Ordinairement taiseux à l’arrière de ses lunettes de fonctionnaire qui lui donnent l’apparence d’un homme sans affect, et établi sur une position qui – institutionnellement – le conduit à tarir de beaucoup les formats et modalités de son intervention dans le champ public, le moins que l’on puisse dire c’est que, ces derniers temps, Ferdinand NGOH NGOH, Secrétaire général de la Présidence de la République, ne s’est pas beaucoup privé pour faire entendre, de façon distincte et résolue, le timbre de sa voix. En l’espace de trois mois – et cela, en rupture de la diète qu’il s’était jusque-là imposé sur de longues années – deux interventions majeures dans le cadre d’apparition qui ne peuvent désormais qu’intriguer. La première, à Douala, au mois de juin dernier, lors de la cérémonie portant l’inauguration du Centre national de commandement et de contrôle de vidéosurveillance annexe où on l’a vu ne pas bouder son plaisir devant l’étalage des prévenances à son endroit. Et la seconde, le 06 octobre dernier, lors de la cérémonie de remise des médailles aux équipes des fameuses TASK FORCE, présumément décidée par son sommet à savoir, le Président de la République. Une fois encore, Ferdinand NGOH NGOH à la tribune, porteur de parole publique et, cette fois, de coups rudes en direction de ses adversaires réputés nombreux, et établis en colonne serrée dans les rangs du gouvernement, et pas que ! En clair, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence affiche publiquement un visage que beaucoup lui soupçonnent simplement par-devant le brouillard des jeux de pouvoirs au Cameroun : celui d’un combattant acéré, bagarreur sans scrupule qui est prêt à enlever sa chemise et descendre dans l’arène, pour venir affronter ceux qui lui cherchent noise. Monsieur NGOH NGOH indique ainsi clairement une chose : il n’a peur de personne et son sort est loin d’être scellé. A ceux qui le croient affaibli, voire perdu, il en faudra donc de beaucoup, dans les tripes de ceux qui voudront en découdre avec lui pour aller le chercher là où il se cache.