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Lundi 30 juin 2025, retrouvez Delphine Di Pizio-Tiger (Directrice générale, Indosuez Gestion), Jacques Henry (responsable de la recherche et allocation multi-actifs, SILEX) et Florent Delorme (Stratégiste, M&G; Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Générique
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Delphine Dipidioti est avec nous, DG d'Indo-Suez-Gestion.
00:17Bonsoir Delphine.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:18Merci d'être avec nous, merci à Jacques-Henri de nous accompagner également,
00:21le responsable de la recherche et de l'allocation multi-actifs de Silex.
00:25Bonsoir Jacques.
00:25Bonsoir Grégoire.
00:26Et Florent Delorme est à nos côtés, stratégiste chez MNG Investments.
00:29Bonsoir Florent.
00:30Bonsoir.
00:31Merci à vous trois d'être avec nous ce soir pour répondre à cette question Delphine.
00:36Fin de premier semestre, fin du deuxième trimestre qui se termine beaucoup mieux qu'il n'avait commencé pour les actions américaines.
00:45En l'occurrence, est-ce que Donald Trump a regagné au fil du temps la confiance des marchés ?
00:50Je dirais que tout se passe comme prévu exactement.
00:52Ah oui.
00:54Depuis le 20 janvier tout se déroule, le plan se déroule sans accro.
00:58Sans accro, exactement.
00:59Alors évidemment, non, ce n'est pas aussi simple que ça.
01:05Non, ce qui est intéressant de noter, c'est que globalement, je pense que tout le monde a bien vu ce qui se passe sur la macro.
01:11La macroéconomie est assez bien vue.
01:13On savait que Donald Trump allait apporter un petit peu de fantaisie au marché, si on peut dire comme ça, et notamment avec ses décisions où il peut revenir sans cesse.
01:23Voilà. Maintenant, je pense que le marché commence un peu à s'habituer à son langage et puis au fait de revenir incessamment sur un peu ce qu'il dit.
01:34Donc le taco trade ?
01:35Exactement, le taco trade.
01:38Ce qui fait que, bon, globalement, malgré tout, ce qui se passe quand même comme prévu, c'est que les marchés sont positifs.
01:45Nous, on était plutôt positifs sur les actions américaines et européennes, notamment européennes.
01:51Donc ça, ça a plutôt bien marché et d'ailleurs, c'est plutôt bien fonctionné.
01:53Plutôt sur la partie asiatique et notamment émergente asiatique et qui performent plutôt bien.
01:59La grosse surprise, ça vient quand même du dollar, même si on savait qu'il y avait potentiellement un risque de baisse du dollar sur pas mal de choses et de crédibilité finalement des Etats-Unis.
02:12Ça s'accélère un peu de ce côté-là et beaucoup plus qu'on pensait.
02:15Oui, je rappelle même que quand on évoquait les politiques économiques que Donald Trump pouvait mettre en place à partir du moment de son élection,
02:27on voyait plutôt les tarifs comme inflationnistes et donc l'ajustement par la devise devait plutôt se faire avec un dollar à la hausse.
02:34Après, on anticipait et peut-être que ça, enfin, clairement, ça doit jouer et les marchés achètent toujours la rumeur et pendent la nouvelle sur, encore une fois,
02:45le dollar, c'est le reflet quand même de la crédibilité des Etats-Unis et je reviens encore une fois sur ça,
02:51mais c'est vraiment ce qui doit nous guider sur le long terme, sur nos décisions de long terme et nous, Chien de Suez, on investit sur le long terme pour nos clients.
02:58C'est le peu de recul quand même qu'on a depuis une cinquantaine d'années, depuis 1971 et la fin de Bretton Woods.
03:06En fait, on est quand même dans un environnement un peu plus potentiellement volatil pour l'échange.
03:14On a connu une extraordinaire stabilité, mais qui est un peu extraordinaire et probablement que cette volatilité qu'on est en train de connaître va durer dans le futur.
03:26Donc, vous y voyez des ajustements structurels. Dans la baisse du dollar, ce n'est pas juste conjoncturel, cyclique, en lien avec le ralentissement du moment de l'économie américaine.
03:36Il y a quelque chose de plus lourd.
03:37Tout à fait. Là, si le dollar baisse et sa baisse est accentuée et on pourrait aller sur les 1,20 ou peut-être sur l'euro dollar ou même peut-être entre 1,20 et 1,25,
03:47ça, c'est possible. Il y a des points techniques. Et c'est, de mon point de vue, aussi en partie lié sur le risque sur le remplacement de Jérôme Powell.
03:59Maintenant, de toute façon, le marché va être forcément, forcément rassuré par rapport à ça. Je le crois sincèrement.
04:07Il ne franchira pas les lignes rouges.
04:11Il ne franchira pas la ligne rouge et la personne qu'il choisira, peut-être, ne fera pas consensus, mais elle n'est pas la seule à choisir.
04:18Elle n'est pas la seule. Il y a quand même un board et au final, il n'y a pas qu'un vote qui est celui du président de la Banque Centrale.
04:26Et un président de la Banque Centrale ?
04:28C'est quand même un travail d'équipe. Et de toute façon, il est complètement rationnel, Donald Trump.
04:32Si à un moment donné, il met en danger la crédibilité et sa crédibilité de sa politique, il va revenir en arrière.
04:37Donc, de toute façon, c'est normal. Le marché se fait peur à un vent, mais il va être assez rassuré par la suite.
04:42Donc, tout ça pour dire que sur le dollar, on aura peut-être l'occasion d'y revenir, mais nous, sur des portefeuilles où on avait aidé une partie du dollar,
04:53là, pour le coup, on réduit, on prend les bénéfices sur la partie du dollar.
04:57Sur les couvertures. D'accord. Oui. Parce que 10% de baisse, c'est quand même déjà un gros boulot.
05:03Après, on peut encore gagner 5%, mais pour nous, ça nous semble quand même déjà plutôt pas mal.
05:08D'accord. Mais ça reste du long terme.
05:10Ça n'enlève rien à la volatilité. Et peut-être qu'on reparlera aussi par la suite de ce qu'est-ce qui peut protéger dans le portefeuille,
05:17dans un portefeuille diversifié, quelle est la valeur refuge aujourd'hui ?
05:21Alors, on parlera de l'or, mais en dehors de l'or, parce qu'on ne peut pas faire de l'or dans tous les portefeuilles,
05:25qu'est-ce qui est la valeur refuge ? Ça, c'est extrêmement intéressant, parce que probablement qu'elle vient aussi du champ.
05:29Oui. Organisation des portefeuilles dans un monde différent. Je reprends ma question, Jacques.
05:34Est-ce que Donald Trump a regagné la confiance des marchés ?
05:36C'est vrai que ce n'était pas dans les cartes, en début de trimestre, de voir Wall Street au plus haut, au 30 juin, le Mazdaq au sommet,
05:46avec la résilience très forte quand même du thème de l'IA et une valeur emblématique comme Nvidia,
05:52qui a recoupé, je ne sais pas, 30% de baisse quand même du pic au creux, Jacques.
05:57Alors, clairement, il y a un phénomène d'accoutumance et de lassitude vis-à-vis de Trump.
06:03Et c'est ce qu'on voit aussi sur la volatilité. Quand il y a un choc, le marché s'ajuste vite.
06:07Et puis après, finalement, c'est une nouvelle ère, un nouveau monde qui commence.
06:11Et c'est un peu ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui.
06:13C'est-à-dire qu'on ne changera pas Trump. Il est encore plus imprévisible que lors du premier mandat.
06:19Il va beaucoup plus loin, beaucoup plus fort. Mais finalement, le marché s'accoutume de ça.
06:23Alors, par contre, les forces de l'économie américaine, elles sont encore là.
06:29Alors, la croissance est beaucoup plus faible que l'année dernière.
06:32Donc ça, ce n'est pas une grande réussite. Mais elle reste plus forte que dans les autres zones.
06:36Et puis, cet exceptionnalisme américain, il vient aussi des valeurs tech.
06:40Et donc, pendant très longtemps, moi, j'avais une vision assez simpliste sur le dollar.
06:44C'est que la force du dollar un peu structurel, elle correspondait à la force du marché action
06:48et la force de la technologie américaine.
06:50C'est ça qui aspirait les flux, en fait.
06:51C'est ça qui aspirait, en fait, les flux.
06:54Alors, il n'y avait pas que cet aspirateur à flux.
06:55Mais le point de rupture, c'est quand les plateformes tech ont commencé à se développer.
07:01Et où là, en fait, on voit cette surperformance américaine sur les marchés actions
07:05qui a continué, qui s'est amplifié.
07:08Et avec Trump, qui remettait, en fait, un peu d'essence dans la machine,
07:13très récemment, pour relancer, on considérait que c'était aussi ça qui allait permettre au marché actions de bien se comporter.
07:22Sachant qu'on aime beaucoup la tech et on aime beaucoup l'intelligence artificielle
07:26et qu'il n'y a pas vraiment de concurrence, ni en Europe, ni au Japon.
07:30Et alors, marginalement en Chine, mais marginalement.
07:35Donc, ça fait que d'avoir...
07:37Bon, il y a eu des très beaux points d'entrée sur la tech.
07:39Je pense que pas grand monde les a joués, puisque dans ces phases de creux,
07:43en fait, les investisseurs sont assez averses au risque et donc ne reviennent pas.
07:48Mais par contre, ce qu'on a aussi vu, en général, c'est parmi nos clients, beaucoup d'attentisme.
07:53C'est-à-dire que nous aussi, d'une certaine façon, on a vu le marché baisser.
07:59Les fondamentaux étaient là.
08:01L'histoire sur la tech et l'intelligence artificielle, c'est une histoire d'investissement.
08:04C'est pas juste un feu de paille.
08:06Ça a commencé il y a à peu près deux ans avec les très bonnes publications d'NVIDIA
08:10qui a ouvert cette nouvelle ère, qui a relancé, en fait, la technologie américaine.
08:14Et ça, cette histoire n'est pas finie.
08:15Le marché ne s'y est pas trompé et ça s'est vu sur les tendances de profit.
08:18Au moment du Liberation Days, les analyses sont révisées à la baisse.
08:22Au bout de deux semaines, c'était parti.
08:23On était revenu sur la tendance et ce qui a fait la force des États-Unis
08:27est encore là, aujourd'hui, encore bien présent.
08:29Oui.
08:30Alors, effectivement, les investisseurs ont peut-être préféré attendre
08:35plutôt que de bouger dans tous les sens pour essayer de suivre Trump.
08:39De ce qu'on comprend, le retail a quand même été un acheteur des creux de marché
08:42et devient un acteur, un acheteur marginal du marché américain important.
08:47Le retail américain, semble-t-il, est capable de faire le marché aujourd'hui, Jacques ?
08:51Alors, c'est un peu ce qu'on a vu au mois de juin.
08:53Oui, c'est ça.
08:53On a eu les phases de publication de résultats, elles sont derrière nous.
08:56Donc, normalement, on rentre dans une phase de creux où il ne se passe pas grand-chose.
08:59On attend dans quelques semaines les débuts de publication du second trimestre.
09:03Et puis, là, le marché accélère, accélère fort.
09:06Donc, c'est probablement des fur-retails.
09:08Mais le positionnement était assez extrême.
09:10Les enquêtes étaient sur des points très bas.
09:13Et donc, en général, c'est plutôt un bon point.
09:15Contrariant.
09:16Oui, c'est ça.
09:16Un indicateur contrariant.
09:17Lorsque le point est extrême, l'indicateur contrariant fonctionne plutôt bien.
09:21C'est ce qui s'est passé.
09:21Quand vous dites que le marché s'est accoutumé à Trump, accoutumance, est-ce que ça veut dire complaisance ?
09:27Une moins bonne prise en compte des risques liés à la conduite de la politique économique aux Etats-Unis.
09:34Les tarifs, l'affaire n'est pas réglée.
09:36Les heures de vérité arrivent là, prochainement.
09:39Alors, clairement, nous, on était un peu plus prudents dans notre scénario de mi-année qu'on a présenté au début juin.
09:45Par contre, l'allocation qu'on a suggérée se passe plutôt bien.
09:48Mais on ne pensait pas que le marché puisse aller monter si fort au cours du mois de juin, pour être très clair.
09:54Mais par contre, on aimait toujours la tech.
09:56Par contre, avec des diversifiants, dont l'or, dont on a esquissé le débat.
10:01Et par contre, sur le dollar, on était naturellement aussi, un peu comme tout le monde à la fin d'année dernière avec l'élection de Trump,
10:08on est passé neutre au mois de mars.
10:09Et j'espérais avoir un rebond technique.
10:14Pour l'instant, il n'a pas eu lieu.
10:15Non, on ne le voit pas encore très nettement sur la parité euro-dollar, par exemple.
10:20Effectivement, on est à 1,17, 1,1750, qui sont plutôt des points bas, en tout cas des points bas récents sur cette parité de change.
10:27Votre bilan de ce semestre, Florent, bien sûr, on a déjà mis quelques sujets sur la table.
10:33Mais encore une fois, retrouver en fin de semestre une partie des actifs américains, je mets le dollar de côté,
10:40mais même les taux, 4,25 sur le 10 ans américain, on n'est pas loin d'être pile-poil sur une moyenne historique de très long terme pour un 10 ans américain.
10:49Pétrole à 65 dollars, les actions américaines au sommet, si on prend quelques KPI de Trump, là, finalement, ce n'est pas si mal.
10:59C'est vrai que ce qui a mis le feu aux poudres, c'est ce fameux Liberation Day où Trump a annoncé une salve de tarifs douaniers tous plus impressionnants les uns que les autres.
11:11Mais semaine après semaine, le marché s'est aperçu que l'administration américaine n'avait pas vraiment les moyens de ses ambitions.
11:20C'est-à-dire qu'imposer de tels tarifs pose de problèmes multiples aux États-Unis, des problèmes industriels, tout simplement,
11:30puisque, effectivement, à court terme, il est impossible de reconstruire des chaînes de production plus locales.
11:37Donc, à court terme, on n'a que des inconvénients.
11:41Et ça, effectivement, les industriels américains se sont chargés de le rappeler à l'administration américaine.
11:46Et puis, l'électorat de Trump, lui-même, s'est aperçu qu'on ne pouvait pas à la fois prétendre établir des tarifs douaniers et réduire l'inflation.
11:59Donc, Trump s'est trouvé sous la double pression de l'industrie américaine, d'une partie de son électorat,
12:06également des grandes banques américaines qui ont fait le siège du bureau Oval pour lui rappeler que l'ampleur de ce qu'il annonçait était trop déstabilisante.
12:16Donc, je ne dirais pas que le marché s'est accoutumé à Trump.
12:20Je dirais que le marché s'est aperçu qu'il pouvait faire plier Trump.
12:23Et donc, il a pris conscience de son pouvoir, en particulier via le marché obligataire,
12:27qui, très rapidement, est allé tester des niveaux de taux d'intérêt qui ont fait peur à l'administration américaine,
12:35quand on connaît les difficultés de financement actuel, compte tenu du déficit quasi structurel, maintenant, de l'État fédéral, du niveau d'entêtement déjà élevé.
12:47Donc, je pense que les marchés ont pris conscience qu'ils pouvaient faire plier Trump,
12:52que les États-Unis n'étaient pas assez forts pour imposer au reste du monde une telle rupture dans l'organisation économique à l'échelle mondiale.
12:59Et on s'aperçoit qu'effectivement, in fine, on aura sans doute des droits de douane un peu plus élevés que ce qui prévalait sous l'ère Biden.
13:09Oui, beaucoup plus élevés même, autour de 15% pour le péage moyen américain.
13:13On ne sait pas exactement où tout ça va se terminer, mais en tout cas, ce ne sera sans doute pas de nature à déstabiliser complètement les entreprises et donc les marchés.
13:25Donc, c'est finalement assez logique que les marchés actions soient dorénavant à ces niveaux-là.
13:32Il y a une logique à retrouver ces marchés actions à ces niveaux-là, d'accord.
13:35Puisque, effectivement, on est très, très loin maintenant des ambitions initiales.
13:41Et pour compléter, je dirais que les commentaires, de manière générale, depuis plusieurs semaines sur la fin de l'exceptionnalisme américain, sur le changement de paradigme,
13:52ont sans doute été un peu excessifs. On a tendance à vouloir voir en permanence des ruptures.
13:59Mais les ruptures vraiment brutales, finalement, sont assez rares dans l'histoire et dans l'histoire économique.
14:05Et cette thèse de la fin de l'exceptionnalisme américain ne tient pas sur des arguments très, très solides.
14:14Puisque, comme tu le rappelais à l'instant, ce qui fait les attributs de la puissance américaine n'a pas disparu.
14:21On a toujours une puissance militaire incontestable, une puissance technologique incontestable,
14:28une productivité qui reste supérieure à ce qu'on peut avoir ailleurs.
14:34Et si on couple simplement ces trois éléments-là, on a les attributs de la puissance et donc de la force de leur monnaie.
14:40Et c'est d'autant plus vrai que tout ça doit être analysé aussi de manière relative et qu'on ne voit pas à ce stade
14:49quelle est la puissance économique de substitution.
14:53La zone euro n'a pour l'instant pas fait la démonstration de sa capacité à relever tous les défis auxquels elle doit faire face
15:02sur le plan économique, militaire, financier, puisqu'on parle beaucoup de la dérive budgétaire des finances publiques américaines,
15:11ce qui permet de détourner un peu l'attention de la dérive des finances publiques européennes.
15:15Française, vous voulez dire ?
15:16Française !
15:17Oui, mais la France, c'est un gros morceau.
15:19Oui, mais ce n'est pas l'Europe.
15:20Et l'Italie, même si on a...
15:21À contraire, je trouve que le reste de l'Europe se porte plutôt bien en termes d'équilibre financier aujourd'hui.
15:27Oui, la France, c'est un très gros morceau.
15:30L'Italie voit effectivement la situation s'améliorer, mais bon, on n'est pas non plus dans une situation qui va attirer les capitaux de la planète.
15:38Et donc, quelle est l'alternative aux États-Unis ?
15:42On revient vite à cette question.
15:44Oui, voilà, puisqu'en fait, il ne suffit pas d'analyser dans l'absolu la situation d'un pays, il faut voir quelles sont les alternatives.
15:51La Chine, quant à elle, est une puissance économique et militaire, mais n'a pas fait le choix à ce stade de s'ouvrir au monde
15:56et donc, la devise chinoise ne peut pas se substituer au dollar rapidement.
16:01Et une fois qu'on a cité l'Europe et la Chine, il n'y a pas d'autres zones économiques.
16:06La Chine peut être une puissance technologique, quand même, peut-être, demain ?
16:08Oui, mais qui, pour l'instant, n'ouvre pas son marché de capitaux assez largement.
16:11Donc, on ne peut pas, dans le système monétaire international, remplacer le...
16:15Remplacer les États-Unis un pour un.
16:17Voilà, donc, la fin d'exceptionnalisme américain, ce n'est pas pour maintenant, par faute de concurrents crédibles.
16:22Oui. Sur la baisse du dollar, vous le disiez tout à l'heure, il y a une dimension conjoncturelle,
16:28il y a une dimension plus structurelle.
16:30Là, 10% de baisse, peut-être qu'il est temps que le mouvement se calme un petit peu.
16:33On verra ce qu'il en est, Delphine.
16:35Mais quelle analyse vous faites entre la part liée au ralentissement de l'économie américaine
16:39et la part plus structurelle ?
16:42Et partant des niveaux atteints, est-ce qu'on peut imaginer encore, quand même, un mouvement de baisse du dollar ?
16:47Est-ce que c'est un cycle long dans lequel il faut s'inscrire ?
16:51Alors, comme je disais, je pense qu'il va y avoir beaucoup de volatilité.
16:55Volatilité.
16:55Et ça va être, pas uniquement cette année, mais probablement, il faut s'habituer à plus de volatilité au niveau d'échange à venir.
17:05Après, ce qu'il est important d'avoir en tête, c'est sur quoi repose, en effet, le dollar.
17:14Qui reste cher, enfin, qui reste surévalié, en tout cas au sens macroéconomique du terme.
17:20Parce qu'on a connu un euro-dollar à 1,40, c'est possible.
17:26C'est en effet la suprématie américaine, mais c'est surtout, je pense aujourd'hui, le pouvoir des États-Unis, c'est sur sa force militaire,
17:40qui fait d'ailleurs que pour la négociation, qui va être le prochain agenda, là, du neuf, peut accélérer.
17:47Parce que ces négociations qu'il veut faire, là, avec tous ces pays-là, enfin, l'entier du monde, ça devrait prendre des années.
17:55C'est impossible de faire ça en un mois, en six mois.
17:58Si l'objectif est de signer des accords de libre-échange.
18:01C'est impossible, impossible.
18:03Qu'est-ce qui fait que les pays plient en partie ?
18:05Et qu'il a fait certaines déclarations en disant que les pays étaient tout de suite d'accord avec lui et voulaient négocier.
18:09Mais c'est parce que pas mal de pays sont sous parapluie, protection sur la puissance américaine.
18:17Pas, là, pour le coup, militaires.
18:20Et donc, ils ne peuvent pas se passer des États-Unis.
18:22Et l'Europe, malgré tout, en premier.
18:24Et c'est une chance, finalement, le signal qu'il nous donne de remettre un peu de dépenses militaires.
18:28Alors, ça ne tombe pas forcément au meilleur moment, mais voilà.
18:31De toute façon, ce n'est jamais le bon moment.
18:33Et peut-être que, par contre, ce qui est le bon moment, c'est que, ce que vous venez de dire,
18:36c'est que, finalement, il n'y a pas un maillon faible.
18:39Comme il y a eu la Grèce, l'Italie, le Portugal, etc.
18:42Non, il n'y a pas vraiment de maillon faible aujourd'hui en Europe.
18:45Donc ça, c'est peut-être une chance aussi pour l'Europe.
18:47Vous ne classez pas la France comme maillon faible de l'Europe ?
18:50Non.
18:51Très bien.
18:52Restons...
18:53J'en j'entends.
18:54Restons les pieds sur terre.
18:56Voilà, les pieds sur terre, clairement.
18:57C'est bien.
18:59Donc, on a ça.
18:59Et puis, de l'autre côté, encore une fois, c'est ce qui fait qu'il va y avoir de la volatilité, encore une fois.
19:08Et ça, on n'enlèvera rien à ça.
19:11Parce que, c'est fondamentalement, on a oublié que le dollar, il repose sur rien.
19:15Enfin, sur rien dans le sens où il n'est pas convertible.
19:19C'est pour ça que je parlais de Bretton Woods.
19:20Oui, oui, j'entends.
19:21Et la fin de Bretton Woods.
19:22On n'a aucun recul, parce que ça ne fait que 50, un peu plus de 50 ans, qu'on a quitté ce système de convertibilité du dollar qu'on n'avait jamais...
19:32Ça, on ne connaissait pas avant.
19:34Ça n'est jamais arrivé.
19:35Donc, on n'a pas eu de crise encore dans ce cas de figure.
19:39Et aujourd'hui, quand même, il y a des signaux faibles.
19:41Parce que, la valeur du dollar, aujourd'hui, repose principalement sur la crédibilité du gouvernement et de la banque centrale.
19:48Donc, si on enlève M. Powell, le marché, évidemment, teste ça.
19:53Parce que, quelle est la crédibilité ?
19:54Donc, le choix du successeur, c'est quand même un facteur clé.
19:57À court terme, en tout cas.
19:58À court terme, je pense qu'il y a un facteur clé.
20:00Je pense qu'après, il y a quand même des facteurs de rappel dans les institutions américaines
20:04qui font que ça ne sera pas un problème sur le moyen terme.
20:07Mais, globalement, à court terme, c'est possible que ça le soit.
20:10Donc, c'est...
20:12Et puis, ça repose, quoi ?
20:13Donc, cette valeur, puisqu'elle n'est pas convertible,
20:16est quand même assise derrière sur un tas de dettes qui est incroyable et un déficit,
20:21qui va vers les 9%.
20:23C'est...
20:24Aujourd'hui, il faut vraiment y croire, quoi, pour détenir du dollar.
20:28Ou alors, et ça, c'est un autre sujet,
20:30c'est qu'aujourd'hui, donc, non seulement les États-Unis
20:33tiennent le monde, enfin, une partie du monde
20:36sur le parapluie de la défense,
20:38mais aussi sur le système d'échange
20:40qui est le système SWIFT,
20:43qui privilégie malgré tout le dollar dans ses échanges.
20:46Donc, ce qu'il faudra suivre avec intérêt,
20:48c'est aussi des alternatives à ces échanges
20:52qui sont majoritairement...
20:54À ces plateformes ?
20:54À ces plateformes d'échange qui sont, aujourd'hui,
20:56qui privilégient complètement le dollar,
20:58comme on a ce qu'on appelle BricsPay,
21:01qui est la potentielle alternative
21:04à SWIFT, demain...
21:06La désolarisation a besoin, avant tout,
21:08d'infrastructures nouvelles.
21:10Et ce qui est un peu disruptif, peut-être, dans l'histoire,
21:12c'est quand même que dans ces plateformes,
21:13il y a quand même des entreprises
21:15qui ont pignon sur eux,
21:16qui sont associées, je parle sur BricsPay,
21:19donc qui est l'alternative des marchés émergents
21:21pour créer la propre forme d'échange
21:23en oubliant le dollar,
21:25ce qui peut être quand même un tout petit peu disruptif,
21:27surtout que ce qui est disruptif,
21:28c'est que ça prend en compte le blockchain,
21:29et qui est probablement la technologie de demain
21:33sur ces plateformes d'échange.
21:35Donc, ça, il faut vraiment, je pense, le suivre.
21:37Donc, tout ça fait que, malgré tout,
21:40il va y avoir de la volatilité sur l'échange.
21:41Et comment on organise un portefeuille
21:43pour tenir compte de ce nouveau paradigme,
21:46puisque c'est quelque chose qui s'inscrit,
21:47que vous inscrivez dans le temps,
21:49en l'occurrence, Delphine ?
21:50Alors, historiquement, on se disait toujours,
21:52et c'est la littérature qui dit ça,
21:54les études académiques,
21:55globalement, on hedge le change
21:57sur la partie qui est investie
22:00sur les obligations.
22:01Oui, en général, c'est ce qu'on fait.
22:02Parce que la volatilité du change
22:05est plus importante que la volatilité du sujet.
22:08Aujourd'hui, peut-être que...
22:09Il faut se poser des questions.
22:10À certains moments, il faut se poser des questions,
22:12mais bon, aujourd'hui, c'est le cas.
22:13Et sur la partie action,
22:15généralement, on ne hedge pas
22:16parce que, justement, la volatilité du change
22:18est supérieure à la volatilité du change.
22:20Aujourd'hui, on en change de par année.
22:21Je pense que c'est quand même relativement durable.
22:23Donc, comment on fait pour ça ?
22:25Donc, quand on ne sait pas,
22:27et ça, c'est aussi la littérature qui dit,
22:29dans le doute, on est déjà en moitié.
22:31Donc, ce qui est quand même plutôt,
22:33entre guillemets, plutôt...
22:35Vraiment rationnel,
22:38c'est de hedger la moitié de son portefeuille de fiction.
22:41Maintenant, ça coûte cher.
22:42Oui, c'est très cher.
22:43Parce que là, hedger maintenant,
22:44alors qu'on a potentiellement 5% à venir,
22:46c'est 2,30.
22:472,30.
22:482,30.
22:49Donc, là, il faut quand même l'avoir en tête.
22:50Donc, au final,
22:53je pense qu'il faut quand même avoir...
22:56Il faut voir le change comme une classe d'actifs
22:58dans son portefeuille,
22:58comme une classe d'actifs à part.
23:01Donc, il faut suivre les corrélations
23:02pour voir si ça peut être potentiellement
23:03des actifs refuges.
23:05Aujourd'hui, c'est quand même compliqué
23:06de considérer que le dollar
23:07est complètement un actif refuge,
23:09mais ça dépend quelle crise
23:10on veut hedger aussi,
23:11on peut faire en face.
23:13Et on parlera...
23:14Je parle des actifs refuges maintenant,
23:16mais sinon...
23:17Ce que je pense qui est
23:18le meilleur actif refuge aujourd'hui,
23:20c'est de...
23:23Finalement, c'est hedger
23:24contre la hausse de la volatilité,
23:25notamment du change,
23:26puisque probablement,
23:28là, on sous-price un peu,
23:29notamment sur la partie optionnelle.
23:31Et puis, sur les options en général,
23:34d'acheter des options de couverture,
23:37enfin des couvertures...
23:38Qui a des produits dérivés pour ça.
23:39Des produits dérivés
23:40qui sont pour ça
23:41et qui arrivent à bien protéger son portefeuille
23:43à des coûts qui ne sont pas...
23:45Mais c'est contre la volatilité des changes
23:47en général qu'il faut se couvrir aujourd'hui.
23:49Je pense.
23:49Et encore une fois,
23:50de prendre le change
23:51comme une classe d'actifs,
23:53moins à part.
23:54Henri, comment on gère effectivement
23:56cette situation autour du dollar
23:58dans la réflexion qu'on a
23:59quand on construit
24:00des allocations multiactifs ?
24:02Qu'est-ce que ça change ?
24:03Est-ce qu'il faut se couvrir ?
24:04Ça coûte cher ?
24:06Et puis,
24:07est-ce que ce mouvement
24:09de réallocation un peu mondial
24:11qui voit des investisseurs
24:14prêts à sortir des actifs en dollars
24:15pour peut-être se réallouer ailleurs ?
24:17Est-ce que c'est un mouvement
24:17qui a encore du vent
24:19peut-être demain dans les voiles ?
24:21Alors moi,
24:21je rebondis sur ce qui a été dit.
24:23Je pense qu'on n'est pas
24:24dans un changement de régime
24:25sur le dollar.
24:25On est plus dans une logique
24:26de diffusion.
24:28Diffusion,
24:28c'est un processus
24:29un peu plus lent
24:30et le dollar ne va pas perdre
24:32du jour au lendemain
24:32son statut de vie de réserve.
24:37C'est lié à plein de facteurs
24:38qui ont déjà été discutés.
24:40Donc, ça fait que pour nous,
24:41c'est quand même
24:41un mouvement
24:42qui s'insère dans le temps.
24:43C'est un mouvement
24:43qui a commencé
24:44depuis un petit moment
24:45puisque les pays asiatiques,
24:48notamment,
24:49les pays émergents,
24:51soit par volonté,
24:53soit sous la contrainte,
24:54sont sortis progressivement
24:56du dollar
24:56ou ont commencé à le faire.
24:58Et il n'y a pas vraiment
24:59d'alternative.
25:00Donc, la première alternative,
25:01ça a été d'être
25:02un peu plus diversifié
25:03dans les paniers de devises
25:04et puis des fois,
25:05sur des devises très illiquides,
25:06il peut y avoir
25:06des mouvements un peu avérants.
25:09On a eu ça sur le dollar.
25:10Taïwan.
25:10Taïwan, il n'y a pas très longtemps.
25:11Bien sûr.
25:12On l'a sur le franc suisse.
25:13Nous, on est basé en Suisse.
25:14Donc, voilà,
25:14c'est une valeur aussi refuge,
25:16mais ce n'est pas très liquide.
25:17Donc, ça fait qu'on peut
25:18en mettre une petite fraction,
25:19mais pas nécessairement beaucoup.
25:21Et puis,
25:22lorsqu'on n'a pas vraiment
25:23d'alternative sur les devises,
25:25naturellement,
25:26on est un peu poussé vers l'or.
25:27Alors, on a un billet
25:30parce qu'on est basé en Suisse,
25:31mais on en est conscient.
25:33Mais clairement,
25:34en termes de diversifiés...
25:34Ce n'est pas que les maisons suisses
25:35qui ont le droit
25:36de faire la promotion de l'or.
25:37Voilà, exactement.
25:38Mais ce mouvement
25:39qu'il y a sur les banques centrales,
25:41ça a quand même
25:41quelque chose
25:41qui a été très structurant.
25:43Les premiers,
25:44ça a été les Russes.
25:45Les achats d'or, c'est ça.
25:46Les achats d'or,
25:47parce qu'ils avaient
25:48certainement en tête
25:49l'invasion de l'Ukraine.
25:50Donc, ils ont commencé
25:51par sortir du dollar
25:53et ils sont allés dans l'or.
25:55Et puis là,
25:56récemment, en fait,
25:57c'est la Chine
25:57et d'autres pays émergents.
25:59Pas que en Asie, en fait.
26:01Il y a d'autres pays,
26:02même la Pologne,
26:03accumule de l'or.
26:05Et donc, ça,
26:05c'est un mouvement de fond
26:06déjà depuis quelques années.
26:08Il y a encore de la place.
26:08Il y a encore de la place
26:09pour que ces grandes institutions
26:11de réserve
26:12accumulent encore de l'or.
26:13Si on regarde, en fait,
26:15le ratio de la Chine,
26:16sa détention d'or
26:17par rapport aux autres banques centrales,
26:18il y a encore beaucoup de place.
26:20Et puis, cette tendance sur l'or,
26:22ça a attiré aussi
26:23d'autres investisseurs récemment.
26:24Puisque maintenant,
26:26c'est des investisseurs
26:27qui peuvent acheter
26:28avec des ETF passifs.
26:30Et donc,
26:31à la fin d'année dernière,
26:32c'était les Américains.
26:33Ils craignaient les droits de douane.
26:35Donc, ils s'étaient déjà positionnés.
26:36Donc, il y avait aussi
26:37un peu de retail là-dedans.
26:38Et puis, plus récemment,
26:39ça a été l'Asie,
26:40les Indiens.
26:42Alors, la joaillerie en Inde,
26:43ça a toujours été un...
26:44Oui, il y a un marché physique.
26:45Il y a un vrai marché physique,
26:47mais aussi les Chinois,
26:48le retail chinois
26:49ou les investisseurs chinois
26:50qui sont venus
26:52sur cette classe d'actif.
26:53Donc, ce n'est pas un hasard
26:54si l'or a eu une très bonne performance
26:56l'année dernière
26:57et encore une très bonne performance
26:58depuis le début de l'année.
26:59C'est juste là,
27:00sur les dernières sessions
27:01où finalement,
27:03le marché respire un petit peu.
27:04Mais pour nous,
27:05il y a encore de la place
27:06et c'est une tendance de fond.
27:07Sur le plan macro,
27:09un peu plus global,
27:09même peut-être encore,
27:11Jacques,
27:11qui profite de la baisse du dollar
27:12aujourd'hui ?
27:14Alors, les émergents aussi.
27:16Alors, les émergents en profitent
27:17un peu toutes les actifs confondues.
27:20Ils en profitent sur le change,
27:21sur la partie obligataire
27:23et également sur la partie action.
27:26Donc ça, ça a été quand même
27:27un changement
27:28puisque l'histoire du monde émergent
27:30a été assez compliquée
27:31parce que le dollar était trop fort.
27:35La Chine avait jusqu'à un passé
27:37assez proche
27:38une politique très anticapitale.
27:40Elle est revenue en arrière
27:42et elle a commencé
27:43un stimulus monétaire
27:44à partir du mois de septembre
27:45l'année dernière.
27:46Donc, les émergents
27:47qui étaient un peu
27:49restés à l'écart
27:51dans les allocations
27:51de portefeuille
27:52sont revenus
27:52très progressivement.
27:54Mais un mouvement de diffusion
27:55là aussi,
27:56ça ne s'est pas fait
27:56de façon brutale.
27:58Mais pour des gens
28:00qui avaient déjà
28:01de la Chine,
28:02revenir sur les autres pays émergents
28:03avec des histoires
28:04macro intéressantes.
28:06Nous, on aime bien l'Inde
28:07par exemple.
28:08Ou alors, dans les marchés frontières,
28:09il y a un pays en retournement,
28:10c'est l'Argentine.
28:11Bien sûr.
28:12Donc, là, typiquement,
28:13il y a eu des mouvements
28:15qui se diffusent progressivement
28:17et ça, c'est des choses
28:19qui ont encore, là aussi,
28:20un petit peu de place.
28:21Et l'histoire chinoise,
28:22elle est convaincante aujourd'hui ?
28:23Alors, je dis, effectivement,
28:24les marchés asiatiques
28:25ont très bien performé
28:26au premier semestre.
28:28Je ne dis pas de bêtises.
28:30La Chine, évidemment,
28:32soulève de nouvelles interrogations.
28:34Est-ce qu'il faut considérer
28:35le début de quelque chose
28:37qui pourrait être un cycle haussier
28:39sur des actions chinoises
28:40qui ont été particulièrement délaissées,
28:43mal aimées,
28:44la Chine ayant été labellisée
28:46comme ininvestissable
28:47par bon nombre d'investisseurs
28:49sur des considérations
28:51liées aux risques politiques,
28:53pour dire les choses,
28:54la capacité du politique
28:55à reprendre en main
28:57l'économie privée,
28:59si tant est qu'elle existe ?
29:00Est-ce que l'attitude de Pékin
29:02est plus convaincante aujourd'hui
29:04quand il s'agit d'investir
29:05ou de réinvestir en Chine
29:06et quand on est un investisseur global ?
29:08Alors, on est revenu neutre Chine,
29:10mais clairement,
29:11il y a une dichotomie aujourd'hui
29:12sur le marché chinois.
29:14C'est les étrangers qui ont...
29:15C'est Hong Kong qui monte.
29:16C'est Hong Kong qui monte.
29:17Ce n'est pas le marché domestique.
29:20Donc, clairement,
29:21même les investisseurs chinois
29:23ont des doutes, en fait,
29:24sur cette capacité-là.
29:25Et s'ils préfèrent acheter de l'or,
29:28c'est qu'il y a de leur confiance
29:29qui est quand même assez limitée.
29:32L'économie n'est pas encore
29:34complètement rééquilibrée.
29:36Le consommateur, l'inflation,
29:38il y a d'autres enjeux.
29:40La Chine reste encore l'usine du monde.
29:43C'est vraiment un marché d'exportation.
29:46Donc, il y a du mieux, marginal.
29:49Mais dans les émergents,
29:50on préfère aller chercher
29:51d'autres histoires
29:51que l'histoire chinoise.
29:52Oui, je comprends.
29:53Bon, qui profite ?
29:55Oui, bien sûr,
29:55d'Afrique, d'Asie et de la Chine.
29:57Sur la partie chinoise
29:58et consommateur chinois,
30:00entre guillemets,
30:00ou particulier chinois,
30:02je pense que le particulier chinois,
30:04c'est un peu le particulier français.
30:05Il ne connaît pas le marché.
30:06Il n'a jamais été éduqué
30:07à acheter le marché financier.
30:11Il ne connaît pas.
30:12Il ne connaît que l'immobilier.
30:13On l'a perfusé à l'immobilier
30:14pendant tellement d'années
30:15depuis que l'immobilier
30:16est investissable,
30:17c'est-à-dire 20 ans.
30:18Il ne connaît que ça.
30:19Donc, il faudrait aussi
30:20qu'il y ait des incitations
30:22pour expliquer
30:24et puis encourager
30:25les investisseurs
30:27d'acheter des actions
30:30pour préparer sa retraite.
30:31Oui, c'est ça,
30:32de placer son épargne financière.
30:34C'est ça.
30:34Parce que pour l'instant,
30:35ils ne font à 80,
30:37je crois que c'est plus de 80%,
30:38ou c'est peut-être 90%,
30:40si ce ne serait-ce que l'immobilier.
30:41Oui, oui.
30:42Alors, il y a beaucoup
30:42de retail spéculatif
30:44sur le marché chinois,
30:46mais en termes de placement
30:48et d'investissement,
30:49cette culture-là,
30:50elle n'est pas faite.
30:50Quand le chinois investit,
30:51c'est plutôt le casino.
30:52Elle n'est pas faite.
30:52Voilà, c'est ça.
30:53C'est un peu le problème.
30:54Donc, il faut avoir
30:55cette culture
30:56de préparer sa retraite
30:58et investir pour le long terme
30:59et bâtir quelque chose.
31:00Bon, qui profite
31:01de la baisse du dollar
31:02ou autrement dit,
31:03comment on organise
31:04la stratégie d'investissement
31:06pour la deuxième partie
31:07de l'année,
31:08partant des niveaux atteints,
31:09alors sur le dollar,
31:10mais aussi, encore une fois,
31:11sur un marché américain.
31:13Je ne sais pas,
31:13le S&P 500
31:14à 6150 points,
31:16on ne doit pas pricer
31:17un énorme ralentissement
31:19de l'économie américaine
31:20ou des perspectives bénéficiaires
31:22des entreprises américaines.
31:25Si on ne va pas parler de l'Europe,
31:27parce que c'était quand même
31:28le thème aussi du,
31:29au moins du début
31:30du premier semestre,
31:30le premier trimestre,
31:31c'était,
31:31ah, l'Europe,
31:33le vent dans les voiles,
31:34les planètes s'alignent
31:34pour l'Europe,
31:35nous devenons un pôle
31:37de stabilité
31:38dans un monde
31:39troublé par l'arrivée
31:40ou le retour
31:41de Donald Trump.
31:42Où est-ce qu'on en est
31:43aussi de cette histoire-là ?
31:44Alors,
31:45sur le niveau
31:46de l'indice américain,
31:47c'est vrai que là,
31:48on est quand même
31:49à des niveaux
31:50qui laissent peu de place
31:51pour une progression
31:52importante,
31:54puisque
31:54on est revenu
31:56à un scénario
31:57plutôt constructif,
31:58on intègre
31:58ce scénario constructif
32:00et,
32:01quand bien même,
32:02comme je décrivais
32:02tout à l'heure,
32:03on est plutôt rassuré
32:05sur le front
32:05des droits de douane,
32:07on ne voit pas non plus
32:08ce qui provoquerait
32:10une hausse très spectaculaire
32:11des bénéfices américains.
32:12Il y a cette loi
32:14qui va être votée,
32:16qui va,
32:16évidemment,
32:17avec ces baisses
32:18d'impôts massives,
32:20contribuer à stimuler
32:21l'économie américaine,
32:23mais c'est quelque part
32:24déjà dans les cours.
32:26Oui,
32:27donc,
32:27la seule raison
32:28pour,
32:29effectivement,
32:30garder confiance
32:31à court terme
32:32dans les indices américains,
32:34on pourrait dire,
32:34c'est effectivement
32:35la faiblesse du dollar,
32:36en ce sens,
32:36si on pense que le dollar
32:37s'est déjà ajusté
32:39et que son potentiel
32:40de baisse supplémentaire
32:41est assez faible,
32:42auquel cas,
32:43quand on achète
32:44un actif américain,
32:45on l'achète
32:45pour sa valeur intrinsèque,
32:47mais aussi pour,
32:48en estimant le prix
32:49de la devise
32:49en quelle sa valeur
32:50est exprimée.
32:51Donc,
32:51on pourrait dire
32:52que la baisse du dollar
32:53est peut-être
32:54en grande partie faite,
32:55cette espèce d'ajustement
32:56pour intégrer
32:57les atermoiements
32:59de Trump,
33:00ses volte-face,
33:01on pourrait dire
33:02que la baisse du dollar
33:03intègre ça,
33:04que ça ne va peut-être
33:05pas baisser beaucoup plus
33:06et de ce point de vue-là,
33:08ça justifierait
33:09qu'on ait des actifs américains
33:10en portefeuille.
33:11En tout cas,
33:11pour notre part,
33:12effectivement,
33:13on n'a pas revu
33:14de manière drastique
33:16les allocations
33:17en ce sens
33:19qu'on a toujours
33:20des expositions américaines
33:21aussi importantes
33:21que celles qui prévalaient
33:22avant ce Liberation Day.
33:26Donc,
33:26en ligne
33:27avec ce que j'ai décrit
33:28sur notre idée
33:29qu'il n'y a pas
33:30de rupture
33:31de l'économie mondiale
33:33et donc,
33:34les actifs américains,
33:36à commencer par les actions,
33:37gardent toute leur place
33:39dans nos gestions actions
33:40qui sont d'abord
33:41des gestions
33:42de stock picking
33:43et nos gérants,
33:45rassurés
33:46par le fait
33:47que ces tarifs douaniers
33:49devraient atterrir
33:50à des niveaux gérables,
33:52continuent
33:52autant qu'avant
33:53de choisir
33:54des belles valeurs.
33:55Et donc,
33:56la croissance bénéficiaire
33:57projetée
33:58pour la cote américaine,
33:59là,
34:00elle paraît
34:01elle est réagisable,
34:03laissons-nous très agisable,
34:04ça ne nous semble pas
34:05du tout aberrant.
34:06D'accord,
34:06c'est ça,
34:07c'est pas...
34:08Ça ne nous semble pas aberrant,
34:09c'est pas hors sol.
34:09Voilà,
34:09on ne va pas dire non plus
34:10que c'est sous-estimé,
34:13mais en tout cas,
34:13ça ne nous semble pas aberrant.
34:14S'agissant de votre deuxième question
34:15sur l'Europe,
34:17l'Europe a le potentiel
34:21pour devenir
34:22cette grande puissance
34:24qui pourrait constituer
34:27une alternative
34:28à la puissance américaine,
34:30puisqu'il y a quand même
34:31des bases extrêmement solides
34:33en termes de niveau
34:34d'éducation,
34:35niveau scientifique,
34:37institutionnel aussi,
34:40puisqu'on a quand même
34:40un cadre juridique
34:41en Europe
34:42qui est tout à fait
34:45respectable.
34:47Il reste une industrie
34:48qui ne demande
34:49qu'à être réveillée.
34:51Réveillée, oui.
34:52Et puis,
34:53on pourrait,
34:54par un ultime
34:55saut quantitatif,
34:58aller vers
34:58une Europe
34:59puissance.
35:01Donc,
35:01tout ça est tout à fait
35:02réalisable,
35:03tout à fait possible.
35:05Ça l'est plus aujourd'hui
35:05que ça l'était,
35:06il y a encore 12,
35:0718 mois,
35:08par exemple ?
35:08Ça l'est sans doute plus
35:09parce qu'on voit bien
35:11que les coups de boutoir
35:13des dirigeants américains
35:15ont réveillé
35:16les consciences,
35:17une certaine unanimité
35:18au sein de la classe
35:20politique européenne
35:21sur la nécessité
35:21de revenir
35:23à une souveraineté
35:24technologique,
35:26militaire,
35:27industrielle.
35:28Le mot souveraineté
35:29finalement
35:30était encore proscrit
35:32des débats
35:33il y a quelques années.
35:34Mario Draghi
35:34l'a remis
35:35au goût du jour
35:37avec force
35:38à l'occasion
35:38de la publication
35:39de son rapport.
35:40Mais c'est dorénavant
35:42un thème
35:43consensuel presque
35:44qui ne fait pas peur.
35:47On voit même
35:47que sur la question
35:48des critères ESG
35:51maintenant
35:52on réfléchit
35:53à l'intégration
35:54de la défense.
35:57Il y a un chemin
35:58intellectuel
35:59et conceptuel
36:00qui s'est réellement fait.
36:03Mais c'est vrai
36:03que la mise en œuvre
36:05est encore
36:07assez lente
36:09à la fois
36:11par blocage politique
36:14puisque quand même
36:15dans le cas français
36:18par exemple
36:20on a encore
36:21une instabilité politique
36:22qui ne permet pas
36:24le déploiement
36:26de mesures ambitieuses
36:27puisqu'il faut gérer
36:29une majorité politique
36:30complètement instable.
36:33Reste l'Allemagne
36:34qui semble
36:36ouvrir la voie
36:37dans des proportions
36:38sans doute encore
36:39insuffisantes.
36:40Mais on attend
36:41effectivement
36:41un mouvement
36:43un peu plus fort
36:44dans l'exécution.
36:46Je pense que
36:46les bases
36:47conceptuelles
36:48sont posées.
36:51La mécanique
36:53organisationnelle
36:54de l'Union européenne
36:55ne permet pas
36:56une mise en œuvre
36:57rapide
36:57d'exécution.
36:58Et c'est encore là
36:59où le bas blesse.
37:01Jacques,
37:01sur l'Europe
37:02pour conclure là-dessus
37:03est-ce qu'on est
37:04quand même
37:04dans un risque
37:05plutôt à la hausse
37:06y compris
37:07sur le plan macro
37:08pour un pays
37:08comme l'Allemagne ?
37:09Là on est déjà
37:10en train de regarder
37:10les perspectives
37:112026
37:12j'ai vu
37:13je crois
37:14qu'une banque
37:14grande banque
37:15allemande
37:16a mis un 2%
37:18sur la croissance
37:18allemande
37:19de 2026.
37:20Peut-être qu'ils sont
37:20dans leur rôle aussi
37:21d'avoir une prévision
37:23un peu performative
37:24mais est-ce que c'est
37:25ce risque à la hausse
37:26quand même
37:26qui est devant nous
37:26aujourd'hui ?
37:27Alors sur l'Allemagne
37:28il y a du mieux
37:28sur l'industrie
37:29les services
37:30un petit peu moins
37:31mais globalement
37:31il y a du mieux
37:32la France
37:33on en a parlé
37:33un tout petit peu
37:34on peut dire
37:35que ça aille très bien
37:35paralysé oui
37:36donc ça fait que
37:38l'un dans l'autre
37:39marginalement
37:41il y a quand même
37:41quelques bonnes nouvelles
37:42il y a eu une prise
37:43de conscience
37:43les Allemands
37:45ont fait ce que
37:46personne n'attendait
37:47en fait
37:48avec un plan de relance
37:49et donc ça
37:50d'une certaine façon
37:51c'est les conséquences
37:53des coups de boutoir
37:54de Trump
37:54sur l'Europe
37:55Mais ça ne justifie pas
37:56qu'on paye l'Europe
37:57plus cher
37:57que ce qu'elle n'est
37:58aujourd'hui ?
37:59On paye déjà
38:00l'Europe un peu plus cher
38:01on est revenu
38:02autour de
38:03entre 14 et demi
38:0415 fois
38:05ce qui est
38:06finalement
38:06déjà une prime
38:08assez correcte
38:09par contre
38:11aujourd'hui
38:12la prime
38:13qu'on paye
38:14sur les Etats-Unis
38:14elle est assez élevée
38:16mais elle n'est pas
38:17non plus
38:17sur les plus hauts
38:18en fait
38:18la prime
38:20qu'on paye
38:20sur les US
38:21par rapport à l'Europe
38:21on l'a décomposée
38:22pour nous
38:23il y a
38:24la partie sectorielle
38:25comme il n'y a pas
38:26la même composition
38:26sectorielle
38:27c'est normal
38:28que les Etats-Unis
38:29se payent
38:30une fois et demie
38:31à deux points de PE
38:32à un et demi
38:33à deux points de PE
38:33par contre le reste
38:35c'est vraiment ça
38:36cette prime
38:36d'exceptionnalisme
38:37et elle est montée
38:39autour de 6 points
38:40là c'est excessif
38:40là on est repassé
38:42un petit peu
38:42au-dessus de 4
38:42c'est à peu près
38:43la moyenne
38:44des deux dernières années
38:44donc le marché
38:46aujourd'hui
38:46est-ce qu'il est convaincu
38:47par l'Europe ?
38:48vraiment
38:49les attentes de croissance
38:51elles ne sont pas extras
38:52parce qu'il manque
38:52la tech
38:53donc il y a un côté
38:55un peu plus cyclique
38:56ce qui a permis
38:57au marché européen
38:58de bien faire
38:58aussi c'est les financières
38:59et les financières
39:01ont bien fait
39:02parce que finalement
39:03on est dans un environnement
39:05où il n'y a pas
39:06de récession
39:06où c'est un segment
39:10de marché
39:10qui redonne pas mal
39:11de cash à l'actionnaire
39:12donc les investisseurs
39:13aiment bien
39:14transformation importante
39:15dans ce secteur
39:15il y a une transformation
39:16qui est importante
39:17donc ça ça a aidé
39:18et on reste encore
39:19dans un environnement
39:20qui est plutôt favorable
39:21côté marché
39:22mais il y a aussi
39:23une exposition indirecte
39:24américaine
39:25qui est importante
39:25donc le marché
39:26n'est pas non plus prêt
39:27à payer un blanc sain
39:29pour l'Europe
39:29si c'est pour acheter
39:30de la croissance indirecte
39:32sur les Etats-Unis
39:32avec en plus
39:33un risque de droit de douane
39:34qui de toute façon
39:35va être un peu plus élevé
39:37que ce qu'on a vécu
39:38depuis très longtemps
39:39si je comprends bien
39:40on est plutôt à notre prix
39:41sur ces deux marchés
39:41alors au final
39:42c'est ce que vous dites
39:43Delphine ?
39:44Ou rapide sur l'Europe ?
39:45Oui
39:45Juste rapidement
39:46moi je pense qu'il y a
39:47un très gros risque
39:47à la hausse
39:48Sincèrement
39:49Eh bien on n'ira pas plus loin
39:50Non mais juste
39:51en deux mots
39:51Allez vite
39:53parce qu'il n'y a plus de temps
39:54En deux mots
39:55Un
39:56parce que comme je le disais
39:57tout à l'heure
39:57il n'y a pas de maillon faible
39:58donc rien n'empêche
39:59aujourd'hui
40:00qu'on fasse enfin
40:01des eurobondes
40:02ou autre
40:03et deux
40:03il va y avoir une fin
40:04à la guerre en Ukraine
40:05et il va falloir reconstruire
40:07et ça
40:07ça va aussi booster
40:09l'Europe
40:10Bon
40:11l'alignement
40:11n'est peut-être pas terminé
40:13pour l'Europe
40:14avec un risque à la hausse
40:15Merci à vous trois
40:16d'avoir été invités
40:16de Planète Marché
40:17ce soir
40:17Delphine Dippis
40:18de OTG
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