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00:00 Sur la route de Nabel, à 60 kilomètres de Tunis,
00:02 les féchkas, ces bouteilles bombées remplies d'eau florale,
00:05 se vendent en bord de route d'avril jusqu'à juin.
00:08 Orangés, églantiers, roses et géraniums,
00:11 pendant cinq mois, les femmes récoltent ou achètent ces fleurs pour les distiller.
00:14 Tout commence dans le marché du centre-ville,
00:17 où Boubaker vend les roses en vrac.
00:22 Alors ici, vous avez des roses qui arrivent tout droit de Quai Rouen.
00:25 Les clients en achètent en général 2 à 10 kilos, principalement pour la distillation.
00:28 L'eau de rose sert ensuite à parfumer les salades de fruits, les gâteaux,
00:32 ça nettoie le visage et apaise aussi les yeux enflés.
00:35 Faute d'une bonne production, le prix des roses a un peu augmenté cette année.
00:38 Mais Mandjia doit perpétuer la tradition de fabrication des eaux florales,
00:42 un savoir-faire ancestral transmis de mère en fille,
00:45 avec l'alambic traditionnel qui sert à la distillation.
00:48 Donc là, j'ai mis les roses à bouillir dans un ustensile en cuivre
00:53 et je l'enroule autour de ce couvercle en terre cuite, avec ce tissu.
00:57 Ça permet d'empêcher la vapeur de s'échapper.
01:00 Il faut ensuite beaucoup de patience pour surveiller la distillation
01:06 et parfois également refroidir l'alambic avant d'avoir les quelques gouttes d'eau de rose.
01:11 Chaque saison, Mandjia remplit près d'une soixantaine de bouteilles
01:14 qu'elle vend grâce aux bouches à oreilles.
01:16 Ça me permet de payer mes médicaments et mes courses.
01:21 Mon mari a une très petite retraite, donc ça nous évite de dépendre de nos enfants,
01:25 qui sont mariés et qui ont déjà du mal à s'en sortir avec la vie chère.
01:28 D'autres femmes ont créé leur propre marque, comme Aziza,
01:33 que nous retrouvons au Festival de la Rose, dans le quartier de l'Ariana, à Tunis.
01:37 Elle y vend ses bouteilles d'eau florale depuis 28 ans.
01:43 Ce n'est pas un travail facile, mais j'ai appris à valoriser mon produit
01:48 et certaines techniques aussi, pour être plus rentable.
01:50 J'ai aussi mon fils Hamza, qui travaille avec moi,
01:53 et j'ai aussi sept sœurs avec qui je travaille.
01:55 Nous nous investissons tous dans cette artisanat.
01:57 Sur le marché mondial, la demande pour les eaux florales et huiles essentielles
02:01 est en constante augmentation.
02:03 Autant dire que la filière tunisienne gagnerait à être davantage valorisée.