Françoise Degois : "Le budget 2025 sous la pression des milliardaires"

Sud Radio

30/01/2025

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##L_EDITO_POLITIQUE-2025-01-30##

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Transcription

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00:00Françoise de Bois, Françoise, c'est le jour J pour le budget en France, avec la fameuse CMP, la commission mixte paritaire,

00:077 sénateurs, 7 députés qui se réunissent pour se mettre d'accord sur un texte commun,

00:11une commission plutôt favorable au gouvernement, en gros 8 contre 6, et une pression totale sur le Parlement,

00:17la pression des milliardaires. On a entendu Bernard Arnault, mais il n'est pas seul.

00:21Il n'est pas seul, ils ne vont pas avec le dos de la cuillère. Vous parliez de Bernard Arnault, il y a bien sûr Michelin,

00:26vraiment, tout le groupe Michelin, mais celui qui fait les gros yeux, c'est le plus emblématique, Bernard Arnault,

00:31180 milliards, je crois, de fortune personnelle, qui commence par hasard à 2 jours de la CMP à menacer,

00:37avec en sous-titre, de délocalisation, de quitter la France, si évidemment ce budget est défavorable.

00:43C'est ce qu'il dit... — Je ne vois pas une valise Vuitton fabriquée aux États-Unis, mais bon...

00:47— Mais comment... Soyons assez désagréables avec Bernard Arnault ce matin, enfin en tout cas moi,

00:52parce qu'il est coutumier du fait, Bernard Arnault. Je rappelle déjà ses états de service, en 1981,

00:57il annonce l'arrivée des chars russes, et il est avec plein de gens, et il dit « Attention, les chars russes arrivent ! »

01:01Hop, il part aux États-Unis pendant 3 mois, c'est là qu'il rencontre qui ? Un certain Donald Trump,

01:06et il fait du business avec lui, de l'immobilier à New York, avant de rentrer en France, bien sûr.

01:10En 2012, rebelote Bernard Arnault. François Hollande arrive, alors, il a tout d'un bolchevik avec le couteau entre les dents.

01:16François Hollande, c'est vrai qu'il est effrayant. Eh ben non, Bernard Arnault, qu'est-ce qu'il fait ?

01:20Il s'exile en Belgique pour payer moins d'impôts. L'offensive des milliardaires, Jean-Jacques, vous le savez, elle a déjà eu lieu,

01:25j'en ai parlé ici, dans ces éditos, quand ? Au moment de la nomination de Michel Barnier.

01:30En réalité, Michel Barnier, c'est le candidat de Xavier Niel, de Bernard Arnault, de Rodolphe Saadet,

01:36tous ces gens qui, en fait, sont dans l'entourage d'Emmanuel Macron, avec un relais alexicolaire,

01:41qui impose Michel Barnier comme Premier ministre, avec le résultat que l'on sait, eh bien, en ce moment,

01:46aujourd'hui, avant la CMP, rebelote, Michelin, évidemment Bernard Arnault, évidemment tous les autres,

01:53mettent la pression maximale sur le budget.

01:55— Mais ça va marcher, parce que François Bayrou, c'est pas Michel Barnier.

01:57— Alors, François Bayrou, il est assez... — Il se méfie des milliardaires, il se méfie de l'argent, François Bayrou.

02:02— Il a une... Pas une détestation, en tout cas une grande distance. Mais ça marche quand même parce que, finalement,

02:08la copie présentée qu'on a pu voir, elle les égratigne à peine, quoi.

02:11Une taxe temporelle sur les dividendes qui pourrait rapporter 2 milliards d'euros, c'est une goutte d'eau.

02:16Jean-Jacques, dans la mer des dividendes et dans l'augmentation...

02:19— Non, c'est une taxe exceptionnelle sur les très grandes entreprises, qui rapportera, non, 8 milliards, la taxe...

02:25— Oui, 2,6. Écoutez, c'est vertigineux. Mais ça s'appelle quand même une goutte d'eau dans la mer.

02:30Je vous donne juste ce chiffre. Vous m'avez donné la note de Bercy. Vous avez raison.

02:34Sur les 500 plus grandes fortunes françaises, elles sont passées de 600 milliards à 1 200 milliards d'euros depuis 2017.

02:41Vous comprenez bien qu'aller taxer 2, 3, 6 milliards de façon temporaire, ça s'appelle égratigner, en réalité, tout ce patrimoine.

02:53Donc ça reste à l'amage parce que le budget, on l'a vu, eh bien il va être raboté de près d'un milliard sur l'écologie,

02:58800 millions d'euros sur l'aide au développement et 600 millions d'euros sur la recherche, ce qui est complètement dingue,

03:05ce qui entraînera évidemment l'ascension des verts. Alors le PS, où est-ce qu'on en est ?

03:10Ça a négocié encore jusqu'à 1h30 ce matin. Plutôt défavorable à la censure, le groupe. On est deux tiers, un tiers, qui ne veulent pas censurer.

03:19Ce qu'ils veulent, c'est obtenir l'augmentation immédiate et significative du SMIC et de la prime d'activité

03:26et puis récupérer la non-suppression des 4 000 postes qui ont été d'enseignants.

03:30On ne sait pas. De toute façon, le PS n'est pas parti pour censurer, tout comme le RN d'ailleurs, totalement absent des négociations.

03:38Mais ça ne veut pas dire qu'il n'existe pas. Pourquoi ? Parce que la stratégie de Marine Le Pen est simple.

03:41Tout lui a réussi, y compris la censure. Ceux qui disaient qu'elle allait le payer, elle ne le paye absolument pas.

03:47Marine Le Pen, elle attend et elle voit de quel côté la pièce va tomber.

03:50– Il est 7h51, merci. Nous reviendrons sur tout cela et j'aurais comme invité tout à l'heure un socialiste,

03:58un socialiste un peu dissident, le maire de Montpellier, le maire de Montpellier, Mickaël Delafosse.

04:03– Grosse coupe sur les collectivités locales. – Oui, oui, bien sûr. 7h51.

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