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Samedi 12 juillet 2025, retrouvez Sophie Zurquiyah (directrice générale, groupe Viridien) dans SMART WOMEN, une émission présentée par Marie-Claire Capobianco.
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00:00Bonjour Sophie Zurpillard, écoutez merci d'avoir accepté mon invitation donc vous
00:09êtes la PDG du groupe Viridien qui est une grande entreprise de haute technologie on va
00:16en parler et donc avec beaucoup d'ingénieurs. Alors il se trouve que ce sujet des ingénieurs
00:22est un sujet dont j'ai parlé à plusieurs reprises dans cette émission et j'avais le
00:24mois dernier Aline Aubertin qui est la présidente de l'association femmes ingénieurs et elle
00:30déplorait la sous-représentation des femmes dans ses filières et dans ses fonctions. Alors vous
00:36même vous êtes bien sûr ingénieur donc en premier lieu comment ça s'est passé qu'est ce qui a fait
00:41que vous êtes allé vers ce métier, pourquoi l'envie, qu'est ce qu'on peut faire ? D'abord bonjour merci
00:47beaucoup de m'avoir invitée à cette émission je suis ravie d'être ici. Pourquoi j'étais ingénieur je
00:52pense que c'est le système m'a poussé vers ce métier, j'étais attiré par les sciences, les
00:58mathématiques et j'ai probablement eu la chance d'avoir des professeurs qui m'ont inspiré et qui
01:03m'ont poussé dans la direction d'ingénieurs. On m'a aussi expliqué très tôt que le métier
01:08d'ingénieur permettait d'ouvrir toutes les portes et d'ouvrir à tous les métiers et je trouvais que
01:13c'était finalement sympa de faire ce métier pour ne pas avoir à décider trop tôt. Non mais ça c'est
01:17remarquable parce que vous n'êtes pas de famille d'ingénieurs parce que j'ai compris donc il n'y a
01:23pas le contexte familial et souvent justement il est dit que l'orientation qui est faite au niveau
01:30des études ne pousse pas nécessairement dans cette voie. Donc vous avez eu la chance d'être poussé,
01:33sans doute que vous aviez une appétence personnelle qui était déjà marquée et que ça permettait.
01:37Bon alors cela étant les chiffres sont là, ils sont têtus et effectivement on a non seulement une minorité de
01:44filles qui sont dans ces filières-là et en plus ça a tendance à diminuer. Alors d'après vous,
01:49qu'est-ce qu'on peut faire ? Aline Aubertin disait qu'il faudrait une grande campagne pour expliquer,
01:53etc. Qu'est-ce qu'il voulait faire d'après vous ? Je pense qu'il faut aspirer, enfin vraiment,
01:58peut-être les campagnes, mais clairement montrer des rôles modèles, essayer d'expliquer ce que sont
02:03ces métiers d'ingénieurs qui ne sont pas très concrets finalement, qui représentent plein de choses
02:07différentes et aller les inspirer à des niveaux en quatrième, en troisième, au moment où elles
02:14pensent à leur futur métier. En fait, je me souviens très bien quand j'ai grandi dans une famille plutôt
02:19de professeurs et d'intellectuels qui m'avaient mis dans la tête que je serais professeur ou
02:25traductrice, etc. Et j'ai dit ça pendant longtemps jusqu'au moment où je me suis dit non pas du tout,
02:29c'est pas ça que je vais faire. Mais est-ce qu'on peut mettre dans la tête des petites, des jeunes filles
02:33qu'elles seront ingénieures et elles font des sciences et des mathématiques et les inspirer
02:37beaucoup plus tôt ? En tout cas, vous disiez rôles modèles, bon ben voilà, une ingénieure de haut
02:42niveau qui dirige un grand groupe, c'est vous, vous êtes là, donc c'est parfait. Alors justement,
02:47on va revenir à votre portrait. Donc en fait, avant d'entrer chez Viridien, puisque vous y êtes entré
02:53en 2013, si j'ai ma mémoire, vous avez fait d'autres choses. Donc parlez-nous rapidement de ce que vous avez
02:58fait entre vos études et l'entrée chez Viridien ? Alors à la fin de mes études, j'ai eu la chance
03:04d'encontrer une compagnie, je dirais exceptionnelle, qui s'appelle Schlumberger, SLB dans son nouveau nom,
03:10qui est extrêmement internationale et qui promeut sur la base de la performance. Et j'ai été vraiment
03:17attirée par cette société. J'ai eu la chance de les rencontrer pendant mon stage de fin d'étude.
03:22et un peu naturellement, peut-être par simplicité, j'ai été attirée par cette société pour y chercher
03:28du travail. Et j'ai commencé dans des rôles assez techniques pendant une dizaine d'années,
03:33des rôles dans la partie de l'organisation qui s'occupait de l'ingénierie, du design des
03:38technologies qui étaient utilisées sur les puits pétroles et les champs pétroliers et donc
03:44ingénierie, développement et fabrication de ces technologies. Dix ans de carrière en prenant des
03:50responsabilités de plus en plus importantes jusqu'à être en charge d'un certain nombre de centres
03:54qui étaient sur plusieurs géographies basés aux États-Unis avec un budget d'une cinquantaine de
04:03millions de R&D. Et par la suite, donc j'ai été assez monolithique sur cette carrière, même si j'ai pris
04:11des responsabilités managériales. J'ai eu la possibilité de passer dans les opérations sur les
04:17utilisateurs de ces technologies et je suis partie au Brésil en charge du business. Donc,
04:22il y avait à l'époque neuf lignes de business différentes qui étaient les utilisateurs de
04:28cette technologie et avec des clients qui incluaient Petrobras, qui est très connu,
04:33la compagnie nationale brésilienne. Mais il y avait l'Argentine, la Bolivie, donc des marchés
04:38extrêmement différents allant de l'offshore d'Ipoiter à la terrestre, etc. Et ça a été un peu une révélation et j'étais
04:44très enthousiasmée sur la partie business et comment gagner dans le business et développer du business.
04:50À la suite, j'ai fait d'autres positions un peu pas forcément évidentes, mais qui étaient évidentes dans le monde de cette société.
04:56Je suis passée aux ressources humaines, à l'IT.
04:59Vous disiez d'ailleurs que Shloum faisait passer les talents le potentiel par les RH, c'est quand même une très bonne chose.
05:07Et ce qui me paraît, en y réfléchissant, extrêmement judicieux, intelligent, parce que finalement, le rôle de leader,
05:14c'est la sélection de ses équipes. Ça fait 90% du travail. Donc, j'ai effectivement finalement bien apprécié ces deux ans ressources humaines
05:23au niveau du corporette. Puis, j'étais CIO de la société, ce qui aujourd'hui, dans un monde extrêmement digital, m'a été fort utile
05:31avant de réfléchir à faire autre chose et peut-être prendre plus de responsabilités dans une société plus petite.
05:37Alors, justement, c'est ça. En fait, ce qui vous a conduit, parce que c'est une très belle société, avec des métiers différents, comme vous l'avez expliqué.
05:43Donc, qu'est-ce qui vous a conduit, en fait, en 2013, à rejoindre Viridin, qui s'appelait toujours à l'époque la compagnie générale de géophysique ?
05:50CGG, oui.
05:51C'est ça. Qu'est-ce qui vous a... qui était beaucoup plus petite. Donc, qu'est-ce qui vous a attiré ? Quels étaient les enjeux qui vous plaisaient,
05:58qui vous excitaient, l'envie de faire, de développer ? Comment ça s'est passé ?
06:03Il y avait plusieurs faisceaux qui se sont rejoints au même moment. Il y avait une envie de voir plus le lien entre... de voir plus mon impact.
06:13On est dans une grosse société. En l'occurrence, elle était devenue... SLB était devenue une grande société. On est en matriciel.
06:21Et donc, du coup, quand on est un responsable, même si on a un niveau très élevé, l'impact direct qu'on a n'est pas forcément mesurable facilement.
06:29Et donc, je voulais une organisation un peu plus petite dans laquelle je serais responsable, je dirais, end-to-end du business
06:36et sur laquelle je pourrais vraiment avoir un impact visible à court terme.
06:41Il y avait cet aspect-là. Il y avait l'aspect que je souhaitais me rapprocher du corporate et de la gouvernance
06:45et tout ce qui était board, conseil d'administration, etc.
06:48L'aspect que j'étais un petit peu fatiguée, en fait, avec deux petites, double carrière, de changer de travail dans des dimensions complètement différentes tous les deux ans.
07:01J'avais envie d'un peu de stabilité, surtout au moment où mes deux filles arrivaient en phase de lycée et elles-mêmes avaient besoin de cette stabilité.
07:09Donc, il y a eu plusieurs faisceaux concomitants qui m'ont... Et puis, la rencontre, en l'occurrence, de CGG et du directeur général de l'époque, avec qui...
07:19Jean-Georges Malcord, qui est la personne qui nous a mis en contact, exactement, avec qui ça s'est bien passé, voilà.
07:26D'accord, très bien. Et alors, donc là, 2013, vous êtes rentrée, vous étiez basée à Houston, je crois, au départ, c'est ça ?
07:32Basée à Houston, à ce moment-là, oui.
07:33Et ensuite, bon, toute une période, et en 2018, vous avez été... Vous avez pris la tête de l'entreprise en 2018, c'est bien ça.
07:41Bon, entre-temps, il s'est dépassé beaucoup de choses, donc vous avez dû gérer... Il y a eu une situation de crise aussi, donc vous avez dû gérer une transformation profonde.
07:49Expliquez-nous comment ça s'est passé, comment vous avez... Sur quoi vous vous êtes appuyée pour gérer cette transformation ?
07:55Qu'est-ce que... Quelles ont été les idées qui ont prévalu pour faire tout ça ?
07:59Alors, il y a eu plusieurs éléments de transformation. Déjà, j'ai rejoint la société à l'époque parce que c'était à la suite d'une acquisition
08:06et donc il y avait un projet de mettre ensemble différents morceaux d'organisation, de créer une cohésion, un chemin de développement de ces business.
08:16Donc j'étais d'une manière générale attirée par la transformation, donc il y avait ce sujet-là qui était très important.
08:21En 2014, fin 2014, si vous vous souvenez, le prix du baril s'est effondré.
08:26Donc on s'est retrouvé dans une situation où nos marchés ont été réduits d'à peu près 30% très rapidement.
08:32Donc là, il a fallu commencer à gérer un début de crise et travailler sur...
08:37Charger des nouveaux business.
08:38Alors déjà, à ce moment-là, réduire les effectifs, réduire les coûts un maximum.
08:42Alors en l'occurrence, ma division était plus résiliente parce qu'elle avait un certain backlog,
08:48elle avait une certaine assise, donc on a pu voir venir.
08:51Mais il y avait d'autres divisions qui étaient beaucoup plus exposées et c'est ça qui nous a finalement mis en situation de consommation de cash
08:59et en situation de restructuring en 2017, qui a résulté finalement dans un changement de gouvernance.
09:05Et en 2018, donc, vous avez pris la tête.
09:08Alors aujourd'hui, d'ailleurs, parlons, parce que finalement, Viridien aujourd'hui, la carte de visite un petit peu pour situer, pour expliquer ce que vous faites.
09:14Alors, Viridien, on a travaillé sur notre... qui nous étions, notre carte de visite.
09:20On est une société de haute technologie.
09:22On est spécialisé dans les géosciences, dans le digital, dans les données de la Terre.
09:28Et ce qu'on fait, c'est qu'on aide nos clients à développer leurs ressources naturelles de manière durable.
09:32En vérité, notre chiffre d'affaires est fait à 90% aujourd'hui dans l'eau-lène-gaz, dans le pétrole et dans le gaz.
09:41On a l'intention de développer des nouveaux marchés, des nouveaux business et de nouvelles activités qui représentent aujourd'hui 10% de notre chiffre d'affaires.
09:48Et ces nouvelles activités, elles se situent dans ce qu'on appelle l'eau carbone, carbone bas, la séquestration de carbone, le développement minier, dans le digital.
10:00Donc, on est un des leaders dans le calcul d'eau de performance et on espère pouvoir le transformer, transformer ce leadership en business.
10:07Et le dernier volet, c'est la surveillance d'infrastructures.
10:11Et pour cela, on s'appuie sur notre compétence en capteur, en capteur géophysique, en système de capteur de géophysique.
10:19Oui, c'est ça. En fait, vous avez choisi, parce que en tant que dirigeante, c'est vous forcément qui êtes avec les équipes, bien évidemment,
10:26mais qui donnez des impulsions par rapport à ce que vous voulez faire.
10:29Et vous avez choisi donc de, à la fois, bien sûr, de vous appuyer sur les compétences existantes et sur les parts de marché importantes.
10:35Parce qu'au niveau de l'OMGAS, vous êtes très important.
10:39Exactement. Dans le milieu de l'OMGAS, on a trois métiers.
10:42Sur deux métiers, on est au-dessus de 50% de parts de marché.
10:46Et là, on parle international.
10:47On parle mondial.
10:49Donc, c'est vraiment très important.
10:50Parce que le nom de Véridien n'est pas très connu.
10:53D'abord, parce qu'il a changé.
10:54Et puis, en plus, il n'est pas forcément un nom qu'on entend tous les jours.
10:57Alors qu'il y a vraiment un gros métier derrière.
11:00Il y a une vraie expertise.
11:02Et nos clients ne s'y trompent pas, puisqu'ils nous mettent dans la catégorie
11:05des sous-traitants stratégiques.
11:07C'est ça.
11:08Donc, pas un chiffre d'affaires, pas forcément très important,
11:11mais critique pour leur développement.
11:13Donc, on fait des images du sous-sol qui sont extrêmement précises
11:16et qui leur permettent d'éviter de gaspiller leur CAPEX.
11:21Et vos clients ?
11:22Alors, nos clients, c'est à peu près tous les…
11:26Oui, tous ceux qui sont dans ces métiers-là.
11:29Total Energy, bien sûr, Compagnie Française, BP, Shell, ExxonMobil, Chevron,
11:35les compagnies nationales, Saudi Aramco, Agnop, etc.
11:39Mais dans les nouveaux business, justement, ce sont les mêmes…
11:42Alors, les mêmes clients utilisent vos compétences,
11:44mais il y a également d'autres clients potentiels, sans doute.
11:46Tout à fait.
11:47Alors, pour revenir, j'ai oublié de vous parler,
11:48quand je vous parlais de la carte de visite de Viridien,
11:51c'est 1,1 milliard de chiffre d'affaires, 450 millions d'Ebitda,
11:55et un peu plus de 3 000 personnes dans le monde.
11:57Alors, d'autantité.
11:58Et donc, oui, quand on a choisi ces métiers,
12:02on s'est dit, on va s'appuyer sur nos expertises
12:04et possiblement sur nos clients qui nous connaissent.
12:07On a déjà un nom, on n'est pas obligés de réexpliquer qui on est, ce qu'on fait.
12:11Donc, pour ça, la séquestion de carbone,
12:12typiquement, tous nos clients y vont.
12:15Donc, là, c'est très facile.
12:16Par contre, quand on arrive dans le monde des mines et minerais,
12:19on est totalement sur un autre type de clients.
12:21On n'était pas connus.
12:22Et donc, ça fait 4 ans, on a démarré toutes ces nouvelles activités en 2021.
12:26Donc, post-Covid, le Covid,
12:27nous a permis de prendre le temps de réfléchir à ce qu'on voulait faire.
12:31Et donc, maintenant, on est connus.
12:33C'est-à-dire que quand on a notre stand dans les conférences du sujet,
12:38les gens viennent nous voir.
12:39Qu'est-ce que vous avez ?
12:40Qu'est-ce que vous pouvez faire pour nous ?
12:41D'accord.
12:42Alors, pour terminer, parce qu'il me reste une minute et quelques,
12:45justement, vous avez parlé de l'eau carbone, etc.
12:47Donc, le sujet RSE, qui pour vous est très prégnant
12:52et dont on sait à quel point il suscite des débats.
12:55Comment vous l'appréhendez, en quelques mots,
12:57mais comment vous l'appréhendez par rapport à vos activités, justement ?
12:59Alors, la chose qui est vraiment importante,
13:02c'est la première, c'est de faire bien ce qu'on fait à nous-mêmes.
13:05Donc, on s'est intéressé à ce qui était sous notre contrôle
13:07et de s'assurer qu'on avait une cartographie d'où on en était
13:10et d'avoir des chemins d'amélioration.
13:13C'est de regarder aussi l'impact positif qu'on peut avoir sur notre écosystème.
13:16Alors, à travers nos produits qu'on fabrique, d'avoir des produits qui respectent l'environnement,
13:23qui peuvent peut-être aider le respect de l'environnement.
13:25Par exemple, on a des systèmes de détection des mammifères marins sur les opérations en mer.
13:29Et puis, aider nos clients aussi à être plus vertueux.
13:33Donc, on travaille sur ces trois axes.
13:35On a des objectifs quantifiés sur tous.
13:37L'objectif évident dont tout le monde parle, c'est la séquestration,
13:40c'est les émissions de carbone.
13:42On a diminué de plus de 70% nos émissions depuis notre benchmark de 2019.
13:47Et en termes absolus, on est très faible.
13:49Ok. Bon, une préoccupation forcément importante dans laquelle vous travaillez.
13:53Écoutez, vous voyez, moi, ma volonté avec cette émission,
13:56c'est de montrer des rôles modèles pour donner envie, pour montrer que ça existe.
13:59Et donc, on a encore eu l'exemple avec Karine Lejeune,
14:03générale de brigade gendarmerie, et avec vous, ingénieur de haut vol,
14:07à la tête d'une entreprise de technologie avancée.
14:10Donc, on voit que oui, bien sûr, c'est possible.
14:12C'est possible.
14:12Avec des enfants.
14:13En plus.
14:14Merci beaucoup, en tout cas, Sophie, d'être venue.
14:17Voilà, notre émission est terminée.
14:19Alors, c'est la fin de l'émission, mais c'est aussi la fin,
14:22avant le break de l'été, c'est la fin de la saison 3.
14:26Nous allons nous arrêter aujourd'hui, mais bien sûr, rassurez-vous,
14:29nous nous retrouvons fin septembre, avec donc des invités,
14:33évidemment, tout aussi passionnants les unes que les autres.
14:36D'ici là, très bon été.
14:37Sous-titrage Société Radio-Canada
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