00:0113h, 14h, Europe 1 13h, avec Céline Géraud jusqu'à 14h sur Europe 1 et avec vos deux débatteurs pour décrypter l'actualité, Vincent Roy et Paul Melun.
00:10Et donc demain, François Béroux va présenter les contours de son budget pour 2026 et il est déjà mis sous pression.
00:18C'est rien de le dire avec l'important déficit public, mais il n'a pas été aidé non plus par Emmanuel Macron qui a donc annoncé hier qu'il voulait augmenter le budget de la défense.
00:26Le budget des armées en 2017 était de 32 milliards d'euros.
00:31S'ajoutera à la loi de programmation militaire actuelle un effort de 3,5 milliards d'euros en 2026 et de 3 milliards d'euros supplémentaires l'année suivante.
00:43Nous consacrerons donc 64 milliards d'euros pour notre défense en 2027.
00:49C'est le double du budget dont les armées disposaient en 2017.
00:52En tout état de cause, nous refusons que ce réarmement passe par l'endettement.
00:57Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière.
01:03Il sera donc financé par plus d'activités et plus de production.
01:08Voilà les annonces d'Emmanuel Macron hier soir, Paul Melun.
01:11Voilà le casse-tête encore plus compliqué pour François Béroux.
01:16L'équation complexe absolue.
01:18Une complexité supplémentaire pour François Béroux qui déjà va avoir fort à faire pour faire passer ce budget à l'Assemblée Nationale.
01:25Qui risque fort du reste, je ne veux pas jouer Cassandre, mais qui risque fort du reste d'y laisser sa peau.
01:30Enfin d'y laisser en tout cas son gouvernement.
01:32C'est sûr qu'il joue son amir politique effectivement sur ce sujet.
01:35On peut aisément prévoir qu'il y ait une motion de censure qui aille du Rassemblement National à une bonne partie de la gauche sur ce budget.
01:41Donc ça va être très compliqué de le faire passer.
01:43Pour ce qui est d'augmenter le budget des armées, je crois que c'est indispensable.
01:46Je crois que c'est indispensable.
01:48Nous avons besoin pour notre défense, pour notre souveraineté de cet argent.
01:52Nous avons besoin de rénover un certain nombre de nos matériaux.
01:55Nous avons besoin aussi de réouvrir un certain nombre de sites industriels qui vont pouvoir produire tout ce dont nous aurons besoin,
02:00de les développer, d'augmenter le carnet de commandes.
02:02Ça peut même être vertueux pour l'économie et augmenter notre PIB d'avoir une industrie de défense qui s'exporte à l'étranger.
02:08Donc quand il parle aussi de la production, il dit qu'on ne va pas financer cet effort militaire par la dette, on va le financer par la production.
02:15Il a raison.
02:15Donc c'est peut-être une bonne nouvelle finalement pour l'économie.
02:18Moi je pense que le budget de la défense augmentée, ça va forcément re-rentrer dans l'économie et être une bonne nouvelle aussi pour nos entreprises, pour notre tissu industriel.
02:26Donc ça c'est plutôt le point positif.
02:28Mais ça a senti la pression sur ce Premier ministre qui à mon avis va potasser toute la journée.
02:32L'histoire de François Bayrou est moins important que celui de la France malgré tout.
02:35C'est sûr.
02:36Le sort politique j'entends.
02:37C'est sûr.
02:37En tout cas voilà, c'est un moment important pour vous et c'est aussi sans doute la fin du quoi qu'il en coûte définitivement Vincent Roy.
02:44La fin du quoi qu'il en coûte, pas vraiment.
02:47Il y a une orientation politique, à mon sens, c'est assez rare quand je fais des compliments d'Emmanuel Macron, à mon sens elle est très bonne.
02:54Vous changez Vincent.
02:55Effectivement, pour être craint, il faut être fort, il y met les moyens, il a raison de le dire.
03:02On a une industrie militaire qui est importante et qui peut jouer un rôle à la fois au national d'un point de vue économique et à l'international.
03:12Il faut donc en profiter.
03:13Voilà, après que M. Bayrou se débrouille.
03:17De toute façon avec lui c'est l'explication même du centre.
03:19La circonférence est partout.
03:19Il avait prévu de longue date de terrain.
03:20Le centre est nulle part, mais la circonférence partout.
03:22M. Bayrou ça fait six mois qu'il nous en fait la démonstration.
03:26Donc un peu plus, un peu moins.
03:27Bon, sa durée de vie est limitée.
03:29Pour lui comme pour...
03:30Pour vous il est en sursis, c'est ça ?
03:31Là ça va être extrêmement compliqué.
03:34Je vous dis de toute façon, sans majorité, la Vème République ne fonctionne pas.
03:39Oui, sans doute que du Rassemblement national jusqu'à la gauche et les filles, enfin la gauche, c'est les filles la gauche.
03:48Donc sachons de quoi nous parlons.
03:50C'est M. Mélenchon qui donne et qui distribue les bons et les mauvais points.
03:55Donc oui, je pense qu'il peut sauter M. Bayrou.
03:58Et je pense aussi que demain, il va annoncer les grandes orientations, mais sans rentrer dans le détail.
04:05Il va surtout bien se garder de dire qu'on va taper un peu sur les retraités, même les retraités les plus aisés.
04:12Donc pour vous il va faire quelque chose de...
04:16Il le fait très bien, c'est-à-dire qu'il va réussir à naviguer...
04:20C'est très compliqué, vous savez, parce qu'en fait, il faudrait réduire les dépenses publiques, c'est-à-dire le budget de l'État.
04:24Et je ne pense pas, je ne pense pas, mais je peux me tromper, que M. Macron soit tout à fait d'accord pour réduire le train de vie de l'État.
04:30Je pense qu'il trouve ça quand même tout à fait bien, que l'État a un train de vie, etc.
04:36Dans son esprit, il me semble que là, il y aurait une contradiction entre les deux.
04:42C'est vrai que le budget va être une sorte d'épreuve de vérité pour François Bayrou,
04:45parce que jusqu'à présent, il faut lui reconnaître ce talent,
04:48à la différence de Michel Barnier, qui s'est heurté à la censure.
04:51Parce qu'il a tout dévoilé. Lui, il y va par petites touches, en fait.
04:55Oui, par petites touches, et puis c'est un peu l'expression populaire, ça veut dire une cuillère pour papa, une cuillère pour maman.
05:00C'est-à-dire qu'il est assez consensuel, François Bayrou, c'est même pour ça qu'il a été nommé.
05:03Je ne lui fais pas offense en disant ça.
05:06Le modem porte ça dans son ADN, et lui, il le montre très bien.
05:09Et donc, il était quelque part l'homme de la situation, dans une assemblée qui, il est vrai, est très divisée,
05:14et où il est très difficile de constituer des majorités,
05:16sauf à être un centriste hors pair, et un expert en parlement, et en coalition en toutes sortes, un peu baroque.
05:23Et en linéamont ?
05:24Oui, voilà.
05:25Et je me suis laissé entendre aussi dire dans la presse que ça a agacé un peu certains,
05:30y compris dans la majorité, que François Bayrou soit autant dans l'immobilisme,
05:33parce que le pays a aussi besoin de réformes, y compris en termes d'économie budgétaire.
05:37Donc là, le budget, vous ne pouvez pas faire un budget qui en donne à tout le monde.
05:40Vous êtes obligé de faire un budget où vous allez prendre des partis pris politiques.
05:43Et quand il va prendre des partis pris politiques, que ce soit sur les questions sociales,
05:47sur les questions économiques, sur les questions sécuritaires,
05:49de fait, il va se mettre à dos certains parlementaires, donc certains groupes politiques,
05:52donc il va s'exposer à la censure.
05:53C'est pour ça que je ne vois pas comment ce budget peut passer sans être censuré, en fait.
05:57Donc, je ne vois pas vraiment comment ça peut se faire.
05:59C'est une question à se débrouiller.
06:00Si vous n'avez besoin de rien, téléphonez à M. Bayrou, il vous expliquera comment vous en passez.
06:04Alors, je pense qu'aujourd'hui, il ne va pas répondre au téléphone,
06:06parce qu'il va être très occupé, à mon avis, pour préparer sa copie.
06:09Demain, 16h, on suivra ça, évidemment, sur Europe.