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  • 5/22/2025
Bilan Humain du Covid 19
Transcript
00:00Alors, le 5 mai 2023, l'OMS a officiellement annoncé la fin de l'urgence sanitaire internationale pour le Covid-19.
00:07Oui.
00:08Une page qui se tourne, après plus de trois ans quand même.
00:11C'est ça, une période intense.
00:13Intense, oui. Et aujourd'hui, on va justement essayer de regarder un peu les conséquences de cette pandémie.
00:19On a pas mal de sources sous la main, des rapports de l'OMS, des analyses économiques.
00:24Oui, Banque mondiale, FMI, et puis des enquêtes plus ciblées sur l'emploi en France, par exemple, ou sur la pauvreté.
00:30L'idée, c'est de dresser un portrait un peu global de ce qui a changé.
00:34Exactement. Essayer de comprendre l'ampleur des impacts, au-delĂ  des gros titres.
00:38Bon, commençons par l'humain, forcément. L'OMS donnait le chiffre d'environ 6,9 millions d'essais recensés en juin 2023.
00:47C'est énorme.
00:48C'est énorme. Et encore, ce sont les chiffres officiels. Mais ce qui est frappant, ce sont les disparités.
00:54Ah oui ?
00:54Bah oui. Les Amériques, par exemple, nord et sud confondus, concentrent presque 42% des décès.
01:01L'Europe, elle a surtout une circulation très forte du virus, 36% des cas mondiaux.
01:05D'accord. Et d'autres régions ?
01:07Alors, l'Afrique, c'est particulier. Le taux de décès par cas confirmés est le plus élevé, 1,94%.
01:14Mais il faut ĂŞtre prudent.
01:16Pourquoi ?
01:17À cause des données.
01:17VoilĂ .
01:18Le dépistage, la vaccination, l'accès a été plus limité, donc les chiffres sont probablement sous-estimés.
01:24C'est un peu le flou.
01:26À l'inverse, le Pacifique occidental s'en sent mieux, avec un taux de décès très bas.
01:31Et par pays ? On a des classements.
01:33Oui. Alors, en nombre absolu de décès, les États-Unis sont en tête, suivis par le Brésil, l'Inde.
01:39En nombre de cas, les États-Unis aussi. Puis la Chine, l'Inde et la France en quatrième position.
01:45La France, quatrième en cas, mais on a dit qu'on avait limité les décès.
01:49Oui, grâce notamment à une vaccination assez précoce et large, apparemment.
01:53D'autres pays, comme la Corée du Sud ou le Japon, ont aussi eu beaucoup de cas, mais ont mieux géré pour limiter la mortalité.
01:59C'est vraiment une question de stratégie sanitaire, de moyens aussi.
02:03Et puis, il y a ce chiffre terrible, les décès par millions d'habitants.
02:06Oui, là, c'est le Pérou qui est tragiquement en tête, suivi par des pays d'Europe de l'Est et des Balkans.
02:11Ça montre aussi la fragilité de certains systèmes de santé face à un choc pareil.
02:15C'est clair. Bon, après le choc sanitaire, le choc économique.
02:19Inévitable, inévitable et massif.
02:22On parle d'une récession mondiale en 2020, du jamais vu depuis longtemps.
02:27Le PIB mondial a chuté entre 2,8% et 4,3% selon les estimations.
02:34MĂŞme la Chine a connu une baisse historique de son PIB au premier trimestre 2020.
02:37Oui, moins 6,8%. La première baisse depuis 1992.
02:43Ça donne une idée de l'ampleur.
02:45La Banque mondiale estime la perte cumulée pour 2020-2021 à plus de 10 000 milliards de dollars par rapport aux prévisions.
02:52C'est ouf.
02:5410 000 milliards. Et certains secteurs ont été complètement laminés, j'imagine.
02:59Ah oui. Le transport aérien, c'est l'exemple type.
03:02L'IATA parlait de 252 milliards de dollars de pertes rien que pour les compagnies.
03:06Mais aussi le tourisme, l'hôtellerie, la restauration, l'événementiel.
03:11Des pans entiers de l'économie à l'arrêt.
03:13Et donc forcément l'emploi a trinqué.
03:15Évidemment. Le chômage mondial a grimpé en 2020.
03:18L'UIT a calculé une baisse des heures travaillées de près de 19% au deuxième trimestre 2020.
03:23C'est colossal.
03:24En France, on a vu l'explosion de l'activité partielle.
03:28Le chĂ´mage technique, comme on dit.
03:30Une enquête de l'UNEDIC fin 2020 l'a bien montré.
03:33Oui, cette enquête est intéressante.
03:3481% des entreprises y ont eu recours pendant le premier confinement.
03:39Et ça a touché de manière très inégale.
03:41C'est-Ă -dire ?
03:42Surtout les ouvriers et les employés.
03:44Ceux qui ne pouvaient pas télétravailler en fait.
03:47Les cadres étaient plus protégés de ce côté-là.
03:49Et pour ceux qui cherchaient du boulot Ă  ce moment-lĂ , les demandeurs d'emploi ?
03:52Situation très dure.
03:53Les trois quarts se sont retrouvés au chômage total pendant le confinement.
03:56Beaucoup avec des revenus en baisse et très peu d'épargne pour tenir.
04:00Une vraie fragilisation.
04:00L'enquĂŞte montrait aussi un impact sur les projets, les envies, non ?
04:06Une sorte de remise en question.
04:08Tout Ă  fait.
04:09Deux tiers des demandeurs d'emploi et même un tiers des salariés disaient que la crise
04:13avait changé leur projet professionnel.
04:16Une envie de revoir le rapport au travail, de se former, de changer de voie.
04:21Surtout chez les jeunes d'ailleurs.
04:22Malgré le contexte difficile.
04:24Oui, c'est ça qui est frappant.
04:25Malgré moins d'offres, la recherche d'emploi a continué.
04:28Parfois même plus intensément.
04:30Mais avec un certain pessimisme ambiant bien sûr.
04:32Et du côté des employeurs, ils ont gelé les embauches ?
04:35Beaucoup ont reporté ou annulé des recrutements près de 30%.
04:38Mais ils n'avaient pas forcément changé leurs critères d'embauche à ce moment-là.
04:42Les demandeurs d'emploi, eux, étaient prêts à faire des concessions.
04:45Mais moins sur le salaire ou les conditions de travail.
04:47Intéressant.
04:48Abordons maintenant les conséquences sociales plus larges.
04:51La pauvreté, les inégalités.
04:53La Banque mondiale a fait une grosse enquĂŞte lĂ -dessus.
04:56Oui, dans 34 pays.
04:58Et le constat est clair.
04:59Les pertes de revenus ont davantage touché les 40% les plus pauvres.
05:03Surtout en milieu urbain.
05:04Donc, logiquement, l'extrême pauvreté a augmenté.
05:08Partout, oui.
05:09Dans tous les pays étudiés.
05:10En moyenne de 0,9 point de pourcentage en 2020.
05:13C'est un vrai retour en arrière.
05:15Mais pour les inégalités de revenus, le fameux indice de Gini, c'était moins évident, c'est ça ?
05:21Oui, c'est plus nuancé.
05:23L'indice a légèrement augmenté dans la plupart des pays.
05:25Mais l'impact immédiat sur cet indicateur précis a été moins fort qu'on aurait pu le craindre.
05:30Comment on explique ça ?
05:31Plus de pauvres, mais les cas riches-pauvres qui n'explosent pas tout de suite.
05:35Plusieurs raisons possibles.
05:36D'abord, le choc a touché tout le monde.
05:39Pas seulement les plus bas revenus.
05:40Ensuite, les aides gouvernementales ont joué un rôle d'amortisseur important dans beaucoup d'endroits.
05:46Et puis, le secteur agricole, où vivent beaucoup de ruraux pauvres, a été un peu moins touché au début que les services en ville.
05:52D'accord.
05:53Mais la Banque mondiale alerte sur le long terme, c'est ça ?
05:56Exactement.
05:57Le risque, c'est le creusement des inégalités de chance.
05:59C'est-Ă -dire ?
06:00Les familles pauvres qui ont dû vendre leurs biens pour survivre, les enfants déscolarisés qui ont perdu des apprentissages cruciaux, la reprise économique qui profite plus aux qualifiés.
06:10Tout ça, ça crée des écarts qui risquent d'être bien plus profonds et durables.
06:13Je vois.
06:14Donc, pour résumer, on a eu un bilan humain tragique et très inégal.
06:18Oui.
06:19Une économie mondiale vraiment secouée, avec des secteurs chaos.
06:22C'est ça.
06:23Un marché du travail suppression, mais aussi en pleine réflexion sur son avenir.
06:28Oui, une vraie introspection.
06:29Et enfin, une augmentation de la pauvreté, mais des inégalités de revenus dont les effets, les plus inquiétants, sont peut-être encore devant nous.
06:37C'est une bonne synthèse, oui.
06:39Un tableau complexe, contrasté.
06:41Et ça nous laisse avec une question pour la suite, non ?
06:43Oui, une question essentielle, je crois.
06:45Toute cette expérience collective de la vulnérabilité, cette remise en cause du travail, comment ça va transformer nos sociétés sur le long terme ?
06:53Qu'est-ce qu'on attendra de plus de l'état de la collectivité en termes de protection sociale, de préparation de nos systèmes de santé ?
07:01C'est peut-être là, finalement, que l'héritage le plus profond de la pandémie va se jouer.
07:04C'est une bonne question pour terminer, en effet. De quoi réfléchir.

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