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Faire de la division un moteur de performance : c’est le pari, plus ou moins assumé, de pas mal de directions d’entreprises. On met les unités en concurrence, les bonus individualisent la performance, et les jeux de pouvoir deviennent presque un sport d’entreprise.
Derrière cette stratégie ? L’idée que la concurrence interne, c’est comme la caféine : ça réveille tout le monde. [...]

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Transcription
00:00Faire de la division un moteur de performance, c'est le pari plus ou moins assumé de pas mal de directions d'entreprise.
00:14On met les unités en concurrence, les bonus individualisent la performance et les jeux de pouvoir deviennent presque un sport d'entreprise.
00:23Derrière cette stratégie, l'idée que la concurrence interne, c'est comme la caféine, ça réveille tout le monde.
00:30C'est une vision du management que vient contredire le fameux dilemme du prisonnier.
00:34En théorie des jeux, il décrit une situation où deux acteurs auraient tout intérêt à coopérer,
00:40mais finissent par se trahir par pur réflexe de méfiance.
00:45Résultat, tout le monde y perd.
00:47Dans une entreprise, c'est pareil.
00:49La rivalité interne fait souvent plus de dégâts qu'un mauvais CRM.
00:54Quand chaque manager optimise son périmètre sans regarder ce qui se passe à côté,
00:58la coopération devient insuspecte, comme un sourire dans une réunion budgétaire.
01:04On cache ses chiffres, on freine les synergies, on garde jalousement ses petites trouvailles.
01:10Chacun agit rationnellement pour lui-même et l'organisation, elle, finit dans une sorte de puzzle incomplet.
01:18Le management par la division donne l'impression qu'on garde la main.
01:21La hiérarchie arbitre, compare, tranche, mais au bout d'un moment,
01:26elle passe plus de temps à éteindre les incendies qu'à construire l'avenir.
01:31Résultat, défiance généralisée, culture d'entreprise en miettes et arbitrage interminable.
01:38Prenons un cas classique.
01:40Une business unit repère un nouveau marché.
01:42Plutôt que de partager l'info, elle la garde bien au chaud.
01:45Pourquoi ? De peur qu'un autre service ne s'en empare bien sûr.
01:49Bilan, lenteur, doublon, opportunité ratée.
01:54Voilà le dilemme du prisonnier à l'œuvre, version corporate.
01:58Ce genre de stratégie peut coûter cher.
02:01Pas forcément en cash tout de suite, mais en doublon, en jeu d'influence, en réunion,
02:07où on passe plus de temps à défendre son précaré qu'à faire avancer les dossiers.
02:11Bref, l'intelligence collective est priée de rester à la porte
02:15pendant que l'énergie politique tourne à plein régime.
02:19Certains ont pris le contre-pied.
02:21Chez Michelin, par exemple, on mise sur la coopération entre sites.
02:25Les incitations collectives ont remplacé la compétition interne.
02:28Et non, ce n'est pas un compte pour enfants.
02:30Résultat, plus d'agilité, plus de confiance et moins de temps perdu à tirer la couverture à soi.
02:38Mettre les équipes en compétition, cela donne un faux air de pilotage fin.
02:43Mais en réalité, on produit surtout de la défiance, des silos et des réunions sans limite
02:48où tout le monde s'ennuie poliment mais fermement.
02:52Le vrai levier de performance, ce n'est pas diviser pour régner,
02:55mais plutôt mieux coordonner pour stimuler.
02:58Et c'est bien là toute la leçon du dilemme du prisonnier.
03:02Mieux vaut coopérer que de passer son temps à se tirer dans les pattes.
03:06Sous-titrage Société Radio-Canada

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