"Ils ont des machettes !" : le témoignage ahurissant de propriétaires squattés à Marseille

Sud Radio

30/05/2024

Avec Malik, propriétaire de plusieurs appartements dans la résidence, qui tente depuis plusieurs mois de rendre les lieux à ses locataires

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-05-30##

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Transcription

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00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.

00:04 - Il est 7h14, 7 à la une ce matin, ce témoignage de propriétaires squattés à Marseille.

00:11 Comme Malik qui est avec nous de nouveau.

00:13 Malik, racontez-nous, c'est-à-dire que vous êtes avec certains propriétaires,

00:18 empêchés de retourner dans une ancienne résidence,

00:24 qui était originellement destinée à des étudiants et qui depuis 2009 a été envahi par notamment des sans-papiers,

00:31 beaucoup de squatteurs, et qui se défendent eux-mêmes, c'est ça ?

00:37 - C'est ça, nous sommes plus de 144 copropriétaires.

00:41 Et ces 144 copropriétaires qui subissent cette vague de délinquants criminels.

00:51 - Oui, qui viennent occuper, alors qu'il y avait des habitants ou pas dans cette résidence ?

00:59 - Oui, à la base c'était une résidence étudiante, il y avait des étudiants.

01:06 Et petit à petit, ça a commencé par 2, 3, 4 squattes,

01:14 en fait ils venaient, ils fracturaient les portes, ils rentraient,

01:20 et après ils ont commencé à appeler d'autres, qui se connaissent souvent beaucoup entre eux,

01:28 et un marché parallèle s'est construit, du coup maintenant ils arrivent carrément de l'étranger directement en bus,

01:37 ils arrivent dedans. Nous, qu'est-ce qu'on fait ? Au tout début, on a subi, subi, subi,

01:43 et on a monté une association pour essayer de freiner,

01:50 parce qu'il faut savoir qu'il y a 277 logements, on est monté...

01:54 - Il n'y a plus du tout d'étudiants ? - Non, plus du tout, plus du tout.

01:59 - Mais vous, comme d'autres qui avez investi, vous n'avez plus aucun loyer alors ?

02:05 - Aujourd'hui, on se retrouve à avoir, quelques-uns d'entre nous,

02:11 on arrive à avoir des locataires, mais ils ne tiennent pas longtemps,

02:15 puisqu'ils se font directement agresser sur place,

02:18 du coup quand le locataire part, du jour au lendemain, on se retrouve à nous, à sécuriser nos appartements,

02:24 à venir sur place, à changer la serrure, quand on met des portes blindées, elles ne tiennent plus, elles sont carrément disquées.

02:32 - Ah oui, ils viennent avec des disques pour les ouvrir ?

02:35 - Avec des disques, oui, ils viennent avec des disques, ils les ouvrent complètement, ils découpent complètement la porte,

02:41 quand la porte est trop solide, ils cassent carrément, complètement le mur,

02:48 ils en remettent une autre qu'ils ont trouvé quelque part, en appliques,

02:53 et voilà, en fait, il n'y a plus de loi.

02:57 - Oui, mais alors Malik, c'est ça, il n'y a plus de loi, vous dites,

03:00 mais que font les pouvoirs publics, la police et la mairie ?

03:04 - Pour moi, à l'heure actuelle, rien ne se passe,

03:08 la police, le peu de fois qu'elle intervient, je pense honnêtement qu'ils sont en manque de moyens,

03:16 qu'ils essayent de nous aider comme ils peuvent, mais on voit tout de suite qu'on n'est plus du tout en sécurité.

03:24 On n'a plus de réponse.

03:27 - C'est dans quel arrondissement, c'est dans quel coin de Marseille d'ailleurs, je ne l'ai pas signalé ?

03:31 - Dans le 14ème, au quartier du Merlan, la maire est venue nous rencontrer,

03:37 elle a juste constaté ce qui se passait, mais impuissante face à tout ça,

03:42 on a rencontré le sous-préfet de police, le directeur de cabinet,

03:47 j'avais cru un petit peu qu'il allait mettre en place un petit peu de sécurité,

03:52 ou au moins une présence policière, juste pour constater ce qui se passe,

03:56 parce qu'en fait, il ne faut pas chercher bien loin, il faut rester sur place,

04:00 pour regarder les vidéos surveillance et voir tout ce qui se passe,

04:03 les gens se promènent avec des machettes, ils dépouillent tout le monde,

04:08 même les locataires qui sont présents ne veulent même plus sortir,

04:11 ou le peu qui reste, ils restent parce qu'ils n'ont pas le choix,

04:13 ou ils n'ont pas d'autre logement où aller,

04:14 ils se retrouvent dépouillés, agressés,

04:19 après on nous dit souvent, oui, lorsqu'il y aura un meurtre, ça va bouger,

04:22 mais il y a déjà eu un meurtre, il se tue des fois même entre eux,

04:24 au deuxième étage, il y en a un qui a pris un coup de couteau, il est resté.

04:29 - Bon, merci Malik pour ce témoignage,

04:32 je voulais vous donner la parole et puis voir si ça allait bouger un petit peu

04:36 du côté de la préfecture de police et puis des pouvoirs publics

04:38 sur cette situation de cet immeuble où tout s'est dégradé depuis quelques années,

04:44 alors que c'était une résidence étudiante à l'origine en 97.

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