Les paysages bucoliques de la Région de l’Est, la verdure de cette forêt dense qui se cache pas loin, des aménagements de forteresse retranchée, des mines de soldats sévères, des regards impitoyables. Et un Ministre camerounais de la Défense qui vient s’y faire les pas…. Joseph BETI ASSOMO, en poste depuis huit ans, à la tête du Ministre de la Défense. Institution centrale dans le système gouvernant de ce pays, qui n’a jamais autant attiré les regards, depuis que – au Gabon voisin – sur une distance d’environ 400 kilomètres à vol d’oiseau, un groupe de militaires ayant à sa tête le Commandant de la garde présidentielle s’est brusquement mis à l’esprit de faire avancer ce pays de 270 000 km² et d’environ 3 millions d’habitants, dans une toute autre direction. Des bruits de bottes donc, sans bruits de canons. Qui n’ont pas eu de cesse de faire parler, de l’autre côté de la frontière, au Cameroun. Pays avec lequel le Gabon partageait jusqu’alors nombre de similarités, au plan politique et social mais aussi, militaire. A un tel point que, depuis la survenue de ces événements, tout le monde à Yaoundé, et pas que, n’a plus que le regard tourné vers cet homme, dont le propre mystère est quasi systématiquement caché derrière des paroles rares et d’éternelles des lunettes noires. Aussi, jamais autant que par le passé, chacune de ses phrases est sondée, chacun de ses mots, étudiés, chacune de ses attitudes questionnée. Tout cela, à l’horizon de ces signes plus ou moins obscurs et plus ou moins déraisonnables que chacun souhaite identifier dans la fresque d’un pouvoir par-devant la longévité duquel l’une des plus grandes questions qui hante est de savoir quel en sera le scénario de la fin. Des questions que, comme tout le monde, Joseph Béti ASSOMO se pose, sans mot dire, mais l’esprit rivé à garder la main sur ces troupes qui, pour l’instant, n’affichent aucun signe particulier d’insoumission à son endroit.