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  • 23/04/2024
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Joseph Thouvenel


Retrouvez Les Vraies Voix avec Stéphanie De Muru et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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• Les Vraies Voix

##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-04-23##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:05 C'est un débat qui fait parler avec cette décision du tribunal de Metz, c'était il y a deux jours.
00:10 Mais enfin, on en reparle parce que demain il y a une campagne de sensibilisation qui sera lancée sur les réseaux sociaux.
00:16 Le 30 avril, ça sera la journée sur les violences éducatives, justement sensibilisation aux violences éducatives ordinaires.
00:24 Et le sujet fait beaucoup réagir, Philippe.
00:26 Oui, alors parlons vrai, est-il légitime de parler d'un droit de correction tacitre connu aux parents malgré la loi de 2019 qui interdit des châtiments corporels envers les enfants ?
00:35 Est-ce que dans le contexte de débat sur un sursaut d'autorité, on doit craindre l'augmentation des violences éducatives ?
00:41 Et jusqu'à quel point les parents sont-ils libres d'éduquer leurs enfants comme ils le souhaitent ?
00:45 Et à cette question, les parents ont-ils un droit de correction sur les enfants ?
00:48 Vous dites oui à 90%, vous voulez réagir le 0 826 300 300.
00:53 Oui, à 90%, ça fait beaucoup, Philippe Bilger ?
00:57 Je vais faire amende honorable, c'est un grand plaisir de savoir qu'Edwige Antiet est notre invité.
01:06 Parce qu'il y a quelques années, et je continue à beaucoup l'apprécier,
01:11 j'avais tendance, peut-être comme un imbécile, à me moquer un peu de cette volonté d'entrer dans le secret des couples et des familles
01:21 pour interdire la fessée.
01:24 Elle a réussi à faire voter une loi en 2019, et évidemment, quand je vois la décision du tribunal de Metz,
01:33 en aucun cas, lorsque je défendais le droit de légère réprimande, je n'imaginais aller jusqu'à ce droit de correction
01:44 qui a dépassé les bornes.
01:48 Mais bon, j'ai bien compris, mais je continue tout de même, et ce sera une question que Edwige Antiet voudra bien enregistrer,
01:58 je me demande si un certain humanisme par rapport à des familles dans la difficulté et dans l'énervement,
02:09 avec des conditions d'existence difficiles, ne constitue pas une sorte d'humanisme de luxe en interdisant,
02:19 non pas les violences éducatives quotidiennes, mais des petits actes qui ne traumatisent pas l'enfant
02:29 et qui pourraient se comprendre dans une sorte d'effervescence et des mois collectifs.
02:37 Je mets un point d'interrogation à tout cela.
02:40 - Avant de poursuivre, cher Philippe Bilger, je lis un petit extrait de cet arrêt.
02:45 "Il est reconnu à tous parents le droit d'user d'une force mesurée et appropriée à l'attitude et à l'âge de leurs enfants
02:51 dans le cadre de leurs obligations éducatives."
02:53 - Stéphanie, vous avez vu la force mesurée, le témoignage du petit garçon, du jeune garçon,
03:00 vous avez vu la force mesurée utilisée par le père.
03:03 - Écoutez, ce jugement est un scandale. Et pourtant je suis une boomer.
03:08 J'entends "oui, une bonne petite fessée ça fait pas de mal", mais bien sûr qu'une bonne fessée ça fait du mal.
03:12 - Vous avez eu des gifles à vous. - Oui, mais bon, comme toutes les gens de ma génération,
03:15 on a été élevés comme ça, etc. Mais je suis absolument certaine qu'on peut élever autrement,
03:19 on peut éduquer autrement. Faire marcher les enfants au son du tambour et les faire masser au son de la gifle,
03:24 de mon point de vue, ça ne fonctionne pas. J'entends ce que dit Philippe en creux,
03:28 parce qu'il met énormément de phrases pour nous dire que dans les milieux sociaux difficiles,
03:33 où il y a de l'énervement, on peut supporter de mettre des claques pour l'autorité.
03:37 Dans aucun milieu, un enfant ce n'est pas un animal qu'on éduque à l'acravache.
03:43 Et je pense qu'Edwige Antiet, je suis ravi qu'elle soit là, parce que,
03:47 je ne vais pas citer, c'est elle qui va faire la somme de recherches qui sont faites sur les traumas pour les enfants.
03:53 Vous pensez que c'est rien du tout, que c'est anodin, une gifle, une fessée, plus une gifle, plus une fessée.
03:57 - C'est vrai qu'on l'avait dit, on l'entend beaucoup, une petite claque, ça ne fait pas de mal.
04:02 - En ce moment, l'autorité se mettrait une petite claque, c'est pas un connerie.
04:06 - Tu crois que tu changes quelque chose, si tu veux, dans ce qui se passe du rapport de l'enfant à l'autre et à la société,
04:12 parce que tu mets une fessée ou une gifle ? Absolument pas.
04:14 - Joseph Nouvellier. - Je pense que c'est juste un problème de mesure.
04:17 Je suis contre une loi qui interdit la fessée.
04:20 Après, il y a des familles, vous savez où, il y a plus de filles et plus de garçons.
04:25 Moi, je suis né dans une famille où nous étions sept, avec quatre garçons.
04:29 C'est assez mouvementé, on n'était pas battus, on n'a pas été traumatisés.
04:33 De temps en temps, il est arrivé que le soir, je prenne une fessée, je ne m'en porte pas plus mal.
04:40 C'est juste, c'est vraiment le problème de mesure.
04:42 J'ai pris une fois une claque de mon père, et il avait bien fait.
04:45 Vous voyez, je m'en souviens, une.
04:47 - Pourquoi vous dites "il a bien fait" ?
04:51 - Parce que un, je m'en souviens, et deux, c'était au moment de la sonnerie à un monument aux morts.
04:56 Et par respect pour ceux qui sont morts pour la France, il me l'a mis dans la tête, je ne l'ai pas oublié.
05:01 Il l'a expliqué derrière.
05:03 Et ça, c'est très important.
05:05 Et vous voyez, entre l'interdiction, entre la banalisation de la violence,
05:10 qu'il ne faut pas banaliser, des coups, des claques, des machins, non.
05:13 Mais à un moment donné, après, il faut savoir aussi montrer des limites aux enfants.
05:18 Ça peut passer par un geste physique, selon les uns ou selon les autres.
05:21 Ce n'est pas systématique, mais il y a des enfants qui ont besoin d'un geste physique.
05:25 - Je ne crois pas, justement.
05:27 - On va débattre.
05:28 - Et il y a le droit d'être vide.
05:30 - Excusez-moi, mais c'est très très grave que vous reveniez comme ça là-dessus.
05:37 Cette loi, en effet, moi j'ai mis 9 ans à la défendre.
05:41 Elle a été votée par le Parlement il y a 15 ans.
05:45 Donc elle est inscrite dans le Code civil.
05:48 Elle est lue lors des mariages.
05:50 Et je me tourne vers notre grand juriste, Philippe Bilger.
05:55 Mais en quoi le juge a le droit de revenir sur un texte de loi qui a été voté ?
06:02 La loi est supérieure à la jurisprudence, n'est-ce pas, Philippe Bilger ?
06:08 - Oui, bien sûr.
06:09 - Donc le juge n'a pas le droit.
06:11 - Disons qu'il interprète la loi, évidemment, mais il l'a fait à mince,
06:16 à une manière assez aberrante.
06:18 - Non mais sûr, moi ce qui m'intéresse...
06:20 - Parce que dans la loi, il n'y a pas écrit si c'est proportionnel et blabla.
06:27 Non, il y a écrit "l'autorité parentale s'exerce sans violence physique et psychologique".
06:33 Donc il perd son autorité parentale.
06:35 En premier instant, cela avait été bien dit,
06:38 avec une proposition de lui expliquer et de lui faire suivre de l'aide à la parentalité
06:44 pour comprendre comment élever autrement.
06:46 Mais il refuse, il maintient.
06:49 Ces enfants qui ont le courage de témoigner,
06:54 qui ont eu le courage d'aller voir les gendarmes pour dire qu'ils en avaient assez
06:58 de se faire coller contre le mur avec la main comme ça,
07:01 eh bien, ils sont trahis aujourd'hui.
07:03 Ils sont trahis.
07:04 J'espère que le juge aux affaires familiales va garder un arrêt de garde chez le père
07:11 le temps que la cassation se prononce et que tout soit remis dans l'ordre.
07:15 Cela ne veut pas dire que ce père ira en prison.
07:17 On dit "les pères vont aller en prison".
07:19 Non, ce n'est pas du tout ça dans la loi.
07:22 Les pères vont être amenés à apprendre comment faire autrement.
07:26 - Et les mères aussi, je espère.
07:27 Les mères aussi, pourquoi que les pères ?
07:29 - En l'occurrence, c'est un père.
07:30 - On ne parle pas d'un cas d'espèce, on parle en général.
07:33 Le cas d'espèce, il est condamnable, évidemment.
07:35 - Alors, donnez-moi l'honneur, je vais vous faire tourer.
07:38 - Mais, Die Gentil, est-ce qu'on peut revenir sur le désastre des coups ?
07:44 Non, mais ça, c'est ce qui m'intéresse de vous, c'est que là, il y a la loi et vous avez...
07:47 C'était très bien.
07:48 - Absolument.
07:49 - Mais est-ce qu'on peut revenir sur ce que représente, même de façon adaudine,
07:53 un désastre d'une main levée sur un enfant ?
07:56 Voilà.
07:57 Dites-le, parce que j'ai l'impression qu'on prêche dans le désert.
08:00 - Merci.
08:01 Merci beaucoup, Françoise.
08:02 - Oui, parce que chacun, c'est une mode, etc.
08:04 Vous avez bien raison.
08:05 Il y a eu des études scientifiques, neuroscientifiques, en masse,
08:10 pour montrer ce que le stress, lorsque vous frappez un enfant,
08:15 fait sur les connexions neuronales.
08:17 Le gouvernement a fait un programme qui s'appelle "Les 1000 premiers jours"
08:21 pour expliquer aux parents ce qui se passe dans le cerveau d'un enfant.
08:24 C'est absolument extraordinaire, on est émerveillé.
08:27 Un enfant, il apprend plus de choses, il connecte plus que Google,
08:31 chaque minute.
08:32 Et donc, quand vous tapez dessus ou quand vous criez, menacez,
08:36 parce que l'enfant, quand on lui donne une fessée,
08:38 on dit "Non, mais docteur, c'est une fois par mois."
08:40 Mais ça veut dire que tous les jours, on dit "Tu sais ce qui t'attend,
08:43 tu vas t'en prendre une, fais attention."
08:45 L'enfant vit dans la peur et ça, ça ferme les neurones.
08:49 - Visiblement, on a pas eu la même éducation,
08:51 mais un enfant, c'est aussi 10 ans, 11 ans, 12 ans.
08:53 - Excusez-moi, je continue.
08:56 Ça ferme les neurones et ça a des conséquences,
08:58 à la fois cognitives, c'est-à-dire sur ses connaissances
09:01 et ses compétences à apprendre.
09:03 C'est pas pour rien que les pays scandinaves,
09:06 qui ont supprimé les châtiments corporels,
09:08 sont en tête depuis l'état à l'adolescence,
09:12 ils sont en tête pour les connaissances,
09:14 ça ouvre les neurones de respecter notre enfant.
09:17 Rien de plus précieux.
09:19 Et donc, on parle, une dernière chose,
09:21 une dernière chose sur les conséquences.
09:23 Oui, on a établi, parce que oui, ça fait secréter des neurones,
09:27 je ne vous parle pas de ce qui se passe en imagerie cérébrale,
09:30 aujourd'hui c'est passionnant, parce qu'on voit tout ça,
09:33 et vous avez les hormones du stress, l'adrénaline et le cortisol
09:38 qui nuisent aux connexions neuronales,
09:41 et tout ça c'est vraiment prouvé.
09:43 Et vous avez une neuroscientifique qui vient de publier une IRM
09:47 où elle montre, elle a eu un bébé de deux mois,
09:50 elle est passionnée de neurosciences aux États-Unis,
09:53 elle a montré dans une IRM les airs cérébrales
09:57 qui secrètent les neurohormones
09:59 et comment ça se met en connexion entre le parent, la maman et son bébé,
10:04 et ça continue pendant toute la croissance, jusqu'à l'adolescence comprise.
10:08 Alors, Edwige Gentier, on va parler, parce qu'il y a quand même un problème
10:10 de surviolence de certains mineurs,
10:12 quand vous avez un ado de 13-14 ans,
10:14 alors il ne faut pas crier, il ne faut pas mettre de fessé,
10:17 mais quand vous avez un ado violent qui tape sur les parents,
10:20 parce que ça existe, j'ai posé la question, pas toujours,
10:24 j'ai posé la question à Jean-Denis Doyer qui ne m'a toujours pas répondu,
10:27 qu'est-ce qu'on fait ?
10:28 Votre ado il fout un pain à sa sœur ou à votre femme, qu'est-ce que vous faites ?
10:32 Alors déjà, je dis, ces ados-là qui frappent leurs professeurs,
10:37 qui frappent leurs parents,
10:38 ce sont ceux qui s'en sont pris pendant tout ce temps.
10:42 Pas toujours, pas toujours.
10:43 90% des cas sont ci, monsieur.
10:45 Ça se transmet, comme le dit très bien Don Quixte,
10:49 lui il dit "mon père le faisait, ça m'a fait du bien"
10:52 et on se dit "eh bien je fais pareil".
10:54 Et donc l'enfant devient rebelle, sournois,
10:58 toutes ces caractéristiques ont été prouvées
11:01 et il va se rebeller contre son environnement,
11:05 en fait il perd de l'empathie,
11:07 on parle beaucoup de l'empathie aujourd'hui.
11:09 Donc aujourd'hui il y a cette peur, les enfants font peur,
11:12 alors ils font peur, on veut revenir.
11:15 On est à la force.
11:17 Mais quand ils n'ont plus justement cette empathie,
11:20 docteur Antier, quand ils n'ont plus du tout cette empathie,
11:22 comme malheureusement c'est le cas chez Sainte-Anne...
11:24 Il y a des enfants naturellement plus empathiques que d'autres,
11:26 dites en passant.
11:28 Comme ta petite-fille par exemple.
11:30 Je ne parle même pas de ma petite-fille,
11:31 je ne suis pas narcissique à ce point.
11:33 Alors, attendez, excusez-moi,
11:35 mais si vous vous écartez je ne vais pas bien vous répondre,
11:37 parce que des enfants qui sont plus difficiles,
11:40 "ah oui mais le mien il était difficile",
11:42 "ah oui mais le mien il avait mauvais caractère et moi j'avais mauvais".
11:45 Il y a maintenant aussi dans les sciences,
11:47 et je remercie Françoise de me traiter en médecin qui va parler sciences,
11:51 vous avez l'épigénétique qui montre qu'on peut modifier les gènes,
11:55 on peut leur permettre de s'exprimer.
11:57 Donc le petit qui a les gènes de l'affreux oncle Jules,
12:01 et qui risque d'être violent, je ne sais pas quoi,
12:03 si on le prend comme il faut,
12:06 eh bien on va empêcher ses gènes de s'exprimer,
12:08 ou on va à moins de rire leur expression.
12:10 Donc on ne va pas penser que c'est une fatalité le caractère,
12:14 et ça nous donne un bon prétexte pour taper.
12:16 Non, c'est trop facile.
12:18 - Philippe Ediger veut réagir.
12:20 - Vous m'avez dit, excusez-moi,
12:22 qu'est-ce qu'on fait devant ces grands gens ?
12:25 - Oui parce que si il frappe votre femme,
12:29 vous êtes le père, vous n'allez pas dire,
12:31 "vas-y continue parce qu'il ne faut pas que je te crie dessus
12:33 et pour que je ne fasse rien".
12:34 Et c'est de l'annonce insistant, ça fait un peu mon danger.
12:36 - Mais non, parce que vous savez,
12:38 ne pas taper ça ne veut pas dire être laxiste.
12:42 - Mais si vous le voyez,
12:44 il tape sa mère ou son frère ou sa soeur, vous faites quoi ?
12:47 - Eh bien vous le tapez, vous, il retape.
12:51 Ce n'est pas une solution.
12:52 Pourquoi vous croyez que c'est une solution ?
12:54 - Mais vous faites quoi ?
12:55 - Il revient encore plus violent.
12:57 - Moi je n'ai pas la solution.
12:58 La solution c'est quoi avec un ado violent ?
13:00 Avec sa famille, c'est quoi la solution ?
13:03 Parce que je n'ai pas, alors je vous la pose.
13:05 - Oui, bien sûr.
13:07 Alors la loi, elle a surtout un travail pédagogique et préventif
13:12 puisqu'elle parle de l'autorité parentale.
13:14 Donc c'est pour les petits, parce que les grands,
13:16 l'autorité parentale, évidemment c'est trop tard,
13:19 ils n'obéissent plus aux parents.
13:21 Et justement, tout ce que vous avez fait dans la petite enfance,
13:23 au moment où ils ont 13 ans, 14 ans,
13:26 eh bien vous avez un enfant vraiment délicieux.
13:29 Moi je vous parle avec 50 ans de pratique,
13:31 je suis les bébés de mes bébés.
13:33 - Mais il avait 6 enfants, donc lui il est...
13:36 - Je peux voir que je vérifie.
13:38 - Edwige Antier.
13:39 - Alors qu'est-ce qu'on en fait ?
13:40 Moi je dis qu'il faut l'exclure de ce contact.
13:44 Et donc il faut lui dire,
13:46 eh bien moi je le reçois à ce moment-là en entretien personnalisé.
13:49 Et en lui disant, t'es vraiment très énervé,
13:52 tu fais des choses, je pense que tu n'aimerais pas les avoir faites.
13:56 Et comment on va faire maintenant ?
13:58 Parce qu'on ne peut pas rester dans une famille
14:00 où on tape sa mère et tape son père.
14:02 C'est juste pas possible.
14:04 Comment on va faire ?
14:05 Et je discute avec lui.
14:07 Est-ce que tu veux aller en pension ?
14:09 Parce que peut-être un an de pension,
14:11 ça te mettra un peu un cadre et ça ira beaucoup mieux.
14:15 Est-ce que tu veux avoir une psychothérapie
14:18 qui va t'empêcher de taper comme ça ?
14:20 Te retenir ?
14:22 Qu'est-ce que tu veux faire ?
14:23 Je vais discuter avec lui.
14:25 Mais vous savez, on y arrive très bien,
14:27 il faut juste le respecter et comprendre que c'est une vraie personne.
14:30 En général, ils se mettent à pleurer bien sûr,
14:32 mais on arrive à parler.
14:34 - Philippe Bigert.
14:35 - Edwi Jantier, au fond, en vous écoutant,
14:38 je me demande si vous ne sous-estimez pas,
14:42 chez l'humain,
14:44 non pas le désir de corriger,
14:47 mais parfois les difficultés
14:50 de correspondre à ce que vous développez
14:53 et que je crois totalement exact.
14:56 Est-ce qu'au fond, il ne faudrait pas imaginer
14:58 une éducation permanente des parents ?
15:01 Enfin, d'un certain nombre de parents,
15:03 pour leur dire qu'on peut arriver
15:06 à cette forme de sérénité éducative
15:10 qui, si j'ai bien compris,
15:12 n'exclut pas tout de même une forme d'autorité ?
15:15 - Bien sûr, totalement d'autorité.
15:20 Je vous dis, je soigne les bébés de mes bébés,
15:22 j'ai du recul, j'ai sept petits-enfants,
15:24 donc personne n'a jamais pris cas.
15:26 Et comment ça se passe ?
15:28 Il faut vraiment connaître le développement de l'enfant
15:31 et donc être bien accompagné, comme vous dites.
15:33 Parce que quand je montre aux parents
15:36 un cerveau, avec ce que c'est que le système limbique,
15:39 le système des humeurs,
15:41 comment on le calme,
15:43 et en tapant pas sur l'enfant de 3 ans, 4 ans,
15:45 qui fait une colère,
15:47 mais en sachant le calmer.
15:49 Donc c'est vrai que c'est une aide à la parentalité,
15:51 comme ils font dans les pays nordiques,
15:53 bien sûr, et vous savez, on a tout le système.
15:55 Vous avez dans les crèches des professionnels,
15:57 qui sont formés,
15:59 vous avez dans les écoles des psychologues,
16:01 vous avez les pédiatres, vous avez les PMI,
16:03 qui vont jusqu'à 6 ans,
16:05 et puis ensuite les psychologues scolaires.
16:07 Donc on est un pays qui a un bon maillage.
16:09 La CAF aussi a des réseaux d'aide à la parentalité.
16:13 Est-ce qu'il y a un âge où c'est "moins traumatisant" ?
16:16 Un adolescent, c'est pas un enfant,
16:18 effectivement, taper un enfant de 5 ans
16:20 et donner une fessée à un adulte de 14 ans,
16:23 c'est peut-être pas la même chose.
16:25 C'est une question que je me pose.
16:27 L'ado, on va lui donner une gifle,
16:29 mais c'est très humiliant.
16:31 Et d'où on se permet ?
16:33 Est-ce qu'on se permettrait vis-à-vis de vous ?
16:35 C'est encore pire, c'est un cerveau en développement.
16:38 Et le cerveau, il est vraiment terminé à 25 ans.
16:42 Nos ados, ils ont encore la myéline qui n'est pas finie.
16:46 Donc on le voit sur les ERM du cerveau.
16:49 Donc non, il est très fragile, au contraire.
16:51 C'est un âge où il faut vraiment faire très attention.
16:54 Moi, je vous dis, cette loi,
16:56 elle a été très réfléchie.
16:58 Le Conseil de l'Europe la recommande.
17:02 Et chaque parent qui vous écoute,
17:05 je vous remercie beaucoup,
17:06 parce que je pense qu'ils auront réfléchi.
17:09 Et regardez bien le film qui va avec la campagne.
17:13 - Joseph, tout de suite, ça vous a fait réfléchir ?
17:15 Ça vous a fait changer d'avis ?
17:17 - Non, j'ai l'impression qu'on est dans les caricatures.
17:19 On nous parle d'abord de bébés, évidemment.
17:22 Après, on a l'impression que c'est systématique.
17:25 Tout ça est un problème d'équilibre.
17:27 Évidemment, l'éducation qu'on va donner
17:30 va apprendre à l'enfant à obéir,
17:32 parce que l'enfant doit obéir.
17:34 C'est pas un petit maître, c'est pas un petit dieu.
17:36 On n'a pas besoin forcément d'avoir un geste
17:39 qui soit un geste brutal.
17:41 Mais pour certains, un geste physique,
17:43 de temps en temps, ça évite d'en avoir d'autres.
17:46 Et ça fait partie de la vie.
17:48 Et d'ailleurs, aujourd'hui, on voit des générations qui arrivent.
17:51 On n'a jamais de frustration,
17:53 jamais de non, jamais d'empêchement.
17:56 Et ce sont des petits monstres qui sont en train de nous mettre
17:58 une société à feu et à sang,
18:00 parce qu'ils sont monstrueux, parce qu'on ne leur a jamais...
18:02 - En soit, ça va s'évanouir à côté.
18:04 - C'est juste un problème d'équilibre.
18:05 On ne va pas traiter de la même façon...
18:07 - Mais non, mais c'est un vrai sujet.
18:09 - C'est un sujet apocalyptique.
18:11 Regardez, mais elle a raison, il y a du gentil-à-l'ai
18:13 dans les sociétés d'Europe du Nord, où effectivement...
18:15 - Je ne sais pas, ils sont toujours parfaits.
18:17 - Ils sont toujours parfaits sur le plan économique,
18:20 parce qu'ils ont adopté une attitude humaniste.
18:23 - Pourtant, ils ont un des taux de suicide les plus élevés du monde.
18:26 - Non, mais pas simplement, mais bien sûr, comme ils inspirent.
18:28 - C'est parce qu'il n'y a pas de soleil.
18:29 - Écoutez, arrêtez, ça n'a rien à voir avec ça.
18:31 - Je pensais qu'à cause du soleil...
18:33 - Non, mais vraiment, honnêtement, c'est la France réac
18:37 contre la France progressiste.
18:39 - Non, non, non, je blague, je blague.
18:44 - On a passé le timing.
18:46 Merci beaucoup, Édwige Antier,
18:48 médiatre et ancienne députée.
18:50 Philippe Bigère... - Comptez, comptez, j'en sais déjà pas !

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