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  • 23/05/2025

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Transcription
00:00Allez, on passe à la culture ce vendredi avec un expert de l'Afrique, fin connaisseur des réseaux occultes de la France-Afrique,
00:07que nous recevons ce soir dans la page culture du Journal de l'Afrique.
00:10Antoine Glazer, journaliste et auteur de nombreux essais géopolitiques, passe à la fiction avec sombre lagune, son tout premier polar,
00:18une plongée haletante dans un habit de gens opaque où se mêlent agents secrets, mafias, corruption et guerre d'influence
00:25à travers le destin de Paul Mercier, faux importateur de vin, vrai espion, il tisse le récit où l'idéalisme ou le réalisme journalistique
00:33même côtoie l'imaginaire romanesque. Bonsoir Antoine et bienvenue dans votre JTA.
00:38Bonsoir à vous.
00:39C'est un plaisir de vous recevoir. Alors après des décennies à documenter la France-Afrique en tant que journaliste,
00:44pourquoi ce choix du roman policier aujourd'hui et pourquoi maintenant ?
00:49C'était très difficile, je ne vais pas dire que c'était de passer comme ça du journalisme d'investigation au roman.
00:55Très honnêtement, j'ai beaucoup plus maintenant d'admiration pour les vrais romanciers.
01:00Parce que vraiment, c'est marrant quand on est journaliste, comme vous savez bien, on a toujours un égo surdimensionné.
01:06On ne voit pas du tout de quoi vous parlez.
01:08On s'imagine toujours qu'on peut passer comme ça facilement.
01:11On a une imagination débordante.
01:14Et donc, voilà, quand on a fait les investigations, il faut appeler les gens, etc.
01:18On se dit, bon, allez, je vais faire une fiction.
01:21Je n'appellerai personne et puis je peux raconter des vraies histoires.
01:25Sauf que dans cet ouvrage, vraiment de cette fiction, comme on dit, tout est faux, mais tout est vrai.
01:31Parce que c'est très difficile.
01:33Il y a un certain nombre de personnages ou autres qui sont effectivement,
01:36qui correspondent à des personnalités, à des choses qui sont passées dans ce pays,
01:42en particulier au niveau des disparitions.
01:44Et en même temps, évidemment que ce n'est pas les mêmes gens, ce n'est pas les mêmes personnages.
01:50Ils n'ont pas dit qu'ils sont pareils.
01:51Justement, on va en parler.
01:52Votre héros, Paul Mercier, navigue entre les trafics, les barbouzes, les services secrets français.
01:57À quel point est-il inspiré des rencontres réelles que vous avez faites dans le cadre de vos enquêtes, justement ?
02:03Ils sont totalement inspirés des rencontres que j'ai faites.
02:06Mais en dehors des personnages et en dehors de l'histoire, ce que j'ai voulu montrer, c'était la période historique.
02:12C'est-à-dire, très longtemps, la France est crue chez elle en Afrique et en particulier en Côte d'Ivoire.
02:17Et à travers ce personnage, Paul Mercier, c'est un peu comme ça l'honorable correspondant,
02:21mais qui est un peu en perdition.
02:22Parce que lui, il considère que son pays, c'est la Côte d'Ivoire, ce qui n'est pas le cas.
02:27Et donc, il est là.
02:28Et il croit encore qu'il peut agir en Côte d'Ivoire comme on agissait à une période où, encore une fois,
02:34il y avait 50 000 Français à Abidjan.
02:37Il y avait des Français dans tous les grands ministères.
02:42Et donc, c'est une période historique.
02:43C'est pour ça que le fond de l'histoire, c'est montrer que c'est une période historique
02:47avec une sorte d'anachronisme historique à un certain nombre de Blancs, de Français
02:53qui se croient toujours un peu chez eux et qui se font prendre
02:57parce qu'ils s'aperçoivent que même les Français, les diplomates officiels,
03:01les barbouses officiels, ils abandonnent un peu ce type.
03:04Ils abandonnent un peu le terrain.
03:06Ils abandonnent un peu le terrain à ces gens qui sont un peu…
03:09Il est perdu, c'est un Paul Mercier qui est perdu.
03:12Mais lui, il a un sens de la justice.
03:14Il voit que comment le cacao, comment les types, ils foutent de la drogue,
03:18de la cocaïne dans le cacao qui arrive de San Pedro pour l'exporter.
03:22Et c'est l'histoire réelle parce que l'histoire que je raconte n'est pas réelle.
03:25Mais il y a quand même un chef de la police en Côte d'Ivoire qui a été arrêté et interrogé.
03:29Il y a un certain nombre d'hommes d'affaires aussi qui ont été interrogés
03:32dans les affaires de trafic de drogue.
03:34Donc, encore une fois, tout est vrai mais tout est faux.
03:37Donc, c'est la fiction.
03:38Et franchement, je ne sais pas, vous verrez, si un jour vous faites une vraie fiction,
03:42c'est très compliqué.
03:43Alors, je ne sais pas si j'y serai…
03:45Mais on verra.
03:46L'ombre du journaliste disparu aussi, Guy-André Kieffer, plane sur ce roman.
03:51Quelle place a eu cette affaire dans la construction du récit ?
03:55Guy-André Kieffer, d'abord, c'était un ami.
03:57C'est vrai que c'est un secret pour personne.
03:59Il était un des collaborateurs, comme ça, de la lettre du continent.
04:05Ce n'est pas vraiment son histoire, le Jonathan Derek, etc.
04:08Par contre, c'est vrai que lui, en fait, c'était un spécialiste du cacao.
04:12Et lui, il enquêtait sur les trafics du cacao.
04:14Mais pas seulement.
04:15Il avait enquêté en particulier sur les trafics de drogue en Guinée-Bissau,
04:19à l'époque de Général en Soumane Manet.
04:21Donc, vous voyez, ce n'est pas lui, mon Jonathan Derek,
04:24parce que lui, c'est un journaliste britannique.
04:27Guy-André Kieffer était franco-canadien.
04:29Mais c'est bien marqué.
04:31Mais je ne vais pas vous dire, c'est vrai que ça arrive de nulle part.
04:34Je veux dire, vous n'écrivez pas.
04:35Quand vous avez travaillé comme ça pendant des années sur la réalité du terrain
04:38avec des personnages, vous n'inventez pas totalement.
04:42En tout cas, votre style est à la fois incisif, presque sec parfois,
04:46et très imagé.
04:47Il y a des phrases comme le cache bloqué au Liban
04:49qui coule à présent dans le béton ivoirien.
04:52Donc, c'est tout ce qu'on aime sur Antoine Glazer
04:56et dans ce livre, à la fois extrêmement documenté.
04:59Un petit mot rapide, quand même, dans Sombre Lagune.
05:02Abidjan est pratiquement un personnage à part entière.
05:04C'est facile.
05:05Moi, j'adore Abidjan.
05:06Parce qu'entre, je veux dire, évidemment, Grand Bassam,
05:09le plateau, la forêt du Banco,
05:11avec les laveurs de vêtements qui, tous les soirs,
05:14qui rentrent, les gens, on ne sait pas comment ils savent.
05:17Ils ne connaissent pas vraiment les gens.
05:20Il n'y a pas de nom ni rien,
05:21mais ils savent à qui appartient les vêtements, etc.
05:23C'est fascinant.
05:24C'est fascinant.
05:25Abidjan, la lagune, c'est vraiment fascinant.
05:28Voilà, Sombre Lagune.
05:29Antoine Glazer, profitez-en, précipitez-vous.
05:33C'est dans toutes les bonnes librairies maintenant,
05:35y compris sur le continent, j'en suis sûre.
05:37Merci beaucoup, Antoine Glazer, d'être venu nous présenter
05:39votre tout premier polar.
05:40Et je sais qu'il y en aura d'autres.
05:41Alors, à très bientôt.
05:42Merci à vous.
05:43Merci.
05:43C'est la fin de ce Journal de l'Afrique.

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