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Punchline - L'OTAN est-elle trop dépendante des Etats-Unis ?
Europe 1
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25/06/2025
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News
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00:00
Je salue nos invités, nous sommes avec Fabrice Ballange, géographe et spécialiste du Moyen-Orient, merci d'être avec nous.
00:06
Gauthier Lebrette, qui arrive de son émission d'Europe 1.
00:09
Pierre Vermeurelle, historien.
00:11
Nous sommes avec Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, Noémie Allioua et Geoffrey Lejeune.
00:15
On va commencer, si vous le voulez bien, par ce show de Donald Trump.
00:18
C'était il y a quelques instants, on l'a vécu en direct pour les téléspectateurs de CNews
00:22
et je vais l'expliquer pour les auditeurs d'Europe 1.
00:26
Il y a eu une très longue conférence de presse de 45 minutes.
00:28
On va y revenir avec des admonestations, des interpellations.
00:31
Quel journaliste lui plaît, quel journaliste lui ne plaît pas, quels médias...
00:34
Incroyable la façon dont il a mis en cause les médias, notamment américains, CNN et le New York Times.
00:40
On va y revenir dans un instant, mais d'abord, évidemment, il y a la façon dont il a réussi à faire plier les alliés de l'OTAN
00:46
sur le fait qu'ils doivent payer plus.
00:48
Parce que s'ils ne payent pas, ils ne seront pas protégés par le parapluie américain.
00:52
Explication Mathieu Devesse.
00:54
C'est un sommet qualifié de succès monumental pour les Etats-Unis.
00:58
Par le président américain, les pays membres de l'OTAN s'engagent à investir 5% de leur PIB
01:03
en faveur de la défense et de la sécurité d'ici à 2035.
01:07
Donald Trump salue un engagement historique.
01:10
C'est une grande victoire pour l'Europe et la civilisation occidentale.
01:14
L'Europe doit désormais assumer davantage de responsabilités en matière de sécurité
01:18
afin d'éviter des catastrophes, comme par exemple la situation désastreuse entre la Russie et l'Ukraine.
01:24
Mais selon Emmanuel Macron, l'effort collectif des Européens en matière de défense
01:30
impose la paix commerciale avec les Etats-Unis.
01:33
C'est-à-dire baisser les barrières tarifaires qui existent ou qui ont été renforcées.
01:37
On ne peut pas entre alliés et dire il faut dépenser plus, nous dire on va dépenser plus
01:41
et au sein de l'OTAN se faire la guerre commerciale.
01:43
C'est une aberration.
01:44
Si certains pays européens préviennent que l'objectif de 5% du PIB consacré à la défense
01:49
sera difficile à atteindre, le Premier ministre espagnol le juge même déraisonnable.
01:56
Si nous acceptons ce qui a été proposé, l'Espagne devrait dépenser d'ici 2035 plus de 300 milliards d'euros.
02:05
D'où proviennent ces ressources ?
02:07
De plus d'impôts pour les citoyens ?
02:09
De coupes dans les systèmes d'éducation, de santé et de retraite ?
02:13
De santé ? De pension ?
02:14
Donald Trump répond que l'économie de l'Espagne pourrait être complètement détruite
02:18
alors que l'Union Européenne négocie avec les Etats-Unis pour éviter des taxes douanières.
02:23
C'est intéressant, Goutier Le Brat, ce qu'a dit le Premier ministre espagnol,
02:26
où on va trouver l'argent en fait ?
02:28
Et encore, ils se sont fait amonéster les Espagnols par Donald Trump de façon extrêmement véhémente.
02:32
Oui, mais il va leur tordre évidemment le bras.
02:34
Il faut qu'ils mettent les 5% du PIB dans leur défense.
02:39
Ils s'y sont engagés lors de cette réunion,
02:41
mais après, chacun vient dire
02:43
« Ce n'est pas possible, je ne vais pas pouvoir le faire ».
02:45
La séquence est quand même un triomphe pour Donald Trump,
02:48
pour refaire un peu le film.
02:49
C'est-à-dire qu'il pilonne les infrastructures iraniennes,
02:53
il obtient un cessez-le-feu 48 heures plus tard,
02:55
alors que 48 heures plus tôt,
02:56
ces bombardiers étaient au-dessus de l'Iran,
02:59
dans l'espace aérien iranien.
03:02
Donc ce cessez-le-feu qu'il obtient au forceps des Iraniens et des Israéliens,
03:06
pas respecté au début par les Iraniens,
03:08
début de réplique de la part d'Israël,
03:09
puis il engueule même, passez-moi l'expression,
03:12
le gouvernement israélien et Benyamin Netanyahou,
03:14
qui rappellent ses avions et qui arrêtent sa réplique.
03:17
C'est quand même hallucinant,
03:18
la rapidité avec laquelle il est allé.
03:21
Et puis évidemment, l'OTAN,
03:23
en tendant le bras des alliés,
03:25
pour obtenir ces 5% du PIB.
03:28
Vous disiez, il a attaqué le New York Times et CNN.
03:31
C'est normal, je dis juste pourquoi,
03:33
parce que c'est le New York Times et le CNN,
03:34
et CNN qui ont fait fuiter ce rapport,
03:37
qui expliquent que le programme nucléaire iranien n'a pas été totalement détruit,
03:40
loin s'en fout, mais qu'il a été retardé seulement de quelques semaines.
03:43
Fake news, répond Donald Trump,
03:45
parce qu'évidemment, ça vient écorner un peu le triomphe.
03:47
Si les bombardiers américains n'ont pas permis
03:50
de réduire en cendres le programme nucléaire iranien,
03:54
mais de le reculer,
03:55
non pas de quelques années, mais de quelques semaines,
03:57
évidemment, c'est pas une grande réussite.
03:59
Et là aussi, pour que le triomphe soit total,
04:01
c'est évidemment ce cessez-le-feu entre ukrainiens et russes
04:05
qu'il essaye d'obtenir,
04:06
mais que Vladimir Poutine ne veut pas lui concéder.
04:08
Un triomphe romain pour vous aussi,
04:09
Pierre Vermeurene,
04:10
pour le président Trump qui a fait feu de tout bois.
04:15
On va voir comment il s'adresse aux journalistes
04:17
et on va voir qu'on en est très très loin en France,
04:19
et tant mieux.
04:20
Je pense qu'il est reparti très content dans son avion,
04:22
puisqu'il a pu engueuler les journalistes
04:25
qui avaient fait fuiter le rapport dont on vient de parler.
04:27
Il a obtenu la demande, vous avez dit,
04:30
du Pakistan, d'une nomination pour le prix Nobel de la paix.
04:33
Il a été appelé papa, vous avez dit,
04:36
par Marc Ruteuil.
04:38
C'est ça ?
04:38
C'est merveilleux.
04:40
Et en plus, il semble avoir obtenu les 5%.
04:43
Donc comme il est très narcissique,
04:45
il s'exprime sans filtre,
04:47
on s'en est rendu compte depuis le temps,
04:49
je pense qu'il est reparti heureux.
04:51
C'est totalement surréaliste,
04:53
ça heurte totalement la vieille diplomatie européenne
04:55
qui est bousculée dans tous les sens.
04:57
Maintenant, je ne sais pas comment les Européens,
04:59
sur le fond, vont faire,
05:00
mais voilà, il est reparti avec des certitudes.
05:01
Il a obtenu apparemment ce qu'il voulait,
05:03
et puis on verra plus tard.
05:05
C'est un engagement.
05:05
Oui, je prends le jaune sur, effectivement,
05:07
ce show de Donald Trump,
05:08
sur la façon dont il bouscule tous les codes,
05:11
tout ce que nous, Européens,
05:14
on pense être établi.
05:15
Il balaie ça d'un verre de la main, en réalité.
05:17
Mais sincèrement, moi, je pense que ça peut nous,
05:19
ça pourrait nous être bénéfique
05:20
si on en tirait des conclusions.
05:22
Parce que la vérité, c'est que
05:22
qu'est-ce qui marche sur le plan de la diplomatie européenne ?
05:24
Qu'est-ce qui marche ?
05:25
Aujourd'hui, par exemple,
05:26
on parle en ce moment de conflits majeurs
05:28
qui sont Israël, Gaza, Israël-Iran,
05:31
et l'Ukraine et la Russie.
05:33
Qu'est-ce qu'on a fait de positif, d'utile,
05:36
d'intelligent, pour faire avancer,
05:39
pour aller vers une résolution de ces conflits ?
05:40
Trump, il ne réussit pas tout ce qu'il fait,
05:41
mais au moins, il essaye avec des...
05:43
C'est tonitruant, ça nous bouscule,
05:45
mais en réalité, je trouve que c'est plus efficace,
05:47
ou en tout cas, ça donne l'impression
05:48
que ça peut avoir plus...
05:49
Alors, c'est la première puissance militaire du monde,
05:51
vous allez me dire, c'est plus facile.
05:52
Mais même en matière diplomatique,
05:54
même la séquence que vous venez de raconter,
05:56
je suis désolé de dire que, sincèrement,
05:59
je préfère cette méthode-là
06:02
aux attermoiements,
06:03
à cette espèce de fanatisme de la diplomatie
06:05
qui ne fonctionne pas, vous savez.
06:06
On va négocier secrètement,
06:08
et vous allez voir,
06:09
on va faire bouger un demi-paragrave.
06:10
Oui, on l'a vu, pour Boalem sans salle,
06:11
ça marche très très bien.
06:12
Et ça ne marche évidemment
06:13
que quand on a la première armée du monde
06:15
qui présente 70% du budget de l'OTAN.
06:17
Parce que personne d'autre ne peut faire ça.
06:19
Combien de givres nucléaires, ils ont, les Américains ?
06:21
Non, mais c'est notre sommeil, moi,
06:22
qui m'inquiète en réalité.
06:23
Avec l'Algérie, vous n'avez pas besoin
06:25
d'avoir la plus grande armée du monde
06:26
pour engager un rapport de force.
06:28
On parlait de Boalem sans salle,
06:30
les réquisitions viennent de demander 10 ans
06:31
pour l'écrivain français otage
06:34
depuis de nombreuses semaines du régime algérien.
06:37
On pourrait se faire un peu respecter
06:38
en tapant du poing sur la table.
06:40
Mais on n'est pas crédible
06:41
à l'intérieur de notre pays.
06:43
Quand ça se passe mal
06:44
et qu'on dit qu'on va annuler une parade
06:46
lors de la finale de la Ligue des Champions,
06:48
si ça se passe mal, il y a deux morts
06:49
et il y a la finale de la Ligue des Champions,
06:50
vous n'êtes pas crédible.
06:51
Donc, quand vous n'êtes pas crédible chez vous,
06:52
vous n'êtes pas crédible non plus à l'extérieur.
06:54
Et évidemment, on n'a rien à voir
06:56
avec la méthode Trump.
06:57
Je voulais juste mettre un peu de nuance
06:59
à ce que j'ai dit tout à l'heure
07:00
sur le triomphe de Trump.
07:01
Il y a quand même...
07:02
Ah, c'est nouveau.
07:03
Ça vous rasez d'arriver rarement.
07:04
Vaut mieux tard que jamais.
07:06
On peut terminer par s'y mettre.
07:08
C'est pour le peuple iranien.
07:09
Parce que le peuple iranien,
07:11
en recevant énormément de Français
07:13
de la diaspora iranienne,
07:14
se sent quand même une nouvelle fois
07:15
abandonné à ce régime barbare.
07:19
Et ils avaient vraiment l'espérance
07:21
que le président américain
07:22
fasse tomber le régime.
07:23
Et il ne le fera pas.
07:24
On l'a bien compris.
07:26
Benyamin Netanyahou ne le fera pas non plus
07:27
tant qu'il n'aura pas l'autorisation
07:29
de Donald Trump.
07:30
On sait que Donald Trump
07:30
lui a déconseillé de le faire
07:33
lors de la première salve de missiles
07:35
qui sont tombés sur l'Iran.
07:37
Donc, je pense aussi au peuple iranien
07:38
qui souffre sous le joug de ses bouchées.
07:41
Noémie, un petit mot
07:42
puis on écoute à nouveau Donald Trump.
07:43
Vous avez vu ce matin,
07:43
il y a eu 700 arrestations
07:44
qui sont soupçonnées
07:46
d'avoir travaillé avec Israël.
07:48
Donc, évidemment,
07:49
la répression va être d'autant plus violente.
07:51
Vous avez raison de le rappeler.
07:52
Maintenant, pour Donald Trump,
07:53
c'est vrai qu'il vient nous rappeler
07:54
que la diplomatie,
07:55
c'est un rapport de force.
07:57
Et certes, il n'a pas les formes.
07:59
Il ne met pas forcément
08:00
des grandes phrases
08:02
pour ne pas froisser les autres pays.
08:04
Mais il dit les choses telles qu'elles sont.
08:06
Et ce qu'il dit,
08:06
c'est qu'il ne veut pas être
08:07
le fameux Nicolas qui paie
08:08
des nations du monde entier.
08:10
et il ne veut pas payer pour les autres.
08:12
Oui, mais il est 20 ans qu'il le dit.
08:13
Oui, mais là, quelque part,
08:15
effectivement,
08:15
il va juste à tordre les bras.
08:16
Il le dit, voilà,
08:17
maintenant, vous allez vous débrouiller.
08:18
Vous allez sortir les 5% de votre PIB
08:20
pour la défense.
08:21
Vous n'aurez pas le choix.
08:23
Et au fond,
08:24
il a le pouvoir de le faire.
08:26
Et les autres n'ont pas d'autre choix
08:27
que de s'y soumettre.
08:28
D'autant plus que les ennemis,
08:30
entre guillemets, de l'Occident,
08:31
ou en tout cas des pays
08:32
qui ne sont pas dans l'OTAN,
08:34
que ce soit la Chine,
08:35
que ce soit...
08:36
Bon, la Turquie, c'est compliqué,
08:37
mais la Russie, l'Algérie
08:38
et bien d'autres
08:39
ont des parts de budget consacrées
08:42
à l'armée
08:42
qui approchent les 10% souvent.
08:44
Donc, si vous voulez,
08:44
il y a aussi ce rapport de force.
08:45
Ce n'est pas seulement avec les États-Unis.
08:47
Ce n'est pas un concours de beauté
08:48
avec les Américains.
08:49
C'est aussi le reste du monde.
08:50
Fabrice Ballonche ?
08:51
Oui, enfin, mettre 5% dans la défense.
08:53
Alors, je crois que c'est 3,5%
08:54
pour la défense,
08:55
5,5% pour les infrastructures.
08:57
Et ce n'est pas avant 2035.
08:58
Donc, c'est une montée en puissance
09:00
qui va être quand même assez lente.
09:03
Seulement, OK,
09:04
on met de l'argent dedans.
09:04
Mais encore, faut-il avoir
09:06
une appétence au combat ?
09:08
Une agressivité ?
09:10
Enfin, avoir envie de se battre ?
09:13
Comme je le disais tout à l'heure
09:14
avec l'exemple de Djibouti,
09:15
on a cette coalition française,
09:18
allemande, danoise.
09:21
Mais en fait,
09:22
on fait des ronds dans l'eau
09:23
parce qu'on n'ose pas
09:24
se servir de nos armes.
09:28
Est-ce qu'on va avoir
09:29
cette appétence au coin,
09:31
cette volonté politique
09:32
d'aller au combat ?
09:33
D'anticiper ?
09:34
Là, on condamne
09:35
les Etats-Unis,
09:37
Israël,
09:37
parce qu'en gros,
09:39
ils ont frappé,
09:40
bravé le droit international
09:42
en frappant l'Iran.
09:43
Qu'est-ce qu'on voulait ?
09:44
Que ça devienne la Corée du Nord ?
09:46
Et donc,
09:47
est-ce qu'on va être capables,
09:48
les Européens,
09:50
d'anticiper les conflits ?
09:52
Parce que l'attaque
09:53
est quand même
09:53
la meilleure des défenses.
09:54
Alors, petite...
09:55
Alexandre,
09:56
je ne vous ai pas entendu,
09:56
on fait la pause
09:57
et après on écoutera de...
09:58
Je veux bien réagir sur le journalisme
10:00
ou c'est...
10:01
Alors, on fait la pause
10:02
et on écoutera...
10:04
Sinon, moi,
10:05
je suis d'accord
10:05
avec, effectivement,
10:06
tout ce qui a été...
10:07
On fait une pause
10:18
et vous allez écouter
10:19
comment Trump traite
10:20
les journalistes.
10:21
Si un président français
10:23
faisait ça en France,
10:24
il y aurait des manifestations
10:25
et des grèves.
10:25
Il y a des présidents,
10:26
enfin, il y a des pays
10:27
où il y a des chocs de télé
10:28
qui ferment,
10:28
donc vous savez,
10:28
c'est possible.
10:29
C'est possible.
10:29
Il y a des présidents
10:31
qui aiment pas certaines questions
10:32
en conférence de presse aussi.
10:33
Voilà.
10:33
Aussi.
10:34
C'est possible aussi.
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