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La chronique du Dr Milhau du 08/05/2025
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08/05/2025
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale
Catégorie
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Transcription
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00:00
Le docteur Brigitte Millot avec nous. Bonjour Brigitte.
00:03
Bonjour Romain.
00:04
Vous allez nous parler de quoi ce matin ?
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D'une maladie très fréquente, non seulement mal connue mais même mal reconnue par certains médecins.
00:14
Il s'agit d'une des maladies les plus difficiles à expliquer, à diagnostiquer, à traiter et à vivre.
00:25
Alors, on l'appelle la fibromyalgie.
00:30
Je vous ai mis là un petit peu à quoi ça correspond.
00:33
Il y a beaucoup de choses déjà dans le nom.
00:35
Fibro, ça veut dire tout ce qui est tissu fibreux.
00:38
Les tendons, les ligaments, ça c'est du tissu fibreux, donc fibro.
00:43
Millot, ce sont les muscles.
00:45
Et algie, c'est la douleur.
00:48
Et c'est peut-être le mot le plus important dans cette pathologie.
00:52
Ce sont les douleurs.
00:53
C'est une maladie, et je vais revenir sur le mécanisme, du dérèglement de la douleur.
00:58
Le problème de cette maladie, c'est que, comme de nombreuses maladies invisibles,
01:03
c'est un peu la double peine.
01:04
C'est-à-dire que non seulement vous souffrez terriblement, mais en plus, on ne vous croit pas trop.
01:09
En plus, avant, on l'a diagnostiqué surtout chez des femmes.
01:15
Donc, on se disait, c'est psychosomatique, c'est dans la tête, tout ça.
01:21
En fait, il s'avère que maintenant, il y a à peu près pratiquement autant d'hommes que de femmes
01:26
qui sont touchées.
01:27
Plus on avance, plus on connaît cette maladie, mieux on sait poser un diagnostic
01:32
qui est difficile parce qu'il n'y a pas de marqueur.
01:34
Vous savez qu'en médecine, on aime bien les marqueurs, on aime bien doser le cholestérol, tout ça.
01:38
On aime bien les radios, voir des images à la radio, voir des lésions et tout.
01:41
Là, il n'y a rien.
01:42
Il n'y a rien de visible.
01:43
Alors, le diagnostic, il se pose essentiellement sur l'interrogatoire du patient.
01:49
Je vous ai mis les principaux symptômes de cette maladie.
01:53
Il faut, je vous ai dit, le symptôme le plus important, c'est la douleur.
01:57
Il faut des douleurs chroniques qui durent depuis plus de trois mois.
02:02
Si vous avez mal un petit peu, deux ou trois jours, ce n'est pas une fibromyalgie.
02:05
Qui durent depuis plus de trois mois.
02:07
Le problème de ces douleurs, c'est qu'elles sont fluctuantes d'un patient à l'autre,
02:11
mais aussi chez la même personne.
02:13
C'est-à-dire que vous pouvez très bien aller danser la salsa un soir
02:16
et le matin, vous ne pouvez pas pouvoir bouger le petit doigt.
02:19
Vous voyez, donc c'est assez difficile de repérer, de poser un diagnostic, comme je vous le disais.
02:24
C'est une hypersensibilité de tout le corps.
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C'est la maladie du mal partout, si vous voulez.
02:30
C'est une grande fatigue.
02:32
Ces patients sont épuisés.
02:34
Ils ne peuvent plus rien faire pour la plupart.
02:37
Des troubles du sommeil, difficultés terribles à s'endormir et à dormir la nuit.
02:43
Des troubles anxieux, des troubles dépressifs, aussi des troubles cognitifs,
02:46
de mémorisation, de concentration, etc.
02:49
Donc vous voyez, tout ce type de symptômes, c'est ce qui va vous aider à poser un diagnostic.
02:55
Avant, on posait le diagnostic en touchant les gens.
02:58
Il y avait 18 points qui faisaient qu'on touchait les gens
03:00
et on essayait de poser le diagnostic comme ça.
03:02
Parce que ce qu'on sait maintenant, depuis à peu près une dizaine d'années,
03:07
c'est qu'en fait, c'est un réel dysfonctionnement de mécanisme de la douleur.
03:13
Vous le savez, Romain, la douleur, on le dit souvent, c'est essentiel.
03:18
C'est une alerte.
03:19
C'est une alerte.
03:20
C'est un signe d'alarme.
03:21
Si vous n'avez pas mal, là, à gauche, vous ne pourrez pas savoir que vous avez un infarctus.
03:25
Si vous n'avez pas mal, en bas à droite, vous ne pouvez pas savoir que vous avez une crise d'appendicite.
03:30
Donc la douleur, ce sont des alarmes qui sont essentielles.
03:33
Et dans cette pathologie, c'est comme si tous les signaux d'alarme se mettaient à fonctionner en même temps.
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Mais pour des petites choses tout bêtes.
03:39
C'est-à-dire que juste un effleurement, comme ça, c'est ce qu'on appelle une allodinie.
03:43
C'est-à-dire que des signaux qui, normalement, ne devraient pas provoquer de douleur, vont provoquer des douleurs.
03:49
Vous voyez, c'est une hyper-accentuation du phénomène de douleur.
03:53
C'est réellement une pathologie de la douleur.
03:56
Le problème, encore une fois, je le disais, c'est qu'avec tous les symptômes dont on vient de parler,
04:00
ça touche à votre vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle.
04:05
Vous ne pouvez plus rien faire.
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On vit un calvaire.
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On vit vraiment un enfer.
04:10
Les malades vivent un calvaire.
04:11
On essaye vraiment, la recherche avance, etc.
04:14
Mais c'est encore très difficile.
04:16
On arrive maintenant vraiment à comprendre mieux le mécanisme de la douleur,
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cette baisse du seuil de sensibilité, si vous voulez.
04:24
Ce qu'on sait aussi, et ça c'est assez nouveau,
04:26
c'est qu'avant, quand vous avez tous ces symptômes,
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vous pensez qu'à une chose, c'est rester chez vous, ne plus bouger.
04:31
On sait qu'au contraire, ce qu'on appelle l'APA,
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l'activité physique adaptée va vous aider à améliorer certains de ces symptômes.
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Après, il y a tout un tas, on peut essayer toutes les médecines alternatives, etc.
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Et sinon, il y a des thérapies cognitivo-comportementales,
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et sinon, il y a des traitements.
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Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que c'est difficile à diagnostiquer,
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difficile à traiter.
04:54
Et ce n'est pas une maladie ni articulaire, ni musculaire, ni psychosomatique.
04:59
Et approchez-vous des associations, elles sont remarquables,
05:03
et elles sont là pour vous soutenir et vous accompagner.
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