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  • 23/07/2025

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00:00On va revenir à un sujet beaucoup plus politique, c'est Bruno Retailleau qui s'est exprimé dans les colonnes du journal Valeurs Actuelles
00:07avec des propos assez durs à l'encontre d'Emmanuel Macron.
00:11Le macronisme s'achèvera avec Emmanuel Macron tout simplement parce qu'il n'est ni un mouvement politique ni une idéologie.
00:17Résumé de cet entretien avec Mathieu Devez.
00:20La fracture s'accentue entre Emmanuel Macron et son ministre de l'Intérieur.
00:24Dans un entretien à Valeurs Actuelles, Bruno Retailleau tacle sévèrement la politique du chef de l'État.
00:30Le macronisme s'achèvera avec Emmanuel Macron tout simplement parce qu'il n'est ni un mouvement politique ni une idéologie.
00:37Il repose essentiellement sur un homme. Je ne crois pas au « en même temps » car il alimente l'impuissance.
00:42Le « en même temps » marque de fabrique d'Emmanuel Macron qui revendique une position à la fois de droite et de gauche.
00:47Une ligne que Bruno Retailleau balaie d'un revers.
00:50Et il enfonce le clou. Sa présence au gouvernement est un choix guidé par une seule boussole.
00:55Ma présence au gouvernement n'est pas une adhésion au macronisme.
00:58Elle est seulement animée par une conviction profonde. Seul l'intérêt de la France compte.
01:02Selon le patron des Républicains, la France insoumise est la première et la pire menace politique.
01:08Si la droite ne prend pas ses responsabilités, la gauche mélanchonisée accédera au pouvoir.
01:13Nous avons évité le pire. Une droite utile mais pas docile. C'est ce que je défends au gouvernement.
01:18Un positionnement assumé avant un tête-à-tête attendu.
01:21Bruno Retailleau sera reçu demain à l'Elysée par Emmanuel Macron.
01:25L'occasion de clarifier les lignes ou d'en poser les limites.
01:30Alors avant d'ouvrir le débat avec nos invités du soir, Bruno Retailleau était en déplacement aujourd'hui avec Annie Gennevard
01:37pour évoquer les rodéos urbains en zone rurale.
01:40Mais devinez, il a bien évidemment été interrogé suite à ses prises de position.
01:45Écoutez sa réponse qui date de cet après-midi.
01:48Nous sommes avec Annie et LR, nous avons décidé collégialement, il y a plusieurs mois, d'entrer au gouvernement.
01:55Pas parce que nous sommes des proches du chef de l'État, pas parce que nous sommes macronistes.
02:00C'est simplement parce que nous voulions éviter le pire.
02:02Éviter le pire pour nous, c'était d'abord éviter le chaos à la France, au bord de la crise financière.
02:09Éviter le pire pour nous, c'était éviter les pires.
02:11Les pires, c'était la gauche mélenchonisée.
02:14Parce que si la droite avait dit non aux prisons de République, alors c'est la gauche mélenchonisée qui aurait gouverné la France.
02:21Il n'en était absolument pas question.
02:23Donc il y a un gouvernement qui est réuni des bonnes volontés, un gouvernement que j'appellerais d'utilité publique,
02:29où on a des sensibilités différentes et il faut le respecter.
02:33Je respecte évidemment à la fois la personne et la fonction présidentielle parce que je suis gaulliste.
02:39Ça ne fait pas de moi un macroniste, chacun le sait depuis longtemps.
02:42Voilà, explication, mais on connaissait plus ou moins la réponse de Bruno Retailleau
02:45parce que ce discours-là, il le tient depuis pas mal de temps, Louis de Raguel.
02:48Bien sûr, mais en fait, c'est un discours qu'il a déjà tenu à plusieurs reprises.
02:51Ce n'est pas une nouveauté en soi.
02:52Exactement, à plusieurs reprises.
02:53Il y a eu le Figaro il y a quelques jours et on en avait déjà beaucoup parlé.
02:56Et puis, Bruno Retailleau, il est président d'un parti politique.
03:00Et la polémique, moi, je comprends que les opposants de Bruno Retailleau s'amusent.
03:05Voilà, c'est un prétexte pour marquer leur différence.
03:07Mais en réalité, Bruno Retailleau est président des Républicains.
03:10Tout le monde sait qu'il y a une volonté de présenter,
03:14dans la perspective de la prochaine présidentielle,
03:16un candidat LR puissant, solide, avec des bonnes idées.
03:21Et donc, ça devient aussi immédiatement une cible facile.
03:24Et tout le monde sait, autour de la table du Conseil des ministres,
03:27donc au gouvernement, qu'effectivement, il s'agit d'un gouvernement d'utilité nationale.
03:31C'est le mot que François Bayrou avait trouvé.
03:35Et François Bayrou, d'ailleurs, avait expliqué, avait dit
03:38« Je me réjouis de voir des poids lourds qui ne pensent pas à la même chose dans ce gouvernement. »
03:42Donc ensuite, il ne faut pas s'étonner, forcément, que Bruno Retailleau marque sa différence.
03:47Et sa différence, en fait, qui est simplement le rappel de ce qu'il est.
03:50Non mais c'est lui qui n'a pas changé.
03:51Il a toujours été comme ça.
03:53Donc, tous ceux qui feignent de découvrir que Bruno Retailleau est de droite,
03:56bon, ben...
03:57Vous savez, ils ne sont jamais cachés, on ne peut pas.
03:58Non mais c'est le patron des LR.
03:59Non mais je dis une fois, il faut découvrir.
04:00Alors oui, la seule différence, c'est qu'entre son entrée et depuis,
04:04il est devenu président des LR.
04:05Voilà, il a la double casquette.
04:06Bien sûr, mais après, il y a un vrai sujet de fond,
04:08c'est qu'Emmanuel Macron, sur la question du dossier algérien,
04:12ou François Bayrou s'était engagé très fortement.
04:14François Bayrou avait fixé un ultimatum à l'Algérie,
04:16avait expliqué, avait parlé de réponses graduées,
04:19avait dit que la réponse graduée pouvait aller jusqu'à la révision des accords de 1994
04:24et même ceux de 68, et il ne s'est rien passé.
04:27Donc, Bruno Retailleau aussi est confronté à quelque chose d'assez simple,
04:32c'est que de l'autre côté, il y a le Rassemblement national qui lui met la pression,
04:36qui explique, en fait, Bruno Retailleau, vous parlez beaucoup,
04:39et donc qu'est-ce que vous faites ?
04:40Bruno Retailleau renvoie aussi cette pression sur Emmanuel Macron,
04:43parce que lui, il dit, je veux avancer sur le dossier algérien,
04:46et Emmanuel Macron, en tout cas, puisque ça dépend de lui,
04:49manifestement, ne veut pas.
04:50Il y a deux stratégies, on l'a évoqué, il y a deux stratégies.
04:53Il y a la diplomatie prônée par M. Barrault,
04:57appuyée également par M. Macron,
04:59et puis, il y a la volonté d'agir avec Bruno Retailleau.
05:01Le rapport de force, c'est être tout simplement respecté.
05:04Exactement, Rachel Kahn.
05:05Non, mais être aux responsabilités, c'est agir quand même, amont.
05:08C'est ça, on occupe le poste pour ça.
05:10Oui, oui.
05:11Quand on s'engage dans la politique.
05:12Exactement, d'avoir de plus grandes responsabilités que nous,
05:17en tant que citoyens, ici ou là, c'est-à-dire de prendre des décisions.
05:20On a des enjeux qui sont majeurs, des défis qui sont majeurs aussi.
05:25Donc, en fait, des personnes qui ont ce poste-là en responsabilité,
05:30comme aime bien le dire Emmanuel Macron en européen,
05:34en responsabilité, c'est de faire des choix,
05:38et des choix extrêmement fermes pour protéger l'ensemble des citoyens français.
05:41Moi, cette situation algérienne, elle me terrorise.
05:45C'est-à-dire que nous avons deux otages que la France refuse d'aller chercher.
05:52M. Sansal et notre confrère Christophe Glez.
05:54Non, mais c'est très grave.
05:55Et après, on a un président de la République qui donne des leçons au monde,
05:59à certains pays qui veulent chercher leurs otages, notamment Israël.
06:03Pour moi, c'est vertigineux, c'est insoutenable.
06:06Ophélie Roque.
06:06C'est vrai que c'est le seul, en tout cas, du gouvernement qui a une stature.
06:12Après, on l'aime, on ne l'aime pas, peut-être.
06:14Mais même les gens, je crois, qui ne l'apprécient pas pour ses idées,
06:18reconnaissent en lui une stature.
06:19Et comme c'est le seul, déjà, à avoir cette espèce d'assurance, d'évidence,
06:23de dire que la politique, c'est ça,
06:26la politique, c'est des gens qui parlent et qui agissent,
06:29ils parlent pour expliquer, ils agissent parce qu'il faut le faire.
06:31Il a raison, en même temps, et pourtant, il s'en sort très bien,
06:36parce que sa position, elle n'est pas évidente.
06:38Elle n'est pas évidente parce que, d'un côté, il est dans un gouvernement,
06:40en effet, qui est un gouvernement, on ne peut même plus appeler ça mou,
06:43on appelle ça en état de putréfaction.
06:45Et de l'autre côté, il est talonné par le RN qui lui impose, en effet,
06:50d'un peu dire, fais les choses alors, fais les choses.
06:53Donc, ce n'est pas évident.
06:54Et pourtant, moi, je trouve qu'il s'en sort relativement très, très bien.
06:58Je trouve que c'est un vrai maestro de la politique,
07:00parce que sans faire des sebrouffes, il est solide, il est constant.
07:04Et ça, je trouve qu'en moins, parce que ça ne fait pas longtemps qu'il est à ce poste,
07:08je trouve quand même que c'est la seule figure de repère,
07:10c'est une des rares figures de repère du gouvernement, en fait.
07:13Et qui monte dans les sondages aussi.
07:15Et ça explique beaucoup de choses aussi.
07:17C'est important de le rappeler.
07:19Bernard Conadal.
07:19Ce qui peut sembler désordre, c'est qu'un ministre d'un gouvernement
07:22exprime une voix contre le président de la République.
07:25Mais Retailleau, il n'est pas membre de En Marche, Ensemble pour la République.
07:29Donc, ça a été...
07:30Ça, il l'a répété, il l'a relié.
07:32C'est important de le rappeler.
07:33Vous qui êtes un ancien, mon cher Thierry,
07:35vous vous souvenez sans doute de la phrase de chevènement.
07:38Un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne.
07:43Mais c'était du temps où il y avait une majorité au gouvernement
07:47d'un seul parti, qui était le Parti Socialiste.
07:49Là, ce n'est plus du tout le cas.
07:50C'est un gouvernement composé de personnalités pour une utilité nationale.
07:56Et donc, Bruno Retailleau, il n'est pas là pour faire la pub
07:59de Gabriel Attal, de Mme Borne ou d'Emmanuel Macron.
08:02Donc, il exprime une certaine différence.
08:05Et il exprime, ça a été dit à l'instant, j'en termine,
08:07parce qu'il est aussi un chef de parti
08:08et qui parle à ses électeurs, à ses adhérents,
08:12et aussi qui veut dresser une ligne.
08:15Alors, est-ce que cette ligne, elle correspond au Macronisme ?
08:18Certainement pas. Maintenant, est-ce qu'il saura lui-même en créer une ?
08:21C'est important.
08:22Mais ça me semble tout à fait bon pour le débat démocratique qu'on ait cela.
08:27Parce qu'on aurait pu avoir Jordan Badela, Premier ministre,
08:30qui aurait pu prononcer ce type de phrases
08:34s'il n'y avait pas eu cette dissolution et surtout cette alliance
08:38contre le Rassemblement national.
08:41Et on aurait eu effectivement une cohabitation beaucoup plus dure.
08:45Le macronisme a été à l'origine d'un projet politique
08:52contre la bipolarisation.
08:54Il a en réalité, depuis l'été 2024,
08:57créé la tripolarisation de la 5e République.
08:59Jusqu'à l'été 2024, il n'y a jamais eu de tripolarisation
09:03dans la vie politique française.
09:05Donc, c'est un nouveau débat.
09:07C'est un nouveau moment institutionnel et politique.
09:09Il n'est pas très agréable.
09:10On en a, mon cher Thierry, vous le savez, pour deux ans.
09:12Ça va être extrêmement dur.
09:14Ceci étant, quoi qu'on dise,
09:16c'est normal que Retailleau et d'autres gouvernants s'expriment.
09:19Alors, il y a des thèmes qu'Emmanuel Macron n'aime pas évoquer.
09:24C'est tous les sujets.
09:24On en parlait hier, mon cher Louis, de Ragnel.
09:28Ces problèmes de violence, de sécurité.
09:30Ce ne sont pas des thèmes porteurs.
09:31On a un sondage qu'on va vous soumettre dans quelques instants
09:34et on sera avec Bruno Bartocetti qui réagira à ce sondage.
09:38Mais c'est vrai, ces thèmes-là, il n'aime pas ça, Emmanuel Macron.
09:42En fait, il a beaucoup aimé au début de son premier quinquennat.
09:44Il en parlait beaucoup.
09:45Il montrait les muscles sur ce sujet.
09:47Et puis, il s'est très rapidement rendu compte que le « en même temps »,
09:50je crois que c'est vous qui disiez ça d'ailleurs tout à l'heure,
09:51le « en même temps » est totalement incompatible avec l'efficacité
09:55en matière de sécurité, d'immigration.
09:58Alors, ça fait bondir les macronistes d'entendre ça.
10:00Mais la réalité, c'est que vous ne pouvez pas en même temps
10:03dire qu'on doit être ferme avec les autorités algériennes
10:07et en même temps faire le rapport Stora.
10:09En fait, c'est des illusions tout ça.
10:11À l'épreuve de la réelle politique, de la vraie vie,
10:14le macronisme s'est fracassé.
10:16Et Emmanuel Macron, je ne sais pas s'il s'en est rendu compte,
10:19mais il s'est dit « je n'y arriverai pas ».
10:21Donc, je renonce.
10:22Et donc, il faut arrêter de parler de tous ces sujets.
10:24Et c'est pour ça qu'il s'exprime sur bien d'autres sujets.
10:27La victoire du Mont-Ventouillard.
10:28Et c'est pour ça aussi, je pense,
10:30qu'il est beaucoup plus à l'aise sur la politique internationale.
10:33Parce que là, vous n'avez pas des Français, entre guillemets,
10:34pour l'embêter, pour lui poser des questions qui fâchent.
10:37– Non, personne ne l'écoute.
10:38– Vous savez, personne ne l'écoute.
10:39– Il est à Berlin.
10:41– Là, pour le coup, on ne va pas le reprocher d'aller à Berlin.
10:43– Non, bien sûr.
10:43– L'Allemagne a un pays de 1% en New England.
10:45– L'international.
10:46– Mais pardon, je termine juste là-dessus.
10:48Il a trouvé en fait une échappatoire au problème des Français
10:51en allant, en faisant ses déplacements à l'international.
10:55Et moi, je suis le premier à le regretter.
10:57Moi, je trouve qu'il voyage beaucoup trop à l'étranger.
10:58Alors, je sais qu'il y a des enjeux énormes.
11:00Mais il devrait se concentrer quand même d'abord et avant tout.
11:03On doit s'occuper de sa maison.
11:04C'est la politique domestique, la politique intérieure.
11:06– Exactement.
11:06Et vous verrez le sondage qu'on va commenter.
11:09Et vous allez tout de suite comprendre le regard
11:12et le regard porté par les Français.

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