Condamné, Nicolas Sarkozy a pu partir en vacances aux Seychelles

Sud Radio

03/01/2025

Avec Arlette Chabot et Guy Carlier

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Bien, il est 8h25, Maxime Troulot, on en parle, et vous nous parlez des vacances,

00:09de ces vacances qui font polémique celle de Nicolas Sarkozy.

00:12Oui, l'ancien Président de la République qui a pu se rendre au Seychelles

00:15alors qu'il vient, on s'en souvient, d'être condamné à un nom de prison ferme

00:18dans l'affaire des écoutes aménagées avec la pose d'un bracelet électronique.

00:23Alors normalement, quand on vous pose un bracelet électronique

00:25après avoir été condamné, effectivement, il est difficile d'imaginer

00:29que deux semaines après, vous puissiez partir 7000 kilomètres plus loin de Paris.

00:33Beaucoup d'internautes se sont étonnés, insurgés, trop de privilèges,

00:37trop d'inégalités, trop de différences de traitement.

00:39C'est indigne, par exemple, Sandrine Rousseau.

00:41Oui, mais le problème, c'est que Nicolas Sarkozy, condamné le 18 décembre dernier,

00:45n'a toujours pas de bracelet électronique.

00:47Il faut encore attendre, effectivement, que le juge de l'application des peines

00:50décide des modalités d'application de ce bracelet électronique,

00:53notamment sur les horaires de sortie du condamné.

00:56Je vous passe les détails. Bref, dans le cas de l'ancien Président,

00:58le juge en question a même jusqu'au 7 janvier pour convoquer Nicolas Sarkozy.

01:03Et encore, ces délais ne sont pas toujours respectés

01:06en raison de l'engorgement, on le connaît, d'un système judiciaire.

01:09La pose du bracelet peut même se faire jusqu'à 6 mois maximum après la condamnation.

01:15Et on noterait également que le 28 janvier prochain, dans trois semaines,

01:18Nicolas Sarkozy aura 70 ans.

01:20Vous allez me dire quel est le rapport ?

01:22À ce moment-là, il pourra demander une libération conditionnelle.

01:25J'espérais donc voir son bracelet être retiré ou carrément même ne jamais être posé,

01:30même s'il y a des interprétations qui diffèrent sur cet article du Code de procédure pénale.

01:35Qu'en pensez-vous ? Moi, je trouve cette polémique stupide.

01:38Je vous le dis sincèrement et je ne défends pas Nicolas Sarkozy.

01:41Loin de là, il a Nicolas Sarkozy qui a rendez-vous avec la justice à partir de lundi, d'ailleurs.

01:46Là, ça va être d'ailleurs un procès très intéressant à suivre

01:50sur le financement de sa campagne électorale.

01:53Bien, mais qu'en pensez-vous, Arlette ?

01:55Franchement, il n'a pas son bracelet. Il peut partir en vacances.

01:59Il peut partir en vacances.

02:01Vous savez pourquoi la polémique est née ? Parce qu'il est allé au Seychelles.

02:06Mais s'il était allé au fin fond de chez moi, par exemple, dans mes sévennes,

02:11personne n'en aurait parlé. Je vous le dis tout de suite.

02:13Il est là, le problème. C'est le symbole. C'est le symbole, Jean-Jacques.

02:17Évidemment, c'est la même chose que le ventre de Bayrou à Mayotte.

02:24C'est le symbole. Les Seychelles, vous imaginez ce que ça représente ?

02:28Les gens ne peuvent pas... C'est un rêve, les Seychelles, de vacances pour la majorité des gens.

02:34Et si vous voulez, c'est presque de la provocation.

02:37Il est dans la légalité. Il n'y a pas de problème.

02:42Sauf que tout le monde sait qu'il y a d'autres procès qui vont venir, etc.

02:48Et là, en plus, il y a quelque chose qui me gêne, c'est que c'est apparu

02:53grâce à des photos qu'a postées Julia, sa petite fille, sur TikTok.

02:58Ça veut dire forcément qu'il a donné son aval, qu'il lui a laissé faire ça.

03:02Et ça, c'est très touchant. Cette gamine, elle s'est fait lyncher sur les réseaux sociaux.

03:08C'est dégueulasse. Mais c'est peut-être un peu dégueulasse aussi

03:13de se servir de ça pour essayer d'émouvoir les gens.

03:17Mais regardez la photo de la noix de coco percée avec une paille.

03:22C'est ma petite fille qui l'a prise, etc.

03:24Mais ce symbole des Seychelles, il est gênant.

03:27Et on revient à la notion de mépris.

03:29Pour moi, il y a quelque chose de méprisable.

03:33Ça nous renvoie à Gérald Darmanin, l'exécution des peines, les moyens de la justice.

03:38Franchement, on pourra l'interroger, le ministre de l'Intérieur.

03:40Parce qu'effectivement, les délais ne sont pas tenus.

03:44C'est ce que disait Maxime à l'instant.

03:46Avec un Gérald Darmanin qui, vous vous souvenez, disait il y a quelques mois

03:50quand il participait à une manifestation de policiers

03:53où l'on entendait le problème de la police et la justice.

03:56Il a changé. Il a bien dit aujourd'hui, le problème de la police,

04:00les moyens de la justice, ça renvoie au propos de Gérald Darmanin,

04:03l'application des peines et la rapidité de la justice.

04:07A part ça, Nicolas Sarkozy, le bracelet.

04:10On peut trouver que la justice doit être égale pour tout le monde.

04:13Ça, ça me paraît un principe de base.

04:15En même temps, le bracelet, pour savoir où il est,

04:18sachant qu'un ancien président de la République est quand même un peu protégé,

04:22ça n'a pas vraiment de sens.

04:24Mais bon, c'est effectivement la justice pour tous qui doit être la même.

04:28– J'attends d'écouter Gérald Darmanin sur le cas Nicolas Sarkozy,

04:32c'est son mentor sur les procès de Nicolas Sarkozy.

04:37Et puis n'oublions pas ce qu'il avait déclaré à propos de Marine Le Pen,

04:40Gérald Darmanin, aujourd'hui il est ministre de la Justice.

04:42– Maintenant il ne peut plus parler.

04:44– Oui, il ne peut plus parler d'accord.

04:46– On pense qu'il avait déclaré Sarkozy sur l'exécution des peines

04:49et la lenteur de la justice.

04:51Et le problème, il est là.

04:53Et ce que vient de dire Maxime est très important.

04:56Il va avoir 70 ans.

04:58Donc on ne peut pas ne pas penser qu'il y a une lenteur de la justice

05:02qui va durer jusqu'au 28 janvier, je crois que c'est la date de son anniversaire,

05:06que là il aura 70 ans et que là la loi dit que quand vous êtes septuagénaire

05:10vous pouvez être libéré sous, comment dirais-je, en opération conditionnelle.

05:17– En attendant, il risque plus dans le procès qui arrive.

05:20– Bien sûr.

05:21– Sur le financement de sa campagne, le financement libyen de sa campagne.

05:24Là il risque plus.

05:25On en reparlera lundi.

05:27Je vais essayer de recevoir Fabrice Arfi de Mediapart

05:30parce que quand même c'est lui qui a sorti l'affaire, le premier.

05:33Il est 8h31, merci.

05:36Je vais recevoir Gaspard Koenig dans un instant,

05:39philosophe, essayiste, ancien candidat éphémère à la présidence de la République,

05:44je ne sais pas si vous vous en souvenez, en 2022,

05:47dans un instant mais en attendant,

05:50le rappel des titres de l'actualité, Laurie Leclerc.

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