00:0018h16 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1. Direction tout de suite l'Elysée où se trouve Dunia Tengour.
00:08Le président Macron a donc accueilli il y a quelques instants dans la cour de l'Elysée, ma chère Dunia, le président de transition chérien, l'ex-djihadiste Ahmad Al-Shara.
00:19Exactement, Laurence, le président de la République a accueilli vers 17h30, ici à l'Elysée, Ahmad Al-Shara, président intérimaire de la Syrie, au pouvoir depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad en décembre dernier.
00:34Il s'agit, vous l'avez dit, de la première visite officielle d'Ahmad Al-Shara dans un pays occidental.
00:39C'est une visite qui fait beaucoup parler, vous le savez, un geste en faveur d'une Syrie libre, selon l'Elysée, mais difficile de convaincre toute la classe politique.
00:49Qui n'oublie pas, vous l'avez rappelé, le passé djihadiste du nouveau président syrien.
00:54D'ailleurs, les réactions politiques en France ne se sont pas faites à temps, tout au long de la journée, notamment à droite, avec Laurent Wauquiez qui a évoqué une perte de repères.
01:04Marine Le Pen, elle, va plus loin, elle parle de provocation.
01:08En tous les cas, Emmanuel Macron effectue en ce moment même, là où je vous parle, un entretien bilatéral hors presse avec son homologue syrien.
01:16Alors, on ne sait pas de quoi ils vont parler, sans doute évoquer la transition politique en Syrie, mais peut-être aussi la protection des minorités religieuses menacées, les halawites, les druzes.
01:28Mais aussi la situation géopolitique, Laurence, très fragile au Proche-Orient.
01:32Un entretien qui sera suivi d'une conférence de presse conjointe que l'on suivra aux alentours de 18h30.
01:39Merci Donia Tengor et Jean-Laurent Constantani dans la cour de l'Elysée.
01:43Jordan Bardella, à l'instant, tweet avec la photo du président transition syrien et Emmanuel Macron.
01:51La honte.
01:52La honte parce que, est-ce qu'il y a un intérêt à recevoir cet individu qui est un ancien djihadiste,
01:58qui ne protège pas les civils sur son sol, 1700 halawites qui ont été massacrés il y a deux mois,
02:03et qui a franchi, et je le disais tout à l'heure dans mon éditorial, toutes les étapes du terroriste, pour devenir le chef des terroristes ?
02:11On n'arrive pas à ce rang-là si on est un agneau, Gauthier Lebrete.
02:15C'est qu'on a du sang sur les mains.
02:16Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
02:19Est-ce que la France a réellement à se commettre dans ce type de rencontre ?
02:25Quand bien même il y aurait des intérêts économiques pour reconstruire la Syrie, quand bien même.
02:30Vous accueillez donc un islamiste djihadiste, alors qu'il y a des massacres de chrétiens qui ont lieu actuellement en Syrie.
02:39A chaque fois en plus, on nous fait le coup, ça commence à être plus que lassant, cette espèce de naïveté.
02:44Les talibans reviennent au pouvoir en Afghanistan, on nous dit c'est des talibans qui ont changé, c'est des talibans 2.0, c'est des talibans féministes.
02:51Et puis évidemment, les femmes disparaissent de la société, elles sont voilées de la tête aux pieds, elles ne peuvent rien faire, pas conduire, pas travailler, que sais-je.
02:58Et il va se passer exactement la même chose en Syrie.
03:01D'ailleurs, on a senti que quand il y est allé, parce que non seulement, on fait coup double sur cette affaire,
03:06non seulement on est le premier pays européen à recevoir ce dictateur, ce dictateur, dictateur islamiste,
03:15voilà, dictateur islamiste, mais en plus, on était le premier pays européen avec l'Allemagne à lui rendre visite
03:21avec Jean-Noël Barreau, ministre des Affaires étrangères, et son homologue allemande.
03:25Et effectivement, Jean-Noël Barreau, il s'est rappelé que c'était un islamiste quand il a refusé de serrer la main
03:28de son homologue allemande, qui était donc une femme.
03:34Ces images, franchement, le mot de honte utilisé par Jordan Bardella ne me semble pas excessif.
03:39Je ne sais pas si vous n'êtes pas de cet avis.
03:41Moi, je serais un peu plus nuancée, enfin, en tout cas, je pense que ce qui me fascine,
03:45c'est qu'on a un front renversé.
03:46Vous vous souvenez quand Kadhafi avait planté sa tente dans le journal de l'Elysée,
03:49c'était la gauche qui protestait, qui disait la honte, la honte, la honte.
03:53C'était la honte, hein.
03:54Oui, oui, oui.
03:55Il n'y a pas de la gauche, pas.
03:56Il y a le droit de l'assumer au nom d'une forme de réel politique, etc.
04:00Quand Poutine venait et est venu en France, c'est la même chose.
04:03La question, c'est...
04:04Il n'y a pas de tente.
04:05Il n'y a pas de tente, oui.
04:07Moi, je ne suis pas contre la réelle politique.
04:09D'ailleurs, Marine Le Pen, au nom de la réelle politique,
04:12disait qu'il fallait discuter avec Bachar Al-Assad,
04:13qui avait aussi énormément de sang sur les mains.
04:16Et ça ne la gênait pas d'envoyer des députés discuter avec lui.
04:20Il avait au moins autant de sang sur les mains que cet individu sinistre, évidemment.
04:24La question, c'est de l'efficacité.
04:25Aujourd'hui, l'efficacité, je ne la vois pas.
04:27Parce qu'effectivement, cette première visite en décembre
04:28n'a pas donné de résultats escomptés.
04:31Donc, est-ce qu'il fallait...
04:32Et j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron, c'est vrai,
04:33a tendance, en politique, à vouloir toujours donner pour se mettre en valeur.
04:38On l'a vu avec le régime algérien,
04:40où il a fait sans cesse des gestes de repentance,
04:42des gestes envers l'Algérie,
04:44sans rien exiger en retour.
04:46Donc, sur le principe, je n'ai pas d'état d'âme.
04:50La politique, la réelle politique, c'est la réelle politique.
04:52Sur l'efficacité, en revanche, j'ai plus de doutes.
04:54On demandera des retours.
04:56Edore Tétrault.
04:57Non, c'est terrible.
05:00Parce qu'on peut, et même on doit,
05:02discuter avec les bons canaux,
05:04avec ses adversaires,
05:07les services avec services,
05:08même des réunions techniques.
05:10Mais là, c'est un tout autre geste.
05:12C'est nous offrons le palais de l'Elysée,
05:14la présidence de la République,
05:15à ce dictateur.
05:17On le légitime.
05:19Et j'ai eu quelques diplomates, là, aujourd'hui.
05:23Le cas d'Orsay, il faut se dire,
05:25c'est un effondrement, aujourd'hui.
05:27Parce que, quand vous allez,
05:28après cette scène-là,
05:30quand vous allez tenter d'essayer de porter
05:31la parole de la France
05:32au Conseil de sécurité de l'ONU,
05:34sur les vrais sujets,
05:35quand vous allez essayer d'être crédible
05:37face à Donald Trump,
05:38face à nos alliés britanniques, canadiens,
05:42ce matin, ce matin même,
05:44le président recevait le chancelier allemand,
05:48Fréa Schmerz,
05:49pour essayer de relancer le couple franco-allemand.