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  • 2 days ago
Nelson Mandela : Libération, Réconciliation et Héritage Mondial Résumé Nelson Mandela (1918-2013) fut une figure monumentale, passant d'activiste anti-apartheid et révolutionnaire au premier président démocratiquement élu de l'Afrique du Sud, façonnant profondément l'histoire mondiale. Après 27 ans d'emprisonnement, il fut instrumental dans la négociation pacifique de la fin de l'apartheid, culminant avec son élection historique en 1994. Sa présidence se concentre sur l'unité nationale et la réconciliation raciale par des initiatives comme la Commission Vérité et Réconciliation (TRC). Son administration a également mis en œuvre des programmes socio-économiques majeurs tels que le Reconstruction and Development Programme (RDP) et le Growth, Employment and Redistribution (GEAR) pour transformer la société. Au-delà de son mandat politique, Mandela a poursuivi son plaidoyer mondial pour les droits humains et la justice sociale, consolidant son héritage durable en tant qu'icône de paix et de dignité humaine.

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00:00Bienvenue, today on se penche sur Nelson Mandela.
00:03Une figure vraiment majeure du XXe siècle.
00:06On s'appuie pour ça sur une biographie assez détaillée,
00:09Nelson Mandela, héritage de libération et réconciliation.
00:13L'idée c'est de regarder les moments forts de sa vie, de l'activiste au président,
00:17et puis d'essayer de voir un peu la complexité du personnage,
00:20au-delà de l'icône qu'on connaît tous.
00:22Oui, et pour bien comprendre Mandela, il faut vraiment se replonger dans le contexte.
00:26C'est essentiel, l'apartheid.
00:28Ce système terrible de ségrégation raciale, mis en place officiellement en 1948,
00:34la majorité noire privée de ses droits les plus élémentaires,
00:38c'est là-dedans, dans cette Afrique du Sud-là, que Mandela émerge.
00:41Et ça pose une question fondamentale, je trouve.
00:45Comment un homme qui passe 27 ans en prison, arrive non seulement à tenir,
00:50mais à négocier la fin, plutôt pacifique, d'un régime pareil,
00:55et à devenir ce symbole mondial de réconciliation.
00:59Si on revient au début, son éducation est déjà assez particulière, non ?
01:02Entre tradition tembu et éducation à l'occidentale.
01:05Tout à fait, et il entre assez jeune un politique, l'ANC en 1943,
01:10puis il cofonde la Ligue de la jeunesse de l'ANC dès 1944,
01:14pour un peu secouer les choses.
01:16Et son rôle devient clé dans la campagne de défiance en 1952,
01:20cette campagne non-violente.
01:21D'ailleurs, son nom de naissance, Rolilala, ça veut dire fauteur de troubles ?
01:26C'est assez prémonitoire, non ?
01:28Ah oui, effectivement.
01:30Mais le vrai tournant, enfin un tournant tragique, c'est Sharpeville en 1960.
01:36Ce massacre de manifestants pacifiques par la police.
01:40Là, face à cette violence d'État, la non-violence, ça devient compliqué.
01:45Ça ne suffit plus.
01:46C'est ce qui mène à la lutte armée, hein ?
01:47Exactement.
01:49La création en 1961 de Um Konto We Sizwe, MK, la branche armée de l'ANC.
01:54Au début, l'idée, c'était surtout le sabotage.
01:56Sabotage ciblé, c'est ça, hein ?
01:58Pas des attaques contre les personnes.
01:59Voilà.
02:00Des infrastructures, des bureaux, des laissés-passés.
02:03L'idée était de faire pression, de montrer une forme de résistance,
02:07mais en évitant les pertes humaines.
02:09Une sorte de, on pourrait dire, propagande par le fait, mais armée.
02:12Et cette stratégie le conduit tout droit au procès de Révonia, 63-64.
02:16C'est ça.
02:17Accusé de sabotage, de conspiration.
02:20Il transforme son procès en tribune.
02:22Son fameux discours « Je suis prêt à mourir ».
02:25Ça a eu un impact mondial, non ?
02:28Pour dénoncer l'apartheid.
02:29Absolument.
02:30Il justifie le passage à la lutte armée
02:32comme vraiment le dernier recours face à un gouvernement
02:35qui n'entendait que la force.
02:37Et bon, le verdict tombe.
02:39Prison à vie.
02:39Et c'est le début de cette incarcération interminable.
02:4327 ans.
02:44Oui, 27 ans.
02:46Dont 18 ans à Robben Island.
02:48Des conditions effroyables.
02:49On parle d'une cellule minuscule.
02:51Le travail forcé dans les carrières de show.
02:54Oui, c'est là qu'il s'abîme les yeux de façon permanente, d'ailleurs.
02:58Ensuite, il y a eu Paul Smull, où il a eu la tuberculose.
03:01Puis Victor Verster, avec des conditions un peu moins dures.
03:03C'était un peu le signe avant-coureur de la libération.
03:06Mais ce qui est incroyable, c'est sa résilience pendant toutes ces années.
03:10Il organise des cours à la fameuse université Robben Island.
03:13Il commence à écrire son autobiographie.
03:15Et il refuse les offres de libération conditionnelle.
03:18Oui.
03:19En disant cette phrase célèbre, seuls les hommes libres peuvent négocier.
03:23C'est fou, hein ?
03:24Il devient un symbole mondial depuis sa prison.
03:26La pression internationale monte, le contexte change un peu.
03:30Et le président de Klerk prend le risque, on peut dire, de négocier.
03:33Oui, FW de Klerk. Et c'est la libération en février 1990, un moment historique.
03:39Mais la transition n'est pas simple. Il y a des négociations très complexes.
03:43La Codessa 1, la Codessa 2, ça bloque parfois.
03:46Oui, c'était très tendu. Et puis il y a eu ce moment terrible en 1993,
03:51l'assassinat de Crissani, un leader très populaire, par un extrémiste blanc.
03:55Là, le pays est vraiment au bord de la guerre civile.
03:58Et c'est Mandala qui appelle au calme ?
04:00Oui, son intervention à la télévision a été décisive.
04:02Il a réussi à contenir la colère.
04:05Et paradoxalement, ça a peut-être même accéléré le consensus
04:09sur la nécessité d'avancer vite vers la démocratie.
04:11C'est cette même année qu'il reçoit le prix Nobel de la paix, avec de Klerk ?
04:14Exactement. Et en 1994, les premières élections démocratiques multiraciales.
04:20Mandala est élu premier président noir d'Afrique du Cid.
04:23Alors, sa présidence ? Deux grands axes, si on simplifie.
04:26La réconciliation et la reconstruction.
04:29Commençons par la réconciliation. Comment il s'y prend ?
04:31L'outil principal, ça a été la Commission Vérité et Réconciliation, la TRC,
04:36présidée par l'archevêque Desmond Tutu.
04:39L'idée était assez révolutionnaire.
04:41Enquêter sur les crimes du passé, de tous les côtés d'ailleurs,
04:44donner une plateforme aux victimes pour qu'elles racontent leur histoire,
04:47et offrir une possibilité d'amnistie aux auteurs, mais sous condition.
04:50Il fallait avouer complètement ses actes.
04:53Ces auditions de public ont été très marquantes, non ?
04:56Très médiatisées.
04:58Énormément. Un moment de catharsis national, vraiment.
05:01Mais ça n'a pas été sans critique, l'attention.
05:03Ah oui. Lesquelles, par exemple ?
05:05L'amnistie, déjà, ça a été très controversé pour certaines victimes.
05:09Et puis, on a reproché à la TRC de trop se concentrer sur les individus
05:12et pas assez sur le système de l'apartheid lui-même.
05:16Et les réparations pour les victimes ont tardé.
05:17C'est toute la difficulté de la justice transitionnelle, en fait.
05:21D'accord. Et l'autre volet, la reconstruction socio-économique ?
05:27Là, il y a eu d'abord le RDP, le programme de reconstruction et de développement,
05:32très axé sur le social.
05:34Construire des maisons, amener l'eau, l'électricité,
05:37répondre aux besoins de base criants.
05:39Et ensuite ?
05:40Ensuite est venu le GAR, une politique économique, disons plus orthodoxe,
05:45visant la croissance, l'emploi, la redistribution,
05:49mais avec une approche plus libérale, d'ouverture économique.
05:52Et ça a fonctionné ? Il y a eu des résultats ?
05:54Il y a eu des progrès, oui.
05:56La classe moyenne noire a doublé, par exemple.
05:59Mais il y a eu aussi des tensions, des contradictions même.
06:02Le GAR, en visant la libéralisation, a par exemple entraîné
06:05la suppression de subventions agricoles,
06:08ce qui a coûté des emplois, justement, dans les populations rurales
06:11que le RDP cherchait à aider.
06:13C'est compliqué de mener les deux de front.
06:14Un autre dossier très lourd de l'époque, c'est le VIH SIDA.
06:19Quelle a été son attitude pendant la présidence Mandela ?
06:22Alors, pendant son mandat, c'est vrai,
06:24l'accent était mis ailleurs.
06:27Sur la stabilité politique, la réconciliation, l'économie,
06:31c'était les urgences perçues.
06:33Mais après ?
06:34Ah, mais après 1999, son engagement devient très fort,
06:37très personnel même.
06:39Il va vraiment briser les tabous.
06:41Il porte ce fameux T-shirt « HIV positive ».
06:44Il annonce publiquement le décès de son propre fils du Ossida.
06:47C'était très courageux à l'époque.
06:49Extrêmement.
06:50Il lance la fondation Nelson Mandela, l'initiative 46664.
06:55Il a vraiment utilisé son immense stature pour lutter entre la maladie,
06:59mais aussi et surtout contre la stigmatisation qui l'entourait.
07:02Et même après sa présidence,
07:03il ne s'est pas vraiment retiré de la scène mondiale.
07:06C'est considérable.
07:07Immense.
07:08Au point que l'ONU, en 2015, a renommé les règles minimales
07:10pour le traitement des détenus,
07:12les règles Nelson Mandela.
07:13Pour lui, la réconciliation, ce n'était pas juste un événement ponctuel.
07:17C'était un processus.
07:19Un processus qui devait absolument inclure la justice sociale et économique
07:22pour être complet.
07:23Si on devait résumer, Mandela, c'est cette figure
07:25qui arrive à tenir ensemble des principes très forts,
07:29un refus total de compromis sur les droits fondamentaux
07:32et en même temps, un pragmatisme politique assez remarquable.
07:36Il a su faire évoluer ses tactiques, négocier.
07:38Oui, cette combinaison de fermeté et de flexibilité stratégique est assez unique.
07:42Il disait lui-même que le démantèlement de l'apartheide politique,
07:46ce n'était qu'une étape.
07:47Une étape sur la longue marche vers la liberté.
07:51Absolument.
07:52Et cette marche, elle n'est pas finie.
07:53Les inégalités socio-économiques en Afrique du Sud,
07:56aujourd'hui, sont encore profondes.
07:58Elles sont l'héritage direct de l'apartheide.
08:01Ça nous rappelle que changer une société, ça prend du temps,
08:04beaucoup de temps, bien au-delà des changements politiques initiaux.
08:07Ce qui nous laisse peut-être avec une question pour finir.
08:10Quand on voit comment Mandela et l'Afrique du Sud ont tenté,
08:13avec la Commission Vérité et Réconciliation,
08:15de gérer ce passé douloureux,
08:18cet équilibre si difficile entre vérité, justice
08:21et le besoin d'aller de l'avant ensemble,
08:24qu'est-ce que ça peut nous apprendre aujourd'hui
08:25pour faire face aux divisions, aux conflits qui traversent nos propres sociétés ?

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