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  • 26/02/2024

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00:00 Bonjour Asni Abidi, merci de répondre à France 24.
00:02 Vous êtes directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen.
00:08 Comment d'abord analysez-vous cette démission du Premier ministre palestinien et de son équipe ?
00:13 Est-ce que d'abord ce gouvernement a un vrai poids politique en Cisjordanie ?
00:19 Il a un poids limité dans la mesure où il s'occupe de la gestion administrative,
00:26 de la gestion financière,
00:27 mais la politique ce n'est pas de son domaine,
00:29 les questions militaires comme vous le savez ce n'est pas de son domaine,
00:32 depuis plusieurs mois d'ailleurs que le gouvernement a perdu ses pouvoirs.
00:39 Et évidemment les questions économiques et financières,
00:41 le blocus décidé par Israël a réduit la marge de manœuvre du gouvernement de M. Chetayet.
00:47 Alors comment est-ce que vous analysez-vous cette démission
00:50 et qu'est-ce que ça peut favoriser ?
00:53 Par exemple l'émergence d'une nouvelle gouvernance entre palestiniens ?
00:57 C'est probablement une réforme par étapes,
00:59 il est très difficile d'arriver jusqu'au sommet,
01:01 c'est-à-dire le départ de Mahmoud Abbas,
01:03 puisque cela signifie vraiment la convocation de nouvelles élections.
01:08 L'autorité palestinienne et le mouvement Fatar n'est pas encore prêt.
01:12 Donc je pense qu'il s'agit plutôt d'un fusible qui saute.
01:16 Mahmoud Abbas veut montrer sa disponibilité à opérer les réformes,
01:21 les changements exigés par les Américains,
01:25 mais aussi souhaités et demandés par plusieurs partenaires palestiniens aujourd'hui.
01:32 Plusieurs chefs politiques demandent à Mahmoud Abbas de dissoudre l'autorité palestinienne,
01:38 à convoquer des élections et à s'élargir, à s'ouvrir.
01:42 En quelque sorte Mahmoud Abbas veut anticiper ce plan du Gaza d'après,
01:47 ou le jour d'après, pour dire les Palestiniens sont prêts
01:50 non seulement à une réconciliation nationale,
01:52 mais aussi à former ce gouvernement réformé, amélioré, comme le souhaitent les Américains.
01:58 Mais la démission, le départ du président Abbas,
02:00 qui est devenu impopulaire, qui est âgé de 88 ans, est inévitable là ?
02:05 Il est inévitable, mais il va créer plutôt un vide politique.
02:09 Le départ de Mahmoud Abbas ne peut pas s'accompagner par le départ de Mahmoud Abbas,
02:14 qui exerce, comme vous le savez, le chef du Fatar de l'autorité palestinienne et bien sûr de l'OLP.
02:20 Donc si cette démission, il prélude donc d'autres démissions,
02:26 à condition d'assurer cette transition, il n'y a que les élections.
02:30 La question qui se pose, ce n'est pas le moment de faire ces élections.
02:33 La situation ne se prête guère à des élections,
02:36 puisque les Palestiniens ne peuvent pas voter.
02:38 Ceux de Gaza, ils sont presque sans territoire, sans toit.
02:42 Et la question aussi en ces jours d'année.
02:44 Donc il y a une demande forte de démission, de réforme,
02:47 mais la relève ou de l'alternative n'est pas présente.
02:50 Et les Américains qui critiquent l'autorité palestinienne et qui critiquent Mahmoud Abbas
02:55 n'ont rien à proposer pour organiser une transition douce,
02:59 en quelque sorte, qui ne crée pas un vide.
03:01 Sinon, ça va être une situation aussi difficile en ces jours d'année,
03:04 plus que la situation à Gaza.
03:06 Mais les élections, que ce soit à Gaza ou en ces jours d'année occupées,
03:11 ont été reportées à plusieurs reprises.
03:13 Est-ce que vous diriez que cette crise politique entre Palestiniens,
03:16 ça a favorisé aussi la situation actuelle ?
03:20 Oui, c'est-à-dire qu'il y a un entêtement de la part de Mahmoud Abbas.
03:23 Il a toujours refusé certaines demandes formes, il a refusé les élections.
03:27 Il les a refusées dans une séquence où il était possible d'organiser les élections,
03:32 puisque c'était avant le 5 octobre.
03:35 Là, on pouvait.
03:36 C'est vrai qu'il faut reconnaître que les Israéliens n'ont pas du tout
03:38 facilité l'organisation de ces élections,
03:41 avec cette idée toujours de dissocier le Gaza de l'autorité palestinienne
03:46 et ne pas permettre justement à ses habitants de voter plus les restrictions en ces jours d'année.
03:51 Maintenant, la question, c'est que Mahmoud Abbas, il est sur le départ.
03:55 Mais ce départ, il doit être organisé pour éviter un vide politique et institutionnel
04:01 et qui sera dommageable pour justement la réflexion sur le jour d'après.
04:05 Donc là, on pense vraiment à l'après-guerre, quoi.
04:07 On est vraiment sur le jour d'après, comme vous dites.
04:09 Oui, les Palestiniens sont convaincus que le jour d'après, il viendra un jour ou l'autre.
04:14 Évidemment, la question prioritaire, c'est d'abord comment sauver des civils,
04:18 comment éviter cette guerre sur Afra, pour au moins rassurer les Palestiniens
04:25 et pour faire une transition pas dictée par la force.
04:30 Mais les Palestiniens sont conscients, c'est vrai que le temps de Mahmoud Abbas est révolu.
04:34 Asnabedi, le gouvernement israélien a présenté au cabinet de guerre un plan
04:40 pour l'évacuation des populations des zones de combat.
04:43 Donc ça signifie RAFA, surtout, puisque les zones de combat se concentrent là-bas.
04:47 Est-ce que ça annonce une offensive terrestre sur cette ville
04:50 où sont entassés plus d'un million de civils ?
04:51 On parle d'un million quatre cent mille Gazaouis.
04:55 Oui, d'abord, les deux objectifs sont parés conséduables,
04:57 la libération des otages et l'opération de RAFA.
05:00 Deuxième élément, aucun gouvernement n'est en mesure d'assurer,
05:04 finalement, un refuge pour un nombre aussi important de déplacés.
05:08 Les Palestiniens ne sont pas d'accord pour vivre une deuxième Nakba.
05:12 Les autorités égyptiennes l'affichent et le disent quotidiennement
05:15 qu'ils ne sont pas prêts aussi à recevoir ou assumer cette catastrophe.
05:20 La question qui se pose aujourd'hui, partir de RAFA, d'aller où ?
05:23 C'est vrai qu'il y a des lieux, mais impossible avec un nombre important.
05:28 Et surtout, comment gérer cette situation de catastrophe ?
05:31 Le gouvernement israélien n'est pas du tout en mesure de gérer
05:34 les conséquences humaines, politiques d'un tel exode.
05:40 Merci beaucoup pour votre analyse.
05:41 Asni Abidi, depuis Genève en Suisse.

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