Muré dans son bureau du sixième étage de ce bâtiment du centre administratif de Yaoundé, bien peu sont ceux qui se souviennent d’avoir lu ou entendu quelque voix de la part de leur Premier ministre, sur le drame de Mbankolo. Tradition d’invisibilité que l’Occupant des lieux, pourtant censé assurer la coordination de l’action gouvernementale, a portée à son paroxysme, tout juste replié à n’apparaître publiquement que lors d’audiences cérémonieuses dans son cabinet où, du reste, sa parole transparaît peu. A quoi donc s’occupait le Chef du gouvernement camerounais au lendemain du drame, pendant que son Ministre en charge de l’Administration territoriale, par ailleurs originaire comme lui de la zone anglophone, venait se promener sur le lieu du drame avec sa collègue de l’Habitat et du Développement urbain, en accablant des sinistrés de reproches et de morale culpabilisatrice ?