- 23/05/2025
Ce nouvel épisode nous sort complètement de notre zone de confort ! On accueille Marjorie Vachon, étudiante à la maitrise en criminologie à l’Université Laval. Marjorie nous fait découvrir la criminologie et nous parle de son projet de recherche qui porte sur le statut d’accusé à haut risque. On discute (et on pose énormément de questions!) sur le rôle du criminologue, sur les facteurs de risque liés aux comportements criminels, et bien plus encore. C’est peut-être un épisode un peu plus théorique que les autres, mais il n’en reste pas moins passionnant ! On en ressort avec plein de nouvelles connaissances et on espère qu’il en sera de même pour vous. Bonne écoute ! 🎧
On vous partage certaines ressources dont Marjorie nous parle dans l’épisode :
1 866 APPELLE
Le service d’intervention téléphonique 1 866 APPELLE (277-3553) est une ligne d’intervention dont le but est de prévenir le suicide. Quand vous appelez au 1 866-APPELLE ou 1 866 277-3553, vous bénéficiez des services d’intervenants professionnels et qualifiés qui détiennent une expertise au niveau de la problématique suicidaire. Ils sont disponibles 24 h / 24, 7 jours / 7.
Ça suffit
Ça suffit s’adresse aux personnes vivant une souffrance reliée à des fantasmes sexuels envers les mineurs. Leur mission est d’offrir des services de soutien dans le but de réduire la détresse émotionnelle vécue par ces personnes et de prévenir les infractions à caractère sexuel.
On vous partage certaines ressources dont Marjorie nous parle dans l’épisode :
1 866 APPELLE
Le service d’intervention téléphonique 1 866 APPELLE (277-3553) est une ligne d’intervention dont le but est de prévenir le suicide. Quand vous appelez au 1 866-APPELLE ou 1 866 277-3553, vous bénéficiez des services d’intervenants professionnels et qualifiés qui détiennent une expertise au niveau de la problématique suicidaire. Ils sont disponibles 24 h / 24, 7 jours / 7.
Ça suffit
Ça suffit s’adresse aux personnes vivant une souffrance reliée à des fantasmes sexuels envers les mineurs. Leur mission est d’offrir des services de soutien dans le but de réduire la détresse émotionnelle vécue par ces personnes et de prévenir les infractions à caractère sexuel.
Catégorie
📚
ÉducationTranscription
00:00:00♪♪♪
00:00:15Salut!
00:00:16Salut!
00:00:17Ça va?
00:00:18Oui, toi?
00:00:19Oui, ça va très bien.
00:00:20Ce jour d'enregistrement, ça arrive un peu moins souvent,
00:00:21mais on est toujours très contentes de se retrouver
00:00:24pour un épisode.
00:00:25Puis là, je pense qu'aujourd'hui,
00:00:26l'épisode, on va très peu parler.
00:00:27Ça va être très intéressant.
00:00:28Mais avant qu'on se lance dans qui est notre invité
00:00:33et révéler son identité, j'ai quelques annonces à faire.
00:00:37Ben, vas-y.
00:00:38Je vais les faire.
00:00:39Donc, on a un nouveau projet de recherche.
00:00:41Non, je n'ai pas de nouveau projet de recherche.
00:00:44Ce n'est pas un projet de recherche.
00:00:45C'est un projet de communication.
00:00:46De formation professionnelle.
00:00:47Exactement.
00:00:48Qui s'appelle « Silence en silence »,
00:00:50c'est des vidéos vulgarisées de deux minutes environ
00:00:54qui sont déjà sorties, si vous écoutez ce podcast-là,
00:00:56à sa sortie ou plus tard.
00:00:58Donc, en fait, on prend des méthodologies,
00:01:01des fois plus compliquées à imager en podcast.
00:01:05On les met sous forme de vidéos.
00:01:06Donc, on vous invite à aller regarder ça.
00:01:08C'est super intéressant.
00:01:09On a eu beaucoup de plaisir à le faire aussi.
00:01:11Donc, on a un total de cinq vidéos
00:01:13qui vont être bientôt disponibles en sa totalité.
00:01:17Donc, on vous invite à aller écouter ça.
00:01:19Puis, ça m'amène à vous dire, en fait,
00:01:22si jamais c'est le genre de projet qui vous intéresse,
00:01:24vous voudriez faire des vidéos
00:01:25ou vous voudriez participer au podcast,
00:01:27on recrute des étudiants ou des étudiantes
00:01:29qui voudraient venir nous jaser ou faire des vidéos
00:01:32si c'est quelque chose qui vous intéresse un peu plus.
00:01:34Puis, même chose, c'est un centre de recherche,
00:01:36une organisation de recherche, peu importe,
00:01:38qui voudrait faire rayonner la recherche
00:01:40de votre organisation, de votre équipe, peu importe.
00:01:42On vous invite à nous écrire
00:01:44au scienturionacommercialhotmail.com
00:01:47pour un partenariat.
00:01:48On veut vraiment élargir nos horizons.
00:01:51On vous invite à nous écrire.
00:01:53On est en recrutement présentement.
00:01:54Oui.
00:01:55Fait qu'on peut maintenant…
00:01:57On passe.
00:01:58On part.
00:01:59On part.
00:02:00OK. Fait qu'aujourd'hui, on reçoit Marjorie Vachon
00:02:03qui est étudiante à la maîtrise en criminologie
00:02:05à l'Université Laval.
00:02:07Salut.
00:02:08Salut, les filles.
00:02:09Ça va bien?
00:02:10Oui, ça va, vous autres?
00:02:11Oui.
00:02:12Pas trop nerveuse?
00:02:13Non, ça va. Je suis très contente d'être là.
00:02:14Parfait.
00:02:15Si tu veux commencer par parler
00:02:16de qu'est-ce que t'as fait
00:02:18qui t'a menée à la maîtrise en criminologie,
00:02:20peut-être ton parcours.
00:02:21On connaît vraiment pas ce domaine-là.
00:02:23Oui, non.
00:02:24On est très débutante là-dedans.
00:02:26C'est très loin de qu'est-ce qu'on fait.
00:02:28C'est probablement pas les seuls.
00:02:30Je crois que les gens à la maison vont…
00:02:32au même niveau que vous,
00:02:33fait que ça va me faire plaisir de détailler ça.
00:02:35Mais je peux commencer en me présentant
00:02:36puis dire un peu ce que j'ai fait
00:02:38dans mon parcours, mes expériences.
00:02:40Donc, comme tu as dit,
00:02:41je suis étudiante à la maîtrise en criminologie.
00:02:43Je suis sous la supervision du professeur Yannick Charrette.
00:02:46Donc, on s'intéresse principalement
00:02:48aux personnes qui présentent des troubles de santé mentale
00:02:50et qui ont commis un crime grave.
00:02:52OK.
00:02:53Donc, plus précisément,
00:02:54je m'intéresse à la prise en charge institutionnelle
00:02:56de ces personnes-là.
00:02:57Donc, à partir du moment qu'ils commettent un crime
00:02:59et qu'on décide de porter des accusations criminelles
00:03:01envers ces personnes-là,
00:03:02bien, comment nous, la société,
00:03:03on prend en charge ces personnes-là?
00:03:06Donc, ça, c'est un peu mes intérêts de recherche
00:03:08de façon générale.
00:03:09Comment on peut faire pour améliorer
00:03:11la prise en charge de ces personnes-là?
00:03:13Ça étant dit, j'ai aussi un baccalauréat en criminologie.
00:03:17Donc, j'ai exercé en tant que criminologue
00:03:18dans les dernières années,
00:03:19principalement auprès de la protection de la jeunesse.
00:03:22Donc, à l'évaluation et des signalements.
00:03:24J'ai fait ça dans les dernières années,
00:03:26pendant que j'étais au baccalauréat,
00:03:28puis un petit peu à la maîtrise.
00:03:29Mais sinon, j'ai travaillé aussi en intervention
00:03:32en situation de crise,
00:03:33donc au centre de prévention du suicide de la Ville de Québec.
00:03:36Donc, là aussi, ça touchait santé mentale,
00:03:38situation de crise et tout.
00:03:39J'ai travaillé au centre de psychiatrie légale,
00:03:41justement, auprès des personnes
00:03:42qui reçoivent un verdict de non-responsabilité criminelle
00:03:45pour cause de troubles mentaux,
00:03:46que je vais vous expliquer.
00:03:47Ah oui, c'est intéressant.
00:03:48Probablement plus tard.
00:03:50Donc, j'ai travaillé à l'Institut universitaire
00:03:52en santé mentale de Québec,
00:03:53donc autrement appelé Robert-Chiffard.
00:03:55De là, un peu mon intérêt pour ce sujet-là,
00:03:59c'est là un peu que ça vient,
00:04:00mes intérêts de recherche.
00:04:01Donc, j'ai adoré cette expérience-là.
00:04:03Puis là, récemment, en fait, dans la dernière année,
00:04:06je suis auxiliaire de recherche.
00:04:07Depuis que j'étais à la maîtrise,
00:04:08je suis sur quelques contrats de recherche
00:04:10avec l'Université Laval.
00:04:11En ce moment, on travaille en collaboration
00:04:13avec le service de police de la Ville de Longueuil,
00:04:16le SPAL.
00:04:17En fait, on est engagé par le gouvernement
00:04:19pour évaluer l'efficacité d'un nouveau programme de policiers.
00:04:22Ça s'appelle les policiers réseaux.
00:04:24En fait, c'est des policiers
00:04:25qui ont une formation supplémentaire
00:04:27pour intervenir auprès des personnes
00:04:29qui présentent des troubles de santé mentale,
00:04:31une problématique d'itinérance.
00:04:32Ça, c'est intéressant.
00:04:33Oui, parce qu'il y a vraiment une petite lacune
00:04:35au niveau de la formation des policiers
00:04:36pour cette clientèle-là.
00:04:38Donc, c'est comme une formation supplémentaire
00:04:40que ces policiers ont,
00:04:41mais ils ont aussi une façon différente
00:04:43d'intervenir auprès de ces personnes-là.
00:04:44C'est-à-dire que c'est comme des policiers
00:04:46un peu de quartier,
00:04:47de police communautaire qu'on appelle.
00:04:49C'est-à-dire qu'ils vont intervenir plus à pied
00:04:51dans leur quartier.
00:04:52Ils vont créer des liens avec la communauté,
00:04:54avec les ressources communautaires
00:04:55avec lesquelles ils collaborent au quotidien.
00:04:57C'est une espèce de logique de prévention,
00:05:00donc d'intervenir en amont.
00:05:01Comme ça, quand il y a une crise,
00:05:03mais par exemple,
00:05:04une personne plus marginalisée est en crise,
00:05:06l'idée, c'est que quand il voit son policier réseau arriver
00:05:08qui a déjà parlé auparavant,
00:05:10il a plus tendance à se calmer rapidement.
00:05:13Ou non pas le contraire.
00:05:14C'est comme, oh mon Dieu, je vais me faire arrêter.
00:05:16Oui, c'est ça.
00:05:17Puis voir un peu le policier
00:05:18avec tout ce que ça représente
00:05:19comme une figure d'autorité.
00:05:21Donc, c'est super intéressant comme projet.
00:05:24Ça fait quelques années au plus que ça existe.
00:05:27Donc, le rôle un peu du projet de recherche,
00:05:30c'est d'évaluer l'efficacité du programme.
00:05:32Comment ça fonctionne?
00:05:34Est-ce que ça fonctionne depuis son implantation?
00:05:37Comment je fais ça dans mon quotidien?
00:05:40Il y a plusieurs volets à la recherche.
00:05:42Mais on a commencé en faisant des observations
00:05:44avec les policiers dans leur corps de travail.
00:05:48Donc, on les accompagnait par exemple
00:05:49en patrouille dans leur intervention.
00:05:51Ça fait de voir un peu
00:05:52comment ils entraient en contact avec la clientèle
00:05:54puis comment la clientèle réagissait
00:05:56face à leur intervention.
00:05:57Ça fait que c'était plus un rôle d'observation.
00:06:00Ça fait qu'ensuite, on a fait des entrevues aussi
00:06:03avec les policiers, avec la clientèle,
00:06:06avec les organismes communautaires
00:06:08pour avoir un peu leur perception
00:06:10comment ils voyaient ça, l'intervention policière.
00:06:13Puis en ce moment, c'est plus un volet de recherche,
00:06:16de codage qu'on appelle, d'analyse.
00:06:18Donc, on a accès aux rapports policiers.
00:06:21Donc, les rapports policiers dénotent un peu
00:06:23toutes les interventions policières
00:06:24qui ont été faites dans la journée.
00:06:26Ça fait que mon rôle, c'est un peu d'analyser tout ça,
00:06:28voir qu'est-ce qui a été fait dans l'intervention,
00:06:30comment ça s'est résorbé et tout.
00:06:33Donc, je suis là-dessus depuis quelques mois.
00:06:36Donc, ça, c'est mon quotidien.
00:06:37C'est sensible, mais sinon, la session dernière,
00:06:39j'ai commencé aussi à enseigner au cégep de Sherbrooke.
00:06:42Ouh! Ça, c'est excitant.
00:06:44Oui, j'ai vraiment aimé ça en technique policière.
00:06:46Donc, j'ai enseigné le cours
00:06:48« Intervention en situation de crise ».
00:06:50Ça fait que ça fait un peu partie de mon background.
00:06:52Donc, j'ai vraiment apprécié cette expérience-là.
00:06:55Donc, j'aimerais ça continuer un peu dans cette lignée-là
00:06:58pour les prochaines années.
00:07:00Question vraiment de base.
00:07:02Oui.
00:07:03C'est quoi un criminologue?
00:07:05Oui, bonne question.
00:07:06Il faut avoir conscience dans ton projet.
00:07:08En fait, tout ça, c'est...
00:07:09On va étudier les bases.
00:07:10Tout ce que tu as fait, plus ton projet de recherche.
00:07:12Oui.
00:07:13Puis, on se demande c'est quoi un criminologue.
00:07:15On commence par ça.
00:07:16C'est quoi être criminologue?
00:07:17C'est quoi être criminologue? Bonne question.
00:07:19Bien, on va commencer par peut-être la criminologie en général.
00:07:23Oui.
00:07:24Je dirais que c'est l'étude du phénomène criminel à la base.
00:07:29On cherche à comprendre de façon générale
00:07:31qu'est-ce qui fait en sorte qu'une personne va passer à l'acte
00:07:34versus un autre, non.
00:07:36On se questionne beaucoup sur les causes du crime.
00:07:38C'est quoi les facteurs de risque qui sont présents
00:07:41chez la vie d'une personne
00:07:42qui font en sorte qu'elle serait plus susceptible
00:07:44de passer à l'acte plutôt qu'un autre.
00:07:46On parle beaucoup de facteurs criminogènes,
00:07:49donc des éléments à risque dans la vie de la personne.
00:07:52Ça, c'est un champ quand même assez populaire
00:07:54dans l'étude de la criminologie.
00:07:56Ça s'appelle le courant déterministe,
00:07:58donc trouver les causes du crime.
00:08:00Il y a un autre courant
00:08:01que c'est plus le courant de la réaction sociale.
00:08:03C'est à partir du moment où la personne comme un crime,
00:08:06qu'est-ce qu'on fait, nous, en tant que société,
00:08:08comment est-ce qu'on réagit?
00:08:10À la base, ça peut être juste
00:08:11pourquoi un comportement est criminalisable
00:08:13versus un autre, non.
00:08:14À travers les années,
00:08:15il y a des comportements qui ont changé.
00:08:17Par exemple, l'homosexualité.
00:08:19On recule, c'était criminalisable.
00:08:21Pourquoi certains comportements le sont
00:08:23versus d'autres dans le cas de criminels.
00:08:25Ça peut être ça, ça peut être au niveau
00:08:28comment est-ce qu'on réagit,
00:08:29pourquoi il y a des peines qui sont plus graves,
00:08:32pourquoi il y a certains crimes
00:08:33qui nécessitent une peine plus grave qu'un autre.
00:08:35Pourquoi il y a une espèce d'échelle de gravité
00:08:37entre certains comportements.
00:08:38Donc il y a des chercheurs qui s'intéressent à ça, par exemple.
00:08:41Puis comment nous, en tant que société,
00:08:43on prend en charge la criminalisation
00:08:45des comportements, donc au niveau institutionnel,
00:08:49donc des milieux carcéraux, en fait.
00:08:52Ça, c'est plus le courant de la réaction sociale.
00:08:54Puis il y a comme un troisième courant
00:08:56dans lequel je m'inscris davantage,
00:08:57c'est la criminologie critique.
00:08:59Donc ça le dit un petit peu dans le mot.
00:09:01Mais en fait, nous, on essaie, on se questionne
00:09:05à savoir est-ce que la façon qu'on prend en charge
00:09:07ces personnels, est-ce que c'est la bonne façon.
00:09:09Donc on critique un petit peu
00:09:11les systèmes de justice traditionnels
00:09:13à voir qu'est-ce qui fonctionne moins bien,
00:09:15les lacunes, puis comment surtout on peut faire
00:09:17pour améliorer les institutions qui prennent en charge.
00:09:20Vous êtes les chialeux, là.
00:09:21Oui.
00:09:22On est les chialeux.
00:09:24On pourrait se dire ça de même.
00:09:26Oui, exact.
00:09:27Puis on est beaucoup, rien à enlever
00:09:30pour les autres courants,
00:09:31mais on est beaucoup à la défense des droits,
00:09:34des droits des personnes plus vulnérables.
00:09:36Parce que bon, vous allez vous en rendre compte
00:09:39que ces personnes-là, c'est souvent des personnes
00:09:41qui ont beaucoup de facteurs criminogènes
00:09:43et qui ont un passé assez difficile,
00:09:45donc qui sont vulnérables.
00:09:47Ça fait que ce courant-là, c'est beaucoup
00:09:49à la défense de ces personnes-là.
00:09:50C'est vraiment un courant dans lequel je m'inscris.
00:09:53C'est un peu ça la criminologie
00:09:55puis les champs de recherche de criminologie.
00:09:59Après ça, si on devient criminologue
00:10:01puis on est plus dans l'intervention,
00:10:03bien là, c'est autre chose.
00:10:05Je dirais que c'est plus un rôle d'accompagnement.
00:10:08Donc, on accompagne les personnes
00:10:10qui présentent différentes problématiques.
00:10:12Évidemment, on est en criminologie,
00:10:14donc c'est sûr que le crime fait partie intégrale
00:10:16des problématiques.
00:10:17Donc, on accompagne ces personnes-là
00:10:20à régler certains éléments dans leur vie.
00:10:23Je donne souvent l'exemple pour une personne
00:10:25qui a aucune idée de ce qu'est quoi.
00:10:27Ça peut se ressembler à un travailleur social,
00:10:29par exemple.
00:10:30Une personne qui travaille en relation d'aide
00:10:32qui sont là pour accompagner les personnes.
00:10:34Grosso modo, ça ressemble à ça.
00:10:36Puis quand, mettons, on travaille en tant que criminologue,
00:10:38bien notre première tâche,
00:10:39ça va être de faire un portrait de la vie de la personne
00:10:41puis identifier c'est quoi les facteurs,
00:10:43encore une fois, je parle de facteurs criminogènes,
00:10:45qui sont dans la vie de la personne
00:10:47qui feront en sorte qu'elle soit plus susceptible
00:10:49de recommettre un crime, par exemple, dans le futur.
00:10:51Ça fait qu'en criminologie,
00:10:53on parle souvent des « central eight ».
00:10:55C'est comme huit facteurs qui ont été démontrés
00:10:58comme étant le plus statistiquement significatif
00:11:01en lien avec la récité criminelle.
00:11:02Donc, c'est les facteurs sur lesquels on s'attarde davantage.
00:11:05Je peux vous en nommer quelques-uns.
00:11:06Ça peut être, par exemple, les pairs prosociaux.
00:11:09Donc, est-ce que la personne est entreprise
00:11:12de personnes significatives pour lui,
00:11:13positives pour lui,
00:11:14ou au contraire, à cinq des personnes criminalisées?
00:11:17L'entourage.
00:11:18Oui, l'entourage.
00:11:19Ça peut être l'occupation.
00:11:21Donc, le travail, l'éducation.
00:11:22Est-ce que la personne a une éducation?
00:11:23Est-ce qu'elle a un travail?
00:11:24Sinon, comment on peut faire pour la scolariser?
00:11:26OK.
00:11:27Abus de substance.
00:11:28Évidemment.
00:11:29Conservation de substance, pauvreté.
00:11:31Ça fait que c'est tous des facteurs
00:11:32qu'on va aller identifier.
00:11:33Puis, le rôle du criminologue,
00:11:34ça va être de travailler en collaboration
00:11:36avec la personne sur ces facteurs criminogènes-là,
00:11:38essayer de les enlever de la vie de la personne
00:11:40pour diminuer son risque de récité criminelle.
00:11:43J'ai une question.
00:11:44Est-ce que les facteurs,
00:11:45mettons que la personne en présente plusieurs,
00:11:47est-ce qu'ils s'additionnent
00:11:48ou est-ce qu'ils se multiplient, mettons?
00:11:51S'ils s'additionnent ou se multiplient?
00:11:54Je pense que c'est une question de recherche.
00:11:56C'est une bonne question de recherche.
00:11:58Puis, t'sais, c'est vraiment...
00:11:59Moi, je suis vraiment pas...
00:12:00C'est vraiment pas mon champ d'expertise.
00:12:02La prédiction du risque de récité,
00:12:04c'est très...
00:12:05Encore une fois, c'est très populaire
00:12:06comme sujet de recherche.
00:12:07Ça serait une bonne question
00:12:08à poser au professeur Patrick Lucie.
00:12:10J'ai dit ça comme ça.
00:12:11Parfait.
00:12:12On va le tailler,
00:12:13puis il va répondre.
00:12:14C'est ça.
00:12:16Effectivement, le plus qu'il y ait de facteurs criminogènes,
00:12:18le plus que le risque de récité est élevé.
00:12:20Oui, c'est ça.
00:12:21Une bonne précision à aller chercher.
00:12:23C'est ça.
00:12:24Les facteurs, ils sont interreliés,
00:12:26ils interagissent ensemble.
00:12:27Est-ce que la somme est plus grande que...
00:12:29Non, le tout est plus grand que la somme des parties.
00:12:31Oui, c'est ça.
00:12:32Bref.
00:12:33OK.
00:12:34OK.
00:12:35Puis, ton projet de recherche dans la maîtrise
00:12:37s'insère dans ce courant-là.
00:12:39Criminologie critique.
00:12:40Oui.
00:12:41Oui.
00:12:42J'essaie de me questionner sur la prise en charge institutionnelle
00:12:46des personnes qui présentent des troubles de santé mentale,
00:12:48puis j'essaie d'améliorer un petit peu cette prise en charge-là,
00:12:51améliorer les institutions.
00:12:53Deux choses.
00:12:54Prise en charge institutionnelle,
00:12:56on parle de quoi exactement?
00:12:58Puis aussi, tu te concentres sur les crimes graves?
00:13:00Oui.
00:13:01C'est quoi un crime grave?
00:13:02Il y a-t-il d'autres types de crimes?
00:13:04Oui.
00:13:05Bonne question.
00:13:06C'est quoi?
00:13:07Prise en charge institutionnelle,
00:13:08c'est à partir du moment que, justement,
00:13:10on décide qu'il y a des personnes qui présentent comme un crime,
00:13:12puis qu'on décide de poser des accusations criminelles.
00:13:15Donc, dès que le système de justice entre en ligne de compte.
00:13:18Parce que je rentrerais peut-être pas là-dedans,
00:13:21mais avant de porter des accusations,
00:13:23il y a d'autres voies de déjudiciarisation qu'on appelle.
00:13:26Donc, à la place de poser des accusations,
00:13:28on peut proposer des programmes qui évitent la judiciarisation,
00:13:32qui permet, dans le fond, ça s'appelle,
00:13:34mettons, à Québec, c'est des programmes page SM que ça s'appelle.
00:13:38C'est vraiment, vraiment pertinent.
00:13:39C'est ce genre de programme-là.
00:13:40Puis ça serait autant un champ d'intérêt pour moi,
00:13:43dans un projet futur peut-être.
00:13:45Mais ça permet vraiment.
00:13:46Par exemple, on propose à la personne
00:13:48de s'investir dans un suivi psychologique,
00:13:50donc avec un psychiatre.
00:13:51En échange de ton implication,
00:13:53on enlève tes accusations criminelles.
00:13:55OK.
00:13:56Mais même pour des, pas pour des crimes graves.
00:13:58Pas pour des crimes graves.
00:13:59Oui, c'est ça.
00:14:00Oui, c'est ça.
00:14:01OK.
00:14:02T'as tout compris.
00:14:03Fait que c'est ça pour des crimes moins graves
00:14:05que la personne présente des troubles de santé mentale,
00:14:07mais qui ne comportent pas nécessairement
00:14:08avec le verdict de non-responsabilité criminelle.
00:14:10C'est comme s'ils ne concordent pas dans les critères.
00:14:12Bien, c'est comme une alternative
00:14:13qui permet d'éviter les accusations.
00:14:15Fait que quand je parle de prise en charge institutionnelle,
00:14:17c'est vraiment quand le système de justice
00:14:20entre en ligne de compte.
00:14:21OK.
00:14:22Après ça, pour les crimes graves.
00:14:24En fait, moi, je parle de crimes graves
00:14:26considérant que c'est mon sujet de mémoire.
00:14:28Je vais vous expliquer.
00:14:29Dans le fond, je m'intéresse au statut d'accusé à haut risque.
00:14:32Puis ce statut-là, ça n'applique seulement aux personnes
00:14:34qui ont commis des crimes graves.
00:14:35Donc, c'est pour ça que je parle de crime grave.
00:14:37Quand je parle de crime grave, c'est meurtre,
00:14:40voies de fait grave.
00:14:42OK.
00:14:43Ça peut être des sexuels, agressions sexuelles,
00:14:45mais vous allez voir que c'est très rare
00:14:47chez les personnes qui présentent des troubles de santé mentale.
00:14:49C'est pour ça que je me restreins à meurtre voies de fait grave.
00:14:52Mais ça ressemble à ça en général.
00:14:54Pause.
00:14:55C'est quoi, voies de fait?
00:14:56Voies de fait, c'est...
00:14:58mettons, c'est dès qu'il y a un contact physique.
00:15:01Ça peut être un coup de poing, une bagarre,
00:15:04une bagarre...
00:15:05OK.
00:15:06Oui, exact.
00:15:07C'est vrai qu'on en parle tout le temps.
00:15:08Mais je l'ai tout le temps entendu, mais j'étais comme,
00:15:10« Ah, ben oui, tu sais, mais non. »
00:15:12Non, c'est ça. Ben, bonne question.
00:15:14Oui.
00:15:15Non, mais je me demandais si c'était pas genre des vols?
00:15:17Non.
00:15:18OK.
00:15:19C'est ça. Dès qu'il y a un contact physique,
00:15:20mais tu sais, ça peut être...
00:15:24Dès que je te touche, je peux te cracher dessus.
00:15:26Ça peut être un voies de fait, je peux...
00:15:28Oui.
00:15:29OK.
00:15:30Mais voies de fait grave, c'est vraiment avec lésion,
00:15:32pour que la personne...
00:15:33Oui, oui, oui.
00:15:34Évidemment, c'était pas juste une petite pichenote.
00:15:36OK.
00:15:37OK.
00:15:38Avez-vous d'autres questions, c'était-tu?
00:15:40Non, je pense qu'on peut continuer.
00:15:42Crimes graves, c'est beau.
00:15:43OK.
00:15:44Ça va.
00:15:45Oui, c'est ça.
00:15:46Je peux compléter pour criminologue.
00:15:48On a fait un peu le tour pour c'était quoi le rôle du criminologue,
00:15:51mais aussi, je peux vous dire dans quel milieu on travaille,
00:15:53parce que c'est extrêmement large.
00:15:55Oui, oui.
00:15:56Puis, tu sais, c'est sûr que les tâches chez des criminologues
00:15:59vont diverger vraiment beaucoup de milieu en milieu.
00:16:01Oui.
00:16:02Mais principalement, dans les milieux institutionnels, justement,
00:16:05on parle des milieux carcéraux,
00:16:07donc prison, pénitentiaire comme agent de libération conditionnelle,
00:16:11agent de probation.
00:16:13Il y a la protection de la jeunesse aussi, là,
00:16:15pour laquelle j'ai travaillé.
00:16:17Sinon, ça peut être les milieux communautaires,
00:16:19donc les organismes communautaires qui sont dans la communauté
00:16:21qui vont porter sur différents problématiques,
00:16:24toxicomanie...
00:16:25C'est quoi la différence avec un travailleur social?
00:16:28Le criminologue?
00:16:29Oui.
00:16:30C'est vraiment notre expertise en...
00:16:33Notre expertise, c'est le crime.
00:16:35OK.
00:16:36Fait que, tu sais, comme mettons, par exemple,
00:16:38agent de probation, agent de libération conditionnelle,
00:16:40il y a des travailleurs sociaux qui peuvent faire notre travail.
00:16:42OK.
00:16:43Puis c'est sûr que dans les dernières années,
00:16:44on s'est un peu battus pour garder notre expertise,
00:16:47parce que, bon, c'est un milieu qui est très populaire,
00:16:49là, auprès des étudiants, là, agent de libération conditionnelle,
00:16:51puis c'est très, très difficile de rentrer.
00:16:53Ah oui?
00:16:54Oui, tu sais, si tu veux rentrer, faut que...
00:16:56Faut que tu sois chanceux, sinon tu commences en région,
00:16:58puis tu peux te rapprocher Québec et tout, là,
00:17:00mais c'est très difficile.
00:17:01Puis pourtant, justement, il y a des travailleurs sociaux
00:17:03qui peuvent faire notre emploi,
00:17:05mais pourtant, on a une expertise supplémentaire,
00:17:07qui est le crime, tu sais.
00:17:08Je comprends.
00:17:09Fait que je te dirais que c'est vraiment ça
00:17:11qui est le différentisme de notre expertise en criminalité.
00:17:13Mais comme je t'ai dit, il y a plusieurs emplois
00:17:16que les autres professionnels peuvent faire aussi, là.
00:17:18OK.
00:17:19Fait que, voilà.
00:17:20Donc organisme communautaire.
00:17:22Puis sinon, avec une maîtrise qui est intéressante,
00:17:24on peut travailler avec les corps policiers
00:17:26comme analystes.
00:17:28Ça, ça touche un peu plus l'imaginaire, là,
00:17:30des gens qui ne connaissent pas trop la criminaux,
00:17:32mais c'est plus de l'aide.
00:17:33Ça fait... Oui.
00:17:34Oui, c'est ça.
00:17:35C'est toutes les séries de crimes.
00:17:36Exact, oui.
00:17:37Tu sais qu'on entend souvent
00:17:38« Ah, t'es enquêtrice, ou... »
00:17:39Oui, c'est ça.
00:17:40Non, pas vraiment,
00:17:41mais il y a des emplois quand même qui peuvent se rapprocher.
00:17:44Fait qu'analystes, dans les corps policiers,
00:17:46c'est qu'on peut apporter de l'aide aux enquêtes.
00:17:48Donc si, par exemple,
00:17:49ils ont des indices qui portent vers différents suspects,
00:17:53bien, en fonction de nos connaissances qu'on a,
00:17:55on peut donner des...
00:17:56apporter de l'aide aux enquêteurs pour dire
00:17:58« Ah, bien, selon ce qui est passé sur la scène de crime,
00:18:01moi, ça m'amène plus à dire que c'est ce genre de personne-là
00:18:03qui aurait pu commettre le crime. »
00:18:05Justement, j'ai...
00:18:06On écoutait de quoi à la maison, là?
00:18:08Puis c'était justement ça,
00:18:09c'était comme un professionnel des patterns psychologiques
00:18:12de la personne.
00:18:13Fait qu'il travaillait avec des policiers,
00:18:14puis là, mettons, il y avait des crimes qui étaient commis,
00:18:17puis ça, c'est comme...
00:18:18Oui, ça, c'est vraiment un...
00:18:19Tu sais, un « serial killer » de forme même.
00:18:21Oui.
00:18:22Fait que c'est un peu ça, finalement.
00:18:23C'est exactement ça.
00:18:24OK.
00:18:25Selon ce que tu fais sur une scène, par exemple,
00:18:27est-ce que t'as utilisé une force létale envers ta victime ou non?
00:18:32Est-ce que t'as laissé ton...
00:18:35Est-ce que t'as quitté la scène par la suite?
00:18:37Est-ce que t'es resté...
00:18:38Peu importe ce que tu fais sur la scène de crime,
00:18:40ça va mener vers un portrait type.
00:18:42Fait que selon les indices qu'on a,
00:18:43on peut donner un profil type de suspect
00:18:46qui va aider les enquêtes.
00:18:47Oh, ça, c'est intéressant.
00:18:48Oui, c'est très intéressant, mais peu...
00:18:51Peu débouché, mettons.
00:18:52C'est dur de rentrer sur ça.
00:18:53Oui, exactement.
00:18:54C'est très difficile, puis c'est peu...
00:18:58Même les corps policiers,
00:18:59ils n'ont pas de poste ouvert par rapport à ça.
00:19:01C'est en voie de développement.
00:19:02J'imagine que dans les prochaines années,
00:19:04ça va plus se développer.
00:19:05Mais oui, c'est un travail très intéressant.
00:19:08Tu peux aussi, par exemple,
00:19:10c'est plus du quantitatif.
00:19:12Moi, je fais du qualitatif.
00:19:14Mais en quantitatif, on peut, par exemple,
00:19:16identifier les points chauds de criminalité dans le quartier.
00:19:18C'est-à-dire, c'est où les coins de rue qui ont le plus de crimes.
00:19:22Quel genre de crime.
00:19:23Ça aide un peu les patrouilleurs dans leur patrouille, justement,
00:19:27d'aller dans des points stratégiques.
00:19:29Ça, c'est des trucs vraiment intéressants.
00:19:31En tant que criminologue,
00:19:32on peut aussi travailler en collaboration avec des patrouilleurs.
00:19:35Il y a parfois des équipes mixtes d'intervention,
00:19:37donc des policiers avec des criminologues.
00:19:39Ça, c'est aussi un avenu que je garde,
00:19:42que j'aimerais peut-être explorer.
00:19:44Je ne l'ai pas fait encore.
00:19:45C'est vraiment l'enseignement ou le milieu policier.
00:19:48Donc, intervenir en situation de crise avec les policiers.
00:19:51Ça peut être le rôle d'un criminologue aussi.
00:19:54Tu l'as déjà fait?
00:19:55Non, c'est ça. Je ne l'ai pas fait encore.
00:19:57Mais toutes mes expériences concordent pour ça.
00:20:02Le cours que j'ai enseigné,
00:20:03« Intervention en situation de crise », c'est exactement ça.
00:20:05Ça fait que je serais vraiment intéressée de le faire.
00:20:10Ça serait cool.
00:20:11Oui, j'aimerais bien. Probablement.
00:20:13Et ta maîtrise?
00:20:15Oui, ma maîtrise.
00:20:18On va y arriver.
00:20:20On est à placer avant d'arriver à ta maîtrise.
00:20:23On en part.
00:20:24On peut manger maintenant.
00:20:25On sait c'est quoi les crimes graves.
00:20:27On sait c'est quoi la prise en charge institutionnelle.
00:20:29Je pense qu'on est capable.
00:20:31On a quelque chose.
00:20:32On y va.
00:20:33On va partir.
00:20:34Dans le fond, je vais vous dire un peu mon sujet,
00:20:36puis on va repartir du début.
00:20:38Je m'intéresse à la non-responsabilité criminelle
00:20:41pour cause de troubles mentaux.
00:20:42Ça, c'est un verdict qui peut être utilisé au niveau judiciaire.
00:20:46Mais pour bien comprendre mon sujet de maîtrise,
00:20:48je vais retourner à la base.
00:20:50Encore.
00:20:51On repart.
00:20:53Pour que vous compreniez de où ça part, ce verdict-là.
00:20:56Dans le fond, c'est que ce verdict-là,
00:20:58ça existe depuis la création du code criminel.
00:21:00Depuis 1892, cette défense-là existe.
00:21:04C'est juste qu'elle a eu plusieurs noms différents.
00:21:06Dans le temps, c'est appelé la défense de l'aliénation mentale.
00:21:09Mais ça a toujours eu les mêmes critères.
00:21:12Pour que quelqu'un utilise ce verdict-là,
00:21:14il doit avoir différents critères.
00:21:16Je vais vous les détailler parce qu'ils sont encore d'actualité.
00:21:19Pour utiliser le verdict, la personne doit premièrement
00:21:23présenter un trouble de santé mentale grave.
00:21:26Quand je parle de trouble de santé mentale grave,
00:21:28je n'ai pas tous les nommés,
00:21:30mais ça peut être schizophrénie, trouble de bipolarité.
00:21:33On exclut tous les troubles de l'humeur,
00:21:37donc anxiété, dépression.
00:21:39Ça ne fait pas partie de tout.
00:21:42Mais il y a aussi des critères assez précis.
00:21:47Par exemple, la consommation d'alcool de façon volontaire
00:21:50ne serait pas une bonne excuse pour utiliser le verdict
00:21:53de non-responsabilité criminelle.
00:21:55Mettons, tu dis dépression, ça ne l'est pas.
00:21:57Dépression grave, ça peut l'être.
00:21:59C'est pour ça que je ne suis pas psychiatre.
00:22:03C'est tout le temps au psychiatre de déterminer.
00:22:05Je ne pense pas qu'il y a une liste.
00:22:07Il faut vraiment que le psychiatre évalue la personne.
00:22:10Parce que même anxiété, si quelqu'un a une crise de panique,
00:22:13je ne sais pas.
00:22:15C'est ça, parce que le prochain critère,
00:22:17c'est un trouble de santé mentale grave.
00:22:19Ensuite, il faut que le trouble de santé mentale
00:22:21soit présent au moment précis du délit.
00:22:24En plus, il faut que ça soit au moment du délit,
00:22:26mais il faut que ça aille altérer sa capacité
00:22:28de distinguer le bien du mal.
00:22:30Il faut que ces trois éléments soient là.
00:22:32C'est très difficile à prouver.
00:22:35C'est tout un travail au psychiatre à évaluer.
00:22:39On n'est pas là quand le crime est commis.
00:22:41Le psychiatre n'est pas là.
00:22:43Ça doit être très critiqué.
00:22:45Il y a beaucoup un bon pan de la littérature
00:22:48qui se pense sur ce sujet-là.
00:22:50Il y a des avocats de la défense, des avocats de la Couronne
00:22:54qui font des expertises, des contre-expertises.
00:22:57Si le psychiatre me dit qu'il était non criminellement responsable
00:23:00au moment du délit, je vais aller chercher une contre-expertise
00:23:03qui va me dire le contraire.
00:23:06À moins d'avoir une caméra dans la place.
00:23:08C'est ça.
00:23:10Je ne le sais pas, mais dans le cas de crise et de crime grave,
00:23:13tu ne dois peut-être pas être là.
00:23:16Si tu ne te rappelles plus du tout de la scène,
00:23:19tu ne peux pas dire si tu distingues le mal du bien
00:23:22parce que tu ne te rappelles de rien.
00:23:24Je peux te donner un exemple.
00:23:26Distinguer le bien du mal,
00:23:28ça se rattache un peu à perdre le contact avec la réalité.
00:23:31Si la personne ne se rappelle plus du tout,
00:23:33c'est quand même un indice au psychiatre
00:23:35qui fait en sorte qu'il a été déconnecté de la réalité.
00:23:38C'est le meilleur indice, on dirait.
00:23:40C'est ça. On se base sur quoi?
00:23:42On se base sur le récit de la personne.
00:23:44Si la victime est encore vivante,
00:23:46la victime est bien placée pour détailler les événements.
00:23:49Non, il y a les policiers.
00:23:51Quand ils sont arrivés sur place, la personne était comment?
00:23:54Est-ce qu'elle est en psychose encore?
00:23:56Souvent, la personne qui est déconnectée au moment du délit
00:23:59va encore avoir des symptômes.
00:24:01Après la commission du délit,
00:24:03le psychiatre va pouvoir l'évaluer
00:24:05selon ses symptômes.
00:24:07C'est assez rare.
00:24:09Le psychiatre peut quand même l'évaluer comme il le faut.
00:24:12Ça ressemble à ça.
00:24:14Ces critères-là sont là depuis la création du code criminel.
00:24:17Ça ne l'a pas changé.
00:24:19Par contre, quand ça s'appelait l'aliénation mentale,
00:24:22quand on utilisait cette défense-là,
00:24:24la personne était envoyée directement en détention
00:24:27dans ce qu'on va appeler éventuellement les asyles au Québec.
00:24:30Donc, on les envoyait là directement,
00:24:32on les neutralisait, on les mettait de côté,
00:24:34puis on les laissait là pour une durée indéterminée.
00:24:36C'est-à-dire qu'on disait que c'était anciennement
00:24:38le lieutenant-gouverneur qui décidait
00:24:40du moment venu où la personne pouvait sortir.
00:24:43On s'entend qu'il n'y a pas beaucoup d'expertise
00:24:46en santé mentale.
00:24:48Le lieutenant-gouverneur?
00:24:50Il manque des joueurs.
00:24:52Oui, c'est ça, exactement.
00:24:54On est comme parti de là.
00:24:56À travers les années, il y a eu plusieurs arrêts de la cour
00:24:58qui ont balisé un petit peu ce verdict-là.
00:25:01Je pense d'ailleurs à l'arrêt soin en 1991,
00:25:04dans le fond, qui, à partir de ce moment-là,
00:25:06on a dit que la détention automatique de la personne,
00:25:08ça ne fait pas de sens.
00:25:10On doit prendre la décision qui est la moins sévère
00:25:13et la moins privative de liberté possible.
00:25:16Donc, on doit se pencher sur le cas de la personne
00:25:18et prendre la décision la moins sévère.
00:25:20Parce qu'on va dire qu'on va être vraiment
00:25:23dans une logique de traitement et non de punition.
00:25:26On va dire que la personne n'était pas capable
00:25:28de distinguer le bien du mal au moment du délit,
00:25:30elle n'était pas capable de forger une intention criminelle.
00:25:33Donc, elle ne mérite pas d'être punie,
00:25:35mais plutôt d'être traitée.
00:25:37C'est vraiment cette logique-là qui est encore là aujourd'hui,
00:25:40une logique de traitement et non de punition.
00:25:42Pour prendre la décision qui est la moins sévère,
00:25:44la moins privative de liberté possible,
00:25:46on va créer ce qu'on appelle la commission d'examen
00:25:48des troubles mentaux du Québec.
00:25:50C'est quoi cette commission-là?
00:25:52C'est un regroupement de spécialistes en santé mentale,
00:25:54donc avocats, psychiatres, psychologues,
00:25:57qui vont prendre des décisions importantes
00:25:59par rapport aux trajectoires des personnes qui...
00:26:02Il n'y a pas de criminologues?
00:26:04Non, je ne pense pas qu'il y ait de criminologues.
00:26:06Non, par contre, j'ai assisté à plusieurs commissions d'examen,
00:26:10puis dans le fond, c'est que ces personnes-là
00:26:12reçoivent le rapport du psychiatre au préalable,
00:26:16des fois le rapport du criminologue.
00:26:18Les criminologues, on peut faire des rapports, les envoyer,
00:26:20donc ils prennent quand même notre position en compte.
00:26:24Donc, on a quand même un petit rôle à jouer.
00:26:27Donc, c'est eux qui vont prendre des décisions
00:26:30qui sont, d'après moi, plus justifiables que le lieutenant.
00:26:34Ah oui?
00:26:36Je vous donne des exemples un peu
00:26:38des genres de décisions que ces personnes-là peuvent prendre.
00:26:41En fait, quand une personne va à la cour,
00:26:43utilise cette défense-là
00:26:45de verdict de non-responsabilité criminelle.
00:26:48Moi, je prends la défense de non-responsabilité criminelle.
00:26:51Le juge m'ordonne ce verdict-là.
00:26:54À partir de ce moment-là,
00:26:56la commission d'examen peut prendre trois décisions.
00:26:59Elle peut soit libérer la personne inconditionnellement.
00:27:02Je donne un exemple.
00:27:04Si, par exemple, la personne a commis un voie de fait, par exemple,
00:27:07puis on parlait tantôt que, bon,
00:27:10habituellement, les symptômes durent longtemps,
00:27:12mais ça se peut qu'une personne soit en psychose brève,
00:27:14qu'on appelle, puis que ça soit circonscrit dans le temps,
00:27:16puis qu'elle a commis un délit,
00:27:17puis qu'après ça, la journée d'après, elle va mieux,
00:27:19sa maladie est résorbée,
00:27:20puis qu'elle n'a pas nécessairement des facteurs de risque importants
00:27:22dans sa vie, qu'elle va bien,
00:27:24qu'elle ne représente pas de risque pour la société,
00:27:26on se rappelle qu'il n'y a pas d'optique de punition.
00:27:28Fait que si la personne ne présente plus de risque pour la société,
00:27:31on peut la libérer inconditionnellement.
00:27:33Genre consommation de substances.
00:27:35Exemple qu'il n'y a pas de ces facteurs-là dans sa vie.
00:27:38Tu sais, tu peux faire une psychose brève
00:27:41avec une prise de médication,
00:27:43une combinaison de médication,
00:27:45qui est non récréative, par exemple,
00:27:47parce que ça, comme je disais,
00:27:49la prise intentionnelle de substances de façon récréative,
00:27:52mettons que tu consommes des champignons magiques
00:27:55et que tu as une psychose,
00:27:56bien ça, ce n'est pas justifiable,
00:27:58parce que tu l'as pris.
00:27:59C'est ça.
00:28:00C'était médical, tu as une prescription du médecin,
00:28:03mais là, tu as déjà une autre prescription qui...
00:28:06Ça, ça pourrait fonctionner.
00:28:08Tu sais que la personne, elle ne consomme pas,
00:28:10à tous les facteurs que je vous ai dit tout à l'heure,
00:28:12elle ne les a pas,
00:28:13elle ne présente plus de risque pour la société,
00:28:15on peut la libérer.
00:28:16Es-tu mal chanceuse si ta prescription
00:28:18ajoute une autre prescription?
00:28:20Oui, c'est ça, des mélanges de médicaments.
00:28:22Oui, puis des prédispositions, des fois,
00:28:24la schizophrénie, ça peut être déclenché par...
00:28:27Je ne suis pas psychiatre non plus,
00:28:29mais des combinaisons comme ça.
00:28:31C'est vrai.
00:28:32Oui.
00:28:33Dans ces cas-là, on peut libérer la personne.
00:28:35C'est une des positions qu'on peut prendre
00:28:37selon la commission d'examen.
00:28:39L'autre décision, c'est qu'on peut libérer la personne,
00:28:41mais sous certaines conditions.
00:28:43Les conditions, ça peut être de prendre la médication,
00:28:45de se présenter à ses rendez-vous médicaux, par exemple.
00:28:47Mais la personne est libre en société quand même.
00:28:50La troisième décision qu'on peut prendre,
00:28:52c'est sur laquelle je m'intéresse le plus,
00:28:54c'est la décision d'une détention en milieu hospitalier.
00:28:58Donc, on décide d'envoyer la personne en milieu hospitalier.
00:29:01Ça ressemble à quoi, cette détention en milieu hospitalier?
00:29:04Bien, c'est un peu un entre-deux entre une prison
00:29:06puis un hôpital.
00:29:07C'est-à-dire qu'il y a des unités de traitement
00:29:09qui ont des niveaux de sécurité qui varient entre elles.
00:29:13Mais par exemple, une unité à haute sécurité,
00:29:16c'est un peu comme une prison.
00:29:18C'est-à-dire qu'il y a des portes qui sont barrées,
00:29:20il y a des agents qui sont sur les unités.
00:29:22Les patients ne sont pas libres de circuler comme ils veulent.
00:29:25Mais quand la personne représente un risque plus faible,
00:29:28elle va peut-être changer d'unité,
00:29:30puis ça va être plus comme un arbre de vie.
00:29:32Quand les personnes sont envoyées en milieu hospitalier,
00:29:36dans le fond, c'est qu'ils ont accès à des permissions de sortie,
00:29:39selon les psychiatres.
00:29:40Donc, si par exemple, il y a une semaine que ça va super bien,
00:29:43que sa maladie est contrôlée,
00:29:44bien le psychiatre pourrait dire,
00:29:45OK, je te donne deux heures par jour,
00:29:47tu es libre de sortir, par exemple, d'aller prendre l'air.
00:29:49Tu peux revenir après deux heures.
00:29:51Mais si la semaine d'après, ça va moins bien,
00:29:53il pourrait aussi dire,
00:29:54cette semaine, je t'enlève tes permissions de sortie,
00:29:56tu restes à l'intérieur.
00:29:57Donc, c'est un petit peu comme ça que ça fonctionne.
00:30:00Puis, il n'y a pas de durée.
00:30:02Comme une peine au criminel, si par exemple, je te dis,
00:30:05bon, bien, je te donne une peine de dix ans.
00:30:07Après dix ans, tu peux sortir.
00:30:08Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:30:09C'est une durée indéterminée.
00:30:11En fait, c'est une révision annuelle.
00:30:13À chaque année, le patient va passer devant la commission d'examen
00:30:16qui, elle, va voir si on peut libérer ou non la personne.
00:30:21Donc, c'est à chaque année qu'il y a la possibilité d'être libéré,
00:30:24dans le fond.
00:30:25Puis, bon, évidemment, ils prennent leur décision
00:30:27selon l'état mental de la personne.
00:30:29Est-ce que l'état mental est stabilisé?
00:30:31Est-ce qu'il présente un risque ou non pour la société?
00:30:33À partir du moment qu'il n'y a plus de risque pour la société,
00:30:35techniquement, la commission d'examen doit libérer la personne.
00:30:39Ça ressemble un petit peu à ça, le rôle de la commission d'examen.
00:30:42C'était-tu clair?
00:30:43– Oui.
00:30:44– Très, très clair.
00:30:45Bien, voyons, on arrive à mon sujet.
00:30:47– Oui, enfin!
00:30:48Je n'avais pas de question.
00:30:49– C'est ça.
00:30:51Donc, mon sujet, c'est la réforme de la non-responsabilité criminelle
00:30:56pour cause de troubles mentaux.
00:30:57J'ai comme parlé qu'avec les années,
00:30:59il y a eu plusieurs arrêts de la Cour qui apportaient des modifications au verdict.
00:31:02Mais là, la réforme de 2014, ça a apporté d'autres changements.
00:31:05C'est sur cette loi-là que je m'intéresse.
00:31:08– Ça fait qu'une loi qui a déjà 11 ans?
00:31:11– Oui, c'est ça.
00:31:12– Oui, bien oui, effectivement.
00:31:14– Oui.
00:31:15– Oui.
00:31:16– Calcul mental, ici.
00:31:17– Oui, c'est vrai.
00:31:18– On l'a tout fait.
00:31:19– Moi, je suis entrée à l'IA, mais je ne compte pas.
00:31:21Donc, en 2014, en fait, il y a eu quelques changements à la loi,
00:31:27mais principalement, il y a eu l'ajout du statut d'accusé à haut risque.
00:31:31Ça fait que c'est quoi, ce statut-là, dans le fond?
00:31:33– C'est comme une espèce d'étiquette qui va être attribuée à un accusé
00:31:37qui vient de recevoir le verdict de non-responsabilité criminelle.
00:31:41Donc, c'est une étiquette qui est attribuée aux personnes qui ont ce verdict-là
00:31:44et qui ont commis un crime grave.
00:31:46C'est pour ça que tantôt, on parlait de crime grave.
00:31:48Donc, il y a certains critères que le juge doit respecter,
00:31:51dont il doit être convaincu qu'il y a un risque
00:31:54que la personne usera de violence dans le futur
00:31:57en raison de la brutalité de l'acte.
00:31:59Ça fait que c'est comme de dire, son crime est tellement horrible
00:32:02que je pense qu'il va le refaire dans le futur.
00:32:04Bien, je te mets cette étiquette-là.
00:32:06– Mais ça a-tu vraiment un lien?
00:32:08Il n'y a plus un crime horrible, plus il y a des chances de...
00:32:11– Non. – Non, OK.
00:32:12– C'est le juge qui décide. – Bien oui, oui.
00:32:15– C'est le juge qui décide.
00:32:17– Oui, c'est le juge qui décide.
00:32:19La commission d'examen, là, elle n'a pas son moiselle.
00:32:22– OK.
00:32:23– Ça fait qu'il se base sur...
00:32:26Il se base sur la brutalité de l'acte.
00:32:29Il se dit ici qu'il a commis un meurtre horrible.
00:32:33On pense aux crimes qu'on voit dans les médias,
00:32:36comme qu'il a tué un passant, que ça a fait des journaux.
00:32:39Bien là, c'est tellement brutal
00:32:41qu'on va y mettre l'étiquette d'accusé à haut risque.
00:32:43– On sait où ça s'en va, mais je vais te laisser...
00:32:45– Exact.
00:32:46– Je vais te laisser le punch.
00:32:48– Voilà pour le statut d'accusé à haut risque.
00:32:50Qu'est-ce que ça change pour la personne?
00:32:52– C'est que, bon, cette personne-là va être envoyée
00:32:55directement en détention de manière automatique
00:32:58en milieu hospitalier.
00:32:59Quand je vous disais que la commission d'examen
00:33:01a le droit de prendre l'une des trois décisions
00:33:03que j'ai détaillées, bien là, non.
00:33:05Il ne prend pas de décision,
00:33:06il s'en va directement en milieu hospitalier.
00:33:08Il n'a le droit à aucune sortie non accompagnée
00:33:10à l'extérieur de l'hôpital.
00:33:12Donc, il est obligé de rester sur son unité de traitement.
00:33:15Les permissions de sortie accompagnées
00:33:17à l'aide d'un intervenant sont autorisées,
00:33:19mais seulement pour des besoins médicaux
00:33:21et des besoins de traitement seulement.
00:33:23Donc, c'est très restreint,
00:33:24puis ça doit vraiment être extrêmement détaillé
00:33:26par l'équipe traitante.
00:33:27Donc, avoir un plan de sortie...
00:33:28– Régistré.
00:33:29– Oui, vraiment détaillé, puis approuvé par la cour.
00:33:33Voilà.
00:33:34Troisième changement et dernier,
00:33:35c'est que quand je vous disais que les décisions
00:33:37étaient prises de manière annuelle,
00:33:39il y a une révision annuelle qui est prise,
00:33:41pour ces personnes-là, c'est aux trois ans.
00:33:43– Ah oui, hein?
00:33:44– Oui.
00:33:45Donc, ils passent devant la commission d'examen
00:33:47aux trois ans, donc ils n'ont aucune possibilité
00:33:49à l'intérieur de ce délai-là.
00:33:51– C'est long.
00:33:52– C'est long.
00:33:53C'est très long.
00:33:54– OK.
00:33:55– Oui.
00:33:56J'ai une question.
00:33:57Est-ce que, mettons,
00:33:58quelqu'un a cette étiquette-là,
00:34:00elle a son évaluation après trois ans,
00:34:02est-ce que ça pourrait être retiré?
00:34:04Mettons qu'il voit que finalement ça va vraiment bien, puis...
00:34:07– Techniquement, ça peut.
00:34:09C'est même pas la commission d'examen
00:34:11qui a cette autorité-là, dans le fond.
00:34:13C'est qu'on remet l'autorité, encore une fois,
00:34:15à la cour supérieure.
00:34:16– Ah oui, hein?
00:34:17– Fait que quand la commission se dit
00:34:19« OK, moi, je pense que le statut devrait être enlevé »,
00:34:22bien, ils renvoient la situation devant la cour supérieure,
00:34:24qui, eux, vont prendre une décision
00:34:26pour retirer le statut.
00:34:27Mais là, le statut, il est retiré.
00:34:29La personne n'est pas libérée.
00:34:31– Oui, non.
00:34:32– C'est ça.
00:34:33Ça va prendre du temps.
00:34:34– Ils reviennent pour reprendre des trois dossiers.
00:34:36– Oui.
00:34:37Je pense que théoriquement, ça s'est fait,
00:34:39mais en pratique, moi, j'ai travaillé avec des...
00:34:41À Robert-Rochfort, j'étais avec des clientèles à haut risque
00:34:44qui avaient cette étiquette-là,
00:34:46puis ça faisait des années et des années qu'ils étaient là.
00:34:49– Ah oui, hein?
00:34:50– Je pense qu'en pratique, ça se fait pas...
00:34:52Ça se fait pas beaucoup, là,
00:34:54mais théoriquement, après trois ans, ils pourraient, là,
00:34:57si la cour supérieure accepterait.
00:34:59Donc, voilà.
00:35:01– Puis, oui, bien, continue sur ce statut-là.
00:35:05– Parfait. Je continue, je continue.
00:35:07Non, en fait, bien, je vais juste expliquer
00:35:09en quoi c'est problématique, ce statut-là,
00:35:11puis pourquoi je m'y intéresse.
00:35:13Oui. En fait, là, c'est que déjà dans la littérature,
00:35:16il y a eu plusieurs réseautoirs qui se sont penchés sur le statut.
00:35:19Donc, je vais comme juste refaire un petit survol
00:35:21de la littérature qui existe sur le sujet.
00:35:24Donc, premièrement, il y a l'aspect...
00:35:26On appelle ça l'aspect symbolique de la loi.
00:35:28Dans le fond, c'est que ça a été créé
00:35:30par le gouvernement conservateur de Stephen Harper,
00:35:33qui a été au pouvoir de 2005 à 2016.
00:35:36Fait que quand on regarde le règne des conservateurs,
00:35:38on se rend compte qu'il y a eu beaucoup de lois
00:35:40qui ont été créées.
00:35:42C'était beaucoup à la défense, bon, justice, criminalité.
00:35:46Fait que protéger la société, durcir les peines.
00:35:50Donc, il y a inséré beaucoup de peines minimales obligatoires
00:35:52au Canada et tout.
00:35:54Donc, cette loi-là s'inscrit vraiment parfaitement
00:35:56dans cette espèce de courant-là de durcissement des peines.
00:36:00Ça s'inscrit aussi dans un courant très médiatique.
00:36:03Il y a eu beaucoup de cas de non-responsabilité criminelle
00:36:06qui ont été octroyés au Canada, au Québec,
00:36:10principalement avec l'affaire Guy Turcotte.
00:36:12Fait que M. Turcotte a assassiné ses deux enfants,
00:36:15puis a reçu un verdict de non-responsabilité criminelle
00:36:18pour cause de troubles mentaux.
00:36:20La commission d'examen avait trois choix à prendre,
00:36:22on se rappelle.
00:36:23Ils ont pris la décision de l'envoyer en détention
00:36:25en milieu hospitalier.
00:36:27Il y a passé deux ans.
00:36:28Donc, à sa deuxième révision annuelle,
00:36:30la commission d'examen a décidé de le libérer,
00:36:32parce qu'il ne présentait plus de danger pour la société.
00:36:35Il a été libéré.
00:36:36Quelques mois après le statut d'actus favoris,
00:36:38la réforme a été mise en place.
00:36:40C'était vraiment en réponse à cet événement-là.
00:36:44Ah oui, c'était vraiment ce cas-là?
00:36:46Oui, et plus d'heures.
00:36:48Plusieurs, mais...
00:36:49Il a fait beaucoup jaser.
00:36:51Je pense que les gens n'étaient pas d'accord.
00:36:54Non, vraiment pas.
00:36:56Beaucoup de manifestations pour le droit des victimes.
00:36:59Isabelle Gaston, la mère des enfants,
00:37:03a été beaucoup dans les médias.
00:37:05Donc, ça a vraiment créé un gros engouement
00:37:07contre le verdict de non-responsabilité criminelle.
00:37:10Steven Harper, moi, j'ai analysé les débats en chambre.
00:37:15Puis, il fait explicitement référence à ces cas-là,
00:37:18à Guy Turcotte, à Vince Lee, à Alan Schoenberg,
00:37:21qui sont au Canada.
00:37:22Donc, on voit vraiment que c'est en réponse à ça.
00:37:25C'est pas juste une association
00:37:26que nous, les chercheurs, on peut faire.
00:37:28C'est vraiment dit dans les débats.
00:37:30OK.
00:37:31Donc, c'est vraiment en réponse à ça.
00:37:34Donc, c'est vraiment...
00:37:35On appelle ça des lois populistes
00:37:37parce que ça répond à une opinion de la société.
00:37:40Le gouvernement, ça fait,
00:37:41utilise, instrumentalise un petit peu le discours de la société
00:37:44pour passer des lois
00:37:45puis gagner un petit peu en capital politique.
00:37:48C'est sûr que le besoin de protéger le droit des victimes,
00:37:52de protéger la société,
00:37:53c'est des besoins qui sont extrêmement légitimes.
00:37:55C'est vraiment pas ça qu'on dit.
00:37:57C'est la manière qu'on s'y prend pour y répondre
00:37:59qui fonctionne pas.
00:38:00C'est comme si le gouvernement conservateur va dire
00:38:03que moi, en implantant un statut d'accusé à haut risque,
00:38:05je vais protéger le droit des victimes
00:38:06puis je vais assurer la sécurité de la population.
00:38:08Bien, c'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:38:10Je vous explique pourquoi.
00:38:14Je l'avais dit.
00:38:15Est-ce que ces personnes-là sont vraiment à haut risque?
00:38:17Eh bien, non.
00:38:18Ça fait que justement,
00:38:20mon directeur de recherche, Yannick Charest,
00:38:22puis Anne Crocker, qui ont fait des études
00:38:25puis qui ont suivi les personnes
00:38:26qui ont reçu un verdict de non-responsabilité criminelle
00:38:29après leur libération
00:38:30puis ils ont regardé la proportion
00:38:32qui avait recommis un crime dans le futur,
00:38:34donc le risque de récidive de ces personnes-là.
00:38:36Puis ils ont déterminé que les personnes
00:38:38qui commettent des crimes graves,
00:38:39bien, ce sont les moins susceptibles de récidiver.
00:38:42Ah oui? J'aurais pas pensé honnêtement.
00:38:45C'est vraiment plus les crimes voies de fait, menaces.
00:38:50Des plus petits délits qui sont...
00:38:53C'est des personnes qui ont plus de facteurs criminologiques
00:38:55dans leur vie
00:38:56puis qui sont plus susceptibles de récidiver dans le futur.
00:38:58Ah oui? Mais c'est intéressant.
00:39:00Tu sais, quand vous y pensez, j'ai pas d'exemple,
00:39:02mais quelqu'un qui commet un meurtre
00:39:04à part des serial killers,
00:39:06c'est rare que quelqu'un va savoir y arriver dans leur vie.
00:39:10C'est vrai que c'est soit...
00:39:12Sérieux, un serial killer,
00:39:14comme on voit dans tous les documentaires,
00:39:17mais c'est tout...
00:39:19Oui, mais ça, ce sera pas non criminellement responsable.
00:39:22Non, mais c'est ça, exactement.
00:39:25C'est moins de 1 % qui récidivent après 3 ans.
00:39:29C'est pas beaucoup.
00:39:31C'est pas beaucoup.
00:39:33Après 3 ans, est-ce qu'il y a des études à plus long terme?
00:39:36Oui, il y en a. Je vais pas vous dire des stats
00:39:38parce que je les ai pas. Je vais pas dire n'importe quoi.
00:39:41Mais parmi toute la population qui ont reçu le verdict,
00:39:45c'est eux qui récident le moins.
00:39:47Si on prend toute la population carcérale
00:39:49qui n'a pas reçu le verdict de nos responsabilités criminelles,
00:39:52c'est encore de loin eux qui récidivent le moins.
00:39:55OK.
00:39:56Parmi toutes les personnes qui commettent des crimes,
00:39:58c'est les accusés à risque qui sont susceptibles
00:40:00d'avoir cet étiquette-là.
00:40:01C'est eux qui récidivent le moins.
00:40:03Moi, j'ai une question.
00:40:04C'est-tu le fait qu'ils étaient pas criminellement responsables
00:40:06qui fonctionne?
00:40:07Ou c'est le fait qu'au lieu de les punir,
00:40:09on veut les réhabiliter?
00:40:11Hey, bonne question! Wow!
00:40:13Non, mais j'avais écouté ma série
00:40:15« Les pires prisons au monde ».
00:40:17Non, mais ça m'intéressait,
00:40:19puis il y avait vraiment des prisons...
00:40:21C'était où? Je pense en Amérique du Sud.
00:40:23C'était vraiment mode punition.
00:40:24Les conditions étaient terribles.
00:40:25Il y avait énormément de récidives.
00:40:27Comparé à... Je sais plus, c'était quel pays nordique?
00:40:29Le pays scandinave.
00:40:30Oui, le pays scandinave.
00:40:31La récidive était vraiment moins élevée.
00:40:33Ils vivaient en appartement.
00:40:35Ils faisaient de la réputation.
00:40:36Il y avait des cours de musique.
00:40:37Il y avait des cours de...
00:40:38La récidive était vraiment moins élevée.
00:40:40Mais les prisons...
00:40:41Je dirais pas que ça a l'air le fun,
00:40:43mais quasiment.
00:40:44Oui.
00:40:45Je me demandais si la réhabilitation...
00:40:47Comme on disait tantôt,
00:40:50donner des outils.
00:40:51Donner un plan.
00:40:52C'est ça qui est formel pour qui il y a un emploi
00:40:54quand ils sortent.
00:40:55Si tu t'assures qu'il y a un emploi quand ils sortent...
00:40:57Ils sont habitués à un certain luxe.
00:40:59Tu leur fais vivre dans un appartement bien mangé,
00:41:01pas consommé, avoir des contacts humains,
00:41:03avoir un emploi,
00:41:04puis quand ils sortent,
00:41:05ils sont comme, c'était le fun.
00:41:07Vous en savez plus que vous le pensez, je pense.
00:41:09C'est vraiment la bonne réponse.
00:41:11Je vais te répondre en deux temps.
00:41:14Pour ce qui est justement d'une prison
00:41:16qui ressemble à la vie quotidienne,
00:41:18les pays scandinaves,
00:41:20il y a des études qui se sont penchées sur le sujet
00:41:22et qui ont découvert que
00:41:24ce qui fait en sorte qu'une personne va se réhabiliter,
00:41:27c'est qu'on va diminuer la rupture avec son quotidien.
00:41:30Donc, plus le milieu carcéral
00:41:34ressemble à sa vie quotidienne,
00:41:36moins qu'il y a un point de rupture entre les deux,
00:41:38plus la réhabilitation va être facile.
00:41:40C'est pour ça que ça fonctionne.
00:41:42Tu sors de l'Institut et c'est la même affaire.
00:41:44Au final, tu es opérationnel.
00:41:47Sinon, si tu enlèves tous les opères,
00:41:49tu le mets dans un milieu complètement différent,
00:41:51tu le remets en société, ça ne fonctionne pas.
00:41:53C'est ça.
00:41:55C'est pour ça qu'on adore aller lire sur les prisons là-bas
00:41:59parce que c'est vraiment un modèle
00:42:01sur lequel on devrait se baser davantage.
00:42:03C'est montrer que ça fonctionne.
00:42:05Les taux de criminalité sont les plus bas là-bas.
00:42:07C'est vrai.
00:42:08C'est vraiment un modèle que j'adore
00:42:10et que j'adore que tu aies soulevé.
00:42:12Deuxième point, c'est que tu disais,
00:42:14c'est-tu le verdict qui fait en sorte...
00:42:16C'est-tu la façon qu'on prend en charge
00:42:18les personnes qui font en sorte qu'elles aient un faible taux de récidive?
00:42:21Oui.
00:42:22Ben oui, parce que mettons une personne
00:42:24qui présente un trouble de santé mentale,
00:42:26mais qui ne concorde pas dans les critères
00:42:28de non-responsabilité criminelle, par exemple,
00:42:30qui est schizophrène, mais on n'a pas été capable
00:42:32de prouver qu'au moment du délit,
00:42:33il n'était pas capable de se tenir bien ou de mal,
00:42:35il va être envoyé en prison, cette personne-là.
00:42:37Oui.
00:42:38Le taux de récidive, je ne veux pas dire n'importe quoi,
00:42:40le taux de récidive après 5 ans de ces personnes-là
00:42:43qui présentent des troubles de santé mentale,
00:42:45qui sont envoyés en prison, c'est comme de 70 %.
00:42:48Ah oui, hein?
00:42:49C'est énorme.
00:42:50C'est énorme?
00:42:51Oui.
00:42:52Tu sais pourquoi?
00:42:53Dans le fond, c'est qu'on a souvent des peines très...
00:42:56En fait, il y a soit les prisons, les pénitenciers.
00:42:59Les prisons, c'est une peine de 2 ans et moins un jour.
00:43:03Les pénitenciers, c'est 2 ans et plus.
00:43:05Ça fait que c'est comme provincial et fédéral.
00:43:07Quand tu es envoyé au fédéral, que tu as une peine plus longue,
00:43:10donc de 2 ans et plus,
00:43:11tu acceptes beaucoup plus de services dans le milieu dans lequel tu es.
00:43:15Ça fait que tu as des psychologues,
00:43:17tu peux commencer un suivi parce que tu as le temps de le faire.
00:43:20Ah!
00:43:21Ah, mon Dieu!
00:43:22Versus provincial, je ne sais pas si tu savais un petit peu
00:43:25comment ça fonctionne, mais 2 ans moins un jour,
00:43:27si tu as une peine, par exemple, de 6 mois,
00:43:30avec les libérations conditionnelles,
00:43:32tu sors aux 2 tiers de ta peine.
00:43:34Je pense que la durée moyenne d'une peine au provincial,
00:43:37ça doit être un mois.
00:43:39Ça fait que la personne a fait son temps,
00:43:41mais il n'y a pas de service qu'il va faire.
00:43:43Elle est juste enfermée pendant un mois, mais elle revient.
00:43:45Il n'y a pas d'outil.
00:43:46Il n'y a rien appris, dans le fond.
00:43:48Exactement.
00:43:49On te laisse là.
00:43:50Exact.
00:43:51Comme on t'envoie bouder dans ta chambre,
00:43:52puis OK, tu peux retourner et recommencer à faire ce que tu fais.
00:43:55C'est ça.
00:43:56Parce qu'il y a l'aspect du temps qui est restreint.
00:43:58Est-ce qu'on a le temps de commencer un suivi?
00:44:00Pas vraiment.
00:44:01Mais aussi, est-ce qu'on a les services nécessaires dans les prisons?
00:44:03Bien, c'est ça.
00:44:04Il n'y a pas les budgets pour avoir des psychiatres, des psychologues,
00:44:07donc il n'y a même pas les services.
00:44:09On utilise beaucoup la médication pour régler les problèmes.
00:44:12Il n'y a pas les budgets.
00:44:13Je ne sais pas à quel point, sur le coût,
00:44:15tu payes moins cher cet investi-là.
00:44:17Ça, c'est sûr.
00:44:19Il me semble en plus que le doc en psychologie est méga contingenté,
00:44:23mais en même temps, il manque de psychologues.
00:44:25On en a besoin.
00:44:26Bon, est-ce qu'on est médecins?
00:44:27Oui.
00:44:28En tout cas, je sens qu'il y a un problème ici.
00:44:31Oui, exactement.
00:44:33Ce serait le fun qu'ils puissent commencer le suivi.
00:44:35Admettons, la prison, c'est deux ans moins jour.
00:44:39Oui, deux ans moins jour.
00:44:40Au pire des cas, tu continues ton suivi même quand tu sors.
00:44:42C'est quand même un suivi.
00:44:44Mais là, c'est juste que tu n'es pas là assez longtemps.
00:44:47Ça ne sert à rien.
00:44:48Il y a des théories qui disent que la prison, c'est l'école du crime.
00:44:52C'est-à-dire que là, tu mets des personnes ensemble
00:44:55qui commettent de la criminalité.
00:44:57Ils se font des liens.
00:44:59Ils se donnent des trucs.
00:45:01Tu sors ton réseau.
00:45:02C'est encore plus d'autres criminels.
00:45:04Ce n'est pas fou.
00:45:06Ce n'est pas fou.
00:45:07Quand je parlais des programmes de déjudicialisation
00:45:11qui empêchent la judiciarisation,
00:45:13tu fais ton programme et en échange, tu enlèves tes accusations.
00:45:17C'est magique.
00:45:18C'est juste ça qu'on veut.
00:45:19Dans le fond, c'est que la personne soit prise en charge.
00:45:21Ce n'est pas qu'elle soit enfermée dans un établissement
00:45:24et qu'elle ne s'ouvre pas pendant 10 jours.
00:45:26Oui, c'est ça.
00:45:27Parce qu'en ressort, elle n'est pas utile à la société
00:45:30dans le sens où tu n'as rien appris.
00:45:32Non.
00:45:33Versus un milieu hospitalier comme Robert-Geoffre,
00:45:36comme Piniel, les équipes traitantes,
00:45:38c'est criminologues, psychologues, travailleurs sociaux,
00:45:41éducateurs spécialisés,
00:45:43une méchante belle équipe autour de la personne.
00:45:45La commission d'examen, c'est les mieux placés
00:45:47pour prendre des décisions par rapport à cette question-là.
00:45:50Évidemment qu'au Québec, on s'en sort très bien
00:45:53pour prendre en charge ces personnes-là
00:45:55en milieu hospitalier.
00:45:57Je trouve ça quand même drôle, mais pas drôle haha.
00:46:00On voit dans les médias,
00:46:02souvent quand il y a des affaires vraiment graves,
00:46:04c'est une tragédie et c'est vrai.
00:46:06Mais en même temps, comme tu viens de dire,
00:46:08au Québec, on s'en sort vraiment bien
00:46:10dans l'outil légal et réhabilité.
00:46:13On peut se le donner, comme c'est positif.
00:46:16Oui, vraiment.
00:46:18On pense souvent...
00:46:20C'est normal que vous n'ayez pas la réponse.
00:46:22Quand je vous dis que c'est les personnes
00:46:24qui sont les moins susceptibles de récidiver,
00:46:26c'est pas quelque chose qui se vend dans les médias.
00:46:28Non, mais il y aurait dû en parler.
00:46:31Parce que, comme tu dis,
00:46:33le statut d'axe à haut risque...
00:46:35Oui, axe à haut risque.
00:46:37Ça, dans le fond, ça ne sert à rien.
00:46:39Tu viens de le dire, pourquoi?
00:46:41Juste avec une statistique, ça ne sert à rien.
00:46:43Si on le savait...
00:46:45Exact. C'est plate, parce que la population
00:46:47a beaucoup cette idée-là en tête,
00:46:49avec les médias, que ces personnes-là
00:46:51peuvent s'en prendre à n'importe qui sur la rue.
00:46:53On regarde les statistiques,
00:46:56les inconnus, c'est les moins victimisés.
00:46:58C'est pas vrai.
00:47:00C'est des échantillons qui sont montrés dans les médias
00:47:02qui font que la population croit
00:47:04qu'on a peur de se promener dans les rues
00:47:06parce qu'on a tellement peur qu'ils s'en prennent à nous.
00:47:08Mais ce n'est vraiment pas ça, les statistiques.
00:47:11On pense aussi que, par exemple,
00:47:13le verdict de non-responsabilité criminelle,
00:47:15c'est utilisé comme une sentence bonbon.
00:47:17C'est donc facile d'avoir.
00:47:19J'ai une citate,
00:47:21c'est sur 1 000 procès criminels,
00:47:23il y a moins de 1 % au Québec
00:47:25qui s'en sort avec un verdict de non-responsabilité criminelle.
00:47:27C'est très difficile à obtenir.
00:47:29Mais en même temps,
00:47:31en écoutant ce que tu me dis
00:47:33et que ces personnes-là,
00:47:35c'est moins d'un pour cent de récidive,
00:47:37j'ai envie de donner ce verdict-là à tout le monde.
00:47:39Oui, c'est sûr.
00:47:41Est-ce que je veux dire ça ou 70 %?
00:47:43La question se pose.
00:47:45Je pense que c'est politique.
00:47:47On sait que ça fonctionne.
00:47:49C'est extrêmement difficile à obtenir.
00:47:51En même temps, la population va-t-elle être contente
00:47:53quand on commence à donner des verdicts?
00:47:55Je pense que c'est comme une joute
00:47:57de les pour et les contre.
00:48:01C'est touché.
00:48:03Mon Dieu.
00:48:05Ton projet?
00:48:07C'est une très belle parenthèse.
00:48:09C'est une très bonne question, honnêtement.
00:48:11Bien joué.
00:48:13Je pense qu'on va finir l'épisode
00:48:15avant d'aller prendre du trajet.
00:48:17On est là.
00:48:19Là, pour vrai,
00:48:21on a tous les outils en main.
00:48:23Je pense que oui.
00:48:25On a expliqué pourquoi ça ne sert à rien.
00:48:27Je vais juste finir.
00:48:29Je vais finir avec pourquoi ça ne sert à rien aussi.
00:48:31En fait, on a dit
00:48:33que les personnes qui avaient ce statut-là
00:48:35ne pouvaient pas sortir de l'hôpital.
00:48:37En psychiatrie,
00:48:39il y a un concept sur lequel
00:48:41quand une personne qui a un problème de santé mentale
00:48:43est exposée à un environnement qui est nouveau,
00:48:45un environnement qui est stressant,
00:48:47a.k.a. la communauté,
00:48:49les symptômes scotiques ont tendance
00:48:51à faire surface.
00:48:53C'est important que ces personnes-là apprennent
00:48:55à gérer ces symptômes-là.
00:48:57Même avec une prise de la médication des schizophrènes,
00:48:59il y a 50 % qui vont continuer
00:49:01à attendre des voix à chaque jour
00:49:03malgré une prise de médication.
00:49:05Ça ne veut pas dire qu'ils sont tarés.
00:49:07Ça veut dire qu'ils entendent des voix
00:49:09et qu'ils doivent apprendre à les gérer en communauté.
00:49:11Si on empêche ces personnes-là de sortir à l'extérieur,
00:49:13on va les garder enfermées
00:49:15et les faire sortir.
00:49:17Ils vont devoir s'arranger,
00:49:19apprendre à gérer et être moins encadrés.
00:49:21C'est le temps de le faire.
00:49:23Il y a une équipe traitante qui est là pour lui,
00:49:25pour l'aider, pour ajouter sa médication,
00:49:27lui donner des trucs.
00:49:29Le fait de l'empêcher de sortir de la communauté
00:49:31fait le contraire de protéger la société
00:49:33telle que le prétend, par exemple, Stephen Harper.
00:49:35Ça clôt un peu pourquoi ça ne fonctionne pas.
00:49:37En plus, ça va un peu
00:49:39à l'encontre de tous les principes
00:49:41que je vous ai parlé tantôt.
00:49:43Si quelqu'un disait qu'on n'a plus le droit
00:49:45de l'envoyer en détention de manière automatique,
00:49:47c'est ce qu'on fait.
00:49:49Ça va à l'encontre des arrêts qu'on a décidés.
00:49:51Ça va aussi à l'encontre du principe
00:49:53selon lequel on doit libérer la personne
00:49:55à partir du moment
00:49:57qu'elle ne présente plus de risques pour la société.
00:49:59Parce qu'à la place de passer de façon annuelle,
00:50:01la personne va passer aux trois ans.
00:50:03Ça se peut que dans ce laps de temps-là,
00:50:05la personne soit mieux,
00:50:07son état mental se stabilise,
00:50:09qu'elle ne présente plus de risques pour la société,
00:50:11mais on ne s'intéresse pas à son dossier
00:50:13dans les trois ans.
00:50:15Ça se pourrait qu'après deux ans,
00:50:17elle aille bien, qu'elle puisse sortir,
00:50:19mais on va la garder pour trois ans.
00:50:21J'ai l'impression que ça doit empirer.
00:50:23Au début, tu vas bien.
00:50:25Après, tu es juste un peu fâchée
00:50:27de ta situation et le fait d'être enfermée,
00:50:29ça drop.
00:50:31C'est extrêmement difficile les conditions.
00:50:33J'ai travaillé sur les unités plus à risque.
00:50:35Quand tu en as trois
00:50:37qui sont en psychose,
00:50:39qui sont tous nus,
00:50:41et que toi, tu vas bien,
00:50:43n'importe qui qui n'a pas très bien.
00:50:45À un moment donné, ça te pèse aussi.
00:50:47Vraiment.
00:50:49On dirait que...
00:50:51Je ne sais pas comment formuler ça,
00:50:53mais on dirait que dans ta vie,
00:50:55ça va moins bien,
00:50:57tu vas mieux, tu as envie de t'entourer de gens
00:50:59qui vont mieux pour aller encore mieux.
00:51:05Donc, mon projet...
00:51:07Au dix minutes, on est comme ton projet.
00:51:09Mon projet, mon projet.
00:51:11Je me ramasse avec plein d'aspects problématiques
00:51:13par rapport au statut d'accès au risque,
00:51:15mais surtout le fait qu'il n'y a personne
00:51:17qui a demandé l'avis des psychiatres
00:51:19et des professionnels qui travaillent
00:51:21au quotidien avec ces personnes-là.
00:51:23Parce qu'ils ne sont pas consultés.
00:51:25Dans l'élaboration du projet, il n'y a personne qui a été consultée.
00:51:27Le but de mon projet,
00:51:29c'est de donner la chance aux personnels
00:51:31qui ont ou qui continuent
00:51:33d'intervenir auprès de ces personnes-là,
00:51:35d'avoir leur opinion par rapport à ce statut-là.
00:51:37Est-ce qu'ils pensent que ça fonctionne, que ça ne fonctionne pas?
00:51:39C'est d'aller comprendre l'opinion des équipes traitantes
00:51:41puis de voir la façon
00:51:43dont ils appliquent la loi.
00:51:45Parce qu'il y a un courant, mon cadre théorique,
00:51:47c'est que selon l'opinion
00:51:49que tu entretiens à propos de la loi,
00:51:51ça se peut que tu appliques la loi différemment.
00:51:53Est-ce que tu l'appliques fidèlement ou non
00:51:55en fonction de ce que tu penses de la loi?
00:51:57Ça, c'est un peu mon cadre théorique.
00:51:59Donc, ma collecte de données,
00:52:01ça va être de faire des entrevues
00:52:03avec les criminologues, les travailleurs sociaux,
00:52:05les équipes traitantes qui interviennent auprès de ces personnes-là.
00:52:07Mes deux lieux de collecte,
00:52:09c'est avec l'USMQ
00:52:11puis Philippe Pinel.
00:52:13Je vais faire des entrevues avec les psychiatres
00:52:15pour répondre à cette question-là.
00:52:17C'est un peu là où j'en suis en ce moment
00:52:19avec tous les aspects administratifs
00:52:21de l'éthique.
00:52:23J'ai reçu mon goût
00:52:25pour les psychiatres à l'USMQ.
00:52:27J'ai commencé mon recrutement.
00:52:29Les entrevues devraient débuter sous peu.
00:52:31Je suis un peu rendue là.
00:52:33Ça fait déjà deux ans?
00:52:35Un an et demi.
00:52:37C'est très long.
00:52:39Mes premiers chapitres sont faits.
00:52:41Je suis vraiment juste à
00:52:43collecter mes données.
00:52:45Toute la théorie est faite.
00:52:47C'est vraiment le subterrain.
00:52:49J'ai très hâte.
00:52:51C'est sûr qu'en termes de papera,
00:52:53ça va être quand même compliqué
00:52:55avec tout ce qui est de l'éthique.
00:52:57Que le projet soit accepté
00:52:59par les gens.
00:53:01C'est un milieu difficile.
00:53:03Côté motivation,
00:53:05comment ça se passe?
00:53:07C'est sûr qu'on se compare.
00:53:09Tous mes collègues ont déjà
00:53:11fait leur collecte de données.
00:53:13Je suis vraiment
00:53:15en stand-by depuis quelques mois.
00:53:17Tout est fait. Je ne peux pas
00:53:19avancer à mon propre rythme.
00:53:21Je vais juste attendre après ça.
00:53:23Il y a quand même la possibilité
00:53:25que ça soit refusé.
00:53:27Je me trouve un autre sujet
00:53:29de recherche dans l'éventualité.
00:53:31Ou c'est refusé.
00:53:33On se croise les doigts.
00:53:35C'est sûr que
00:53:37de vendre la maîtrise
00:53:39en deux ans,
00:53:41ce n'est pas très réaliste.
00:53:43Quand j'ai commencé, c'était ça l'objectif.
00:53:45On se rend vite compte
00:53:47que ce n'est peut-être pas la réalité.
00:53:49Malheureusement.
00:53:51Même dans le domaine de la santé,
00:53:53tu es très « flush » pour faire ce que tu veux faire.
00:53:55Je ne m'imagine pas dans un domaine
00:53:57comme le criminel.
00:53:59C'est plus compliqué avec des humains.
00:54:01En plus, mon projet est jugé
00:54:03à faible risque parce que je fais des entrevues
00:54:05avec des professionnels, pas avec des enfants,
00:54:07pas avec des personnes qui ont commis
00:54:09des auteurs de crimes.
00:54:11C'est assez simple.
00:54:13C'est une question d'administratif
00:54:15et de libérer des professionnels
00:54:17pour mes entrevues.
00:54:19Tu n'es pas à temps plein.
00:54:21J'entends que tu travailles à côté.
00:54:23Je suis à temps plein.
00:54:25J'ai une session à temps plein,
00:54:27mais je travaille.
00:54:29Je ne me tourne pas les pouces
00:54:31sans entendre avoir une réponse.
00:54:33Je m'occupe avec mes contrats de recherche.
00:54:37Ce n'est souvent pas ça que tu t'attendais
00:54:39quand tu étais au bac?
00:54:41Non, pas du tout.
00:54:43Même la première année
00:54:45quand j'ai commencé, je pensais
00:54:47qu'il allait y avoir des examens
00:54:49et que ça allait être une continuité du baccalauréat.
00:54:51Pas du tout.
00:54:53On a peu d'informations.
00:54:55Au baccalauréat, les professeurs
00:54:57ne nous en parlent pas beaucoup.
00:54:59Quand on arrive, c'est de l'adaptation.
00:55:01Autant les cours que l'éthique.
00:55:03De tout apprendre,
00:55:05c'est vraiment compliqué.
00:55:07Toutes les démarches à l'éthique.
00:55:09Je pense que je vous en parlais l'autre fois.
00:55:11Les professeurs sont là pour nous guider,
00:55:13mais ce n'est souvent pas eux
00:55:15qui font les démarches à l'éthique,
00:55:17qui engagent les étudiants, les auxiliaires
00:55:19à faire les démarches à l'éthique.
00:55:21Eux aussi, c'est normal qu'ils ne savent pas tout.
00:55:23Il faut être débrouillard.
00:55:25Moi et le professeur Charette,
00:55:27on essaie de se débrouiller là-dedans.
00:55:29C'est un peu nouveau,
00:55:31toutes ces procédures-là.
00:55:33La maîtrise de criminel à l'Université Laval
00:55:35est très nouvelle aussi.
00:55:37Oui, exact.
00:55:39Ça fait deux ans que ça existe
00:55:41versus à Montréal
00:55:43que ça fait plus longtemps.
00:55:45C'est une espèce d'adaptation pour tout le monde,
00:55:47notamment pour les profs qui les élèvent.
00:55:49C'est sûr que ça va s'améliorer
00:55:51avec les années,
00:55:53mais c'est comme une période
00:55:55d'adaptation pour tout le monde.
00:55:57Exact.
00:55:59Tu vas avoir le syndrome de l'imposteur au début,
00:56:01t'es comme « c'est quoi je fais? »
00:56:03Oui, vraiment.
00:56:05Mais tu te rends compte rapidement
00:56:07que c'est le même pour tout le monde.
00:56:09C'est que le moment que c'est dit,
00:56:11que c'est nommé,
00:56:13tout le monde autour de toi fait « OK,
00:56:15c'est bon. »
00:56:17Tu as-tu des cours?
00:56:19Ou c'est plus de la recherche,
00:56:21comme lire, écrire et faire tes...
00:56:23C'est des cours pour la première année.
00:56:25On a quatre cours, quatre cours.
00:56:27C'est deux sessions.
00:56:29C'est très, très demandant.
00:56:31C'est des séminaires de recherche.
00:56:33Tu lis des articles scientifiques,
00:56:35tu arrives autour de la table
00:56:37et il faut que tu débats des textes en groupe.
00:56:39C'est pas le professeur qui donne la matière.
00:56:41Il est juste là pour nous écouter,
00:56:43donc c'est vraiment toi
00:56:45qui crée ton propre cours.
00:56:47C'est beaucoup de travail
00:56:49et c'est des gros travails de recherche
00:56:51pour chaque cours.
00:56:53Il faut que tu fasses un début de travail
00:56:55de recherche jusqu'à ta collecte.
00:56:57C'est des gros travails armés de 30 pages
00:56:59pour chaque cours.
00:57:01C'était vraiment une grosse année.
00:57:03Tu étais en pleine de cours.
00:57:05J'ai fait mon année.
00:57:07J'ai fait quatre cours, quatre cours, un an.
00:57:09Après ça, l'été,
00:57:11ça fait à peu près six mois
00:57:13que je suis dans la recherche
00:57:15que j'ai juste à faire.
00:57:17Tu as souvent dépassé
00:57:19ton deuxième an de maîtrise.
00:57:21Est-ce que c'est correct?
00:57:23Techniquement,
00:57:25c'est correct parce qu'il y a
00:57:27une petite façon de contourner.
00:57:29Si tu veux continuer ton doctorat,
00:57:31tu peux commencer ton doctorat
00:57:33et ne pas avoir déposé
00:57:35encore ton projet de mémoire.
00:57:37Tu peux le dépasser en même temps.
00:57:39Si j'avais pu continuer mon doctorat,
00:57:41ça aurait fonctionné quand même.
00:57:43Je vais dépasser un petit peu
00:57:45deux ans et une session,
00:57:47mais ça va fonctionner quand même.
00:57:49Pas trop démoralisant?
00:57:51Non, pas encore.
00:57:53En connais-tu ceux
00:57:55qui ont des projets de recherche
00:57:57à haut risque?
00:57:59Non, pas dans ma cohorte,
00:58:01mais il y en a beaucoup
00:58:03qui sont des auteurs.
00:58:05Auteurs de violences conjugales.
00:58:07Je ne sais pas si c'est à haut risque,
00:58:09mais clairement, ça nécessite
00:58:11une bonne évaluation de l'éthique.
00:58:13À haut risque, je pense que c'est
00:58:15surtout les enfants.
00:58:17Surtout les victimes.
00:58:19Peut-être que j'en ai une dans ma classe
00:58:21qui le font, mais la plupart,
00:58:23c'est des auteurs de violences conjugales
00:58:25ou de délits.
00:58:27On n'en a pas tant discuté
00:58:29au niveau de l'éthique, mais ça devait être...
00:58:31Je me demandais si c'était aussi pire
00:58:33ou si c'est pire que ça.
00:58:35Je pense que c'est différent.
00:58:37Moi, c'est administratif, c'est ça qui est complexe.
00:58:39Eux, ça doit être de justifier tout.
00:58:41Tu dois envoyer tout ton questionnaire,
00:58:43toutes les questions que tu vas poser,
00:58:45tes relances, pour être sûr
00:58:47de ne pas victimiser la personne.
00:58:49Ça fait full de sens qu'on doit
00:58:51passer par là, mais il faut
00:58:53tout préparer d'avance et tout prévoir.
00:58:55Tu travailles beaucoup en amont.
00:58:57Après, c'est facile de faire ta recherche.
00:58:59Tu arrives à faire les entrevues,
00:59:01tout est fait. C'est pas ça qui est difficile.
00:59:03Qu'est-ce que tu penses quand tu es encore au bac
00:59:05et que tu penses à ta maîtrise?
00:59:07C'est les profs qui pensent à ça.
00:59:09Si les profs nous l'avaient dit,
00:59:11idéalement, c'est ça qu'on aurait dû faire.
00:59:13C'est prendre un an d'avance.
00:59:15C'est bon d'en parler.
00:59:17S'il y en a qui nous écoutent,
00:59:19ça les intéresse, peu importe.
00:59:21Prenez-vous d'avance.
00:59:23Les profs sont hyper accessibles.
00:59:25Ils sont contents qu'on vienne à la maîtrise.
00:59:27Si vous voulez approcher un prof,
00:59:29si vous avez un intérêt de recherche en particulier,
00:59:31ils sont contents de vous aider.
00:59:33Les facteurs se multiplient.
00:59:35Oui, c'est ça.
00:59:37C'est un bon sujet.
00:59:39Je pense que le temps va nous manquer.
00:59:41Il y aurait plein d'autres choses qu'on pourrait parler.
00:59:43Je regarde les questions et je suis comme,
00:59:45ben non.
00:59:47C'est vraiment intéressant.
00:59:49J'aimerais savoir si tu avais aimé ça.
00:59:51T'avais-tu une dernière chose sur ton projet que tu voulais dire?
00:59:53Non.
00:59:55On a fait un bon tour, je pense.
00:59:57J'ai hâte de voir ce que ça va donner à la fin.
00:59:59Oui, je veux que vous soyez au courant
01:00:01de mes résultats.
01:00:03Idéalement, avec ce que t'offres,
01:00:05ton projet, tu voudrais
01:00:07publier un article.
01:00:09Idéalement, ça amène peut-être à enlever
01:00:11cette nouvelle loi-là.
01:00:13Une révision du moins.
01:00:15Oui, parce que
01:00:17je ne veux pas
01:00:19m'avancer. Je demeure très ouverte
01:00:21à l'opinion des équipes traitantes.
01:00:23Je ne veux pas assumer leur opinion.
01:00:25Je ne me ferme pas du tout.
01:00:27Ce que je lis de la littérature,
01:00:29c'est sûr que j'aimerais qu'il y ait des changements
01:00:31qui soient apportés.
01:00:33Peut-être pas abroger le projet de loi,
01:00:35mais apporter des modifications
01:00:37peut-être au niveau des
01:00:39permissions de sortie.
01:00:41Le 3 ans aussi.
01:00:43Apporter des petites modifications, c'est sûr que je serais bien contente.
01:00:45Aurais-tu des ressources
01:00:47ou si les gens veulent en savoir plus
01:00:49sur le sujet, à nous partager?
01:00:51On va les mettre en commentaire dans la description.
01:00:53Si jamais t'as de quoi...
01:00:55Si jamais t'as des ressources chouchous
01:00:57en santé mentale, le 1 866
01:00:59appelle pour le centre de prévention
01:01:01du suicide. Même si
01:01:03vous n'avez pas
01:01:05un plan X en tête,
01:01:07juste des préoccupations, ça va moins bien
01:01:09appeler. Si jamais ce n'est pas la bonne ressource
01:01:11pour vous, on va vous référer.
01:01:131 866 appelle. Puis ça suffit
01:01:15que je vous avais, je pense, parlé.
01:01:17C'est pour les personnes qui présentent
01:01:19des fantaisies sexuelles des viandes,
01:01:21soit des intérêts sexuels pour
01:01:23les enfants. Toutes
01:01:25ces pédophilies qui ont ces intérêts-là,
01:01:27mais qui n'osent pas en parler parce que
01:01:29c'est hyper tabou, qui sont gênées,
01:01:31n'hésitez pas, c'est une ligne d'écoute.
01:01:33Ce sont des professionnels qui sont là pour vous écouter
01:01:35et vous guider
01:01:37et vous empêcher de passer à l'acte.
01:01:39C'est cool, on va tous mettre ça.
01:01:41On n'en a pas parlé aujourd'hui.
01:01:43Justement, ça ouvre la porte que si jamais...
01:01:45Parce qu'on a beaucoup parlé de choses
01:01:47aujourd'hui, il y avait beaucoup d'éléments.
01:01:49Si vous êtes étudiant, étudiante
01:01:51ou chercheur, peu importe, dans tout ce qui est
01:01:53psychologie, psychiatrie, là-dedans,
01:01:55écrivez-nous pour vrai, ce serait vraiment intéressant
01:01:57d'avoir une suite sur un sujet comme ça.
01:01:59Aussi, sur des ressources comme ça,
01:02:01sur...
01:02:03ce type de ressources-là,
01:02:05si vous travaillez, vous faites de la recherche
01:02:07là-dessus, contactez-nous pour vrai.
01:02:09Je pense que ça pourrait être
01:02:11une belle série d'épisodes
01:02:13à développer.
01:02:15Ça fait deux belles ressources.
01:02:17Merci beaucoup
01:02:19d'être revenue et de nous avoir expliqué ça.
01:02:21Ça fait plaisir.
01:02:23Je pense qu'on a beaucoup appris.
01:02:25Je pense que ça va être un épisode très polarisant,
01:02:27mais très intéressant. Probablement.
01:02:29On vous souhaite
01:02:31bonne journée à tous, bonne soirée,
01:02:33bonne nuit. On se revoit pour un prochain épisode.
01:02:35Bye!
1:02:43
|
À suivre
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