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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Bienvenue Chantal Baudron, vous êtes présidente évidemment de Chantal Baudron SAS.
00:06On n'est jamais mis au cervix par soi-même.
00:08Et votre parcours est tout à fait intéressant parce que finalement vous êtes une femme business angel,
00:14une des premières, qui a décidé ça indépendamment de son activité.
00:19Et d'ailleurs ça m'intéresse de savoir comment vous êtes passée à cette activité
00:21parce qu'avant tout vous étiez une collaboratrice de Bernard Kreev Consultant, que j'ai bien connue.
00:27Au tout début de ma caractère.
00:27Au tout début on était des bébés, mais après ça vous a donné quand même une formation, un goût pour pas mal de choses.
00:35Et vous êtes une société de cabinet de recrutement en fait, de conseil.
00:39De conseil en recrutement.
00:40Mais qui a évolué.
00:43Le cabinet ?
00:44Oui.
00:44Il s'est adapté au temps.
00:46Le métier a beaucoup changé en 40 ans d'exercice.
00:50Oui.
00:50Mais les finalités restent les mêmes, c'est-à-dire de trouver les bons collaborateurs aux entreprises qui sont nos clientes.
00:57Ça, ça n'a pas changé.
00:58Les méthodes ont changé.
00:59Les méthodes ont changé.
01:00Puis est-ce que les besoins et les désirs, aussi bien des patrons que des salariés, n'ont pas complètement changé ?
01:07Moi je recrute à mon niveau toute seule et sans votre aide.
01:11Dommage.
01:12Ils me disent, bon alors, il y a du télétravail, quand est-ce que vous donnez les...
01:16Enfin, c'est un rapport à l'entreprise et au travail.
01:20Me semble-t-il qu'il a changé ?
01:21Il me semble qu'aujourd'hui, le salarié, alors ça dépend des niveaux, mais le salarié, c'est lui qui est le chef.
01:29Écoutez, ça l'a été beaucoup après le Covid, parce qu'il y avait beaucoup de métiers en tension,
01:34on n'arrivait pas à recruter suffisamment de personnes.
01:37Et donc, la force était du côté des candidats, qui se permettaient parfois des comportements pas toujours très corrects.
01:44Aujourd'hui, quand même, le marché est moins bon pour les candidats, donc leur comportement aussi a changé.
01:50Mais vous avez raison, ce qui a changé aussi beaucoup, c'est la relation à l'entreprise.
01:54C'est-à-dire que l'investissement affectif qui était fait, ce qu'on a connu dans des générations, etc., a disparu.
02:01Et puis on faisait carrière.
02:02Voilà, c'est ça. Donc ça a disparu. Et aujourd'hui, c'est une recherche salaire, contenu de la fonction,
02:11et aussi une exigence vis-à-vis des hiérarchies que les jeunes, en particulier la jeune Z,
02:16elles ne supporteraient pas des hiérarchies qu'elles n'admirent pas, ou pour lesquelles elles n'aient pas de l'admiration.
02:22D'ailleurs, si encore, elles acceptent la hiérarchie.
02:24Oui, elles n'en passent toujours le choix.
02:26Non, c'est vraiment… Et donc ça, ça vous a emmené finalement à évoluer aussi vers un management de transition ?
02:35Oui, alors ce n'est pas seulement ça qui m'a conduit à prendre cette deuxième activité, c'est aussi la demande des entreprises.
02:41C'est-à-dire que beaucoup d'entreprises aujourd'hui sont en transformation,
02:44et donc elles n'ont pas besoin toujours de créer un poste pérenne pour cette transformation.
02:48Elles ont besoin d'un expert qui va les aider à résoudre le problème pendant un certain temps.
02:52Voilà, ça c'est la première situation. L'autre situation, c'est quand une entreprise, par exemple,
02:58perd une fonction support comme un DRH ou comme un DAF, le temps qu'elle trouve son successeur, par nous généralement,
03:07elle nous demande de trouver une solution intermédiaire pour ne pas être privée de cette fonction-là.
03:11Donc je trouve que le management de transition aujourd'hui a beaucoup de sens.
03:14Et c'est un vrai conseil RH que vous donnez ?
03:16Bien sûr, on reste dans le même univers, dans le même métier.
03:20Et alors, toujours la même chose, parce que finalement vous suivez l'entreprise à travers le nerf de la guerre qui est les salariés,
03:27mais ça vous a amené à avoir énormément d'entreprises, de start-up, de petites boîtes,
03:34pas forcément financiers comme elles le voudraient.
03:37Et vous avez évolué vers quoi pour les aider ?
03:40Alors, par rapport au métier de conseil en recrutement, là je n'ai pas d'implication dans les financements.
03:47Mais en revanche, comme vous le savez, en parallèle de cette activité de conseil en recrutement,
03:52qui reste quand même la source principale de mon activité et qui me fait vivre,
03:55je suis devenue business angel.
03:58Et là, je suis passionnée.
04:01Quel est le mot français pour business angel ?
04:02Investisseur providentiel.
04:04C'est un peu compliqué.
04:05Ah oui, en vrai ?
04:07Oui, oui, oui, vraiment.
04:07Investisseur providentiel.
04:08Investisseur providentiel.
04:09Investisseur providentiel.
04:10C'est-à-dire qu'il arrive au bon moment.
04:11Et c'est vrai que nous sommes au bon moment.
04:12Parce que quand une start-up démarre, après ce qu'on appelle la love money,
04:16c'est-à-dire la famille Kimikatsu,
04:18ce sont seulement les business angel qui acceptent de prendre le risque à ce stade d'e-seed.
04:25Voilà.
04:25Et donc, le relais sera pris plus tard par les fonds d'investissement,
04:30les ventures capitales, etc.
04:31Mais nous, on est vraiment indispensables au process.
04:33Donc, je suis assez fière de faire ce métier-là.
04:35Ça, je comprends.
04:36Et d'ailleurs, vous avez comparé au plus grand business angel de la planète.
04:40Non.
04:41De la France.
04:41De la France.
04:43Disons que je suis une femme importante dans cet écosystème.
04:46Voilà.
04:47Et d'ailleurs, ce n'est pas très logique,
04:48parce que je trouve qu'il y a une part d'intuition incroyable.
04:51Alors, bon, je suis un peu probablement conventionnelle
04:54en pensant que les femmes ont plus d'intuition.
04:55Mais je le pense quand même.
04:57Je dis que juger les gens, juger du potentiel, de la réalité,
05:01de quelque chose avec une vision différente, parfois, de celle qu'ont les hommes.
05:06Donc, logiquement, vous faites beaucoup appel à ces qualités pour décider...
05:11Tout à fait.
05:11Pour moi, ce qui compte, le critère premier,
05:13c'est la qualité de l'entrepreneur ou des entrepreneurs.
05:15Évidemment.
05:16Parce qu'ils ont souvent un duo ou un trio.
05:17Mais ce qui m'aide beaucoup, en réalité, c'est mon métier.
05:20Moi, je suis psychologue de formation.
05:21Voilà.
05:22Et puis, mon métier de conseil en recrutement,
05:24c'est d'évaluer les personnes en permanence.
05:26Bien sûr.
05:26Donc, dans le process, j'évalue un peu la qualité de l'entrepreneur.
05:32Est-ce que j'ai la conviction qu'il va porter ce projet, qu'il va réussir ?
05:36C'est assez intuitif, quand même.
05:38Absolument.
05:39Mais alors, c'est intuitif.
05:40Et pourtant, il y a la nature du projet.
05:44On peut avoir un projet formidable, des types qui ne sont pas en adéquation,
05:49ou au contraire, des gens exceptionnels qui ont un produit
05:53dont vous ne voyez pas très bien ce qui peut évoluer.
05:54Oui, alors, bien évidemment, je commence par...
05:57Il faut que je croie dans le concept ou le produit,
06:00et que je pense qu'il y a un marché.
06:02Sinon, ce serait suicidaire d'investir.
06:04Mais ce qui fait basculer vers...
06:06J'investis ou je n'investis pas, c'est la qualité de l'entrepreneur.
06:09Pour moi, c'est essentiel.
06:10Pourquoi ?
06:10Oui, c'est l'homme qui compte.
06:11Parce que, devant les obstacles rencontrés,
06:13quelqu'un de qualité saura pivoter,
06:16c'est-à-dire, à la limite, prendre un autre concept, etc.
06:20Alors que les gens médiocres, peut-être, se laisseront liser.
06:22Et finalement, pas grand-chose à voir avec le niveau d'études ?
06:27Enfin, non, pas du tout ?
06:28Non, enfin, il se trouve quand même que statistiquement,
06:30la plupart ont fait des études supérieures, quand même, statistiquement.
06:33Mais on peut voir quelques itinéraires très singuliers
06:37de gens qui ont des idées géniales et puis qu'ils ont mis en œuvre.
06:40Et pour conclure, comment vous voyez cette fameuse génération
06:43qui arrive sur le marché du travail,
06:47au niveau qui sont ceux que vous traitez ?
06:50Comment vous les voyez, en un mot ?
06:52Alors, les jeunes, je les vois...
06:53Enfin, en dehors de...
06:54Bien sûr, en tant que business angel, je les vois.
06:56Mais je dirais que je vois l'élite, là.
06:59Oui, mais même l'élite, comment vous la voyez ?
07:01Écoutez, moi, je suis plutôt pleine d'admiration.
07:03Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle
07:04j'ai décidé d'investir mes quelques économies dans ces start-up.
07:10Parce que je trouve que ce sont, dans l'ensemble,
07:12des gens talentueux, courageux, vraiment, persévérants.
07:16Vous savez, ils font des sacrifices.
07:17Quelquefois, ils ne se payent pas pendant 2-3 ans.
07:19Ils croient en leurs produits, en leurs modèles, etc.
07:22Ils vont jusqu'au bout.
07:23Moi, je suis plutôt admirative de cette France-là.
07:25Il n'y a pas que cette France-là, mais celle-là, elle est bien.
07:27Eh bien, écoutez, merci pour ce mot de la fin
07:29qui est très optimiste, on en a besoin.
07:31Merci, Chantal.
07:32Merci à vous, Sophie.

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