«Qu’au moins un policier prenne la peine de mort» : les propos choquants de la mère de Nahel lors d'une marche en hommage à Adama Traoré

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00:00Je voudrais aussi qu'on revienne maintenant sur les propos de la mère de Naël,

00:03ce jeune tué à Nanterre en 2023 par un policier après un refus d'obtempérer.

00:07Lors d'une marche en mémoire d'Anna Mahatraoré hier,

00:10elle a scandé sa colère contre l'appareil judiciaire

00:13et elle a assuré avoir très bien éduqué son fils.

00:16Elle a même demandé la peine de mort pour le policier.

00:20Écoutez Mounia Merzouk.

00:21Nous voyons que c'est Rotaillot qui l'a mis là-bas, qui veut nous emmerder.

00:25Conclusion, c'est pas grave.

00:27Nous avons les assises.

00:28Je souhaite de tout mon cœur qu'au moins un policier prenne la peine,

00:34la peine de mort.

00:35Ça n'existera pas ici, mais qu'il prenne au moins la plus grande peine qu'il peut avoir.

00:39Au moins on aura une justice pour tous ces jeunes, pour mon fils,

00:44pour que ces policiers soient punis.

00:46On parle d'éducation.

00:47Je remercie Dieu, j'ai très très bien éduqué mon fils.

00:50Voilà Mounia Merzouk, la mère de Naël.

00:51Et rappelons que nul ne peut être condamné à la peine de mort selon l'article 66.1 de la Constitution.

00:57Paul Melin.

00:58Que vous inspirent ces propos ?

01:00Écoutez, c'est les propos d'une femme qui est meurtrie parce que son fils est mort.

01:04Et donc, on ne peut pas lui demander, si vous voulez, d'être d'une immense rationalité,

01:09et de dire précisément quelle doit être la peine de se policier,

01:12et de faire l'enquête à la place des enquêteurs.

01:14Elle parle avec un espèce de cri de colère.

01:19Et donc, par définition, la colère, c'est aussi un peu la déraison.

01:22Moi, je suis évidemment contre la peine de mort.

01:24Je ne sais pas pourquoi est-ce qu'on appliquerait la peine de mort dans ce cas d'espèce, évidemment.

01:28Ensuite, il y a une enquête qui est en cours.

01:30Cette enquête, elle va définir précisément les contours des responsabilités de ce policier.

01:35Quant à la bonne éducation de Naël, il se trouve quand même qu'il était...

01:37Le policier va être jugé pour meurtre, je le rappelle.

01:39Effectivement, il risque 30 ans de réclusion criminelle.

01:42Oui, bien sûr.

01:44Après, si vous voulez qu'il y ait une enquête,

01:45quand il y a un policier qui fait usage son arme létale

01:48et qui tue un gamin ou n'importe qui,

01:51d'ailleurs, c'est normal qu'il y ait une enquête.

01:52Ça s'appelle l'état de droit, ça s'appelle la justice, c'est normal.

01:55Donc ça, moi, ça ne me choque pas du tout.

01:56Par contre, il faut laisser la sérénité à l'enquête.

01:59Il ne faut pas de pression de la rue.

02:00C'est pour ça que les collectifs pour Adama Traoré, etc.,

02:02avec cette instrumentalisation politique qu'il y a derrière...

02:05Oui, ça, c'est problématique, parce que si vous voulez,

02:08on va aller chercher la colère de cette mère de famille

02:11ou sa tristesse, son chagrin, son affliction, qui est bien naturelle,

02:14et on va s'en servir en lui donnant la parole

02:16et en demandant à cette dame d'exprimer des idées

02:19qui, finalement, sont des idées politiques.

02:21Donc, elle a le droit, elle est citoyenne,

02:22mais on a le droit aussi de dire que l'enquête doit suivre son cours.

02:26Et quand, au côté angélique du jeune Naël,

02:28il était tout de même au volant d'une voiture qui roulait à très vive l'heure,

02:31il aurait pu tuer quelqu'un sur sa route.

02:33Il disait oui à tout le monde, il portait les courses des vieilles dames,

02:35voilà, il n'avait pas le permis, surtout.

02:37Oui, voilà, donc si vous voulez,

02:38les faits parlent d'eux-mêmes sur la dangerosité qu'il représentait

02:41au moment où il a été appréhendé.

02:43Donc, je ne sais pas s'il était bien élevé,

02:45tu aurais-t-il que, sur ce moment-là,

02:46ce qu'il a fait était très grave et très dangereux.

02:48Vincent Rois, comment est-ce que vous interprétez les propos de cette mère ?

02:51Ce que j'entends dans le son que vous venez de produire,

02:55c'est de la douleur.

02:56Voilà, j'entends la douleur d'une mère qui a perdu son enfant.

03:00Voilà, le reste est assez dérisoire, effectivement,

03:02quand elle dit « je l'ai bien élevé »,

03:04bon, compte tenu des états de service du gamin,

03:06on ne peut pas franchement harguer de sa bonne éducation.

03:10Bon, mais là, c'était de la douleur, tout le reste est dérisoire.

03:13Alors, ce qui est moins dérisoire,

03:14c'est que Mme Traoré récupère ce genre de choses.

03:19Ce qui m'ennuie, de manière générale,

03:21c'est qu'on les voyou en la parole.

03:23Et c'était à la mémoire d'Adama Traoré.

03:25Alors, je rappelle aussi que la justice reconnaît

03:27une présomption d'intention d'homicide sans preuve directe.

03:29La défense du policier évoque un tir de protection

03:33qui a été dévié accidentellement.

03:35Voilà, et cette mère, effectivement,

03:37qui réclame la mort du policier,

03:40elle défend l'éducation de Naël,

03:41elle insiste sur sa bienveillance.

03:44Voilà, il y a un peu de tout.

03:45Et surtout, l'incompréhension

03:47par rapport à cette sentence qu'elle exige.

03:50Enfin, c'est quand même assez choquant.

03:52Laissons la justice faire son travail,

03:55qu'on nous donne les derniers résultats de cette enquête.

04:00Le juge d'instruction s'occupe de tout cela.

04:04Gageons que tout cela sera très bien fait

04:07et que les responsabilités de chacun seront établies.

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