"Être ma propre patronne était une nécessité !" – Sarah Poniatowski - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:01Sud Radio, osez entreprendre, Thomas Binet.

00:04Entreprenez, réentreprenez comme chaque dimanche sur Sud Radio avec Thomas Binet.

00:08Bonjour Thomas.

00:09Bonjour Jean-Marie.

00:09Au programme ce matin.

00:10On va commencer notre rendez-vous dominical en racontant l'histoire de la marque de vêtements Fusalp

00:15et un parcours atypique, une vision novatrice de l'art de vivre à la française et une couleur, le bleu Sarah.

00:21Je vais vous proposer de revenir sur cet itinéraire de vie singulier avec notre grand témoin Sarah Poniatowski,

00:27fondatrice de la maison Sarah Lavoine.

00:29Et est-il difficile d'obtenir d'une banque un prêt quand on crée une entreprise ?

00:34Benjamin Wattin nous rejoint dans cette nouvelle aventure avec Oser Entreprendre

00:39et c'est notre nouveau consultant entrepreneurial qui va nous répondre à cette question.

00:42Mais qu'il soit le bienvenu.

00:43Mais avant ça, comme chaque dimanche, on commence en partenariat avec nos amis du magazine Entreprendre

00:48par vous raconter les coulisses de l'histoire d'une entreprise, une saga.

00:52Et aujourd'hui, on s'offre une bouffée d'air pur, d'air frais aussi, de style,

00:55avec une marque française qui a su conjuguer l'élégance évidemment,

00:57mais aussi, tiens, la performance, ça peut servir quand même sur les pistes.

01:02On parle de Fusalpes.

01:04Oui Jean-Marie, c'est une vraie success story à la française.

01:06L'histoire démarre en 1952 sur les rives du lac d'Annecy.

01:10Deux tailleurs, Georges Ribola et René Vérat, lassés de coudre des costumes traditionnels,

01:15décident de s'attaquer à un défi, créer le fuseau parfait pour les skieurs,

01:19le fameux fuseau des Alpes.

01:21D'ailleurs, vous savez que le nom vient de la contraction des deux, par définition.

01:24Je viens de le deviner, mais maintenant je saurais.

01:27Une pièce technique élégante qui épousait le mouvement, une révolution à l'époque.

01:32Exactement, c'est aussi une marque qui va rapidement conquérir le monde.

01:35Oui, Fusalpes s'est imposé sur les pistes dès les années 60.

01:38Les skieurs français ont porté ses tenues lors des Jeux Olympiques d'Innsbruck en Autriche,

01:43pardon, en 1964.

01:44Et c'est à cette époque d'ailleurs que le fameux fuseau Fusalpes devient culte,

01:48alliant allure et performance.

01:49Sauf qu'en 2013, il y a 12 ans, Fusalpes est vendue.

01:52Oui absolument, et c'est Sophie Lacoste que nous avions reçue dans Oser Entreprendre en novembre dernier

01:56qui a repris Fusalpes avec son frère et sa belle-sœur après avoir vendu les vêtements Lacoste.

02:01Bon, mais ça reste une marque que de ski ou Fusalpes fait autre chose ?

02:03Non, justement, et c'est là que ça fait l'actualité de Fusalpes.

02:07La marque a su garder malgré tout son ADN sportif tout en se réinventant.

02:10Désormais, elle s'impose aussi dans le prêt-à-porter haut de gamme

02:13avec des collections qui allient élégance urbaine et matière technique.

02:17Fusalpes accélère son développement à l'international avec l'ouverture de boutiques

02:21à New York, Londres ou encore Séoul.

02:23Une belle success story du Made in France.

02:25J'essaie de vous imaginer en combinaison de ski.

02:27J'imaginez pas.

02:27J'ai deux ou trois images.

02:28Mais si, bien sûr, on va y arriver.

02:30Merci beaucoup Thomas Binet.

02:31Tout de suite, on accueille le témoin de la semaine, c'est votre invité.

02:33Vous le disiez, Sarah Poniatowski, bienvenue sur Sud Radio.

02:38Évidemment, vous êtes décoratrice d'intérieur, fondatrice de la maison Sarah Lavoine.

02:41Vous employez 70 personnes.

02:42Vous êtes présente dans 150 points de vente à travers le monde.

02:45S'il vous plaît, vous êtes l'invité de Thomas Binet.

02:47Bonjour.

02:48Sarah Poniatowski, bonjour à vous aussi.

02:51Marie, on va commencer par le commencement, si vous me permettez.

02:54Est-ce que le fait d'être la fille de Jean Stanislas Poniatowski,

02:57ancien directeur de Vogue et de Sabine Marshall, décoratrice,

03:01a déterminé votre vocation ?

03:02En tout cas, ça aide à regarder le monde différemment et à apprécier le beau.

03:08Apprécier le beau.

03:09Mais il y a surtout un homme, quand même, malgré tout,

03:11qui a déterminé votre carrière professionnelle.

03:13C'est François Schmitt, architecte d'intérieur.

03:15Il a été décisif pour la suite.

03:17Oui, oui, mais ma mère aussi beaucoup, en fait.

03:19Donc, je marche dans ses pas.

03:22Vous avez créé la maison Sarah Lavoine en 2002.

03:27Quelle a été l'étincelle qui vous a décidé de vous lancer de façon indépendante ?

03:32Parce que vous auriez très bien pu faire carrière ailleurs.

03:34Oui, oui, j'aurais pu rester dans une autre chance d'architecture,

03:37chez François Schmitt, par exemple.

03:38Mais moi, j'avais besoin de liberté.

03:41J'avais besoin d'être décisionnaire.

03:42Je suis un peu contre le fric.

03:43Donc, j'ai besoin de décider, d'apporter ma propre touche.

03:48Donc, c'est compliqué pour moi de bosser pour quelqu'un d'autre.

03:50Alors, dans une interview, j'ai lu que vous aviez dit

03:52« Être ma propre patronne, une nécessité ».

03:55Oui, mais j'ai la chance que ça ait marché.

03:57J'aurais pu ne pas marcher.

03:59Mais ça a marché, effectivement.

04:00Alors, justement, je le disais en vous présentant la couleur bleu Sarah.

04:05C'est devenu emblématique, objectivement.

04:07Comment vous est venue l'idée ?

04:09Comment on crée un bleu Sarah ?

04:11Ça s'impose tout seul.

04:12C'est comme s'il m'avait choisi ce bleu.

04:14Mais au départ, c'était l'identité de la marque, le logo.

04:16Et puis, on l'a posé sur des assiettes, des tissus, des murs,

04:22avec la boîte ressources, la maison de peinture française ressources.

04:26On a créé la couleur aussi.

04:27Donc, finalement, on le retrouve un peu sur tous les supports différents,

04:30sur la céramique.

04:32Et c'est devenu notre signature, comme Hermès, à son rouge Hermès.

04:36Donc, on a déposé cette couleur.

04:40Vous l'avez déposé, donc, effectivement, ça vous protège aussi par rapport à ça.

04:43La protection des marques, la protection des idées.

04:45C'est un vrai sujet pour les chefs d'entreprise.

04:46Oui, on ne peut pas protéger dans le monde entier.

04:48Mais bon, déjà, si on arrive dans notre pays,

04:51il y a un peu plus proche de nous, ça marche.

04:53Vous êtes passé de l'aménagement d'intérieur

04:54à une marque de lifestyle complète, mobilier, mode, accessoire.

04:58C'était une démarche globale, naturelle et nécessaire pour vous

05:01de développer, d'enrichir ce que vous faisiez initialement ?

05:04Au départ, c'était vraiment un studio d'architecture d'intérieur.

05:06Et puis, quand j'ai pris notre flagship Place des Victoires,

05:09c'est devenu la maison.

05:10On a transformé Sarah Lavoyne en maison Sarah Lavoyne.

05:12Et forcément, dans une maison, il y a tous les univers.

05:14Donc, je suis une femme.

05:17Alors, un peu de vêtements, un peu de frais à porter,

05:18un peu d'accessoires.

05:19Oui, c'est-à-dire que c'était intéressant d'imposer le style un peu sur tous les...

05:24Comme Hermès, en fait, j'adorais construire Hermès dans 200 ans.

05:27C'est un peu notre objectif.

05:28Vous préparez la génération d'après ?

05:30C'est mon revient.

05:32On va reprendre certaines dates, si vous le permettez.

05:34En 2009, vous collaborez avec La Redoute.

05:35Vous ouvrez votre premier showroom.

05:37Et en 2010, vous lancez votre émission de télévision

05:39Design by Sarah Lavoyne.

05:41Vous publiez également des livres.

05:43Rêvez, osez, créez, recommencez aux éditions Flammario

05:46en novembre 2024.

05:48Avec un tel titre, vous étiez à la bonne place

05:49dans Oser Entreprendre, j'imagine.

05:51Oui, je suis ravi. Merci de m'accueillir.

05:53La vie, c'est le mouvement.

05:54C'est votre leitmotiv.

05:56Ah oui.

05:57Et la vie en couleur.

05:58La vie en couleur.

05:59On ne va pas dire en bleu Sarah, mais...

06:01Non, il y en a d'autres.

06:02Il y en a d'autres.

06:04D'où tirez-vous votre aspiration au quotidien ?

06:06Moi, ça me fascine toujours de voir,

06:09de regarder le travail des décorateurs, des créatifs.

06:12Comment vous réussissez à trouver l'aspiration

06:15et surtout trouver l'inspiration le lendemain ?

06:17Parce que ce n'est pas le tout de trouver une bonne idée.

06:19Il faut la recommencer tous les jours.

06:20Oui, c'est ça, et se renouveler.

06:22Mais non, mais ce n'est même pas le lendemain,

06:23c'est toute la nuit, en fait.

06:24Finalement, je me réveille le matin.

06:26C'est le seul moment, pendant la nuit,

06:28où j'arrive à créer.

06:29Donc, je me réveille avec plein d'idées.

06:30Il faut que je les note.

06:32Et parce qu'on fait beaucoup de studios d'architecture.

06:33Enfin, en archi, on fait beaucoup de choses.

06:35Il y a tous les produits,

06:36mais il y a aussi tous les chantiers qu'on peut faire.

06:39Des hôtels, des restaurants, des résidentiels.

06:42Donc, on touche un peu à tous les secteurs.

06:44Vous avez également multiplié les projets

06:46avec le siège de L'Oréal.

06:47J'en cite, parce que la liste est assez longue.

06:49J'en ai choisi quelques-uns.

06:50Donc, le siège de L'Oréal,

06:51le Racing Club de France,

06:52Monoprix, le Musée du Louvre,

06:54et surtout les cafés joyeux.

06:56Oui, quelle belle aventure.

06:58La semaine dernière,

06:59on leur a remis leur diplôme d'État.

07:01Ils étaient tellement joyeux.

07:03On est tellement heureux

07:04de pouvoir enfin avoir un diplôme comme ça.

07:05C'est extraordinaire comme aventure.

07:07Mais on fait aussi bien les salles pour les soignants.

07:08Après le Covid,

07:09on a été contacté par la Fondation des Hôpitaux

07:12avec Brigitte Macron.

07:13Et on a fait à peu près 150 salles de bulles

07:15pour les soignants dans les hôpitaux en France.

07:17Donc, voilà.

07:17Beaucoup de choses comme ça,

07:18d'engagement qui sont importants pour moi.

07:20J'ai lu que vous auriez aimé,

07:21vous aimeriez créer vos propres hôtels ?

07:23Oui.

07:24Mais oui.

07:25Oui, ça serait une suite logique.

07:27C'est une suite logique pour vous ?

07:29Oui.

07:30Pas travailler pour des marques d'hôtellerie installées ?

07:32Ça revient en même.

07:32Ça recommence à être mon propre patron.

07:34Ah oui, c'est toujours la même logique.

07:36C'est ça.

07:36On a dit contrôle fric, mon cher Thomas.

07:39C'est important de revenir sur ce terme.

07:40Il ne faut pas que j'oublie.

07:41Il ne faut pas que j'oublie.

07:42Est-ce qu'il y a un rêve malgré tout

07:44ou un cap encore inexploré

07:45que vous aimeriez toucher ?

07:47Oui, d'amener la marque encore plus loin

07:50dans l'international.

07:51Mais s'exporter, ce n'est pas simple.

07:53Surtout qu'on ne voit pas aussi facilement

07:55des canapés, des meubles

07:56que des t-shirts au Japon, par exemple.

07:59Donc, il faut encore se structurer pas mal pour ça.

08:03Une ultime question, Sarah.

08:04Si vous deviez transmettre un message aujourd'hui

08:07à des créatifs, à des décorateurs,

08:10à des designers, nouvelle génération qui vous écoutent,

08:13quel conseil vous pourriez leur donner ?

08:15J'ai écrit un livre là-dessus,

08:17sur l'empowerment de féminin.

08:19Le conseil, c'est de lire le livre ?

08:20Oui, c'est vrai, parce qu'il y a beaucoup de choses

08:22à l'intérieur, donc ça serait répété.

08:24Mais c'est de poser une idée.

08:26Une idée, oui.

08:27Il faut croire en soi.

08:28Il faut essayer de se faire confiance avant tout.

08:30Donc, c'est plus sur l'humain

08:32que sur la technicité du métier.

08:33Moi, je n'ai fait aucune étude.

08:35Donc, oui, c'est vraiment mon intuition.

08:38L'intuition et le bon sens,

08:39c'est d'avoir envie et la passion et l'émotion.

08:42En fait, tout passe à travers ça.

08:43L'émotion.

08:44Oui.

08:44Merci à vous, Sarah.

08:45Merci beaucoup.

08:46Merci beaucoup.

08:47Et revenez quand vous voulez.

08:49Avec plaisir.

08:49Dans ce beau studio.

08:51Il est pas mal, le studio de radio quand même.

08:53On est d'accord.

08:54Merci à vous.

08:55Tout de suite, on explique quelque chose.

08:57Bruno, le spécialiste des fournitures

08:59et de l'équipement pour les professionnels présentes.

09:03Sud Radio.

09:04Oser entreprendre.

09:05Les essentiels de l'entrepreneuriat.

09:08Avec le cofondateur de SoWeFund, Benjamin.

09:10Nous allons parler de, évidemment,

09:12je rappelle d'ailleurs SoWeFund,

09:13plateforme d'investissement participatif pour entreprises.

09:16Vous êtes notre nouveau consultant entrepreneurial.

09:19Bienvenue à vous, mon cher Benjamin.

09:20Merci.

09:20Bienvenue dans l'équipe avec Thomas et Benjamin.

09:23Vous allez parler de financement,

09:25d'un paradoxe aussi qui concerne beaucoup d'entrepreneurs.

09:27Pourquoi c'est si difficile d'obtenir un prêt bancaire

09:32quand on crée une entreprise qui innove ?

09:34Oui, Jean-Marie, c'est une vraie question

09:36quand même pour les chefs d'entreprise

09:37et les créateurs d'entreprise qui nous écoutent.

09:40Benjamin, on pourrait croire que l'innovation

09:42attire les financements.

09:43Or, c'est souvent l'inverse d'ailleurs.

09:45Pourquoi les banques ferment-elles la porte

09:46à ces jeunes entreprises qui inventent ?

09:49Eh bien, parce qu'une banque,

09:50pour une banque, l'innovation,

09:52eh bien, c'est l'inconnu.

09:54Et ce que la banque déteste par-dessus tout,

09:55eh bien, c'est ce qu'elle ne maîtrise pas.

09:57Car son métier, c'est de prêter avant tout

09:59à des activités professionnelles

10:00qu'elle peut comprendre.

10:02Par exemple, une boulangerie, un garage,

10:05elle maîtrise.

10:06Mais une application digitale révolutionnaire,

10:09c'est peu concevable pour elle.

10:10Imaginez, vous êtes banquier.

10:12Oui.

10:13Et on vous présente une idée de transport

10:14fonctionnant par smartphone,

10:17alors que personne n'a encore entendu parler d'Uber.

10:19Oui.

10:20Difficile de parier dessus, non ?

10:21Non, c'est très clair.

10:22Alors, du coup, la banque a refoul

10:24beaucoup de projets de financement.

10:26Effectivement, c'est 9 start-up sur 10

10:27qui essuient un refus la première année.

10:29Ce n'est pas de la mauvaise volonté,

10:31c'est juste le système.

10:32Un système fait pour la stabilité,

10:33pas pour la prise de risque.

10:35Mais ce n'est pas une fatalité.

10:36Pour une entreprise innovante,

10:38le bon financement,

10:39eh bien, c'est d'abord le capital

10:41composé d'investisseurs privés,

10:43de financements participatifs,

10:44sans oublier BPI France,

10:45la banque publique d'investissement

10:46des entrepreneurs.

10:47Ce sont eux qui acceptent

10:49la prise de risque

10:50pour accompagner une vision d'entrepreneur.

10:51Donc, la banque traditionnelle,

10:53c'est pour plus tard,

10:54en tout cas pour ces entreprises.

10:55Exactement.

10:56Elle ouvre la porte

10:57quand le modèle est démontré.

10:59Et retenez ceci,

11:00ne perdez pas de temps

11:01à convaincre les banques

11:02au démarrage.

11:04Si vous n'avez pas d'apport conséquent,

11:06allez d'abord voir

11:06ce qui parie sur l'avenir.

11:08Merci Benjamin.

11:09Bon, mais merci à tous, surtout.

11:10Allez, restez avec nous.

11:11Maintenant qu'on a gagné

11:12un peu d'argent avec nos entreprises,

11:13on va essayer de les investir,

11:14de les placer dans l'immobilier.

11:15Et surtout, on va se poser une question

11:16dans un instant avec vous.

11:17Oui, on va essayer

11:17de préserver nos investissements

11:19en immobilier,

11:20en regardant comment on protège

11:21en cas de loyer impayé.

11:23Eh oui.

11:25Sud Radio.

11:26Oser entreprendre.

11:27Thomas Binet.

"Être ma propre patronne était une nécessité !" – Sarah Poniatowski

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