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Conclaves sur les retraites : «Le gros du travail, le problème fondamental, l'éléphant dans la pièce est toujours là», estime l'économiste Olivier Babeau
Europe 1
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00:00
Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:03
Avec autour de la table pour la deuxième heure, le directeur adjoint de la rédaction du JDD.
00:09
Bonsoir Raphaël Steinville.
00:11
Bonsoir Pierre.
00:12
Je me suis trompé sur votre intitulé ?
00:14
Pas du tout, c'est merveilleux.
00:16
Jean-Michel Salvatore est là également.
00:17
Bonsoir.
00:17
Communicant associé chez Iconique et chroniqueur politique bien sûr.
00:22
Bonsoir Olivier Babaud.
00:23
Bonsoir Pierre.
00:24
Merci d'être avec nous, on vous entend sur Europe 1, on vous lit dans Valeurs Actuelles,
00:29
notamment vous avez écrit L'ère de la flemme, votre excellent dernier bouquin
00:33
qui donne un bon coup de pied au cul à tous les petits jeunes qui estiment
00:36
qu'ils vont d'abord demander combien d'RTT dans leurs futurs contrats.
00:40
Et vous avez comme moi entendu François Bayrou lors de sa grande conférence de presse
00:46
qui on a l'impression après cette conférence de presse que le conclave est quelque chose
00:50
qui a fait vraiment nettement avancer les choses en France.
00:53
Je vous propose d'écouter le Premier ministre François Bayrou
00:56
qui donc a présenté cet après-midi les avancées, selon lui, du conclave
01:01
et n'avoue aucun échec.
01:03
Oser parler d'échec quand on a un tel nombre d'accords essentiels sur le régime des retraites,
01:10
ça ne me semble pas réaliste.
01:12
Je veux le dire devant vous, ce travail, contrairement à ce qui a été abondamment dit et écrit,
01:18
a été remarquablement utile.
01:20
Il est vrai qu'il n'a pas, au terme de la journée de lundi, débouché dans un premier temps sur un accord immédiat,
01:27
mais pour avoir fait l'inventaire détaillé, des pas en avant, des points d'accord et de dissonance,
01:35
pour avoir de manière approfondie échangé avec chacune des organisations
01:39
sur leurs priorités, sur leur vision de l'avenir,
01:42
je suis impressionné par les progrès qui ont été faits depuis 4 mois.
01:48
Avant de vous donner la parole, Olivier Babot,
01:50
Jean-Michel Salvatore, vous qui travaillez maintenant dans la communication,
01:53
le coach des dirigeants,
01:56
moi je suis impressionné par la facilité avec laquelle François Bayrou nous explique que tout va bien.
02:02
Moi je suis impressionné par la performance.
02:04
En fait, bon, c'est pas un succès,
02:07
c'est pas non plus un échec, mais c'est pas un succès.
02:09
Donc là, il a fait une conférence de presse comme s'il y avait un accord essentiel sur des choses très importantes.
02:18
Sur l'âge de départ à la retraite, qui était le plus truc essentiel.
02:22
Et il donne rendez-vous au Parlement au mois d'octobre comme si les choses étaient faites.
02:26
Et je trouve que là, il y a un art, c'est de la prestidigitation,
02:30
parce qu'au fond, l'accord n'est pas là.
02:35
Et même s'il y avait des convergences assez évidentes,
02:38
c'était des convergences entre le patronat et les syndicats réformistes,
02:42
et pas les autres, qui avaient claqué la porte,
02:44
la France ouvrière et la CGT.
02:45
Donc, moi je dis chapeau l'artiste.
02:47
Olivier Vabeau, comment est-ce que vous avez ressenti cette conférence de presse ?
02:51
Oui, en effet, demi-échec, demi-succès,
02:54
les plus gros enjeux sont toujours là,
02:56
ils sont toujours aussi insurmontables.
02:58
L'âge de départ, il faut arriver à faire accepter,
03:01
et donc une partie des partenaires sociaux, de toute façon, avait déjà claqué la porte.
03:03
Les autres ont plus ou moins accepté, bon, c'est vrai,
03:06
on ne leur va pas pouvoir tellement couper aux 64 ans,
03:09
et puis, bon, on essaie de s'en tirer avec d'autres choses.
03:12
C'est bien de réfléchir à la pénibilité,
03:13
mais même là, on n'a pas arrivé à avoir un accord.
03:15
Il y a quand même beaucoup plus de dissonance que de consonance,
03:17
pour reprendre ces expressions,
03:19
parce que c'est toujours très compliqué, cette prise en compte.
03:22
On essaye d'éviter, en fait, des augmentations importantes de coûts dans le système,
03:26
et évidemment, il y a beaucoup de façons de considérer la pénibilité,
03:29
la façon dont on en sort, la façon dont on comptabilise.
03:31
Il y a des choses sur les retraites des femmes,
03:33
il y a des choses sur les carrières longues.
03:35
Oui, mais ça on le savait, puisque le MEDEF avait avancé là-dessus, notamment.
03:37
En réalité, c'est des points, alors c'est important d'en parler,
03:39
c'est des points importants, mais le gros du travail,
03:43
le problème fondamental, l'éléphant dans la pièce est toujours là.
03:47
C'est arriver à convaincre qu'il n'y a pas d'autre solution.
03:50
On ne va pas se mentir.
03:51
On ne va pas se mentir, comme disent les jeunes.
03:53
Il y a trois solutions pour équilibrer le système.
03:55
Soit on cotise beaucoup plus, et on cotise déjà 20% du salaire brut,
03:58
soit on pensionne moins, soit on travaille un peu plus longtemps.
04:02
On a un compromis, c'est celui de diminuer l'âge de départ à taux plein
04:06
de 67 ans à 66 ans et demi.
04:08
Oui, c'est l'âge de départ à taux plein,
04:10
même si vous n'avez pas le bon nombre de trimestres.
04:15
Parce qu'à ce moment-là, normalement, il y a une décote.
04:17
On est quand même dans le truc un peu technique,
04:19
qui ne concerne pas non plus un nombre de gens énorme.
04:21
La plupart des gens qui nous écoutent essayent de savoir, en gros,
04:24
combien de temps je vais devoir travailler,
04:25
et quel est le niveau de ma pension.
04:26
Je pense que c'est globalement ce qui intéresse les gens
04:28
quand on leur parle de la retraite.
04:29
Ce qu'il faut comprendre, c'est que la loi d'airain,
04:31
la démographie étant ce qu'elle est,
04:33
il va falloir, malheureusement,
04:34
et les cotisations étant, encore une fois, suffisamment élevées,
04:37
très difficiles à continuer à élever,
04:39
il va falloir nécessairement qu'on essaye d'augmenter,
04:42
disons pudiquement, le taux d'emploi des seniors.
04:44
Voilà, c'est ça.
04:45
Il va falloir qu'on travaille un peu plus tard,
04:47
comme d'ailleurs le font tous les pays.
04:49
Jean-Michel ?
04:49
Oui, mais je trouve qu'il y a quand même un acquis psychologique important
04:52
dans ce conclave,
04:54
c'est que finalement, les syndicats ne font plus
04:57
de la suppression des 64 ans et du retour à 62 ans
05:01
un préalable, enfin les trois syndicats qui étaient là.
05:04
Et malgré tout, c'est quand même important.
05:07
Ça ne veut pas dire qu'ils se sont convertis aux 64 ans,
05:10
mais ils n'en font plus un préalable
05:12
avant de discuter d'autre chose.
05:13
Et moi, je trouve que là, c'est quand même un peu le début de la sagesse.
05:16
Alors, ok, c'est les trois syndicats qui étaient présents,
05:19
ok, bon, ça n'est pas un ralliement aux 64 ans,
05:22
mais comme je le disais, ils n'en font plus un préalable.
05:25
Je trouve que quand même, s'il y a un acquis
05:27
dans ce conclave qui n'a pas abouti,
05:30
c'est quand même celui-là.
05:31
Vous n'êtes pas d'accord ?
05:32
Olivier Vabeau.
05:33
Oui, mais j'ai l'impression que politiquement,
05:35
puisque ça va se traduire par des votes à l'Assemblée,
05:37
j'ai l'impression que là, les divisions et les oppositions
05:39
sont toujours aussi fortes,
05:40
et qu'il y a peut-être pour des raisons,
05:42
parce que quand vous leur parlez avec eux, d'ailleurs,
05:43
en dehors des micros, ils vous disent
05:45
« Oui, on a bien compris, mais enfin, on a un peu promis ça,
05:47
donc il va quand même... »
05:48
On continue à tenir cette idée.
05:52
Ces gens-là vont continuer à expliquer
05:53
qu'il faut absolument le retour,
05:54
pour certains, aux 60 ans ou aux 62 ans.
05:57
Et en matière de retraite, il y a au moins deux grands mensonges.
06:00
Le premier, c'est qu'on ne peut pas faire cette augmentation en 64 ans.
06:03
C'est impossible du point de vue de la trajectoire globale de nos comptes,
06:06
parce que finalement, c'est l'État qui abonde la différence
06:08
entre pension et cotisation,
06:10
qui est déjà énorme et qui ne va faire qu'augmenter.
06:12
Le deuxième grand mensonge, et je suis désolé de le dire aussi
06:14
pour nos auditeurs, c'est que ce serait de dire
06:16
« C'est la dernière réforme ».
06:17
Évidemment pas.
06:17
Comment ça ?
06:18
Parce qu'il va falloir remettre la chose sur le métier.
06:20
Mais comment ?
06:20
Dans deux ans, dans trois ans,
06:22
il va falloir parler des 65 ans, des 66 ans, des 67 ans.
06:24
Ah oui, ils sont en 70 !
06:25
Mais bien sûr, je veux dire que...
06:26
On a mis deux ans et demi de psychodrame,
06:29
peut-être même plus d'ailleurs, je ne sais même plus où on en est.
06:31
Si on compte d'ailleurs le Covid, ça fait beaucoup plus longtemps.
06:34
En fait, 2017, en réalité, voilà.
06:36
Pour arriver à faire une réforme
06:38
qui, en fait, est déjà une réforme d'hier, en fait.
06:42
Il faudrait déjà aller bien au-delà.
06:44
Le poids des retraites sur nos finances publiques est immense.
06:48
Et il faut rappeler que notre dette publique a augmenté de 40 milliards
06:51
rien qu'au premier trimestre de cette année.
06:53
Raphaël Saint-Ville.
06:53
Je pense qu'Olivier Beau a absolument raison.
06:56
L'immense difficulté, c'est qu'aujourd'hui,
06:59
notre système et toutes les lois, les réformes
07:05
qui sont envisagées aujourd'hui,
07:08
le sont sans prendre en compte la démographie de la France.
07:14
C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:16
on fonctionne comme si le système devait rester tel qu'il est.
07:23
Et donc, je pense qu'il y a...
07:24
Et d'ailleurs, c'est assez dramatique.
07:26
C'est qu'il y a absolument aucune impulsion
07:30
pour avoir une politique familiale en France.
07:31
Le système des retraites tel qu'il a été bâti
07:35
pour qu'il survive,
07:37
pour qu'il puisse survivre
07:39
pas seulement dans la décennie,
07:42
mais dans les générations qui viennent,
07:46
il était bâti sur l'idée que
07:50
le système de régénération
07:54
il y ait suffisamment d'enfants
07:57
pour pouvoir financer les retraites.
08:02
Aujourd'hui, en fait, on les traite tellement loin,
08:04
il n'y a aucune politique familiale
08:06
qui permette aujourd'hui...
08:08
Mais c'est évacué, c'est un non-sujet.
08:11
C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
08:12
on fonctionne à flux constant
08:16
avec l'existant,
08:19
mais sans prendre en considération
08:22
cette dynamique qui pourrait être opérationnelle,
08:26
mais qui est...
08:27
Qu'en pensez-vous, Olivier Beavreau ?
08:29
En fait, ça n'a pas été conçu
08:30
pour une pyramide des âges en champignons
08:31
comme celle qu'on va avoir,
08:33
qu'on a et qu'on a de plus en plus.
08:34
C'est-à-dire, peu de gens en bas
08:35
et puis de plus en plus de gens.
08:36
Il faut dire, en 2070,
08:38
on aura un Français sur deux
08:39
qui aura plus de 60 ans.
08:40
C'est ça un petit peu ce qui est en train de se passer.
08:42
C'est formidable, d'ailleurs,
08:42
on vit plus longtemps,
08:43
mais d'une façon ou d'une autre,
08:44
ça va créer des tensions terribles
08:46
sur nos systèmes de protection sociale
08:47
qui n'étaient pas conçues
08:49
pour une société de ce type-là.
08:50
Donc, travailler plus,
08:52
c'est la condition minimale.
08:53
Ça ne veut pas dire qu'à terme,
08:55
il n'y aura pas, malheureusement,
08:56
une continuation de la paupérisation
08:57
qui, pour l'instant,
08:58
n'est pas trop commencée.
08:59
Heureusement, les retraités sont encore
09:00
à un bon niveau de vie
09:01
par rapport aux actifs,
09:02
mais ça ne va pas durer.
09:03
C'est prévu, c'est prévu.
09:05
C'est-à-dire, les projections
09:05
du Conseil d'orientation des retraites
09:07
expliquent que ça ne va faire que baisser
09:08
ce qu'on appelle le taux de remplacement,
09:09
c'est-à-dire votre pension
09:10
par rapport à votre dernier salaire.
09:12
Il ne va faire que baisser
09:13
parce qu'au bout d'un moment,
09:14
l'effort que va faire l'État
09:15
est forcément limité.
09:18
Et en attendant,
09:18
parce que le temps me manque,
09:19
on est quand même assis
09:20
sur 3 845 milliards de dettes.
09:23
Le chiffre est tombé aujourd'hui.
09:24
Oui, c'est directement relié
09:26
parce que c'est l'État
09:27
qui doit abonder.
09:28
Il y a une partie des impôts,
09:29
une partie de la TVA
09:29
qui va, en fait...
09:31
Ça ne descend jamais.
09:32
Voilà, ça ne descend jamais.
09:33
Donc, une partie de notre capacité
09:35
à retrouver une trajectoire positive,
09:37
viable pour les finances publiques,
09:39
vient de la solution
09:41
qu'on apportera au problème des retraites.
09:42
Merci beaucoup, Olivier Babot,
09:43
d'être passé par ce studio
09:44
que vous connaissez plus tôt le matin.
09:46
Oui.
09:46
Mais c'est sympa de venir le soir.
09:47
20h27.
09:49
7h20, tous les lundis.
09:51
Lundi et mercredi.
09:53
C'est bien aussi, mardi, jeudi.
09:54
Oui, c'est avec Agnès Verdié-Moligny,
09:56
bien sûr.
09:56
20h27, vous restez avec nous.
09:58
L'information dans un instant sera pas.
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