Consommation, équilibre budgétaire, équilibre du commerce extérieur. Voici le triangle infernal de la politique économique française. La France a fait de la consommation son principal moteur de croissance. Son carburant, une démographie favorable alliée à une politique économique visant quasi systématiquement à alimenter la dynamique du pouvoir d’achat : revalorisation des minimas, générosité du système de retraites, coups de pouce récurrents sur le salaire minimum, baisse des charges sur les bas salaires.[...]
00:00Consommation, équilibre budgétaire, équilibre du commerce extérieur.
00:15Voici le triangle infernal de la politique économique française.
00:19La France a fait de la consommation son principal moteur de croissance.
00:23Son carburant, une démographie favorable alliée à une politique économique visant quasi systématiquement à alimenter la dynamique du pouvoir d'achat.
00:34Revalorisation des minimas, générosité du système des retraites, coups de pouce récurrents sur le salaire minimum, baisse des charges sur les bas salaires.
00:43Auxquelles il faut ajouter toutes les mesures d'urgence qui ont suivi la crise des gilets jaunes, celle du Covid et celle de l'énergie consécutive à la guerre en Ukraine.
00:54Évidemment, beaucoup de ces aides ont été supprimées depuis, mais leurs traces dans les finances publiques perdurent.
01:01Car il y a deux revers à la médaille.
01:02Le cavalier seul hexagonal en matière de pouvoir d'achat a érodé la compétitivité prix de son commerce extérieur et fragilisé son équilibre budgétaire.
01:14Résultat, la France a vu ses parts de marché chuter sévèrement au cours des années 2000.
01:20Le solde de son commerce extérieur emporte la marque.
01:23Cela fait plus de 20 ans qu'il est dans le rouge.
01:25Résultat aussi, la France, qui n'a jamais été un modèle d'orthodoxie budgétaire, multiplie les sorties de route.
01:34Le déficit budgétaire revient rarement dans les clous pour Excellois et il en sort de plus en plus fréquemment,
01:39de plus en plus de façon prolongée et de plus en plus profondément.
01:44D'où aussi une dérive de l'endettement public.
01:48Il serait faux cependant d'affirmer que rien n'a été tenté.
01:52Entre 2010 et 2018, la méthode douce a été essayée pour se replacer dans un cadre plus équilibré.
01:59Ce n'est pas une bascule totale vers une politique de l'offre, mais la balance est un peu plus à l'équilibre.
02:06Le financement de la protection sociale pèse par exemple un peu moins sur les entreprises et un peu plus sur la fiscalité des ménages.
02:13Les retraités, via la modification de la règle de revalorisation des pensions, les fonctionnaires, via le gel du point d'indice, sont également mis à contribution.
02:24C'est aussi la hausse de la CSG et le gel des prestations sociales.
02:28Les effets médias sont 1. un ralentissement de la consommation et 2. un freinage de l'évolution du coût du travail.
02:34Pour quels résultats ? Les parts de marché à l'international se stabilisent quasiment.
02:41Certes, cela n'a pas suffi pour éviter aux commerces extérieurs de devenir déficitaires.
02:47Mais la compression de la demande domestique, alliée à un léger regain de compétitivité, ont permis de stopper l'hémorragie.
02:56Le rééquilibrage des finances publiques est plus spectaculaire encore.
02:59Le déficit public passe sous la barre des 3% et la dette publique est stabilisée, certes, au-delà du seuil des 60%, mais la dérive est contenue.
03:09La suite de l'histoire est connue.
03:11Gilets jaunes, Covid, guerre en Ukraine.
03:14Plus l'État remette la main au portefeuille, ici plus qu'ailleurs, pour soutenir le pouvoir d'achat et la consommation.
03:21Des comptes extérieurs et publics explosent de nouveau.
03:24Et c'est bien là le nœud cordien qu'il faudra bien trancher pour le gouvernement.
03:28Continuer d'alimenter la consommation ou rétablir les équilibres fondamentaux.
03:33Il y a urgence.
03:34Un choix difficile car il fera des mécontents, quels que soient les arbitrages.