154 clandestins interpellés, cela représente moins de 9% d'expulsion.
04:12Ce n'est donc rien, tout cela est diffus dans la masse, réparti dans la nature.
04:16Et pendant ce temps, le pays se transforme, non pas par une volonté politique, mais selon un laisser-faire généralisé,
04:22où les flux migratoires deviennent plus puissants que les propres lois de la République, où l'on ne maîtrise plus rien.
04:28Ce qui vient, ce n'est pas seulement une crise, c'est une déstabilisation lente mais profonde,
04:32une déstabilisation identitaire, économique et même territoriale.
04:37Il n'y a donc plus d'unité nationale possible sans contrôle migratoire.
04:41La classe politique, pendant ce temps, elle regarde ailleurs, elle préfère parler de symboles, de débats de société,
04:46bien souvent de moraline, mais pendant qu'elle disserte, la cocotte minute monte en pression.
04:51Le fait migratoire est désormais la menace, la matrice de toutes les tensions françaises, les tensions sociales et identitaires.
04:58Et l'on continue de faire comme si le sujet devait rester tabou, alors qu'il est central, il est vital et il est urgent,
05:05car une bombe, soit on la désamorce, soit elle explose.