Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 25/01/2024

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 - Bonjour. 4e fois qu'ils se rencontrent tous les deux en moins d'un an, depuis mai même.
00:05 C'est dire, cette volonté affichée de renforcer les liens.
00:10 Ils se voient de nouveau pour se dire quoi exactement ?
00:12 - Alors, pour se dire par exemple, ce qui est très intéressant, c'est de voir que la France souhaite accueillir des étudiants indiens.
00:19 Pourquoi ? Parce que ce sont des étudiants déjà formés,
00:22 donc dont on estime qu'ils représentent une valeur ajoutée parce qu'ils apportent avec eux...
00:27 Bien sûr, ils sont demandeurs de connaissances, mais ils apportent avec eux des connaissances déjà assez étoffées.
00:32 L'autre sujet qui peut paraître paradoxal, puisque l'Inde détient la bombe atomique, c'est le nucléaire civil,
00:39 dans lequel le savoir-faire français est très prisé par l'Inde.
00:43 Mais... Alors, il y a d'autres dossiers de ce type-là, mais...
00:46 Plus... Si vous voulez, à la fois dans les coulisses, mais sans doute plus important,
00:50 c'est l'idée qu'il y a une convergence d'intérêts entre les deux hommes.
00:54 Convergence d'intérêts parce que Narendra Modi, tout nationaliste qu'il soit,
00:58 est l'héritier d'une politique indienne qui, depuis son indépendance, est une politique du grand écart.
01:04 Avec d'un côté une filiation claire avec l'Union soviétique,
01:09 qui à l'époque était censée représenter justement le phare de ceux qui voulaient des peuples qui voulaient s'émanciper,
01:15 que ce soit du colonialisme ou de la gangue du capitalisme.
01:21 Et pour Emmanuel Macron, ça consiste à dire "Regardez les BRICS, donc Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud et Chine,
01:31 sont des pays qui ne sont pas d'accord sur des tas de choses, et moi je vais enfoncer un coin."
01:37 Et je vais enfoncer un coin là-dedans avec cette amitié avec Narendra Modi pour l'Inde,
01:42 et rappelons que le 14 juillet dernier, Narendra Modi était l'invité d'honneur de la fête nationale française,
01:49 et que des soldats indiens ont donc défilé sur les Champs-Elysées.
01:52 Il y a cette convergence d'intérêts parce que de son côté, Narendra Modi n'entend pas se mettre sous une férule absolue de Vladimir Poutine,
02:00 même s'il a beaucoup de compréhension pour ce que fait Poutine,
02:03 et de l'autre côté, il n'est pas question non plus qu'il soit un allié des Etats-Unis.
02:07 Et donc la France, même puissance moyenne, représente pour l'Inde et son Premier ministre
02:13 une opportunité de ne pas mettre tous ses oeufs, tous leurs oeufs, dans le même panier.
02:18 Là en l'occurrence, ce sont des images d'archives que l'on aperçoit du dernier déplacement du chef de l'État en Inde,
02:25 quelques jours après l'inauguration du temple de la discorde, ce déplacement qui a lieu.
02:32 Ça, c'est pour le contexte, ce temple qui a été bâti sur les ruines d'une mosquée, tout un symbole.
02:38 On a dit d'ailleurs que ça avait donné le coup d'envoi officieux de la campagne de Narendra Modi.
02:42 Exactement, c'est le coup d'envoi officiel.
02:45 A ceci près que ce climat, qui est un climat volontairement imposé à la fois par le pouvoir, par ses affidés, par la police,
02:53 c'est un climat de terreur qui vise notamment les musulmans et également les chrétiens.
02:58 Et puis bien sûr ceux qui d'aventure ne seraient ni l'un ni l'autre et qui s'y déclaraient libres penseurs.
03:03 Il y a ce qu'on appelle, ce qu'on pourrait appeler un national hindouisme,
03:07 c'est-à-dire une croyance et la religion hindoue mis au service des objectifs nationalistes d'Ananda Modi.
03:14 Quand vous... Je vais vous donner un exemple.
03:17 La théorie du complot du national hindouisme estime qu'il y a ce qu'on appelle en Inde le "love jihad".
03:22 C'est-à-dire des musulmans, des jeunes gens musulmans, qui séduiraient des jeunes femmes hindous
03:29 dans le seul but de les convertir à autre chose qu'à l'hindouisme.
03:32 Et vous voyez qu'avec cela, il y a toutes sortes de discriminations possibles.
03:36 Quand un plaignant essaye d'avoir, de gagner, d'avoir gain de cause auprès d'un tribunal,
03:42 eh bien, ses coordonnées sont publiées de telle sorte qu'il risque beaucoup d'intimidation
03:46 quand ce n'est pas des ratonnades.
03:48 Et puis n'oublions pas, ça on l'a presque intégré,
03:50 c'est que l'Inde est une société de caste.
03:52 Et de caste, ça veut dire que socialement, il y a des plafonds de verre,
03:56 et que vous ne pouvez pas en sortir,
03:58 et que si vous voulez progresser, eh bien, il y a toujours quelque chose qui vous en empêche,
04:02 parce que sinon, vous n'êtes pas dans l'ordonnancement figé, en quelque sorte,
04:07 et fixiste même, de la société indienne.
04:10 Alors, tout ça, est-ce qu'ils vont en parler, les deux hommes ?
04:12 Bon, il y a ce qu'on appelle le service minimal,
04:15 c'est-à-dire, le président français va dire au Premier ministre indien,
04:18 "Bah écoutez, je vais vous dire la liste de ce que je ne trouve pas admissible,
04:22 et puis après, nous passerons à autre chose."
04:24 C'est une manière d'avoir dit, "J'ai fait la chose",
04:26 et puis, bon, pour le reste, ce sont des voeux pieux dans l'immédiat,
04:30 et surtout parce qu'il y a cette convergence d'intérêts.
04:32 Donc évidemment que le président français n'a pas intérêt à essayer de "coincer"
04:37 le Premier ministre sur tel ou tel aspect, pourtant très très important.
04:41 - Merci beaucoup Gauthier.
04:42 Ce ne sont pas des images d'archives, mais on est aux premières loges
04:45 de cette séquence qui est en train de se faire en direct devant la presse et les journalistes,
04:49 qu'on voit, qu'on aperçoit nombreux, pour capter cet instant.
04:54 On aura l'occasion, là aussi, d'y revenir. Merci à vous.

Recommandations