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Les débats de l'été avec Marc Touati, économiste

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##INVITE_DU_JOUR-2025-07-15##

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Transcription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:04On va se retrouver pour une conversation pendant plus d'une demi-heure avec l'ami Marc Toitik,
00:09que vous connaissez bien sur Sud Radio. Bonjour Marc.
00:12Bonjour cher Maxime, je mets quand même ma veste parce que bon, être en t-shirt, voilà.
00:16Non, non, mais vous étiez parfait en t-shirt, surtout que je recommande à tous ceux qui nous écoutent également
00:20de venir nous regarder sur la chaîne YouTube de Sud Radio, sur l'application,
00:24parce qu'il y a un magnifique t-shirt qui vraiment, je pense que si on le met en vente, mon cher Marc,
00:27je vous assure qu'on trouve les 40 milliards. Ah, il l'est ? Mais on va trouver les 40 milliards tout de suite.
00:33Mais pour tout vous dire, en fait, il y a depuis quelques temps, je dis toujours par rapport à la politique de la France,
00:38ce n'est vraiment pas sérieux. Et donc, sur ma chaîne YouTube, il y a pas mal d'abonnés qui m'ont dit,
00:42vous dites toujours cette phrase, vous devriez faire un t-shirt. Donc je les ai écoutées.
00:46Donc voilà, Marc Toitik.
00:47Mais Marc, je vais me le prendre, je vais participer. Je vais participer à la réduction du déficit de la France,
00:52je vais le prendre et je viendrai avant la fin de ce 10-13, avant la fin de l'été, avec ce t-shirt ici.
00:59Je rappelle...
00:59C'est une excellente nouvelle.
01:01Mais bien sûr, mais ce sera fait, vous aurez la photo, mon cher Marc.
01:03Vous aurez la photo.
01:04Ah, bien sûr, je vous l'amènerai. Puis sinon, il est sur marctoitik.com.
01:07Parfait, mais non seulement il est très bon économiste, mais en plus, il est parfait vendeur.
01:11Je rappelle que vous êtes conseiller économique eToro, et que vous l'avez dit,
01:14on vous retrouve non seulement très régulièrement sur cette antenne,
01:17mais aussi sur votre chaîne YouTube, Marc Toitik.
01:18Écoutez, on avait envie de dialoguer avec vous, Marc, parce que depuis trois jours,
01:22on a bien compris qu'il y avait énormément d'efforts.
01:24Il y a les fameux 40 milliards d'euros d'économies à trouver,
01:27avec cet objectif quand même derrière de ramener le déficit à 4,6% de la France.
01:31D'abord, d'un mot, il y a une petite musique qui monte,
01:34et dont on a beaucoup parlé ici sur Sud Radio.
01:36Les deux premières, en tout cas, ce serait d'abord de supprimer un jour férié.
01:40Est-ce que ça, ça peut avoir vos faveurs ?
01:42Parce qu'après tout, vous le dites souvent, la France, en plus, ne bosse pas assez.
01:45Est-ce que la suppression d'un jour férié, ça va dans le bon sens, Marc ?
01:48Non, écoutez, on nous a fait le même coup avec le lundi de Pentecôte,
01:51donc ça ramène plusieurs milliards d'euros par an, à peu près 3-4 milliards soi-disant.
01:55Ils sont où ces milliards ?
01:56Parce que quand on voit la dette qui explose, non, encore une fois, ce n'est pas sérieux.
02:013,5 milliards le lundi de Pentecôte, vous le disiez, en théorie.
02:05Mais celui, il faut changer de logiciel.
02:06Là, on est en train de grappiller des petits milliards à droite, à gauche,
02:10et malheureusement, c'est encore les Français qui vont payer.
02:12Moi, je dis non.
02:13Ce n'est pas aux Français à se serrer la ceinture.
02:16Aujourd'hui, c'est les pouvoirs publics qui doivent réduire et se serrer la ceinture,
02:21réduire leurs dépenses, notamment de fonctionnement.
02:24Maxime, c'est tout à fait scandaleux.
02:26Regardez bien, depuis 2021, les dépenses de fonctionnement,
02:29je dis bien le fonctionnement de la puissance publique, ont augmenté de 22%.
02:34Ça veut dire 95 milliards d'euros d'augmentation.
02:38On va me dire que maintenant, c'est les Français qui vont devoir payer.
02:41Non, ce n'est pas aux Français aujourd'hui à payer.
02:44C'est à nos dirigeants qui font, disons-le, du gaspillage des données publiques depuis des années, malheureusement.
02:50Rendez-vous compte que depuis 2020, la dette publique française a quasiment augmenté de 1 000 milliards d'euros.
02:56Comment peut-on continuer cela ?
02:59Et que lorsqu'on regarde, effectivement, de combien a augmenté le PIB français,
03:03la richesse qu'on crée en France, de 450 milliards d'euros en moins.
03:07Il y a 450 milliards d'euros qui ont disparu.
03:10Donc, ce n'est pas un problème de quantité de dette publique ou de dépenses publiques.
03:15Elle est là, cette dépense publique.
03:16Donc, l'idée vraiment d'aller grappiller un jour férié sur les Français,
03:20c'est nos deuxièmes pistes dont on parle régulièrement.
03:22Ça a même été défendu par des personnalités politiques de premier plan.
03:25Je pense notamment à Yael Brunpivet.
03:28C'est l'idée de faire participer les retraités les plus aisés.
03:31Est-ce que ça, c'est une piste vers laquelle nous devons aller ?
03:34Je vous vois déjà soupirer, Marc. Ça ne va pas.
03:36Non, mais encore une fois, c'est le même problème.
03:38C'est-à-dire que la retraite, comment ça marche ?
03:40On sait très bien que la retraite par répartition, c'est une sorte de système Madoff, si vous voulez,
03:44à l'échelle de la France.
03:45C'est-à-dire que le système Ponzi, c'est-à-dire que c'est les nouveaux arrivants qui payent pour les anciens.
03:50Donc, tant qu'il y a assez d'actifs pour payer les retraités, il n'y a pas de problème.
03:53Ça marche.
03:54Aujourd'hui, il faut le dire, le système de retraite du privé, il est encore à l'équilibre.
04:00Plus pour très longtemps, mais il est encore à l'équilibre.
04:02Par contre, le système des retraites de la fonction publique, il est en déséquilibre,
04:07avec un déficit de l'ordre de 60 à 80 milliards d'euros chaque année.
04:12Donc, là-ci, on veut faire payer tout le monde, alors que finalement, c'est très bien
04:14que c'est le système des retraites du public qui n'est pas financé.
04:18Je vous donne un chiffre très simple.
04:19Aujourd'hui, au niveau national, il y a à peu près 1,4 actifs pour un retraité.
04:24Donc, déjà, on comprend que ça ne marche pas très bien.
04:26Mais au niveau de la fonction publique, il y a plus d'un retraité pour un actif.
04:32Il y a plus de retraités d'actifs.
04:33Donc, évidemment, comment vous voulez financer ça ?
04:36Ce n'est pas possible.
04:37Donc, c'est là, encore une fois, on nous prend pour des idiots, on prend les Français pour des naïfs.
04:42Et c'est vrai qu'on a alimenté pendant des années l'inculture économique.
04:47Alors, c'est ce qu'on essaie de changer, notamment sur Sud Radio, sur ma chaîne YouTube.
04:50Et ça fonctionne, parce que les Français, ils veulent savoir.
04:53Il n'y a pas de raison que...
04:54Vous savez, tous les pays dans le monde, et notamment en Europe,
04:57ont compris qu'il fallait repenser, réformer la dépense publique.
05:01Mais vous parliez, vous parliez, Marc.
05:02Et nous, on continue à dire, non, non, non, on ne fait rien.
05:04Il faut augmenter les impôts.
05:06Il faut que les Français se serrent la ceinture.
05:07Attendez.
05:08On n'a pas compris le changement.
05:10Il faut changer de logiciel.
05:11Mais Marc Toiti, je rappelle, vous êtes économiste, conseiller économique Itoro.
05:14En effet, vous avez une chaîne YouTube qui est vraiment une référence
05:17quand on veut comprendre tous les enjeux que vous évoquez avec nous régulièrement.
05:21Il y a quand même un sujet qui était, rappelez-vous,
05:23on nous avait dit, oui, bien sûr, on va demander aux Français de se serrer la ceinture.
05:26Il y aura un moment pour participer à cet effort de redressement des comptes publics.
05:30Mais surtout, on va demander à tous les ministères de tailler un peu dans le gras,
05:33de revoir les dépenses.
05:34Et là, bizarrement, bon, on n'en entend plus trop parler.
05:37Est-ce que ça, vous pensez quand même que c'est possible ?
05:39On en est ouf, cette histoire-là.
05:40Bien sûr, c'est possible.
05:41Mais Maxime, regardez, quand on vous dit, par exemple,
05:43on vous dit l'année blanche, ça veut dire quoi ?
05:45Oui, j'allais y venir après l'année blanche.
05:47Voilà.
05:47Non, mais c'est-à-dire, on ne nous dit pas,
05:4940 milliards d'euros d'économie.
05:50En fait, attention, ce n'est pas une baisse des dépenses.
05:52C'est une moindre hausse.
05:55Ça veut dire que ça veut dire augmenter de 60 milliards,
05:58ça va augmenter de 20 milliards.
06:00Mais ça augmente quand même.
06:01Donc, c'est ça qui est dramatique.
06:03Il n'y a jamais eu en France de baisse des dépenses publics.
06:06Jamais.
06:07Pas une seule année depuis qu'on a des statistiques,
06:09depuis la Seconde Guerre mondiale.
06:11Chiffre de l'INSEE, encore une fois.
06:12Il n'y a aucune volonté politique de le faire.
06:16Et parallèlement, je vais vous donner un autre chiffre très intéressant,
06:18ce qu'on appelle les ODAC.
06:20Vous savez, les organismes d'administration centrale.
06:22Il y en a 700 en France.
06:24Et ça sert à quoi ?
06:26Ça coûte combien ?
06:27150 milliards d'euros par an.
06:29À quoi ça sert ces fameux ODAC, Marc ?
06:32À quoi ça sert ?
06:33C'est le problème.
06:34On peut supprimer au moins la moitié,
06:36et vous ne verrez rien.
06:38Il n'y aura aucune conséquence sur notre quotidien.
06:40Mais on continue comme ça.
06:41On dit, non, non, mais vous voyez.
06:42Alors là, on dit, c'est pour ne pas augmenter le chômage, etc.
06:45Non, mais attendez.
06:46Là aussi, on s'est fait avoir.
06:47Parce que depuis Sarkozy, on nous a dit,
06:49on ne remplacera pas un fonctionnaire sur deux ou sur trois qui part à la retraite.
06:53Non seulement on les a augmentés, mais en plus, on les a remplacés.
06:56En plus, on a augmenté le nombre d'agents de la fonction publique.
06:59Vous savez que depuis 1997, le nombre d'agents de la fonction publique a augmenté de 22%.
07:05Plus d'un million de personnes, aujourd'hui, il y a 6,1 millions d'agents de la fonction publique.
07:10Il en faut, attention, c'est important.
07:11Moi, mon père était fonctionnaire, ma soeur est fonctionnaire.
07:14Il en faut, donc bien entendu, on a besoin de la fonction publique.
07:17Mais encore une fois, quand on voit que ça a augmenté de 22%,
07:20alors que la population française, sur la même période, a augmenté de 14%,
07:24là aussi, on se dit, où va l'argent ?
07:27C'est-à-dire que, encore une fois, l'argent est là.
07:29Mais vous savez, il y a aussi un grand danger.
07:31C'est le consentement à l'impôt.
07:32C'est-à-dire qu'aujourd'hui...
07:34Et d'ailleurs, on en a parlé sur cette antenne, avec le fameux mouvement Nicolas Kippé.
07:38On l'a vu aussi avec cette étude de l'INSEE.
07:39Alors, une fois, c'est les logements qui sont sous-occupés.
07:42Une fois, c'est les piscines qu'on veut réduire.
07:44C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, les Français payent, payent.
07:46Mais ils ont quand même le réflexe de se dire, mais où va notre pognon ?
07:48C'est ça. Vous savez, nous sommes numéro un du monde des dépenses publiques
07:52par rapport au PIB, par rapport à la richesse.
07:54Et numéro un du monde également de ce qu'on appelle les prélèvements obligatoires.
07:57C'est-à-dire les impôts et les taxes.
07:59Il n'y a pas un pays qui fait pire que nous.
08:01Et on nous dit, non, il faut encore augmenter les impôts,
08:02il faut encore que les Français mettent la main au portefeuille.
08:05Mais attendez, c'est inadmissible.
08:07Encore une fois, tous les pays ont fait l'inverse.
08:10Tous les pays ont réduit la dépense publique, ont réduit les impôts.
08:14Et regardez, on parlait de l'Italie.
08:15Les Français se moquaient des Italiens jusqu'à notre président il y a encore quelques temps.
08:19Et vous voyez qu'aujourd'hui, l'Italie...
08:20Et cette année, ils sont même en train de baisser les impôts de 30 milliards d'euros.
08:28Et surtout, il y a quelque chose de très intéressant.
08:30C'est que les Italiens ont baissé la dépense publique.
08:34Pourtant, il y a eu plus de croissance en Italie qu'en France ces dernières années.
08:38Donc, c'est la preuve que je peux baisser ma dépense publique
08:42tout en faisant de la croissance.
08:43Parce que là aussi, il y a une idée fausse.
08:45On vous dit, si on baisse la dépense publique, ça va faire une récession.
08:48Mais non, pas du tout, parce que si vous baissez la dépense publique
08:51et que vous baissez également les impôts,
08:52vous allez relancer l'activité économique.
08:55Donc, vous allez créer des emplois, vous allez créer des entreprises.
08:57Donc, encore une fois, l'économie, c'est global.
08:59Ce n'est pas un budget d'austérité, comme certains politiques disent un peu partout.
09:02Au contraire.
09:03Non, il faut les deux.
09:04Il faut ce que j'appelle une thérapie de choc bienveillante.
09:07C'est-à-dire, moi, je vais même plus loin.
09:08Il faut baisser les impôts.
09:10Il faut baisser les impôts pour les entreprises et les ménages.
09:12Par exemple, la CLG que tout le monde payait,
09:14qui était à la base de 1% du temps de Rocard quand c'était créé en 1991,
09:18maintenant, on est à 9%, 9,2%.
09:20Et sur l'épargne, on est à plus de 17%.
09:22Donc, vous voyez, ça n'arrête pas d'augmenter.
09:24Et puis, on toujours dit qu'on est toujours ce défi public qui augmente,
09:28cette dette sociale qui augmente, cette dette publique qui explose.
09:30Vous savez, Maxime, quelque chose de très important qui se passe depuis quelques jours.
09:34On n'en parle pas parce que c'est vrai que c'est un petit peu financier.
09:36Ça se passe sur les marchés.
09:37Mais c'est très important ce qui se passe.
09:39Les taux d'intérêt de la dette publique française sont en train d'augmenter.
09:42Oui, et c'est les plus élevés de la zone euro.
09:45Exactement.
09:46Devant même les taux italiens sur le taux d'intérêt à 5 ans.
09:49Et ça, c'est très dangereux.
09:50Ça veut dire que, ça y est, les investisseurs ont compris.
09:52Nous ne sommes plus sérieux.
09:54Nous ne l'avons d'ailleurs jamais été.
09:55Mais jusqu'à présent, il y avait effectivement certains investisseurs
09:58qui croyaient, se disaient, bon, la BCE, l'Eldra, etc.
10:00Il y a également des investisseurs.
10:02Parce que vous savez, ça aussi, il y a quand même une omerta, c'est incroyable.
10:05C'est que moi, ça fait 30 ans que je fais ce métier.
10:07Et jusqu'à une dizaine d'années, on avait le détail
10:09de tous les détenteurs de la dette publique française.
10:12On savait qui détenait.
10:13Mais là, on sait qu'il y en a 52% qui sont détenus par des étrangers,
10:16par des fonds étrangers.
10:17Voilà.
10:18Mais avant, on avait le détail des étrangers.
10:19Et là, ce n'est plus le cas.
10:20Maintenant, on ne l'a plus.
10:21Et maintenant, on ne l'a plus.
10:22C'est-à-dire qu'on sait qu'il y a, aujourd'hui,
10:23dernier chiffre de la Banque de France,
10:2654% de notre dette publique sont des investisseurs étrangers.
10:2954%, pardon.
10:3054%.
10:30Mais on ne sait pas qui c'est.
10:32C'est bizarre.
10:33Pourquoi on ne veut pas nous le dire ?
10:35Et oui, parce que, encore une fois,
10:36quand on parle du Japon, par exemple,
10:37là où je pense qu'il y a une dette publique chez nous,
10:39mais il y a 98% de la dette qui est détenue par des Japonais.
10:42Donc, on sait où est la dette.
10:44Là, 54%, ça veut dire qu'on perd notre souveraineté.
10:48Nous sommes en train de perdre notre indépendance.
10:50Et il y a un an, vous savez, un an, presque jour pour jour,
10:52il y a des fonds japonais qui ont vendu pour 10 milliards d'euros
10:55de dette publique française.
10:57Comme ça, en une journée.
10:58Normalement, les taux d'intérêt ont dû flamber.
11:00Ça ne s'est pas produit parce que ces fonds japonais
11:02ont vendu à quelqu'un d'autre.
11:04Oui, mais on vendit à quelqu'un d'autre
11:06qui a acheté cette dette et on ne sait pas qui c'est.
11:09Vous voyez, donc, encore une fois,
11:10moi, je demande, j'ai demandé à plusieurs reprises
11:12à la Banque de France,
11:13donnez-nous les chiffres qu'on veut.
11:14Les Français ont le droit de savoir
11:16qui détient notre dette publique,
11:18qui sont les étrangers, les fonds étrangers
11:20qui détiennent notre dette publique.
11:21Et peut-être que là, on comprendra également
11:23certaines mesures prises par nos dirigeants.
11:25Vous comprenez ?
11:26Donc, voilà, moi, j'appelle aujourd'hui,
11:28je pense qu'il faut changer les logiciels.
11:30Une thérapie de choc avec bienveillance, on vous a compris.
11:32Oui, mais pour reprendre une de vos formules,
11:34tout ce que vous venez de nous dire au fond, Marc,
11:36ce n'est pas très sérieux.
11:37On revient dans quelques instants sur Sud Radio
11:39avec Marc Toitier, économiste, conseiller économique Itoro,
11:42propriétaire de cette formidable chaîne YouTube
11:44qu'on vante régulièrement ici sur Sud Radio
11:46pour comprendre les enjeux économiques.
11:48On essaye de comprendre le traitement de choc ou pas,
11:51d'ailleurs, que va essayer de nous infliger François Bayrou
11:53pour nous faire croire qu'il faut les 40 milliards
11:55pour redresser le bateau France.
11:56On continue la conversation dans quelques instants
11:58sur Sud Radio.
11:59A tout de suite.
11:59Vous êtes toujours sur Sud Radio en direct
12:10encore pendant près d'une dizaine de minutes.
12:12On est avec Marc Toitier, économiste, conseiller économique Itoro.
12:16Et vous pouvez le retrouver régulièrement aussi
12:18sur sa chaîne YouTube.
12:19On faisait le tour des pistes que pourrait explorer l'État
12:22pour trouver le Graal,
12:24à savoir les 40 milliards d'économies
12:26pour remettre le pays d'aplomb.
12:28Il y a aussi quand même un autre sujet
12:29qui est très concernant, Marc.
12:31C'est le coup de rabot sur les dons aux associations.
12:34On a vu cette idée naître.
12:35On ne sait pas d'où elle vient.
12:36Est-ce que ça aurait une efficacité ?
12:38On a quand même l'impression,
12:39quand on regarde cette mesure de loin,
12:40que c'est contre tout bon sens.
12:42C'est-à-dire qu'on empêche les gens de donner
12:43à des associations qui, par don,
12:46parfois font le boulot de l'État.
12:47Et en plus, on veut limiter
12:49ceux qui ont de l'argent qui en donnent
12:51en échange, on va dire, de quelques cadeaux fiscaux.
12:53C'est du n'importe quoi
12:54ou c'est quand même quelque chose
12:55qu'on doit étudier, ça aussi ?
12:57Non, mais écoutez, c'est comme si on voulait
12:58vider un lac avec une petite cuillère.
13:00Non, mais attendez, ce n'est pas sérieux,
13:02encore une fois.
13:03Comment on peut en arriver là ?
13:05C'est ça, moi, qui m'inquiète.
13:06C'est quand même des dirigeants de la France.
13:08Même si on s'est déclassés depuis quelques années,
13:10on a quand même une grande puissance.
13:11Vous voyez ce que je veux dire ?
13:12Mais non, on avance des petits trucs comme ça,
13:13des petits points.
13:14Non, il faut repenser complètement
13:15notre modèle d'impôt.
13:17Il faut un grand soir fiscal,
13:19repenser complètement les impôts.
13:20Vous savez que nous avons
13:21l'imposition la plus élevée,
13:23mais également la plus complexe du monde.
13:25On l'a vu avec ce rapport sénatoriel
13:28sur les aides aux empruntés,
13:29211 milliards, 2252 dispositifs.
13:33Alors si, c'est le problème,
13:34c'est qu'on est ici ou là,
13:36mais derrière, on voit bien
13:37que malheureusement aujourd'hui
13:38on a des records historiques
13:39de faillites d'entreprises.
13:41Donc, malgré ces aides,
13:42ça ne suffit pas.
13:43Parce que justement,
13:44si vous baissez massivement
13:45la pression fiscale
13:46sur les entreprises,
13:47sur les ménages,
13:48à ce moment-là,
13:49nos entreprises n'auront pas besoin d'aide.
13:51Pourquoi on a des aides ?
13:52Pourquoi on a des niches fiscales ?
13:54Parce que justement,
13:55il y a tellement d'impôts
13:55qu'on se dit,
13:56les pouvoirs pays se disent,
13:57bon là, peut-être,
13:57on a été un petit peu loin,
13:58on va essayer d'aider.
13:59Mais s'il n'y avait pas tout cela,
14:01on pourrait effectivement
14:02s'en sortir,
14:03on pourrait avoir
14:04une économie florissante.
14:05Encore une fois,
14:06je n'invente rien.
14:07Tous les pays européens
14:08l'ont fait ces dernières années.
14:10Ils ont réduit l'imposition
14:11sur les entreprises,
14:13sur les ménages
14:13et ça a fonctionné.
14:15Le problème que nous avons en France,
14:17c'est qu'il n'y a pas de volonté,
14:19c'est même pas du courage,
14:20c'est juste la volonté
14:21de baisser la dépense public.
14:23Regardez, Marc Toitier,
14:24au moment où on se parle,
14:24les syndicats de chauffeurs de taxi
14:25annoncent une mobilisation nationale
14:27et reconductible
14:28à compter du 5 septembre.
14:29Donc vous voyez,
14:30on veut faire un économie
14:31sur un abus de transport,
14:32les taxis se manifestent.
14:34On dit qu'on veut supprimer
14:35un jour férié
14:35parce qu'il faut un effort.
14:36Ah non,
14:36ce n'est surtout pas possible.
14:37On dit qu'on veut taxer
14:38les retraités les plus aisés.
14:40Ce n'est pas possible.
14:40C'est-à-dire que si personne
14:41ne veut faire un effort,
14:42en fait,
14:42on ne va jamais y arriver
14:43dans ce pays.
14:44Non, mais je vous l'ai dit.
14:45C'est-à-dire que le vrai enjeu,
14:46il n'est d'abord que
14:47les dirigeants français,
14:49les ministères,
14:50les ODA,
14:51les organismes de direction
14:53du public au sens large,
14:56tout ça,
14:57c'est à eux
14:57à faire d'abord des efforts.
14:58Si eux,
14:59ils montrent l'exemple,
15:00nous, effectivement,
15:01les Français,
15:01on fait déjà des efforts
15:02depuis 40 ans.
15:03On continuera,
15:04mais il n'y a aucun exemple
15:05qui est montré.
15:06Vous comprenez ?
15:07Alors, même si c'est des symboles,
15:08mais pourquoi avoir
15:10tant que secrétaire d'État ?
15:1115 ministres,
15:12ça suffit.
15:13Quoi qu'il pourrait avoir
15:13une telle Assemblée nationale,
15:15un tel Sénat, etc.
15:16C'est énorme.
15:17Ce sont des frais énormes
15:18de conseil économique et social,
15:19des frais énormes
15:20qui ne servent à rien.
15:21Pourquoi tout ça ?
15:22Vous comprenez ?
15:23Donc, c'est là où ça ne colle pas.
15:24Donc, moi, je pense que si...
15:26C'est pourquoi je vous dis,
15:27il y a un autre problème
15:27que nous avons.
15:27Et c'est vrai que c'est compliqué
15:28pour François Bayou
15:29parce qu'il n'a pas de majorité.
15:30Donc, c'est sûr qu'il ne peut pas
15:32faire de...
15:32Il faut être honnête.
15:33Après, ce n'est pas le mouvement
15:34qui l'a caractérisé
15:35durant toute sa carrière politique non plus.
15:37Évidemment.
15:37Mais le budget,
15:38il en a fait au début
15:40parce qu'il fallait bien
15:41justement faire avancer
15:42un petit peu la France.
15:43Mais là, il n'aura pas de budget,
15:44c'est évident.
15:44Je vous donne un exemple très simple.
15:46Là, on nous dit
15:46qu'on va avoir à peu près
15:470,6-0,7% de croissance.
15:49En fait, dans le meilleur des cas,
15:50on aura 0,4%.
15:51Si on a 0,4% de croissance,
15:52déjà, vous perdez
15:5310 à 20 milliards d'euros
15:55de recettes fiscales
15:57et donc d'augmentation du déficit.
15:58Donc, vous voyez,
15:59les 40 milliards,
15:59ils sont déjà caduques.
16:01Autre exemple,
16:02d'ailleurs, je parlais
16:02de l'augmentation
16:03des taux d'intérêt.
16:04Cette année,
16:04la charge d'intérêt de la dette,
16:06ça va nous coûter
16:0770 milliards d'euros
16:09juste pour payer
16:10les intérêts de la dette
16:11complètement fichus en l'air.
16:12L'an prochain,
16:13ça va coûter
16:14100 milliards d'euros.
16:15Et pour ceux,
16:16tous les économistes
16:17de Salon, etc.,
16:18ou même les politiques,
16:19mais ça,
16:20on n'a rien pu comprendre,
16:20qui disaient
16:21« Ah non, mais la dette publique,
16:22on s'en fiche,
16:22ça ne coûte rien. »
16:23Vous vous rendez compte ?
16:24En 15 ans,
16:25juste la charge d'intérêt
16:27de la dette,
16:28ça va nous coûter
16:281 000 milliards d'euros.
16:30Vous vous rendez compte
16:30de ce qu'on fait
16:31avec 1 000 milliards d'euros
16:32en termes de social,
16:34d'hôpitaux, etc.
16:35Là, non,
16:35c'est jeté par la fenêtre
16:36à cause, justement,
16:37des dirigeants
16:38qui ont fait du gaspillage,
16:40qui ont augmenté
16:40n'importe comment
16:41la dépense publique.
16:43Donc, c'est ça
16:43qui est extrêmement dangereux.
16:45Encore une fois,
16:45pourquoi nous avons des dirigeants ?
16:46Pour qu'ils fassent
16:47du boulot sérieux.
16:48Et moi, je le dis aujourd'hui,
16:49c'est à eux,
16:50effectivement,
16:50à montrer l'exemple.
16:55Comme vous,
16:55on m'a fait 30 ans
16:56que je fais ce métier,
16:57j'ai vu tous les dirigeants
16:58français depuis 30 ans.
17:00Et je fais toujours
17:00la même réponse.
17:01Ah, mais non,
17:02mais si on baisse
17:02la dépense publique,
17:03il va y avoir des grèves,
17:04voire si,
17:05il va y avoir là.
17:05Mais finalement,
17:06on a augmenté la dépense,
17:08puis il y a quand même
17:08des grèves,
17:09il y a quand même
17:09des manifestations,
17:11des blocages.
17:12Donc, vous voyez qu'à un moment,
17:13il faut dire stop.
17:14Parce que sinon,
17:15si on ne le fait pas,
17:16on va voir le scénario grec.
17:19C'est sur ça
17:20que j'allais vous interroger.
17:21On a eu quand même
17:22la ministre des Comptes Publics,
17:24Amélie de Montchalin,
17:25qui expliquait dans le GDD
17:26il y a près d'un mois,
17:27un, les comptes n'y sont pas
17:28pour les ministères,
17:29deux, au bout d'un moment,
17:30on va quand même
17:30se retrouver avec le FMI
17:32à nos portes
17:33qui vont faire
17:33bonjour monsieur,
17:34vous rappeler le taux d'intérêt
17:35des dettes de la France.
17:36Le FMI,
17:37est-ce qu'on doit considérer ça
17:38comme une menace sérieuse ?
17:39Beaucoup disent
17:40non, non,
17:40et pas du tout,
17:41ça c'est le chiffon rouge
17:42qu'on agite pour faire peur.
17:43En réalité,
17:43c'est pour faire passer
17:44un budget d'austérité.
17:46Vous savez,
17:46ce n'est pas compliqué,
17:47la dette publique,
17:48la dette au sens large,
17:50ça fonctionne si elle est soutenable.
17:51Ça veut dire si effectivement
17:52les investisseurs
17:52veulent continuer
17:53à nous traiter de l'argent.
17:54Là, on voit que les taux d'intérêt
17:55commencent à augmenter.
17:56Si ça dérape,
17:57parce que ça va déraper,
17:59et bien à ce moment-là,
18:00comment va-t-on ?
18:00Vous savez qu'aujourd'hui,
18:01juste pour payer les intérêts
18:02de la dette,
18:03il faut encore s'endetter.
18:05C'est comme si vous aviez
18:06en train de se rendre
18:07un cercle infernal.
18:09Voilà,
18:09c'est un cercle pernicieux dramatique,
18:11c'est un effet boule de neige.
18:12Moi, ce qui est fou,
18:13c'est que quand je disais justement,
18:14ici même,
18:15sur votre antenne,
18:16il y a quelques mois,
18:17si on continue
18:17à voir le FMI,
18:18on me disait
18:18« Ah, on va être complotiste ! »
18:20Et maintenant,
18:21c'est la ministre des Comptes Bic
18:22elle-même
18:23qui a vu la vérité.
18:24Est-ce que c'est crédible ?
18:24Franchement,
18:25une puissance comme la France
18:26pourrait aller
18:27dans 6-7 mois peut-être,
18:29si le budget ne passe pas,
18:30un moment,
18:30voir le FMI qui dit
18:31« On va vous mettre
18:32sous tutelle, les cocos ! »
18:34Je vais vous raconter
18:34une anecdote
18:35qui m'est arrivée personnellement.
18:36Au début de la crise grecque,
18:37en 2010,
18:38moi j'allais faire des conférences
18:39là-bas en Grèce,
18:39etc.
18:40Bref,
18:40j'avais des clients encore
18:41à l'époque là-bas en Grèce
18:42et il y avait les officiels grecs
18:44qui disaient
18:44« Attendez,
18:44arrêtez de nous faire peur !
18:46On n'est pas l'Argentine !
18:47Nous, la Grèce,
18:48on n'est pas l'Argentine ! »
18:49Et puis on a vu
18:49comment ça s'est terminé.
18:51Et maintenant,
18:51on fait le même coup.
18:52« Attendez,
18:52nous, on est la France,
18:53on n'est pas la Grèce ! »
18:54Non,
18:55il faut bien prendre conscience
18:56que quand,
18:57et moi je connais bien,
18:58ça fait 30 ans que je les pratique,
19:00quand les marchés justement
19:01ne veulent plus vous prêter,
19:02ils n'ont plus confiance en vous.
19:03Mais vous parliez du modèle argentin,
19:05Marc.
19:05Vous parliez d'où ?
19:06Il y aura et le FMI
19:08et la BCE,
19:09il y aura d'abord
19:09la Banque Estrelle Européenne
19:10qui va essayer de nous aider,
19:11mais il y a aussi
19:11les Européens qui vont accepter
19:13parce qu'aujourd'hui,
19:14il n'y a qu'un seul pays
19:15qui fait autant de dérapages publics.
19:17Un seul,
19:18c'est nous !
19:18Donc tous les autres pays européens,
19:20il faut dire « Attendez les gars,
19:21les Italiens,
19:21les Allemands,
19:22les Anglais,
19:22pas les Anglais,
19:23ils ne sont pas chez nous,
19:23mais je veux dire les Irlandais,
19:31on va encore vous financer. »
19:33Donc c'est ça qui ne marche plus.
19:35On a pris des risques énormes,
19:36même en termes de cohésion
19:38de l'Union Européenne.
19:40Et c'est là où, bien entendu,
19:41il faut savoir ce qui s'est passé
19:43parce que les gens se disent
19:43« Le FMI ne se rendent pas compte
19:44de ce que c'est. »
19:45Quand le FMI est arrivé justement
19:47en Grèce,
19:48avec la Banque Estrelle Européenne,
19:49le PIB grec,
19:51en quelques années,
19:52a chuté de 30%
19:53hors inflation.
19:55Et aujourd'hui,
19:56même où nous parlons,
19:57le niveau du PIB grec,
19:58il est encore 15% inférieur
20:01au niveau de 2008.
20:02C'est ça qu'on veut
20:02pour nos enfants.
20:03À l'époque,
20:04les retraites ont été baissées
20:06de 30%.
20:07Les salaires des fonctionnaires
20:09également de 20%.
20:11C'est ça que nous voulons
20:12pour l'avenir.
20:12Mais c'est sûr que
20:14si on ne dit pas
20:14la réalité aux Français,
20:15ça finira par arriver.
20:16Mais moi, je pense,
20:17on vous dit un homme en scénario,
20:19le budget,
20:20il ne va pas passer,
20:20il y aura une motion de censure,
20:21c'est inévitable,
20:22bien entendu.
20:23Donc, il y aura
20:23des élections législatives
20:24à la rentrée.
20:26Il faudra savoir
20:26à ce moment-là
20:27s'il y aura effectivement
20:28un gouvernement
20:29qui aura la majorité.
20:31et une majorité
20:32qui veut réformer le pays,
20:34qui veut améliorer le pays.
20:35Et qui veut faire bouger
20:36absolument les choses.
20:37Merci beaucoup,
20:37Marc Toiti,
20:38économiste,
20:39conseiller économique
20:39et taureau
20:40qu'on peut retrouver
20:41très régulièrement,
20:42non seulement sur cette antenne,
20:43mais également sur sa chaîne YouTube.
20:44Marc Toiti, merci.
20:45Et je rappelle,
20:46pour combler le déficit
20:47de la France,
20:48qu'on peut acheter ce t-shirt.
20:49France, ce n'est pas sérieux.
20:51On a bien entendu le message.
20:52Marc Toiti, merci beaucoup.
20:53Passez de belles vacances
20:54et merci d'avoir pris du temps
20:55pour être sur l'antenne
20:56de Sud Radio.
20:56Nous, on se retrouve demain,
20:58même studio, même heure,
21:01des bonnes mains de Sud Radio
21:02pour passer une belle après-midi.
21:03A demain.
21:04Sud Radio.
21:05Sud Radio.
21:06Parlons vrai.
21:06Parlons vrai.
21:07Sud Radio.
21:08Parlons vrai.

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