03:34Et bien, sur cette petite assiette, on est déficitaire à 650 millions d'euros.
03:39On importe tout. 650 millions.
03:42Ça fait quand même très cher, le plat méditerranéen.
03:44Donc, dans une partie notamment du sud de la France, les contestations des agriculteurs commencent à reprendre un peu de vigueur
03:50avec des panneaux qui sont bâchés et des inscriptions.
03:52On ne sait pas où on va.
03:53Vous non plus.
03:54Où est-ce qu'on va ?
03:55Mais je crois qu'on a la réponse dans le mur.
03:57Et ça ne rhabille personne.
04:02Bon, moi, j'ai des tomates et des courgettes parfois dans le jardin.
04:05Mais je ne vais pas les acheter en fait ailleurs.
04:08Jean-François, plus sérieusement, on a l'impression que les ministres passent,
04:13les gouvernements aussi, que malgré tout, l'agriculture française continue de plonger.
04:20Mais vous vous rappelez ce qui était dit au moment de la crise agricole et des manifestations ?
04:25C'était au moment du salon de 2024.
04:28Les agriculteurs ont besoin du temps long.
04:31On ne peut pas nourrir le bétail avec de l'instabilité politique.
04:35Vous parliez de ratatouille à l'instant.
04:37J'ai envie de vous répondre, oui, la tambouille politique.
04:40Si vous avez une succession de crises gouvernementales, des élections partielles, des changements de gouvernement.
04:48L'agriculture, c'est le temps long.
04:50L'inquiétude des agriculteurs, c'est de pouvoir mettre en place des mesures.
04:54Vous parliez ce matin sur l'antenne de Sud Radio des aides, des facilitations de paiement pour les agriculteurs.
05:00Il faut que ça rentre parce que les agriculteurs sont sur-endettés.
05:03C'est très difficile.
05:04Si vous avez un changement de gouvernement tous les trois mois, une instabilité des changements de locataires au ministère de l'Agriculture.
05:10Avec des dossiers qui ne sont pas suivis.
05:12Et vous avez effectivement, c'est au mois de novembre, l'accord au Brésil, mercosur qui arrive.
05:15Avec des pièces d'alloyaux qui vont rentrer massivement en Europe.
05:18C'est très compliqué de défendre un dossier aussi important qui mérite le temps long.
05:24C'est ça le problème de la crise agricole.
05:26Le temps long est peut-être aussi une simplification de certaines choses pour que ça aille un petit peu plus vite.
05:32Jean-François a raison.
05:34Ce qui est épatant, vous prenez les propos d'un syndicat agriculteur aujourd'hui.
05:38Vous essayez de rechercher les propos du même syndicat il y a deux ans, il y a trois ans, il y a cinq ans.
05:43Je pense que ce sont les mêmes.
05:45Une volonté absolue d'avoir une simplification des normes.
05:48Un problème réellement avec des règles imposées par l'Union Européenne qui parfois les dessert.
05:53Ça avait déjà été le cas quand on avait élargi l'Union Européenne à certains pays de l'Est.
05:57On avait mis en garde pour certains produits.
05:59Ça va devenir très compliqué.
06:01Il y a encore quelques mois quand on avait commencé à regarder ce qu'on pouvait faire pour essayer de sauver,
06:06notamment au moment de la guerre en Ukraine, ce pays et ce blé qui était quand même une part importante de son activité.
06:12Certains agriculteurs avaient dit qu'on commençait à passer des accords avec l'Ukraine pour avoir un prix un peu plus bas.
06:18On ne va pas s'en sortir.
06:20Le problème c'est qu'ils s'expriment, ils crient mais ils ne sont jamais entendus.
06:23Et puis on est un peu prisonnier aussi peut-être de l'Europe.
06:26Mais tout à l'heure on s'en sert quand il le faut.
06:28Mais il y a des moments, par exemple sur le Mercosur, Jean-François Aquiline, il y a une division européenne.
06:34Oui et certains réclament aussi de la clarté de la part du président de la République Emmanuel Macron.
06:40Oui parce qu'en réalité le président Emmanuel Macron qui aujourd'hui n'a plus la main, vous êtes d'accord là-dessus,
06:45désormais il y a un gouvernement Barnier qui a la main sur la politique de ce pays
06:49et le président étant surplomb si je puis dire puisqu'il n'a plus de majorité même relative au Parlement.
06:55Donc difficile pour lui d'agir.
06:57Est-ce qu'il a la main au niveau européen ?
06:59Si c'est passé avec le commissaire européen je pense qu'on peut dire qu'Emmanuel Macron malheureusement ne donne plus le tempo au niveau européen.
07:07Est-ce qu'il est suffisamment influent peut-être que sa voix peut porter au niveau européen ?
07:11Nous le verrons bien.
07:13Mais la décision elle est collective.
07:15L'Union Européenne, les 27 vont s'exprimer au Brésil le mois prochain pour dire oui ou non à cet accord Mercosur
07:21avec des arrières-pensées et des priorités notamment chez nos voisins allemands qui ne sont pas les nôtres.
07:27Donc ça va être très difficile de parler d'une même voix.
07:29Vous savez les promesses faites aux agriculteurs s'asseoir sur une botte de paille avec un catalogue de mesures et dire on va y aller, on va le faire
07:36et soudain tout s'arrête, la colère prochaine risque d'être plus forte que la précédente.
07:40Voilà c'est pour ça qu'il y avait Jérémy qui était avec nous agriculteur tout à l'heure qui disait je n'y crois plus.
07:44Alors tiens c'est intéressant, est-ce que vous croyez encore aussi justement à la politique et à la démocratie ?
07:50Qu'est-ce qu'on va voir dans un instant ensemble ?
07:52Et je rappelle que mon invité tout à l'heure ce sera Annie Gennevardin à 8h30, la ministre de l'Agriculture jusqu'à 9h et vous pourrez réagir au 0826 300 300 à 9h.