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L'édito de Jules Torres : «Quand la gauche insulte les vrais martyrs»
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14/06/2025
Dans son édito du 14/06/2025, Jules Torres revient sur Rima Hassan, célébrée par LFI
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00:00
Les martyrs ne sont pas toujours ceux que l'on exhibe.
00:03
Les vrais tombent dans le silence et les autres s'inventent en direct.
00:06
Alors que la guerre menace de s'étendre du Liban à l'Iran,
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alors que les familles israéliennes pleurent encore leur mort du 7 octobre
00:12
et attendent désespérément le retour des otages,
00:15
alors que des civils vivent sous la terreur du Hamas à Gaza ou celle des Molas à Téhéran,
00:20
la France, elle, déroule le tapis rouge à une députée qui fait son show.
00:24
Et pourtant, que s'est-il passé ?
00:26
Rima Hassan a participé à une opération militante en eau courte,
00:30
contrôlée, elle a été interceptée, traitée avec courtoisie,
00:33
puis renvoyée chez elle comme n'importe quel activiste en infraction avec une démocratie
00:37
suffisant pour les insoumis, pour bâtir une épopée,
00:40
pour faire de Rima Hassan une martyr politique.
00:43
Mais ce n'est pas la première fois que l'eurodéputé préfère le geste symbolique au geste politique.
00:48
On se souvient de son refus de soutenir Boilem Sansal, emprisonné en Algérie depuis novembre.
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Mais que révèle vraiment cette opération de communication ?
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Bien que Rima Hassan n'est pas la seule à jouer.
00:58
Derrière elle, toute la troupe de la France insoumise s'est mobilisée
01:01
pour écrire en urgence le scénario d'une martyr.
01:04
Ils ont fait du bruit, transformé une opération militante en campagne TikTok,
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saturé les boîtes mail du Quai d'Orsay.
01:10
Plus de 40 000 messages envoyés, comme si la diplomatie française
01:14
devait désormais se plier au code de l'activisme d'extrême gauche.
01:17
Et puis vient le final.
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Jean-Luc Mélenchon, fidèle à lui-même, lâche sa réplique.
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La personne de Rima Hassan est sacrée.
01:24
La République, c'est elle.
01:26
On croit d'abord à une provocation.
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Et puis on comprend qu'il y croit.
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En une phrase, il érige Rima Hassan en héroïne nationale.
01:32
Fusion improbable entre Jean Moulin, Simone Veil et une égérie Instagram.
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On attend la médaille, la légion d'honneur.
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On attend la place, la panthéonisation.
01:41
Elle trônera bientôt place de la République.
01:43
Entre un drapeau palestinien et deux bougies fondues.
01:46
Mais dans ce théâtre de l'absurde, les mots ne servent plus à dire le réel,
01:49
mais à l'effacer.
01:51
Elle et FI, Rima Hassan ne font plus de la politique.
01:53
Ils font du spectacle.
01:54
Et que vaut cette mise en scène face au silence des vrais martyrs ?
01:57
Que pendant le théâtre insoumis qui tourne à plein régime,
02:00
il y a des vrais martyrs, Anthony, qui tombent sans lumière, sans récit et sans cérémonie.
02:05
Ils ne réclament pas de caméra.
02:07
Ils n'ont pas de slogan sur des tote-bugs, mais ils vivent bien l'enfer.
02:10
En Israël, des familles pleurent encore leurs enfants brûlés vifs le 7 octobre.
02:14
D'autres comptent les jours, les heures et les semaines,
02:17
dans l'attente d'un otage qu'on ne reverra peut-être jamais.
02:20
À Gaza, des civils vivent sous la terreur du Hamas,
02:22
pris en otage par un groupe terroriste qui les instrumentalise.
02:26
À Kaboul, des lycéennes sont assassinées pour avoir tenté d'aller à l'école.
02:29
Leur seul crime, c'est de vouloir apprendre.
02:32
En Chine, des millions de Ouïghours vivent sous surveillance permanente,
02:35
subissent des tortures et des stérilisations forcées.
02:38
Au Nigeria, des chrétiens sont massacrés dans l'indifférence.
02:40
Des jeunes filles enlevées par Boko Haram ou d'autres milices islamistes.
02:44
Et en Iran, des femmes montent pour la dernière fois sur une chaise,
02:48
une corde au cou, parce qu'un juge a décidé que quelques mèches de cheveux
02:51
menaçaient l'ordre divin.
02:53
Et pas un mot non plus pour les martyrs français.
02:55
Non, évidemment.
02:56
Pas un mot pour ces martyrs de l'ensauvagement français.
02:59
Rima Hassan a-t-elle eu un mot pour les proches de Mélanie ?
03:02
A-t-elle eu un mot pour la mère d'Elias ?
03:04
A-t-elle eu un mot pour la mère de Lola, pour le père de Benoît ou celui de Matisse,
03:08
pour les parents de Thomas ou d'Adrien ?
03:10
Rien, silence complet.
03:11
Ces victimes n'entrent pas dans son champ de vision.
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Elles dérangent, elles troublent son récit.
03:16
Elles rappellent une autre réalité, moins confortable à défendre.
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Alors non, il n'y a aucune grandeur à s'inventer victime,
03:22
ni aucun courage à se faire acclamer pour un danger qu'on n'a jamais affronté.
03:26
Il n'y a que du confort grimé en héroïsme.
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Et il y a quelque chose d'indécent, d'écœurant et même d'obscène
03:32
à se faire applaudir pour avoir mimé la souffrance.
03:35
Pendant que d'autres tombent vraiment dans l'indifférence.
03:37
Rima Hassan a franchi un cap, celui où la politique devient un spectacle.
03:41
Il faudrait trouver un mot pour cela, car ce n'est pas de la résistance,
03:45
ce n'est même pas du militantisme, encore moins de la politique.
03:48
C'est une tragédie en toc, un théâtre sans vérité.
03:51
Et ce théâtre-là, en plus d'insulter l'intelligence, piétine la mémoire des morts.
03:56
Sous-titrage Société Radio-Canada
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