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Dans son édito du 20/07/2025, Jules Torres revient sur l'impopularité du gouvernement.

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Transcription
00:00Oui, c'est un simulacre de pouvoir et un record historique.
00:03Jamais un couple exécutif n'avait été aussi impopulaire
00:06depuis la création du baromètre IFOP-JDD en ce mois de juillet.
00:10Le duo Macron-Bayrou entre dans l'histoire par la plus mauvaise des portes,
00:13celle de la défiance absolue.
00:1581% de mécontents pour le chef de l'État, son plus mauvais score jamais enregistré.
00:20Emmanuel Macron passe pour la première fois sous l'avoir symbolique des 20%.
00:24Il se rapproche dangereusement du record de François Hollande.
00:27Son Premier ministre fait encore pire.
00:29François Bayrou devient le chef de gouvernement,
00:31le Premier ministre le plus impopulaire de la Ve République
00:35avec 82% d'opinion défavorable.
00:38C'est une déflagration politique et un message limpide.
00:40Ce pouvoir n'est plus écouté, ni suivi, ni respecté.
00:44Voilà un exécutif complètement délégitimé, un président sans cap,
00:48un Premier ministre sans majorité et un Parlement sans autorité.
00:52Depuis la dissolution ratée de 2024, la France est entrée dans une zone grise,
00:57une démocratie suspendue à un fil.
00:59Tout le monde le sait, mais personne ne le dit.
01:01Ce n'est pas un mandat, c'est une impasse.
01:03Il reste 620 jours avant la prochaine élection présidentielle,
01:06620 jours de chienlit, d'immobilisme et de vide.
01:09La seule question qui vaille est de savoir si nous irons jusqu'au bout de cette mascarade politique.
01:14Alors Jules, vous êtes en train de dire que le pays est condamné à l'immobilisme jusqu'en 2027.
01:18Ah oui, comment voulez-vous que les choses changent ?
01:20La politique ne peut plus rien, le politique ne gouverne plus, il gère, il ne décide plus, il suit.
01:25À l'Assemblée nationale, tout est bloqué, au gouvernement, tout est miné.
01:29Et nous, journalistes, nous sommes réduits à commenter des mesures aides,
01:32des annonces sans lendemain, des mesures budgétaires sans effet.
01:36Le pays traverse une crise majeure, mais le pouvoir bricole à la marge.
01:39Plus rien ne passe, plus rien ne passera, ni réforme, ni projet structurant et véritable réforme.
01:45La France est à l'arrêt et l'État est en mode veille, prenez le budget 2026,
01:49déjà condamné avant d'être débattu, à peine dévoilé.
01:52Le plan de François Bayrou est déjà morné.
01:54Et ensuite, qu'est-ce que l'on va avoir ? Un nouveau 49-3, une nouvelle motion de censure,
01:58un énième Premier ministre de rechange, ce n'est plus un quinquennat, c'est un jeu de chaises musicales.
02:03Alors le reste, eh bien, il suit, l'économie est complètement paralysée,
02:06la dette explose et ce sont encore les actifs qui vont grincer des dents.
02:10La sécurité, on s'agit, on communique, on promet, mais rien ne change en profondeur.
02:15L'immigration, c'est l'éléphant au milieu de la pièce, tout le monde le voit, mais personne ne le déplace.
02:20Chacun sait qu'il faudrait agir, mais personne au sommet de l'État n'ose porter et le faire.
02:24Alors on temporise, on meuble le vide, encore deux ans à tenir dans cette léthargie,
02:28deux ans de chantier fantôme où l'on débat pour rien, de décisions différées.
02:33La France n'est plus gouvernée, elle simule, elle mime le pouvoir comme on jouait à la politique.
02:38Alors vous dressez un tableau sombre, mais que reste-t-il à faire pour sortir de l'impasse ?
02:42Oui, mais malheureusement, ce tableau sombre, il n'est qu'un simple constat,
02:46il est le miroir de la réalité, la réalité brute de l'État du pays.
02:51Et une seule question, en réalité, se pose dans ce débat politique, c'est comment continuer ainsi ?
02:56Est-ce qu'on peut continuer et tenir jusqu'en 2027 ?
02:59Ou est-ce qu'on continue de faire semblant, on continue à bricoler et on continue à subir ?
03:04Emmanuel Macron n'a plus grand-chose à dire, il n'est pas rééligible, il n'est plus audible, ni moteur.
03:09Il recadre ses ministres à la marge, mais il ne l'écoute plus.
03:12Il recadre un Premier ministre qui s'est autonomé à Matignon.
03:17On voit bien que le pouvoir, il est là, il est là physiquement, mais plus personne n'y croit.
03:20La parole présidentielle ne pèse plus rien.
03:22Alors une question se pose et elle est vertigineuse.
03:25Faut-il encore attendre 620 jours ?
03:28Attendre que la situation se délite, que le pays se fragmente, que le discrédit politique se généralise ?
03:33À quoi bon prolonger une séquence qui ne produit plus rien, sinon du ressentiment et de la colère chez les Français ?
03:39Une issue existe, elle est un petit peu radicale, mais elle est légale.
03:43Une présidentielle anticipée par la démission du chef de l'État, c'est évidemment prévu par la Constitution.
03:48C'est une hypothèse sérieusement évoquée, pas seulement par la gauche et la droite et les oppositions,
03:54mais également par des personnes issues du centre et des cercles de pouvoir.
03:58Et selon les derniers sondages qui ont été réalisés sur le sujet, une majorité de Français y sont favorables,
04:04non pas par goût du chaos, mais par un instinct de survie politique.
04:07Alors oui, ce serait un choc.
04:09Ça sans doute abaisserait le niveau de la fonction présidentielle, mais le vrai risque, il est déjà là.
04:14Il est dans l'enlisement, dans cette atmosphère moite de fin de règne,
04:18dans ce deuxième quinquennat zombie qui s'étire sans direction ni cap.
04:22Trancher, ce n'est pas céder à la panique, c'est mettre un terme à la paralysie.
04:26Mieux vaut une rupture nette qu'une lente agonie, mieux vaut rendre la parole aux Français
04:30que de continuer à parler en leur nom, mais sans les écouter et sans les entendre.
04:34La chienlille a assez duré, il est temps d'en sortir.
04:36La chienlille a assez duré, il est temps d'en sortir.

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