00:00Oui, les flammes de l'ensauvagement n'épargnent plus rien, pas même cette France qu'on croyait tranquille cet été.
00:06La franche orange mécanique change de décor, Béziers, Limoges, Joulouville, des villes moyennes, des non-paisibles aujourd'hui frappées de plein fouet.
00:13Ils sont devenus les nouveaux épicentres de la violence.
00:16À Béziers, une quarantaine de jeunes encagoulés tendent un guet-apens aux policiers, mortiers d'artifices, véhicules incendiés,
00:23un appartement ravagé par les flammes, un agent blessé.
00:2580% des fauteurs de troubles sont issus de l'immigration, affirme le maire Robert Ménard.
00:30À Limoges, une centaine d'individus bloquent une route nationale et caillassent la brigade anticriminalité.
00:35À Joulouville, station balnéaire de la Manche, un restaurateur est passé à Tava par une trentaine de voyous,
00:41des scènes de guérillas urbaines à deux pas de la mer.
00:44Et la liste s'allonge, Compiègne, Hoche, Toir, Vendôme, partout, des villes de 20 000 à 100 000 habitants vacillent.
00:49Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions, les attaques contre les forces de l'ordre et les violences contre les élus
00:55progressent désormais plus vite dans les villes moyennes que dans les grandes villes.
00:58Ce que l'on pensait marginal devient donc central, ce que l'on croyait localisé devient structurel.
01:03La violence ne se concentre plus, elle se répand.
01:06Il faut donc redessiner la carte de l'ensauvagement, car en 2025, la violence a changé de terrain.
01:11Et Jules, vous nous parlez là d'un véritable système structuré.
01:14Est-ce que les autorités ont encore les moyens de l'endiguer ?
01:17Oui, parce que derrière chaque voiture qui flambe, chaque mortier tiré sur la police,
01:21chaque quartier qui bascule, il y a un trafic, un réseau, une économie parallèle.
01:25La France n'est pas seulement confrontée à des bandes de voyous,
01:28elle est infiltrée méthodiquement par une industrie criminelle de masse.
01:32Selon l'Office anti-stupéfiant, le marché de la drogue pèse plus de 7 milliards d'euros chaque année.
01:37Une organisation en trois étages, une centaine de gros importateurs, des milliers de semi-grossistes,
01:41et à la base, jusqu'à 200 000 personnes vivant directement du trafic, une multinationale de l'illégal.
01:47Et surtout, elle change de méthode, moins de points de deal visibles, mais plus de livraison à domicile,
01:52moins d'intimidation brutale, plus de services rendus.
01:55Prenons par exemple un exemple, à Bagnole sur 16,
01:57des trafiquants distribuent des courriers dans les boîtes aux lettres,
02:00aides financières, fournitures scolaires, petits dépannages, tout ça contre le silence.
02:05Ce n'est plus du deal, c'est de l'emprise sociale.
02:07Partout, les réseaux avancent où l'État a décroché, plus de commissariats, plus d'écoles dignes de ce nom.
02:12Les élus locaux se débrouillent comme ils peuvent,
02:14face à des structures criminelles internationalisées, dignes d'entreprises du CAC 40.
02:18Ce n'est plus de la délinquance, on assiste à une véritable société parallèle.
02:22Alors ce constat, il est absolument glaçant,
02:24mais concrètement, que peut encore faire l'État pour reprendre le contrôle ?
02:27Agir, évite, car pendant que les bandes tiennent des quartiers entiers,
02:31pendant que les maires hurlent dans le vide, le pouvoir tergiverse.
02:34Ils jouent la montre pendant que d'autres gagnent du terrain.
02:37Mais dans ces territoires sous tension, l'attente a déjà basculé à l'abandon.
02:40L'État promet des renforts, très bien, mais il ne s'agit plus de renforcer.
02:43Il faut reconquérir.
02:45On ne reprend pas un territoire à coup de brigade mobile
02:47quand les trafiquants distribuent des fournitures scolaires à la place de l'État.
02:52Les maires, eux, sont seuls, isolés, épuisés.
02:54Ils bricolent des réponses locales à une menace qui est systémique,
02:57mais ce ne sont pas eux qui décrochent les premiers.
02:59Malheureusement, ce sont les habitants,
03:01ceux qui voient chaque jour l'agression devenir banale,