Nous avons tous envie d’y croire. Que nos émotions sont pures et jaillissent de quelque chose de vrai, niché dans les profondeurs de notre être. Comme si pleurer, aimer, désirer, envier, ne relevait que d’une mystérieuse alchimie intime. Nous disons « je ressens », comme on dirait « je suis ». Mais si ce « je » n’étais pas le véritable point de départ mais juste un point de passage ? Et si ce que nous ressentons le plus intensément n’était pas le fruit d’un intérieur profond, mais l’expression d’une mise en scène sociale bien rodée ? [...]