Europe : Le référendum de 2005, vingt ans après - L'édito de Françoise Degois

Sud Radio

29/05/2025

Retrouvez l'édito politique de Françoise Degois

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_EDITO_POLITIQUE-2025-05-29##

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:007h48, elle met son micro en place, elle est là, Françoise Degoy, bonjour Françoise.

00:06Salut Maxime, bonjour.

00:07Nous sommes le 29 mai 2025, ça c'est un anniversaire aujourd'hui, très particulier, celui du référendum sur le traité constitutionnel en 2005.

00:15Ça va rappeler des souvenirs peut-être à certains de nos militaires, une campagne, Françoise, qui radicalement a changé la vie politique française.

00:22Oui, ça va rappeler des souvenirs parce qu'on en parle encore, et à part quand vous aviez 10 ans, ce qui est votre cas Maxime.

00:28Évidemment, tout le monde se souvient de cette campagne.

00:32Je suis d'ailleurs étonné que personne aujourd'hui ne se remémore dans la presse, ce qui a été probablement l'une des plus grandes ruptures de confiance,

00:41le point de départ en fait de la fracture entre la classe politique et le pays.

00:45Ce référendum sur la constitution européenne qui a littéralement embrasé la France, enflammé même.

00:50Rarement la France aura été saisie d'une telle fièvre politique.

00:54D'un côté, les partisans du oui, emmenés par Nicolas Sarkozy, qui n'était pas encore président bien sûr,

00:59François Hollande, qui espérait le devenir dès 2007, mais aussi Valéry Giscardettin, qui était l'un des rédacteurs de ce traité.

01:06Ça c'était le camp du oui, et dans le camp du non, il y avait la figure de proue.

01:10Jean-Luc Mélenchon, je parle du Mélenchon d'avant le 7 octobre, Henri-Emmanuelli, Laurent Fabius et tous les souverainistes.

01:17Ce fut une bataille homérique, Maxime, où on se lançait à longueur de débats.

01:22Les débats ne parlaient que de ça pendant des mois et des mois.

01:25Le plombier polonais, tout le monde en fait faisait de la politique.

01:31C'était aussi une bataille dans les rédactions.

01:33Et globalement, qu'est-ce qu'on voyait ?

01:34Moi j'étais dans une très grande radio à l'époque.

01:36Eh bien il y avait les directions, il y avait les éditorialistes,

01:39Il y avait, si vous voulez, tout l'entre-genre, toute l'élite journalistique qui était pour le oui.

01:47Et en fait, les reporters qui étaient pour le non, c'était la France d'en haut contre la France d'en bas.

01:52Et vous retrouviez ce schéma partout.

01:54Des discussions sans fin, extrêmement violentes parfois dans le pays.

01:57La France refaisait en fait de la politique, un point abrasif, mais c'était particulièrement réjouissant.

02:02Car si les arguments étaient parfois spécieux, en fait, tout le monde dans ce pays pendant des mois

02:07est devenu spécialiste de constitution européenne.

02:09Au final, un record de participation, 70% pour un référendum du jamais vu.

02:14Et le non qui triomphe contre toute attente, 55% ce 29 mai 2005.

02:20En tête dans 84 départements sur 100, n'importe quelle politique rêverait de ça.

02:24On se souviendra aussi longtemps de l'édito de Serge Julli à la Une de Libération

02:28qui fustige ce vote de populiste.

02:31Il insulte littéralement les électeurs.

02:33Eh bien sachez ce qui s'est passé.

02:34Libération a perdu des dizaines de milliers de lecteurs.

02:37Voilà, qu'il n'a jamais pu en fait récupérer.

02:40Le non a triomphé.

02:41Mais finalement, c'est le oui qui gagnera sur le tapis vert, deux ans après,

02:46puisque le traité de Lisbonne sera adopté sans vote, bien sûr,

02:49et reprendra quasiment ce fameux traité constitutionnel rejeté si massivement par le peuple français.

02:55Et c'est là le point de rupture, François.

02:56Oui, Maxime, il n'y a pas eu une manifestation depuis 20 ans,

02:59une joue de politique sans qu'à un moment donné,

03:02ce référendum de 2005, cette victoire volée d'une certaine manière,

03:06ne soit invoquée comme une prière.

03:08Il était omniprésent, par exemple, dans toute la crise des Gilets jaunes.

03:11Il est toujours là dans un débat,

03:13lorsque revient la question de la souveraineté du peuple,

03:16avec une phrase que personne n'aurait dû oublier,

03:19ce que le peuple a fait, seul le peuple peut le défaire.

03:21Eh bien, Maxime, vous savez, cette trahison, elle a infusé comme un poison lent

03:25qui n'a pas été mesuré à sa juste valeur par les rites dirigeants de l'époque,

03:29à commencer par Nicolas Sarkozy, puis François Hollande.

03:32Il a acté ce traité une fracture réelle et surtout une détestation de l'Europe

03:36dans une partie de plus en plus importante de l'opinion.

03:39En ce sens, ce 29 mai 2005 est véritablement l'année zéro

03:43de la rupture concrète entre le peuple et les élites.

03:46Et vous voyez quoi, Maxime ?

03:47Eh bien, 20 ans après, le paysage politique actuel

03:50en est la démonstration parfaite.

03:52Si on faisait re-voter les Français pour un référendum, oui, non, sur l'Europe ?

03:5660% je pense.

03:5760% pour ?

03:58Pour le non.

03:59Pour le non.

03:59Oui, tous les auditeurs qui nous écoutent savent très bien quel a été ce moment

04:04et ça a été un moment qui aurait pu être un grand moment de démocratie,

04:07qu'il a été, parce que quand on vote à 55% pour un référendum,

04:11c'est un grand moment de démocratie

04:12et qui est devenu en réalité un enfermement.

04:15Et aujourd'hui, Emmanuel Macron, d'ailleurs, est très critique de cette Europe.

04:187h52.

04:18Merci beaucoup, Françoise.

04:19On vous retrouve tout à l'heure, notamment avec Elisabeth Lévy.

04:21Pour les débats, 7h52.

04:24Restez bien avec nous.

04:24Dans un instant, on vous donne la parole.

04:260826 300 300.

04:27Vous nous appelez à 69 ZFE.

04:29N'hésitez pas.

04:30Et puis, on va retrouver Benjamin Glaze,

04:31qui est là déjà en studio.

04:32Il se prépare pour la suite de cette émission.

04:34Et puis, on va passer à la suite de la suite de la suite de la suite de la suite de la suite de la suite.

Recommandations

4:03

À suivre

Françoise Degois : "Il y a de la censure dans l'air !"

Sud Radio