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  • 04/07/2025
Dans son édito du 04/07/2025, Jules Torres revient sur l'autorité du chef de l'état. 

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Transcription
00:00C'est un rappel à l'ordre, Jules Torres, mais surtout un rappel à l'ordre qui en dit non sur la perte d'autorité du président de la République, c'est ce que vous nous dites ?
00:06On a quand même le sentiment qu'Emmanuel Macron est un chef sans orchestre, sans musicien et sans salle.
00:12Il est en déplacement donc dans l'Aveyron, il a cru bon de recadrer ses ministres comme un proviseur en fin de carrière.
00:17Il faut discipliner la parole, dit-il, si chacun s'occupe de tout, ce n'est plus un gouvernement.
00:22Mais le président semble découvrir la lune, ce gouvernement n'a jamais été un gouvernement,
00:27c'est un conglomérat où chacun joue sa partition.
00:30Et dernier exemple en date, vous savez ce bras de fer entre Bruno Rotaillot et l'aile gauche de la Macronie sur les énergies renouvelables.
00:36Bruno Rotaillot qui a enfin se touché à un tabou, c'est-à-dire couper les subventions à l'éolien et au solaire et tout miser sur le nucléaire.
00:43Toller immédiat évidemment, Gabriel Attal l'attaque sur X, Agnès Pagne-Runacher dégaine l'accusation de populisme
00:49et Emmanuel Macron préfère recadrer son ministre de l'Intérieur.
00:53Et c'est bien là le problème romain, car ce recadrage, il sonne faux car il est à géométrie variable
00:59et j'irais même jusqu'à dire à géométrie idéologique.
01:01Bruno Rotaillot depuis son arrivée à Beauvau, il se fait canarder par l'aile gauche de la Macronie.
01:06Quand Agnès Pagne-Runacher ou Elisabeth Borne le contredisent publiquement sur les sujets régaliens
01:10qui sont ceux de Bruno Rotaillot mais pas ceux des deux ministres que j'ai cités,
01:14le président ne dit rien, ne monte pas au créneau.
01:17Ça montre le symbole d'un pouvoir désaccordé, replié sur lui-même
01:22qui n'a plus d'autorité et surtout plus de crédibilité.
01:24Alors, petit détail, cette instabilité, cette cacophonie, elle ne tombe pas du ciel.
01:29Elle n'est pas arrivée là par l'opération du Saint-Esprit, comme on dit.
01:32C'est Emmanuel Macron qui l'a organisée.
01:33Oui, le chaos, c'est lui, on pourrait dire cela.
01:36Emmanuel Macron, il feint aujourd'hui de découvrir les fractures de son gouvernement
01:40comme si le désordre s'était invité par surprise.
01:43Mais c'est lui qui a craqué l'allumette en dissolvant l'Assemblée nationale l'an dernier.
01:47Un coup de poker solitaire, brutal, dont la seule certitude était la défaite.
01:52Résultat, une majorité pulvérisée, un pays paralysé et un président devenu spectateur de sa propre impuissance.
01:57Depuis, l'exécutif ne gouverne plus, il improvise.
02:01Chaque ministre joue sa partition, chaque courant impose sa ligne
02:04et le chef de l'État fait l'inverse de ce qu'il affirme jour après jour.
02:08Un jour, il dénonce le brainwashing, le lavage de cerveau autour des derniers filles d'hiver.
02:12Le lendemain, il parle d'un déferlement de violences insensées.
02:15Emmanuel Macron, il ne change pas d'avis, il change de ton.
02:18Il est dans un flou permanent.
02:19Un flou permanent, par exemple, sur le conflit en Israël et les islamistes.
02:24C'en est une illustration.
02:26Tout comme sa prudence gênée face au régime autoritaire qui détienne des ressortissants français.
02:31Cécile Collère et Jacques Paris en Iran.
02:33Et Christophe Gleiz et Boilem Sansal en Algérie.
02:35Et tant d'autres qui attendent, évidemment, que la parole présidentielle redevienne une parole d'État romain.
02:41Un recadrage d'autant plus étonnant que sur l'énergie.
02:43Le vrai responsable, c'est le président de la République.
02:45Oui, c'est ça.
02:46C'est parce que si on va un petit peu dans le détail,
02:49Emmanuel Macron accuse Bruno Rotaillot de freiner la transition écologique.
02:52Mais c'est lui qui l'a lui-même s'abordé.
02:55Il a fermé Fessenheim.
02:57Il a refusé de lancer de nouveaux réacteurs pendant cinq ans.
02:59Il a démantelé EDF, étranglé son financement, ébradé notre souveraineté énergétique.
03:04À Bruxelles, résultat, la France jadis championne du nucléaire, importe du charbon allemand et dépend des caprices de l'éolien chinois.
03:12Emmanuel Macron, en réalité, il a voulu contenter tout le monde.
03:15Une politique dure en même temps, ça on a l'habitude, mais absurde, qui nous a mené droit dans le mur.
03:20Et aujourd'hui, il voudrait recrédérer ceux qui veulent, tentent de redresser la barre sur ces questions-là.
03:26En réalité, Bruno Rotaillot, ils disent que plus personne n'ose dire dans la classe politique à cause aussi de l'écologie punitive.
03:33Et bien que les subventions aveubles aux renouvelables, les ZFE délirantes et les Zoukas Verts,
03:37et bien ils étranglent notre industrie et donc la facture des Français.
03:41Et il n'est pas le seul, évidemment.
03:43Le Rassemblement National aussi assume ce débat avec une clarté qu'Emmanuel Macron n'a jamais eue.
03:47Donc ce n'est ni Bruno Rotaillot ni l'ERN qu'il le faut recadrer.
03:51C'est Emmanuel Macron qu'il faut ramener sur Terre après huit ans de zigzag, de renoncement et de mise en scène, cher Romain.
03:57Il ne reste plus qu'un président sans cap, sans relais et sans autorité.

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