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00:00Et au menu ce soir, un vote très attendu mardi à l'Assemblée nationale, celui du projet de loi sur l'aide à mourir.
00:08Le texte, nous le verrons, continue de diviser les Français.
00:11On parlera aussi du premier tour du Congrès du Parti Socialiste qui se tiendra cette semaine.
00:16A deux ans de la présidentielle, trois hommes se disputent le poste de premier secrétaire.
00:21Enfin, nous reviendrons sur la publication d'un rapport explosif cette semaine par le ministère de l'Intérieur sur les frères musulmans.
00:26Il relance le débat sur la lutte contre l'islamisme en France.
00:30Et c'est avec Richard Verly que nous allons commenter tous ces sujets.
00:34Bonsoir.
00:34Bonsoir.
00:35Vous êtes journaliste correspondant en France du média suisse Blic.
00:38Alors, mardi prochain, les députés vont voter.
00:41Mardi prochain, c'est donc deux jours donc.
00:43Les députés vont voter un texte historique sur la fin de vie.
00:45On parle d'aide à mourir.
00:46Est-ce qu'on peut s'attendre à un consensus politique sur un sujet aussi intime, aussi clivant ?
00:51Écoutez, a priori, oui.
00:52On voit bien qu'il y a une majorité dans l'Assemblée nationale pour voter ce texte.
00:57Je rappelle qu'Emmanuel Macron a laissé entendre que s'il n'y avait pas la majorité,
01:01il pourrait présenter ce texte lors d'un référendum, donc pour les Français.
01:05Je crois néanmoins que l'Assemblée nationale va le voter pour deux raisons essentielles.
01:09D'abord parce que c'est un sujet populaire.
01:11Il est tragique parce qu'il s'agit de fin de vie, mais il est populaire auprès de l'opinion publique.
01:16Les Français veulent une loi sur ce sujet.
01:18Ils veulent des avancées.
01:19Il répond à une demande des Français ?
01:21Absolument. Regardez, par exemple, on est bien placé pour le savoir en Suisse,
01:25puisque pas mal de Français vont à Zurich.
01:27Vous savez où il y a ces associations qui aident les personnes en fin de vie.
01:31Donc je crois que ça va être un pas important.
01:33Puis la deuxième raison, c'est qu'il n'y a pas tellement de sujets,
01:36pour l'instant, sur lesquels l'Assemblée nationale peut se montrer justement unis,
01:40unis afin de délivrer des résultats pour les Français.
01:43Ça peut être l'occasion de renouer et de montrer qu'on n'a pas seulement un paysage politique fracturé
01:48avec des partis politiques qui ne pensent qu'à eux.
01:50Est-ce que cette loi, si elle est votée, elle marquera réellement le mandat d'Emmanuel Macron ?
01:55Il y a eu Robert Badinter et l'abolition de la peine de mort.
01:57Simone Veil, loi avortement.
01:59Macron et la loi sur l'aide à mourir ?
02:01Je ne suis pas si sûr parce que, d'abord, c'est davantage dans l'air du temps.
02:07Ce n'est pas une décision en rupture.
02:08Rappelez-vous, Badinter, la peine de mort, l'opinion publique restait favorable.
02:13Il était donc contre l'opinion publique.
02:15Pour l'avortement, c'était un sujet aussi extrêmement clivant.
02:19Là, pour le coup, comme on vient de le dire, c'est plus consensuel.
02:21Donc, je pense qu'Emmanuel Macron sera crédité d'avoir porté ce sujet, de l'avoir fait déboucher.
02:26Est-ce que ça restera comme la marque sociétale de son quinquennat ?
02:30Je ne le pense pas. Malheureusement, pour l'instant, le quinquennat, en tout cas, les deux mandats d'Emmanuel Macron restent plutôt marqués par les fractures, par les gilets jaunes, par des sujets comme celui-ci.
02:38Mais néanmoins, il y a eu la Convention citoyenne, rappelons-le, puis maintenant, ce projet de loi.
02:43Il a été tenace, le président. Il veut cette loi.
02:47Donc, il faut le créditer de ses efforts.
02:49Autre sujet qui marquera l'actualité politique de la semaine à venir, c'est le Parti socialiste qui va commencer à élire son futur premier secrétaire, début du Congrès.
02:59C'est un moment important. Trois hommes sont candidats.
03:02Olivier Faure, l'actuel premier secrétaire du PS, député de Seine-et-Marne.
03:06Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale.
03:09Et Nicolas Maillard-Orsignol, maire de Rouen.
03:11Ce sont vraiment trois courants de pensée qui vont s'affronter à partir de mardi.
03:16J'ai plutôt l'impression qu'il y a, au fond, deux courants de pensée.
03:19Parce que les candidatures d'Olivier Faure et de Boris Vallaud, politiquement, sont assez proches.
03:24Il y a une rivalité entre les deux hommes.
03:26Il y a la contestation de ce qui a été le bilan d'Olivier Faure, c'est-à-dire l'association passée avec la France Insoumise.
03:32Une association qui, désormais, n'est plus de mise.
03:35Donc, je vois plutôt ce courant-là.
03:37On pourrait dire un courant, essentiellement, qui a été majoritaire et qui est, pour une union de la gauche, somme toute relativement large.
03:45Même si, désormais, le PS est détaché de la France Insoumise.
03:49Et puis, Nicolas Maillard-Orsignol, c'est davantage l'orientation vers le centre.
03:52L'orientation vers Emmanuel Macron.
03:54Alors, est-ce qu'Olivier Faure va survivre ?
03:56C'est ça, la question principale.
03:58Il a prouvé qu'il est un survivant, qu'il est un survivant difficile à vaincre.
04:02Il semble quand même qu'il n'est pas en posture très facile.
04:04Mais le fait qu'il y ait trois candidats, finalement, le favorise parce qu'il pourrait arriver en tête et il pourrait conserver son poste.
04:12Le second tour, lui, il est prévu le 5 juin.
04:14On ne parle pas beaucoup, pour l'instant, de ce congrès, par rapport au congrès des Républicains, dont on a beaucoup parlé.
04:20La bataille Laurent Wauquiez-Bruno Retailleau.
04:22C'est parce que le Parti Socialiste intéresse moins.
04:26Bon, 2% à la dernière présidentielle, on le retiendra.
04:292% à la dernière présidentielle pour Anne Hidalgo.
04:31Mais rappelons quand même que Valérie Pécresse, la candidate des Républicains,
04:34elle n'a pas non plus pu passer la barre des 5% qui lui aurait permis de rembourser ses faits de campagne.
04:40C'était quand même une lourde défaite pour les Républicains, également.
04:42Non, je crois que la différence d'attention, elle porte sur deux sujets.
04:45D'abord, le nombre des militants.
04:47J'ai appris que le Parti Socialiste, c'est 40 000.
04:50Les Républicains, c'était 120 000.
04:51C'est quand même trois fois plus.
04:53Et ensuite, le Parti Socialiste, pour l'instant, est une force d'appoint dans une opposition qui ne s'oppose pas tout à fait au gouvernement.
05:02Et c'est là la difficulté, puisque l'EPS a choisi d'être la force d'appoint d'un gouvernement
05:07en refusant de voter, pour l'instant, toute motion de censure.
05:11Mais en même temps, il n'est pas aux manettes.
05:13Alors que Bruno Retailleau est aux manettes, dans un ministère extrêmement visible, qui est le ministère de l'Intérieur.
05:18Je crois par ailleurs que les personnalités jouent.
05:20Olivier Faure, il a démontré sa capacité à durer au sein du PS,
05:25mais il n'a pas encore imprimé comme un leader politique de premier plan.
05:28Dans tous les cas, est-ce qu'on peut croire un retour en force du Parti Socialiste pour la prochaine présidentielle,
05:34avec ou sans Olivier Faure ?
05:36Écoutez, en force, ce serait quand même, c'est très optimiste.
05:39Je ne crois pas.
05:40Aujourd'hui, on voit bien que le PS, dans les intentions de vote, n'arrive pas à décoller à la présidentielle.
05:46Vous savez, la présidentielle, on le dit toujours, c'est la rencontre d'un homme et de la nation.
05:50Il faudrait donc un candidat extrêmement fort.
05:53Est-ce que l'un peut se dégager du PS ?
05:55On dit que François Hollande, l'ancien président, se prépare,
05:58mais très peu d'observateurs pensent qu'il pourrait arriver à rallier les suffrages.
06:02Il y a une personnalité comme François Ruffin, mais il n'est pas issu du Parti Socialiste.
06:06Il est issu de la France Insoumise et il a rompu avec Jean-Luc Mélenchon.
06:10Non, je crois que pour l'instant, le Parti Socialiste est cantonné à ce rôle d'appoint.
06:15Mais sait-on jamais, et la présidentielle, c'est dans un an et demi,
06:19et malheureusement, tout le monde ne pense qu'à ça aujourd'hui en France.
06:21C'est un peu un problème, les partis politiques feraient mieux de travailler à la réalité d'aujourd'hui
06:25plutôt que d'être complètement focalisés pour cette course de mai 2027.
06:30La réalité d'aujourd'hui, on y vient justement.
06:31Un rapport Choc, publié jeudi, dénonce l'idéologie des frères musulmans
06:35comme étant dangereuse pour la République.
06:38C'est un rapport dont on a beaucoup parlé.
06:39Pourquoi le gouvernement le publie maintenant ?
06:42Est-ce que c'est une réponse à une inquiétude croissante ?
06:46D'abord, il y a un fait, c'est la réalité de l'emprise des frères musulmans
06:50sur une partie, je dirais, du secteur associatif et de la vie publique des musulmans de France.
06:56C'est ça que dit ce rapport.
06:57C'est-à-dire que ce n'est pas majoritaire.
06:59Les frères musulmans ne tiennent pas l'ensemble de la communauté des musulmans
07:02qui est estimée à peu près à 6 millions de personnes.
07:05Mais ils sont très présents et surtout, ils font pression.
07:08Et notamment, le passage le plus préoccupant, c'est les pressions sur les jeunes filles
07:11pour leur faire porter le voile très jeunes.
07:14Donc ça, c'est une réalité et le gouvernement a eu raison de s'en saisir avec ce rapport.
07:18Après, et c'est la difficulté, on est dans une logique d'instrumentalisation de ce sujet.
07:23On instrumentalise tout ce qui touche à l'islam.
07:25Emmanuel Macron est intervenu en reprochant à Bruno Retailleau d'avoir voulu très vite
07:30dire qu'il va prendre des mesures alors que ce ne sont pas des mesures à la hauteur du défi.
07:34Il y aura, je crois, un conseil de défense au mois de juin, à nouveau consacré à ces sujets.
07:39Ce qui est certain, c'est qu'il y a, au sein de la communauté musulmane, à l'œuvre,
07:43une association comme les Frères Musulmans qui, par tous les moyens possibles,
07:48essaye de canaliser la communauté, essaye de lui faire servir ses intérêts.
07:54Et ça, c'est dangereux. Il faut s'en préoccuper.
07:58On termine avec un sujet que vous vouliez évoquer également, qui concerne Emmanuel Macron.
08:03Il est actuellement en tournée en Asie.
08:05Il a atterri au Vietnam. Il doit se rendre également en Indonésie et à Singapour.
08:09Qu'est-ce qui est parti faire le président français dans cette région ?
08:12Oui, je voulais en parler parce que je crois que c'est important.
08:15Emmanuel Macron est dans une bonne séquence internationale en ce moment.
08:18On l'a vu beaucoup à l'œuvre sur l'Europe, sur l'Ukraine.
08:21Pas toujours avec succès, mais notamment, il est aujourd'hui l'homme des coalitions,
08:25alors que longtemps, il a été le président qui avançait seul en espérant qu'on se rallie derrière lui.
08:30Il a compris la nécessité de constituer des coalitions au niveau européen.
08:33Et il l'a compris aussi au niveau international.
08:36Et donc là, il y a deux objectifs en Asie-Pacifique.
08:38D'abord, c'est de dire à ces pays d'Asie du Sud-Est, le Vietnam, l'Indonésie, Singapour,
08:43l'Europe peut être une troisième voie, pas la France toute seule,
08:46mais l'Europe peut être une troisième voie entre les États-Unis et la Chine.
08:50L'Europe existe. Elle est là. Faites des partenariats avec l'Europe.
08:53Et la deuxième chose, c'est défendre l'excellence française,
08:57notamment dans deux domaines qui sont des domaines, j'allais dire controversés,
09:00mais où la France a une véritable expertise.
09:02La défense, les contrats de défense, l'Indonésie a acheté des avions Rafale,
09:06et le nucléaire, puisqu'il est question que la France épaule le Vietnam dans sa construction de centrales nucléaires civiles.
09:13Il s'agit d'aller marquer des points dans une région déterminante.
09:16Il s'agit aussi de dire que la France est présente.
09:19Vous savez qu'à travers la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, le Pacifique, ça lui parle.
09:22C'est important. Donc je crois que c'est un voyage d'ailleurs qui dure une semaine
09:26et qui sera ponctué par un discours assez attendu.
09:28C'est celui qu'Emmanuel Macron fera en ouverture du Shangri-La Forum,
09:32le grand forum sur la sécurité en Asie. Je crois que c'est le 30 mai.
09:35Et un séjour que l'on suivra évidemment de près sur l'antenne de France 24.
09:40Merci à vous, Richard Verly, d'avoir été notre invité pour L'Essentiel Politique.
09:45Restez avec nous. Tout de suite, c'est le Journal de l'Afrique, présenté par Fatima Tawan.