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  • 28/05/2025

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00:0013h, 14h, Europe 1 13h, la suite à 13h31 sur Europe 1.
00:05Vous écoutez Stéphanie Demury avec vous aujourd'hui, Stéphanie, l'écrivain et philosophe Nathan Devers
00:10et le journaliste politique au journal du dimanche, Jules Thores.
00:13Et on parlait avec vous messieurs, il y a quelques instants, de ces efforts que souhaite demander François Bayrou à tous les Français.
00:19Alors il y a l'histoire de la TVA sociale qui est à nouveau sur la table.
00:23Alors ça c'est l'illustration que de toute façon on n'arrivera jamais à mettre tout le monde d'accord.
00:26Il y a quoi, Jules Thores, le RN qui n'est pas d'accord, LFI bien sûr.
00:30Bien sûr, la gauche, même si vous demandez à LR, ils ne seront pas d'accord avec ça.
00:35Mais c'est un sujet explosif, la TVA sociale.
00:38En 2007, il y a Jean-Louis Borloo dans l'entre-deux-tours des élections éducatives qui avait proposé cette TVA sociale
00:46alors que la droite était en tête, largement en tête au premier tour.
00:50Et certains estiment que ça a fait perdre 80 députés à Nicolas Sarkozy.
00:54Jean-Louis Borloo était à l'époque ministre de l'économie à Bercy.
00:59Et un mois plus tard, il était expurgé, si je puis dire, il allait au ministère de l'écologie.
01:04Donc c'est pour vous dire à quel point...
01:05En gros, c'est l'équation impossible pour François Bayrou.
01:07Ce budget est impossible, mais je trouve que quand on en arrive à arriver sur la TVA sociale,
01:13c'est qu'on n'a pas vraiment d'idées.
01:15Et il n'y a pas que François Bayrou.
01:16Le MEDEF propose cela, il pense que ça fait 10 milliards d'économies.
01:22Emmanuel Macron lui-même, vous savez, lors de son grand show il y a deux semaines, proposait cela.
01:27Le problème, c'est que vous baissez les charges des entreprises, ça va faire plaisir aux entreprises.
01:33Vous augmentez la TVA, c'est les Français qui vont le payer.
01:35Et je pense que ceux qui proposent cela mentent en disant que ce qu'on enlève en charge aux entreprises,
01:43on le récupère sur le net aux salariés.
01:45Il n'y a pas un seul salarié qui va voir son salaire augmenter.
01:48Non, les entreprises, ce qu'elles vont gagner, elles ne vont pas le redonner aux salariés.
01:52En tout cas, dans la grande majorité des cas, ce n'est pas le cas.
01:55Donc c'est pour cela que c'est une mauvaise proposition,
01:59que déjà la TVA est considérée comme l'impôt le plus injuste au monde,
02:05puisque vous, comme moi, Stéphanie, payons la même TVA par exemple que Bernard Arnault.
02:10Bon, les Français en tout cas le considèrent ainsi.
02:13Donc le sujet, le sujet, non je ne le cible pas, en tout cas la TVA est ciblée comme telle.
02:20Mais le sujet, c'est le budget de l'État.
02:21Le problème, c'est qu'on ne peut pas demander en permanence des efforts aux Français sans regarder le ventre de l'État.
02:25C'est là où je veux en venir sur justement cet enjeu politique.
02:29Ça va être compliqué pour François Bayrou.
02:31Il doit présenter Nathan Devers, donc un budget à l'automne,
02:34et à chaque fois il y a des lignes rouges de part et d'autre.
02:37Donc comment on s'en sort ?
02:38Oui, là ça va être très compliqué.
02:40On parlait tout à l'heure de l'effort qui doit être demandé aux Français.
02:43Je pense que c'est juste un effort intellectuel.
02:46Ne pas attendre des politiques qu'ils alignent, pour reprendre la formule du Président,
02:50un pognon de dingue devant chacune des crises que nous allons rencontrer à l'avenir.
02:54En revanche, il est évidemment hors de question,
02:56avec le niveau de taxation que vous avez rappelé tout à l'heure,
02:58d'estimer que la solution maintenant, c'est de prendre encore plus d'argent aux Français,
03:03et de réduire encore plus leur pouvoir d'achat,
03:05sachant qu'il est déjà absolument fragilisé.
03:08Le seul effort qu'on demande aux Français,
03:10il doit être accompagné avant tout d'un effort de la classe politique dans sa totalité,
03:14et de l'État, qui est de se regarder dans un miroir.
03:17De se dire, pourquoi le service public,
03:20alors qu'il a beaucoup quand même, que les budgets sont importants,
03:23pourquoi se dégrade-t-il à ce point ?
03:25On peut prendre un seul exemple.
03:26Dans l'hôpital public, le poids de l'administration est connu.
03:30Le fait qu'aujourd'hui, vous avez des conditions de travail qui sont terribles
03:33pour les jeunes médecins, pour les infirmières, etc.
03:37Et que par contre, l'administration prend une place qui est démentielle,
03:41et représente une part que je ne saurais vous citer de mémoire,
03:43mais qui est vraiment très très importante dans le budget de la santé publique en France.
03:47Ça, c'est par exemple quelque chose où l'État pourrait se dire,
03:51enfin le gouvernement pourrait se dire,
03:52nous allons voir s'il n'y a pas quelque chose à repenser de ce côté-là.
03:55Et ça supposerait que la classe politique accepte à un moment de se dire,
03:59nous n'allons pas attendre un naufrage comme en Grèce,
04:03c'est-à-dire une situation où la France serait en faillite,
04:05où le FMI devrait nous taper sur les doigts et nous imposer une nouvelle politique,
04:10pour prendre des mesures absolument radicales.
04:12En tout cas, mon cher Nathan Devers, ça ne semble pas en prendre le chemin.
04:15Je vous propose d'écouter Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme,
04:20qui brandit la menace déjà de la censure et demande une dissolution.
04:24Ce budget pourrait être vraiment la goutte d'eau.
04:26Il était sur Sud Radio, écoutez.
04:27Si M. Bérou ne répond pas aux questions et aux sollicitations des Français
04:31sur le pouvoir d'achat, sur la sécurité, sur l'immigration, sur l'Union Européenne,
04:35eh bien le Rassemblement National sera prêt à censurer.
04:37Donc, je lui ai censuré.
04:38Et on ne va pas censurer pour censurer.
04:40Il faut quand même que M. Bérou commette une erreur ou ne traite pas les problèmes.
04:43Vous demandez la dissolution, là ?
04:45Pour le moment, elle n'est pas possible, mais dès qu'elle est possible, vous la demandez.
04:48Non mais voilà, Jules Torres, on sent qu'il est attendu au tournant
04:51et que le RN, notamment, entre autres, n'attend que ça.
04:54Attention, François Bérou, c'est le recordman du monde de motions de censure écartées.
04:58Oui, c'est vrai. On doit lui reconnaître une certaine habileté dans le domaine.
05:01Il tient absolument à ce titre.
05:03C'est aussi celui qui, contre toute attente, a doté la France d'un budget, de deux budgets.
05:08En même temps, il lance des réunions, des conclaves.
05:10Donc, on peut critiquer la méthode.
05:13On peut critiquer, et moi, c'est quelque chose qui, je trouve, est plutôt connecté à la réalité.
05:18C'est l'immobilisme, le fait qu'il n'y a pas forcément de cap
05:21et qu'on avance pas à pas pour gravir cette montagne dont François Bayrou a parlé.
05:27En revanche, le problème, c'est qu'il est visiblement incapable
05:32de s'en prendre à cet état mammouth, à la fonction publique.
05:36Par exemple, Emmanuel Macron, sa campagne de 2017, il promettait moins de fonctionnaires.
05:40Il y en a eu combien en plus ? 180 000 en plus.
05:43Les fonctionnaires aujourd'hui, je sais qu'on tape beaucoup sur eux de manière récurrente,
05:48mais c'est 20% de l'emploi en France.
05:51Les agences de l'État, on en parle assez pour savoir qu'il y a de l'argent à récupérer.
05:56Le coût de l'immigration, qui est l'éléphant dans la pièce, dont personne ne parle jamais.
06:00On parle beaucoup d'immigration, du stock, des flux.
06:04Parce qu'il est peut-être difficile à chiffrer aussi.
06:06Par exemple, l'Observatoire de l'immigration, dans une note publiée dans le Figaro,
06:10il y a un mois, un mois et demi, vous dit qu'ils peuvent récupérer 7 milliards en une seule année,
06:15juste avec certaines mesures.
06:17Dans une interview accordée au GDD il y a 3 semaines, Bruno Rotaillot estime cela entre 5 et 10 milliards.
06:22Donc, les solutions, elles sont là.
06:24Le problème, c'est que le politique ne veut pas regarder certaines de ses solutions.
06:27Je suis désolé, la fonction publique, il y a un sujet.
06:29Les agences de l'État, il y a un milliard absolument sur les associations
06:33qui, bien souvent, tentent de saboter, voire même sabote, la politique migratoire
06:37qui est voulue par le gouvernement, qui les subventionne.
06:39En tout cas, tout le monde attend François Bayreau au tournant.

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