- 09/07/2025
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Dans « le grand témoin » Télématin reçoit Stéphanie Gicquel, sportive de haut niveau et exploratrice.
Dans « le grand témoin » Télématin reçoit Stéphanie Gicquel, sportive de haut niveau et exploratrice.
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00:00On va rester dans le sport avec notre grand témoin du jour à 8h15.
00:03Quelqu'un qui dépasse sans cesse les limites, qui les repousse en tout cas.
00:06Ça force l'admiration, vous allez vous écouter bien parce que ça va remettre tout le monde d'équerre.
00:11Bonjour Stéphanie Gickel.
00:13Bonjour.
00:13Vous avez 42 ans, vous êtes sportive de l'extrême, d'aucun vous surnomme la coureuse hors normes et c'est mérité.
00:20Vous venez de remporter pour la quatrième fois le trail ultramarin dans le Morbihan.
00:24Votre truc à vous c'est de courir, mais ce n'est pas des petites distances parce que comme ça on se voit un ultra trail.
00:28C'est facile, non pas du tout, là vous venez d'avaler 175 kilomètres en combien de temps ?
00:34En 17h02.
00:35Vous avez couru sans vous arrêter pendant 17h02 ?
00:38Alors on s'arrête au ravitaillement mais 2-3 minutes, il y a des arrêts toilettes.
00:43Ça ne s'appelle pas trop s'arrêter.
00:45C'est quoi un ultra trail ? Parce que moi quand je fais mon footing ou que j'essaye, je ne suis pas habillée comme ça, vous voyez ce que je veux dire ?
00:51En fait c'est le fait de courir sur des surfaces qui sont très variées, donc c'est très différent de la route.
00:56On peut courir sur les rochers, dans le sable, dans les marécages, dans la boue, il peut y avoir du dénivelé aussi.
01:03Donc on s'adapte à différents types de surfaces.
01:07Et je suis aussi en équipe de France de route sur très longue distance, donc c'est très très différent de la route.
01:14Ça vous apporte quoi de courir ? Vous dites d'ailleurs que c'est la métaphore de la vie.
01:17Oui, je crois que l'ultra et le sport de haut niveau, en général, c'est la métaphore de la vie parce qu'on s'entraîne beaucoup, donc on est dans l'effort.
01:26Et je crois qu'on est dans l'effort pour peut-être moins souffrir le jour de la compétition.
01:33Et je crois que c'est la métaphore de la vie parce qu'on est dans l'effort au quotidien pour peut-être moins souffrir demain en vieillissant.
01:38C'est un autre rapport à la souffrance. Là, c'est une souffrance, en tout cas, que vous choisissez parce que vous y prenez aussi du plaisir.
01:44Alors, 175 kilomètres, là, c'était pépouse, si je peux dire, un peu comme ça.
01:48Parce qu'en décembre dernier, vous remportiez le Desert Solstice Track, c'est à Phoenix, donc en Arizona, aux États-Unis.
01:54Et là, on parlait, écoutez bien, de 249,3 kilomètres en 24 heures non-stop sur piste,
02:02ce qui correspond à une moyenne environ de 10,4 kilomètres sur 6 marathons.
02:06Ou alors, je peux vous dire aussi 623 tours d'une piste de 400 mètres.
02:09Alors, moi, j'ai qu'une question à vous poser, c'est...
02:11Pourquoi ?
02:12Pourquoi ?
02:14Alors, je pratique l'ultra-endurance depuis quelques temps, puis du coup, à haut niveau, donc en équipe de France.
02:21Et j'aime courir, j'aime la déconnexion, j'aime aussi la nature.
02:25Donc là, j'étais dans le golfe du Morbihan et j'aime beaucoup faire corps avec la nature.
02:30Puis après, j'aime courir de longues distances parce que j'aime adapter le corps aussi.
02:34J'explore la performance et l'adaptation du corps.
02:36Mais votre corps, il peut le faire.
02:37Moi, le mien, il ne peut pas faire ce genre de choses.
02:39Vous avez toujours senti que vous aviez des...
02:41Tous les corps peuvent le faire.
02:42C'est vraiment une question d'entraînement, de discipline.
02:46Il y a 15 ans, je n'imaginais pas pouvoir courir 249,3 kilomètres en 24 heures non-stop.
02:50Mais vous courriez un peu quand même ?
02:52Je courais un petit peu, mais vraiment pas autant.
02:54Donc, c'est vraiment une question d'adaptation.
02:56Et c'est ce que j'aime explorer, notamment avec les chercheurs de l'INSEP.
02:59On voit l'INSEP sur ces images.
03:01Donc, on explore ce potentiel.
03:04Et je crois qu'on a tendance à vouloir toujours adapter l'environnement tout autour de nous,
03:07alors qu'on a un très gros potentiel d'adaptation qui est intéressant.
03:11Vous venez de le dire.
03:12Il y a des chercheurs qui vous étudient.
03:13Parce qu'en fait, notre invité, notre grand témoin aujourd'hui, Stéphanie Gickel,
03:16elle est aussi un cas étudié par des scientifiques.
03:21On va revenir sur votre préparation à ces courses de l'extrême.
03:24Mais pourquoi est-ce qu'on récolte des données sur vous ?
03:27Alors déjà, je travaille avec les chercheurs pour améliorer la performance.
03:31Par exemple, quand je prépare une course dans la chaleur,
03:33je cours en chambre thermique par 43 degrés,
03:36de manière à être capable, en milieu chaud,
03:39de réitérer la performance que je ferai en milieu tempéré.
03:41Donc, ma fréquence cardiaque diminue.
03:43J'ai une meilleure sudation.
03:46Et j'ai une meilleure thermorégulation grâce au protocole d'acclimatation.
03:49Puis ensuite, on étudie pas mal de choses pour le grand public,
03:53notamment la capacité d'adaptation à toutes les vagues de chaleur
03:56qui sont de plus en plus fortes et de plus en plus fréquentes.
03:58Donc, on est capable de s'adapter en tant que sportif de haut niveau.
04:02Donc, on est vraiment conscient et convaincu que tout un chacun peut s'adapter.
04:08Donc là, on est en train d'étudier ce genre de choses.
04:10Mais on étudie beaucoup de choses qui servent le grand public.
04:12Je crois que quand on explore l'extrême,
04:14quand on explore la capacité d'adaptation du corps,
04:17ça peut servir au grand public parce qu'on va très loin.
04:23Et donc, forcément, on peut faire des points.
04:25Stéphanie, quand vous faites un marathon au pôle Nord
04:28et que les températures avoisinent les moins 50,
04:30ça veut dire que vous vous préparez en cryothérapie ?
04:33Je me prépare en chambre de cryothérapie.
04:36D'ailleurs, on a vu ces images juste avant.
04:38La chambre de cryothérapie à l'INSEP.
04:40Donc là, j'étais en train de parcourir l'Antarctique sur 2045 km en 74 jours.
04:47Et là, j'étais confrontée à des températures de moins 50 degrés,
04:50des crevasses, un vent violent à 80 km heure.
04:53Mais comme je dis souvent, le sommet n'a de sens que par la pente qui y mène.
04:58Et voilà, il y a eu des difficultés.
04:59Mais la plénitude, elle a été extraordinaire quand il faisait moins 30 degrés
05:03et que j'observais ce paysage qui était juste grandiose.
05:05courir ou faire du ski, enfin en tout cas vous dépasser,
05:09c'est devenu quelque part votre métier.
05:10Mais auparavant, vous portiez la robe.
05:12Vous étiez avocate.
05:13Oui, j'ai exercé pendant 10 ans.
05:16Mais j'ai toujours eu envie de voyager.
05:18C'était vraiment mon rêve.
05:19Quand j'étais jeune, je viens d'un milieu modeste.
05:21Et donc, j'ai tout mis en œuvre pour atteindre mon rêve.
05:24Et c'est là que vous avez rencontré votre mari ?
05:26Exactement, oui.
05:27En étant avocate ?
05:28Oui.
05:28Parce qu'il était avocate aussi ?
05:29Je l'ai rencontrée en école.
05:30Et puis ensuite, on est allée vers la profession d'avocat tous les deux.
05:33Et qu'est-ce que vous faites quand vous êtes ensemble ?
05:35On court.
05:36Voilà.
05:37Là, par exemple, je cours.
05:38Donc là, c'est en Loire-Atlantique.
05:40Et puis, il me suit à vélo.
05:42Et à l'ultramarin, par exemple, il faisait les ravitaillements.
05:45Ah, ça c'est...
05:46Voilà, Marie, on est en 2025.
05:48C'est génial.
05:49Merci beaucoup Stéphanie Gickel d'avoir été notre grand témoin ce matin.
05:52Il y a Gérald qui voulait réagir rapidement.
05:54Non, mais il y a un côté addictif, souvent on dit.
05:55On parle de bigorexie.
05:56Mais est-ce que vous pensez qu'il y a ce côté addictif, justement ?
05:59Alors, ça existe peut-être.
06:00Mais ce n'est pas mon cas.
06:01C'est-à-dire que j'aime vraiment la vie et j'ai toujours été à fond dans toutes mes activités.
06:06Et mon mantra, c'est ce que tu fais, fais le bien.
06:09Et donc, c'est ce que j'ai fait dans le monde du droit, ce que j'ai fait durant mes études,
06:13dans l'exploration et aujourd'hui dans le sport de haut niveau.
06:15Mais là, quand je suis en récupération, comme en ce moment, j'ai absolument pas envie de courir.
06:18Non, non, ça va.
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