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  • 20/06/2025
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

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Transcription
00:00Journée nationale du don d'organe, dimanche 22 juin, avec comme message, entre proches, on se le dit.
00:07Vous nous dites que dans la vraie vie, ce n'est pas tout à fait ça.
00:10Oui. En fait, il faut rappeler comment fonctionne le don d'organe en France.
00:15Il est anonyme, il est gratuit, et Romain, nous sommes tous présumés donneurs.
00:21Sauf si nous nous inscrivons au registre national du refus.
00:26Sinon, tout le monde est censé, qui n'est pas inscrit à ce registre,
00:29tout le monde est présumé donneur.
00:32Mais dans la vraie vie, ce n'est pas du tout comme ça que ça se passe.
00:35C'est-à-dire qu'en fait, lorsqu'il y a un décès, par exemple, à l'hôpital,
00:39on va évidemment voir si la personne est éligible au don,
00:42et j'y reviendrai sur les critères d'éligibilité au don.
00:45Mais ensuite, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:46Les professionnels vont regarder sur le registre national du refus.
00:52Si la personne est inscrite au RNR, au registre national du refus,
00:56là, il n'y a pas de sujet.
00:57Elle ne voulait pas, donc évidemment, encore une fois,
01:00heureusement, article 22, chacun fait ce qu'il veut.
01:03Donc, si elle est inscrite, il n'y a pas de sujet.
01:05En revanche, si elle n'est pas inscrite au registre national du refus,
01:09alors qu'elle est présumée donneuse,
01:12non, on va toujours, et c'est une bonne chose,
01:14on va toujours aller demander à la famille.
01:17Or, dans ces moments de sidération terrible,
01:20vous venez d'apprendre la mort d'un proche,
01:22c'est d'une violence inouïe, bien souvent,
01:24et si vous n'en avez pas parlé, en plus, il faut aller vite,
01:27il faut donner la réponse rapidement.
01:29On n'a pas huit jours pour se décider.
01:32Donc, dans ces moments-là, on vient vous demander,
01:35si vous n'en avez pas parlé avant,
01:37c'est très difficile de dire oui ou non.
01:40Et en plus, non seulement c'est très difficile,
01:42mais en plus, on ne sait pas si...
01:44Souvent, les gens se disent,
01:45ah, si je dis oui et qu'ils ne voulaient pas,
01:47et si je dis non alors qu'ils voulaient,
01:49c'est compliqué.
01:50Donc, l'intérêt, c'est vraiment d'en parler avant
01:53pour ne pas se retrouver, à ce moment-là,
01:57dans cette situation terrible.
01:59Et ce qui est fou, c'est qu'il y a une vraie différence
02:02entre ce que les Français pensent, annoncent.
02:05Je vais vous montrer des chiffres qui sont un petit peu fous.
02:08Regardez, entre le nombre de personnes,
02:1293% des Français disent qu'il est important d'en parler.
02:1647%, seulement 47% en parlent.
02:18Mais c'est normal, c'est très compliqué, en réalité.
02:22Mais non, ce qui est très compliqué,
02:24c'est quand vous êtes sur le moment.
02:27Mais pourquoi c'est compliqué d'en parler ?
02:29Parce que je pense que beaucoup de gens
02:30ont peut-être tendance à se dire,
02:32advienne que pourra après moi,
02:34après moi le déluge et qu'il débrouille.
02:36Oui, mais je vous rappelle aussi un chiffre terrible.
02:38Il y a 1 000...
02:40Je ne dis pas que c'est bien, mais je...
02:41Oui, oui, je comprends.
02:421 000 décès chaque année,
02:44parce que 1 000 personnes ne peuvent vivre
02:47qu'avec une greffe.
02:49Et donc, il y a 1 000 personnes qui décèdent
02:51parce qu'il n'y a pas eu de don d'organe.
02:54Donc, il faut aussi faire baisser ce chiffre-là.
02:57Mais je vous le disais, c'est vrai, vous avez raison.
02:59Pour certains, c'est même carrément superstitieux.
03:02Non, non, si on en parle, c'est déjà avancer les choses.
03:04Mais c'est important d'en parler
03:06pour ne pas se retrouver confrontés
03:08à cette situation au moment terrible de l'annonce.
03:11Je vais vous montrer aussi un autre chiffre qui est fou.
03:15C'est que sur les personnes
03:17qui se disent favorables aux dons,
03:2180% tout de même,
03:22qui se disent favorables aux dons.
03:24Et pourtant, 36% s'y opposent.
03:2736% des personnes...
03:27Les personnes, en fait,
03:30quand vous les interrogez,
03:31elles disent qu'elles sont favorables aux dons.
03:33En général.
03:34Voilà.
03:34Et en fait, quand on demande le jour,
03:37malheureusement, du décès,
03:38comme je vous dis,
03:39même si on est présumé donneur,
03:40on va toujours demander à la famille.
03:41Et quand on leur demande,
03:43il y a 36% qui disent non.
03:45Donc, ce qui diminue considérablement
03:47le risque, le nombre du don d'organes.
03:50Donc, voilà.
03:51Et le message cette année,
03:54c'est qu'on est proche,
03:55on se le dit.
03:56Et c'est ça qui est important.
03:58Quand on est proche,
03:59on doit pouvoir se dire
04:00ce qu'on veut faire après,
04:01de ces organes,
04:02après le décès.
04:04Et comme ça,
04:05on ne sera pas confronté
04:06à cette problématique terrible
04:07du décès.
04:09Et je vous le disais,
04:11il y a des critères d'éligibilité.
04:13Ne pas penser que sur le nombre
04:15de personnes qui décèdent chaque année,
04:17on est tous potentiellement donneurs.
04:20C'est 1% seulement des personnes
04:22qui sont décédées,
04:23qui sont éligibles au don.
04:26Ce sont les morts dites encéphaliques,
04:29c'est-à-dire quand ça se passe
04:31au niveau du cerveau,
04:32puisqu'il faut évidemment
04:33que les organes...
04:34Donc, on continue à faire vivre
04:35les organes avec des machines,
04:37à faire circuler du sang,
04:39la respiration, le cœur, etc.
04:41Mais c'est pareil.
04:42Il faut se dépêcher.
04:44Parce qu'on ne va pas pouvoir
04:44les faire fonctionner longtemps.
04:46Et puis, est-ce que vous vous rendez compte ?
04:49C'est comme dans les films,
04:50des interventions.
04:52Il faut avoir l'accord.
04:54Il faut prélever les équipes chirurgicales
04:57pour prélever.
04:58Il faut après partir,
04:59en avion, en hélicoptère,
05:01que l'autre équipe qui va greffer
05:03l'organe soit prête.
05:04Enfin, je ne sais pas si vous imaginez
05:05la chaîne qu'il y a derrière tout ça,
05:08la chaîne humaine qu'il y a derrière tout ça,
05:10toutes ces équipes qui sont là,
05:12et tout ça très rapidement.
05:13C'est pour ça que c'est bien aussi
05:15d'en parler en amont
05:16pour pouvoir faciliter.
05:18Et il y a une nouveauté aussi
05:19qui pourrait...
05:20Enfin, une nouveauté,
05:21je crois que c'est depuis 2015.
05:23Il y a d'autres personnes
05:24qui sont éligibles au don,
05:26soit par mort encéphalique,
05:27soit aussi par ce qu'on appelle
05:29les mastriche 3,
05:31par mort cardiaque.
05:32C'est-à-dire qu'en fait,
05:33quand le cœur s'est arrêté,
05:34mais qu'on a quand même le temps
05:35d'aller donner...
05:37Et évidemment,
05:37on ne donnera pas un cœur
05:38ni un poumon ni rien,
05:39mais on pourra donner un foie,
05:41un rein ou un pancréas.
05:43Donc, ça pourrait aussi...
05:44C'est en augmentation,
05:45les mastriche 3,
05:46et ça pourrait aussi augmenter
05:47le nombre de dons.
05:49Donc, surtout,
05:49n'hésitez pas à en parler,
05:50c'est important.
05:51On en parle.
05:52Voilà.
05:53On est proche, je le dis.
05:54Merci, Brigitte.