00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Bien. Elisabeth Lévy et Françoise de Gaulle. Je sais pas. Françoise était là, mais vous n'étiez pas là. Elisabeth, tout à l'heure, je recevais Olivier Babaud.
00:12— Mais j'ai écouté. — Ah, vous avez écouté. — Non mais elle est super sérieuse. — Vous avez eu des moyens de technologie moderne.
00:19— Ouais, elle a des écouteurs. Vous savez qu'elle sait écouter la radio sur son téléphone. Elle est forte.
00:23— Bon, bon, bon. Alors très bien. Elle est forte. Et l'appli Sud Radio, pour écouter Sud Radio, c'est pas compliqué.
00:28— Vous en mettez encore plus fort. Vous en voilà un autre. — Évidemment. Évidemment. L'ère de la flemme.
00:32— La génération U, hein. C'est pas mal. — Il dénonçait l'ère de la flemme. Olivier Babaud, à 7h40.
00:40« Comment nous et nos enfants avons perdu le sens de l'effort ». Benjamin.
00:45— Vous avez tout dit. Donc je vais vous laisser écouter cet extrait. Vous allez peut-être pouvoir débattre sur ce qu'il disait à ce moment-là. Écoutez.
00:54Les vieilles démocraties sont entrées en crise profondément, une crise de lassitude, une crise du confort.
00:59Le confort, paradoxalement, c'est ce qui est censé te rendre plus fort, alors qu'en fait, il nous amolie, en fait.
01:04D'autres civilisations, d'autres zones ne sont pas du tout dans ce moment-là.
01:07Elles sont encore dans le moment où elles se lèvent avec la rage au ventre tous les matins.
01:10Et nous, on est un peu fatigués, parce qu'on a toujours connu le confort, on a toujours connu la prospérité.
01:16Et on la prend pour acquis. On la tient pour acquis. On voit pas pourquoi il faudrait bosser pour ça.
01:19Donc oui, je suis un peu inquiet, oui.
01:21— Vous êtes inquiet ? Vous êtes d'accord ou pas ?
01:24— Moi, je suis totalement d'accord. Peter Sloterdijk, le philosophe allemand, parlait d'ailleurs de l'Occident, l'Europe post-45,
01:33alors qu'il connaissait pas la guerre et qu'il voulait même pas savoir que ça existe, comme d'une grande salle de gym.
01:39Et je voudrais quand même dire un mot sur la France, deux choses très vite.
01:43La première, c'est quand même qu'un pays où le seul consensus, le seul programme qui fasse consensus,
01:49c'est une affaire de retraite qui nous a pris six mois à l'aller et qui va nous prendre six mois au retour.
01:54Moi, non mais je vous assure, anthropologiquement, on sort de l'histoire.
01:58Non mais vraiment. Et quand j'ai entendu François Bayroule, donc la droite qui est supposée être un peu libérale,
02:03qu'est-ce qu'il dit ? C'est quoi la promesse française ? Vous tombez une fois, très bien, ça je suis d'accord.
02:07Deux fois, trois fois, huit fois, c'est-à-dire l'État va être là, la collectivité va être là.
02:12À tous les moments de votre vie, personne ne se demande plus ce qu'il peut faire pour son pays,
02:17pour paraphraser Kennedy. Et surtout, personne ne se demande plus ce qu'il peut faire pour lui-même.
02:22Quand je dis personne, j'exagère. Mais ce que je pense, c'est qu'on a véritablement,
02:27on est devenu un peuple, des peuples européens, complètement, on pense que tout est un droit, en fait.
02:35On a le droit au bonheur, on a le droit à ceci, on a le droit à cela.
02:39Ça c'est pas faux, ça c'est pas faux, on pense que tout est un droit.
02:43– Allez-y, allez-y, allez-y, ne vous inquiétez pas, on va vous laisser parler.
02:49– Non, non, mais à chaque fois, d'abord, à chaque fois, on ne sera jamais d'accord avec Elisabeth,
02:53parce que derrière la retraite, il y a la promesse de l'égalité française,
02:57c'est pour ça que la retraite, c'est une passion française, c'est ce que disait d'ailleurs Michel Rocard,
03:01il y a de quoi, et qu'à rappeler François Bayrou, il y a de quoi faire tomber dix gouvernements,
03:05parce que la retraite… – La retraite, c'est une passion française.