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Tous les matins, les informés débattent de l'actualité ce mardi 1er juillet autour de Agathe Lambret et Renaud Dély.

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00:00Vous vous retrouvez dans les informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité à suivre sur France Info Radio et France Info Télé, Canal 16.
00:08Les informés avec évidemment Renaud Deli. Bonjour Renaud. Bonjour Agathe.
00:12Et nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV et l'interview politique chaque matin à 7h45. Bonjour Alix.
00:20Bonjour Agathe.
00:21Et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info. Bonjour Paul.
00:24Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:25Renaud, on commence tout de suite avec cette chaleur étouffante. Sommes-nous armés pour faire face aux canicules ?
00:32En tout cas ces phénomènes, ces épisodes caniculaires se répètent de plus en plus fréquemment avec des températures records annoncées encore pour la journée d'aujourd'hui et aussi pour la nuit prochaine.
00:44Le gouvernement s'est réuni en cellule de crise, qui a annoncé diverses mesures de précaution, de communication aussi surtout.
00:4916 départements en vigilance rouge, dont toute l'île de France, 68 départements en vigilance orange, de nombreuses municipalités qui ont fermé leurs établissements scolaires.
00:59Le ministère de l'éducation qui a aussi distillé des consignes de prudence pour les élèves qui passent les épreuves du bac.
01:05Et puis un autre défi que posent ces épisodes caniculaires, c'est notre système de santé.
01:11Est-ce que notre système de santé est aujourd'hui suffisamment solide pour y faire face ?
01:16Voici ce qu'on disait ce matin sur l'entame de France Info.
01:19Le docteur Marc Noiset, qui est le président du syndicat SAMU Urgence de France.
01:24Les canicules viennent mettre l'hôpital dans un niveau de tension un petit peu plus important.
01:29Alors si les températures descendent fin de semaine, je pense que l'afflux à l'hôpital ne sera pas très important.
01:34Mais néanmoins, on peut imaginer que dans certaines zones, et notamment comme vous le disiez en Ile-de-France,
01:39il y ait quand même un impact qui ne soit pas négligeable.
01:42Et à chaque pic de canicule, on voit qu'on a une mortalité.
01:46C'était déjà le cas.
01:47Ces épisodes caniculaires mettent donc sous tension l'ensemble de la société française du fonctionnement de l'État,
01:52le système de santé, évidemment les conditions de travail.
01:55Et pourtant, dans le même temps, depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois,
02:00nombre de responsables politiques ont plutôt enclenché la marche arrière sur des mesures environnementales,
02:05nombre de mesures visant à accélérer la transition écologique ont été détricotées à l'Assemblée nationale.
02:13Le gouvernement lui-même semble manquer d'ambition sur ce plan.
02:16Alors comment expliquer cette contradiction entre, d'un côté, les effets du réchauffement climatique
02:22qui se font sentir de plus en plus fréquemment et de plus en plus forts,
02:25et puis de l'autre côté, cette prudence, voire ces reculs du monde politique face à ce défi ?
02:32Comment vous l'expliquez, Alice Bouillaguet, ce décalage entre cette urgence vitale climatique
02:37et une classe politique qui ne cesse de détricoter, de reculer sur le sujet ?
02:41Parce qu'à l'évidence, il n'y a pas de majorité.
02:44Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron lui-même dit
02:45« On est en train de me détricoter mon bilan écologique ».
02:49Il y a un manque de volonté évident du Bloc central.
02:52Il y a un gouvernement qui ne fait rien vraiment pour empêcher.
02:54On l'a vu sur la fameuse loi Duplomb, avec la réintroduction de ce pesticide dans l'agriculture.
03:01Le même gouvernement qui autorise le chantier de la 69.
03:06Donc on sent qu'il n'y a pas un grand intérêt sur ces sujets-là.
03:10Et on sent surtout une extension du front anti-écolo.
03:14Notamment à commencer par les LR, les Républicains, qui ont quand même une énorme responsabilité.
03:20C'est-à-dire quand on se souvient que les Républicains sont les héritiers de Jacques Chirac
03:23qui disaient « Attention, la maison brûle ».
03:24Et qu'on voit Laurent Wauquiez, qui aujourd'hui multiplie les postes contre l'écologie.
03:30Qu'on voit que pendant les campagnes, aussi mises en régionale avec Xavier Bertrand en 2021,
03:35qui militait contre les éoliennes, tout comme Marine Le Pen,
03:38que récemment François-Xavier Benhamy, aux dernières européennes, militait contre l'électrification des voitures.
03:44Et puis Bruno Retailleau, qui est aujourd'hui le patron des Républicains,
03:48l'écologie, ce n'est vraiment pas son sujet.
03:50Je ne sais même pas si j'ai déjà entendu parler un jour de ce sujet-là.
03:55Pourquoi est-ce qu'ils font ça, les Républicains ?
03:56Parce qu'il y a le Rassemblement National, il y a Marine Le Pen, il y a le vote rural qui se dispute.
04:02Et donc il faut donner des gages.
04:04Et ce n'est pas innocent d'ailleurs si Marine Le Pen, elle débarque depuis hier avec son fameux grand plan climatisation pour tous.
04:13Alors ce n'est pas chiffré, on sait que ça pollue aussi, que ça finit par réchauffer l'air,
04:17et que la solution, elle ne tient pas à ça, elle tient à un grand plan de rénovation thermique,
04:22sauf que ça coûte très cher, 40 à 50 milliards, donc ce n'est pas évident.
04:25Mais voilà, Marine Le Pen, elle a senti le filon, donc pas écolo, mais en revanche, elle y va pour la climat.
04:31Paul Barcelone, on n'est pas préparé, on pourrait s'y préparer, comme dit Alex Bouléguet, ça coûterait très cher de faire un grand plan ?
04:37On a toujours au moment des canicules comme ça, au-delà de la question politique,
04:40l'impression que le pays est très vite pris de vitesse, dépassé, on a, je ne sais pas, près de 1500 écoles fermées, 1350.
04:47Donc oui, il y a l'impression que le pays est dépassé, et à chaque fois que le gouvernement se retrouve face à une nouvelle crise.
04:53Sur la question politique, moi j'ai entendu ce matin Bruno Retailleau parler d'écologie,
04:57en disant que la maladie infantile de l'écologie, c'est le gauchisme.
05:01Donc clairement, il en fait aussi un sujet de clivage entre la droite et la gauche de cette question écologique.
05:06Dans le contexte des ZFE, des ânes de la loi du plomb, qui réintroduit un insecticide tueur d'abeilles,
05:12qui est passé en commission mixte paritaire hier.
05:15Il y a une forme de trumpisation du débat sur l'écologie, Renaud Delis, quand on entend ce que dit Bruno Retailleau.
05:20Il y a deux phénomènes qui, me semble-t-il, se cumulent en ce moment face à cette échéance,
05:24face à ce défi du réchauffement climatique.
05:27D'un côté, il y a un manque, c'est quasiment structurel, de capacité des responsables politiques à anticiper,
05:33c'est-à-dire à gouverner ses prévoirs, disait Pierre Mendès France.
05:36Mais en l'occurrence, vous rappeliez les propos d'Alex Bouillaguet de Jacques Chirac,
05:41« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », c'est 2002, c'est le sommet de Johannesburg, c'était il y a 23 ans.
05:46Et donc, il n'y a pas de continuité de l'action publique avec une capacité, une ambition, en tout cas, quant à prévenir.
05:55Donc, il faut des politiques de très long terme, effectivement extrêmement coûteuses,
06:00mais qui ne devraient pas, normalement, subir des allers-retours, des stops and go, en quelque sorte.
06:05Voilà, on le sait, on connaît ce défi, on le sait, on ne regarde plus ailleurs.
06:09Pour reprendre la formule de Jacques Chirac, « Notre maison brûle, nous ne regarderons plus ailleurs,
06:14mais nous ne faisons pas suffisamment, nous regardons, mais nous ne faisons pas suffisamment. »
06:17Ça, c'est, je trouve, l'incapacité globale des responsables politiques, à leurs échelles différentes,
06:23de s'emparer vraiment de ce sujet.
06:25Et puis, vous le disiez, il y a plus ponctuellement, si je veux dire, depuis quelques mois, en tout cas,
06:30une vraie trumpisation de la droite sur ce sujet-là,
06:34qui s'aligne, notamment sous l'influence de Laurent Wauquiez, sur l'extrême droite.
06:38L'extrême droite et le Rassemblement National ont toujours été foncièrement anti-écolo
06:43et hostile à toute mesure environnementale, au nom toujours de la défense du consommateur
06:50ou de la défense de l'automobilisme, mais lequel est aussi, et déjà aujourd'hui,
06:54victime du réchauffement climatique, elle sera encore plus demain si on ne fait rien.
06:58Mais là, ce qui est nouveau, effectivement, c'est que la droite s'aligne sur ces positions-là.
07:02Et Gabriel Attal le rappelait il y a quelques minutes sur ce plateau.
07:05C'est vrai que, depuis quelques mois, systématiquement quasiment,
07:08la droite vote avec l'extrême droite, par exemple, pour enterrer les fameuses zones à faible émission,
07:13les ZFE, qui visent à écarter les véhicules polluants des grandes agglomérations
07:17et nombre d'autres mesures écologiques.
07:19Est-ce que ça peut durer, Alex Bouillaguet, cette alliance LRN sur ce sujet ?
07:22Là, oui, ça risque de durer un petit moment, sans doute, jusqu'à la présidentielle.
07:26Il faut que chacun, à la fois, retrouve ses petits et parfois dans le nid du voisin.
07:29Donc, ça veut dire être sur les mêmes terres.
07:31En l'occurrence, c'est le fameux électorat, notamment l'électorat rural,
07:34que se disputent Marine Le Pen et Brune Retailleau, en quelque sorte.
07:39Donc, ça risque de durer.
07:40Après, je voudrais quand même mettre un petit bémol sur le fait,
07:43est-ce qu'on est armé ou pas ?
07:45Je pense qu'on a quand même tiré la leçon aussi.
07:47La société a tiré la leçon.
07:49Quand on se souvient de 2003, la grosse canicule,
07:522003, c'est 15 000 morts en 4 jours.
07:54C'est le marché de Rungis qui devient une morgue.
07:57C'est des arrêts cardiaques une dizaine par jour.
08:00C'est des médecins qui apprennent ou qui n'ont pas su prendre la mesure.
08:06Donc, ça a quand même évolué.
08:072019, mortalité vraiment beaucoup plus négligeable, entre guillemets.
08:12Et puis, c'est la prévention qui apparaît.
08:14Ça veut dire que c'est les maraudes pour les plus fragiles, pour les plus isolés.
08:17Ce sont les mairies qui ont l'obligation d'avoir une salle climatisée
08:22pour pouvoir accueillir les plus fragiles.
08:24Ce sont les EHPAD qui commencent à avoir des pièces froides.
08:28Mais pas tous et beaucoup d'écoles qui font la plupart des écoles qui ne sont pas climatisées.
08:32Alors que c'était la première ambition d'Emmanuel Macron.
08:34Bien sûr, mais on s'en souvient de Matéi avec son petit col Pénardo.
08:37La mise de la santé à l'époque.
08:41On sentait que la mesure n'avait pas du tout été prise.
08:43Là, tous les jours, il y a une réunion avec 25 ministres qui nous disent quoi ?
08:48Qui nous disent qu'il faut s'hydrater, qu'il ne faut pas se mettre au soleil,
08:50qu'il faut faire attention, qu'il faut aller voir sa grand-mère.
08:53Il faut des choses de bon sens qui sont très importantes.
08:56Mais ça veut dire qu'on a quand même évolué et tiré quelque part les leçons.
09:00Je veux juste un tout petit mot pour compléter ce qui était dit par Renaud
09:03et puis au départ par Alix sur le front commun droite-rassemblement national,
09:08notamment à l'Assemblée.
09:09On l'a vu ces derniers temps sur des amendements semblables
09:12que je regardais encore hier soir sur les zones à faible émission,
09:14sur des amendements identiques pour supprimer notamment l'ADEME,
09:18une agence sur ces questions d'énergie, des attaques répétées contre le zéro artificialisation nette,
09:23le moratoire voté à l'Assemblée nationale sur les éoliennes et le photovoltaïque.
09:28Tout cela dans le contexte, évidemment, mais Alix l'a dit,
09:31où la droite cherche à draguer un électorat rural.
09:34On l'a vu aussi au moment de la crise agricole du début d'année notamment.
09:39Et tout cela dans le sillage, bien sûr, de Laurent Wauquiez.
09:41Et puis aussi, tout cela est permis par un gouvernement qui donne l'impression d'être pris de vitesse,
09:46qui ne dit pas grand-chose sur la loi agricole du plomb,
09:49et un socle commun, mais on va en reparler,
09:51qui se disloque en ce moment véritablement à l'Assemblée.
09:54Juste un mot promis, mais ce qui est intéressant,
09:57c'est que LR s'aligne aujourd'hui sur l'ERN,
09:59la droite s'aligne sur l'extrême droite sur l'écologie,
10:01enfin contre l'écologie, après s'être déjà alignée sur l'ERN,
10:05donc sur l'extrême droite, sur l'immigration et la sécurité.
10:07Donc on voit ce qui se dessine à l'horizon.
10:10On sait quand même que la gémélité entre LR et l'ERN,
10:14entre la droite et l'extrême droite, devient de plus en plus visible.
10:17Et ce n'est pas Gabriel Attal, visiblement, qui vous contradira.
10:20Dans un instant, on part de la motion de censure,
10:22mais pour l'heure, il est 9h16, et c'est le fil info, Maureen Thunard.
10:26Les prochaines heures vont encore être très difficiles.
10:29Le pic de cet épisode caniculaire doit être atteint cet après-midi,
10:33jusqu'à 41 degrés attendus.
10:35La vigilance rouge est déclenchée dans 16 départements du centre-ouest
10:39et du bassin parisien.
10:4268 autres départements sont en orange.
10:45Les employeurs doivent adapter les horaires et les postes de travail,
10:49rappelle la ministre du Travail ce matin.
10:51Plus de 1300 écoles vont rester fermées toute la journée.
10:55Les autorités vous déconseillent de sortir aux heures les plus chaudes.
10:58Il faut aussi éviter de faire du sport,
11:00même si vous vous trouvez dans une bonne condition physique.
11:03Des franco-israéliens accusés de crimes de guerre,
11:06c'est une information France Info.
11:08Une plainte vient d'être déposée par la Fédération internationale
11:11pour les droits humains contre deux tireurs d'élite à la double nationalité.
11:16Ils sont accusés d'être impliqués dans des exécutions sommaires
11:19de civils palestiniens à Gaza,
11:22après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
11:26C'est aujourd'hui que ferment 7 centres de santé sexuelle dans la Drôme.
11:29Il en reste donc 11 pour plus de 500 000 habitants.
11:33C'est une décision du département qui inquiète les professionnels de santé.
11:36Ces centres permettent un accès à l'IVG
11:38et au dépistage des infections sexuellement transmissibles.
11:41Les informés continuent avec Alix Bouillaguet, éditeur réaliste à France Info TV,
11:55Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info
11:57et évidemment Renaud Deli.
11:59Renaud, une motion de censure, pour quoi faire ?
12:02François Bayrou qui affronte donc aujourd'hui sa huitième motion de censure.
12:06Ce qui est nouveau, c'est que celle-ci a été déposée par le groupe socialiste.
12:09On se souvient que les socialistes n'avaient pas voté la censure au mois de février
12:12lorsque François Bayrou avait enclenché le conclave sur les retraites.
12:15C'est précisément parce que ce conclave a échoué
12:17que les socialistes ont décidé de déposer cette motion de censure
12:21pour renverser le gouvernement Bayrou.
12:23Enfin, renverser, pas forcément d'ailleurs,
12:25puisque par exemple l'ancien président François Hollande
12:27a expliqué qu'il allait voter cette motion de censure
12:31justement parce que le Rassemblement National, lui,
12:33a annoncé que normalement il ne devrait pas la voter
12:35et donc qu'il n'y aura pas d'instabilité et de chute du gouvernement.
12:38Bref, une motion de censure, pour quoi faire ?
12:41Vous le disiez d'ailleurs, à quoi bon renverser ce gouvernement ?
12:44Voici ce qu'on disait il y a quelques minutes sur ce plateau,
12:46l'ancien Premier ministre Gabriel Attal.
12:48Ça veut dire quoi faire tomber le gouvernement aujourd'hui ?
12:51Quel gouvernement à la place ?
12:53On peut reprocher des choses au gouvernement.
12:55Il y a des choses qui ne vont pas bien.
12:57Mais préférer une situation dans laquelle on n'a pas de gouvernement
13:01à un moment où les défis n'ont jamais été aussi importants à l'international.
13:04Je considère que ça n'est pas responsable,
13:06mais c'est la confirmation finalement de cette ligne du Parti Socialiste
13:10soumis à la France Insoumise.
13:12Je pense qu'elle fait beaucoup d'orphelins.
13:14Il y a des choses qui ne vont pas bien, quand même,
13:16confesse Gabriel Attal.
13:17D'ailleurs, ce n'est pas le soutien le plus fervent du gouvernement lui-même,
13:19Gabriel Attal.
13:20Il passe une bonne partie de son temps à régler ses comptes avec la droite,
13:23avec LR, qui elle-même ne soutient pas forcément,
13:28avec enthousiasme, François Bayrou.
13:29Bref, à quoi bon cette motion de censure ?
13:32Pourquoi est-ce qu'il ne faut pas faire chute du gouvernement ?
13:33Est-ce que c'est simplement parce qu'il n'y a pas mieux en magasin,
13:36si j'ose dire, pour l'instant ?
13:38À quoi bon cette motion de censure, Paul Barcelone ?
13:41C'est que de l'affichage de la part des socialistes ?
13:43Il faudra attendre de voir à quel point le Rassemblement national
13:47se met dans le rôle du chat qui joue avec sa proie,
13:50en disant « on se désintéresse des retraites ».
13:52Moi, c'est bien la première fois que j'entends l'ORN dire
13:54« on se désintéresse des retraites » en ne votant pas cette motion de censure.
13:57Il faudra certainement attendre la rentrée pour avoir les questions de budget
14:01et probablement de nouvelles motions de censure
14:04au moment du projet de loi de finances et du budget de la sécurité sociale.
14:08Et oui, vous posiez la question de savoir si c'est un barou de donneur,
14:12un dernier tour de piste ou pas pour le PS.
14:14On peut le penser dans un contexte aussi politique un peu tendu pour eux,
14:18en interne après le Congrès, l'élection d'Olivier Fort comme Premier secrétaire.
14:21C'est une manière de redire « on est dans l'opposition,
14:25on est opposé à l'échec du conclave, on ne veut pas se laisser marcher dessus
14:29et on n'est pas un partenaire de ce gouvernement qu'on ne cautionne pas ».
14:31Voilà ce qui va se jouer cet après-midi à l'Assemblée.
14:33– Alex Villaguer.
14:34– Alors ce soir, François Bayrou va sans doute se réjouir de ne pas tomber,
14:38d'avoir battu le record de Michel Barnier, trois mois et des poussières,
14:40celui puisqu'il enjambera l'été de Gabriel Attal, sept mois et des poussières,
14:44et d'être là à la rentrée pour décrocher les huit mois de Pierre Mendès-France
14:49qui est quand même son idole.
14:52Mais au-delà de ça, ce sera une victoire à la Pyrus.
14:55C'est-à-dire qu'en fait, il y avait quatre Paris, ce seront quatre Paris perdus.
15:00L'alliance avec les socialistes perdue.
15:03Alors certains se renvoient la pierre, on dit que François Bayrou n'a jamais cru vraiment,
15:06donc ne s'est jamais senti lié à des discussions, à des obligations vis-à-vis des socialistes.
15:12Aujourd'hui, les socialistes leur disent, écoutez, longue route, on n'aura plus d'indulgence,
15:15c'est ce que dit Olivier Faure, le patron, et nous, à notre tour, on veut changer de Premier ministre.
15:20Deuxième Paris raté, la démocratie sociale, c'est la DN de François Bayrou,
15:25et c'est vrai que l'échec du conclave acte le fait qu'il n'a pas réussi,
15:31et que ça aurait pu être effectivement plutôt malin à une période, mais enfin c'est un échec.
15:34Et puis, troisième Paris perdu, la marginalisation du Rassemblement national.
15:40Lui, il s'était un peu positionné, François Bayrou, comme l'anti-barnier,
15:44moi je vais faire autre chose, je vais aller plutôt sur la gauche,
15:46on voit qu'aujourd'hui, il est à nouveau entre les mains de Marine Le Pen,
15:50et puis surtout, le dernier constat, et le dernier Paris perdu,
15:53c'est ce socle commun qui est déjà, au bout de quelques mois, à bout de souffle, à bout de vie.
15:59C'est vrai que là, François Bayrou n'a pas joué son rôle d'animateur,
16:02il n'a pas donné une vision commune avec des intérêts communs,
16:05donc chacun gère sa petite boutique, ses petits intérêts, finalement en attendant que ça tombe,
16:10donc on voit qu'ils ne votent même plus les textes du gouvernement,
16:13les amendements souvent sont faits par le Rassemblement national qui vient au secours du gouvernement,
16:17enfin honnêtement, on n'y comprend plus rien.
16:18Bayrou a vraiment une part de responsabilité,
16:21est-ce que c'est pour ça qu'il réunit demain les chefs de parti du socle commun,
16:25pour essayer peut-être de retrouver des terrains d'entente,
16:28en sachant quand même qu'il y a deux textes où là, ils sont déjà divisés,
16:33qui sont posés sur la table pour la rentrée,
16:34la proportionnelle et la réforme du mode de scrutin pour Paris et Lyon-Marseille,
16:39ça c'est deux textes qui divisent son socle commun,
16:42donc pour le rabibochage, bonne chance.
16:43– Renaud Delis, on entend Alix Biaguet,
16:45même au sein du socle commun, on est assez critique de François Bayrou,
16:50et pourtant le Rassemblement national ne s'apprête pas à voter cette censure.
16:53– La grande chose de François Bayrou, et son principal atout,
16:55c'est qu'il n'y a pas d'alternative,
16:57c'est-à-dire qu'il n'y a rien d'autre en magasin pour le remplacer,
16:59donc tout le monde lui tape dessus, il y met du sien,
17:03mais comme il n'y a pas d'alternative au regard de la situation politique…
17:07– Vous voulez dire qu'il arrange bien tout le monde ?
17:08– Pour l'instant, jusqu'à présent, de moins en moins certes,
17:10mais jusqu'à présent c'est le cas.
17:12Si le RN a retrouvé ce rôle d'arbitre dont il aime à se délecter,
17:15en faisant d'ailleurs durer le suspens sur sa position,
17:19et je pense qu'il va encore le faire jusqu'à la dernière minute,
17:20y compris aujourd'hui,
17:23a priori ils n'auraient pas la votée,
17:24mais on sait que ça peut changer, ça s'est vu par le passé,
17:27c'est d'abord de la faute des socialistes,
17:29c'est parce que les socialistes ont décidé d'abandonner justement ce rôle
17:32en raison de l'échec du conclave sur la retraite.
17:35Le socle commun, il n'a jamais existé,
17:37et il existe de moins en moins, c'est clair,
17:40notamment parce qu'une bonne partie de LR s'aligne sur le RN,
17:43on l'a évoqué tout à l'heure sur de nombreux sujets,
17:46parce qu'il y a déjà une obsession présidentielle
17:50qui ronge par tous les bouts les responsables politiques en général
17:54et ceux du socle commun en particulier.
17:56Si on additionne les 14 candidats issus du socle commun
17:59de Bruno Retailleau, Gabriel Attal,
18:01en passant par Édouard Philippe et bien d'autres,
18:04et Gérald Darmanin et Jean Noubli,
18:06on voit bien à quel point ce socle n'a rien de commun,
18:08si ce n'est qu'ils sont tous obsédés par la présidentielle.
18:09Juste un dernier point qui illustre quand même l'absurdité
18:12de la situation politique aujourd'hui,
18:13du blocage dans lequel on est,
18:15c'est que, comme il n'y a pas de majorité à l'Assemblée
18:18et qu'il n'y a même plus de socle commun,
18:20les éléments de ce bloc central sont même amenés parfois
18:24à voter contre des textes qu'ils ont initiés,
18:27parce qu'ils ont été dénaturés à leurs yeux par les oppositions.
18:30On l'a vu, les macronistes ont voté contre la loi simplification,
18:34on l'a vu sur la proposition de loi de programmation énergétique,
18:37et on l'a même vu hier, d'ailleurs, sur l'adoption de la motion de rejet
18:41de la réforme audiovisuelle de Rachidati,
18:44qui était de toute façon vouée à l'échec à l'Assemblée,
18:47donc il y a eu une consigne, en gros, de sécher,
18:49de ne pas être présent au moment du vote,
18:51et qui a été très bien appliqué, d'ailleurs,
18:52puisque le bloc central, le socle commun, je ne sais comment l'appeler,
18:56a largement déserté les bancs de l'hémicycle,
18:58ce qui fait que la réforme audiovisuelle a été rejetée hier
19:02par une nette majorité, va être envoyée au Sénat
19:06avec peut-être une perspective,
19:08mais nombre de membres, d'ailleurs, de la majorité actuelle
19:11ne croient plus vraiment à l'adoption à terme de cette réforme,
19:14peut-être une perspective à l'automne,
19:15donc on voit bien, bref, qu'il n'y a pas de majorité,
19:17il y a un blocage qui tourne à l'absurdité, encore une fois,
19:20puisque les auteurs de textes sont obligés de voter contre leur propre texte,
19:24et donc la logique, qui normalement n'aura pas lieu,
19:27mais je disais la même chose l'année dernière,
19:28la logique, ce serait une dissolution,
19:30la situation actuelle du Parlement ne permet pas normalement
19:33de continuer comme ça pendant encore deux ans.
19:35– Alors, qui aurait intérêt à la chute de François Bayrou aujourd'hui,
19:38Paul Barcelone, au moment du budget ?
19:40Qui pourrait déclencher une dissolution ?
19:41– C'est une question difficile,
19:42mais il y a le sentiment que François Bayrou,
19:45il est un peu de retour quand même à la case départ,
19:48Alix parlait de ses échecs,
19:50il y a aussi l'idée que lui voudrait sortir un peu par le haut
19:54quand même de ce qui se passe là,
19:56avec l'idée qu'il aurait été jusqu'au bout,
19:59qu'il aurait tout donné,
20:00mais il ne faut quand même pas oublier
20:01qu'il est aussi extrêmement moqué en interne
20:03pour ses allers-retours à peau,
20:05ses gaffes parfois,
20:07et puis l'immobilisme,
20:08ce procès-là, on l'entend beaucoup en ce moment,
20:12y compris dans son propre camp,
20:13donc il a du mal à se dépêtrer de tout cela.
20:15– Vous voulez dire qu'il prépare sa démission ?
20:16– Je ne sais pas s'il prépare sa démission,
20:18je pense que ça fait partie des options,
20:20ça existe.
20:21– Mais vous le remplacer par Sébastien Lecornu,
20:23par exemple, ça ne change rien.
20:24– Mais non, c'est exactement ce que vous disiez.
20:25– Si, Emmanuel Macron serait très content.
20:26– Oui, si.
20:26– Et puis peut-être que cette fois-là,
20:32personne ne lui forcerait la main,
20:33puisque ce serait peut-être son propre choix,
20:35ce qui a été différent.
20:36– Mais ça ne changerait effectivement rien.
20:39– Non, la seule chose qui changerait,
20:42si j'ose dire quelque chose aujourd'hui,
20:43à la situation politique,
20:44c'est effectivement une dissolution.
20:45Emmanuel Macron retrouvera ce pouvoir-là
20:49le 8 juillet, selon les constitutionnalistes.
20:52Ce sera à nouveau une menace,
20:54une forme d'épée de Damoclès
20:55au-dessus du travail parlementaire,
20:57de l'Assemblée en cas de motion de censure.
20:58Moi, je me souviens qu'avant déjà
21:00la première dissolution,
21:01il avait dit en cas de motion de censure,
21:02je serais obligé de dissoudre.
21:04Il va retrouver ce pouvoir-là
21:06dès le 8 juillet.
21:08– On va continuer à en parler
21:09dans les informés,
21:10dans les jours qui viennent,
21:11à n'en pas douter.
21:12Merci, Paul Barcelone,
21:13journaliste au service politique de France Info.
21:14Merci, Alex Bouillaguet,
21:16éditorialiste politique à France Info TV.
21:18Et l'interview politique,
21:19tous les matins à 7h45.
21:22Merci beaucoup.
21:22– Canal 16.
21:23– Canal 16.
21:24– On précise la renumérotation
21:26depuis quelques jours.
21:27Renaud, on se retrouve demain matin
21:29pour les informés,
21:30les informés du soir.
21:31C'est à 20h tout à l'heure.
21:33– Sous-titrage Société Radio-Canada
21:36– Sous-titrage Société Radio-Canada
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21:39– Sous-titrage Société Radio-Canada

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