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  • 17/06/2025
Lundi 16 juin 2025, retrouvez Vincent DAVID (Fondateur, Agence RUP), Jordan ALLOUCHE (Fondateur, Ecolobby), Valérie Luce GRAMOND (Fondatrice, Greenlobby) et Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France) dans 4GOOD, une émission présentée par Alix Nguyen.

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Transcription
00:00Et on entre dans le cœur de cette émission, bien tisé, le mot lobbying fait peur.
00:10Il évoque souvent des intérêts industriels obscurs, des deals en coulisses, voire de la manipulation d'opinion.
00:17Mais ce que vous portez, tous les trois, c'est une autre manière de faire, un plaidoyer citoyen, éthique, assumé.
00:23Alors première question, peut-on défendre une cause d'intérêt collectif général sans compromis,
00:30notamment en s'alliant avec des entreprises parfois critiquées sur leur impact environnemental et social ?
00:38Qui se lance pour cette première question ?
00:42En fait, les intérêts peuvent être à géométrie variable.
00:47Si on prend l'exemple, là où encore je suis un peu d'archéologie, en 1997 sur le traité d'interdiction des mines antipersonnelles,
00:54un traité plus connu sous le nom du traité d'Ottawa,
00:57ça a été une alliance entre des ONG, entre des États,
01:02parce qu'elles avaient intérêt à interdire les mines antipersonnelles.
01:05En l'occurrence, le Canada était en faveur de cette interdiction,
01:09tandis que les États-Unis n'ont toujours pas signé cette convention,
01:14et d'ailleurs, comme la Russie, comme la Chine produisent encore et toujours des mines antipersonnelles.
01:22Donc ce que je veux dire, c'est qu'à certains moments, par exemple, si on prend l'exemple du Canada,
01:27le Canada avait intérêt pour diverses raisons de soutenir les ONG.
01:31En revanche, le Canada est un des premiers pays, comme l'Australie, extracteur de ressources minières.
01:38Donc à ce titre, il est plutôt contre l'environnement.
01:41Donc ça peut être des consortiums à géométrie variable,
01:46et c'est vrai de la même manière des multinationales,
01:48puisqu'on peut avoir des multinationales qui, à certains égards,
01:51peut-être que Jordan, tu en parleras, ont intérêt à soutenir certains aspects de recyclage ou de réemploi.
01:58On prend l'exemple de Decathlon, qui est devenu un acteur majeur du réemploi,
02:04qui en fait commerce désormais.
02:06Et donc on pourrait se dire, ben oui, Decathlon soutient le réemploi.
02:10Sauf qu'il est aussi en concurrence avec des acteurs comme Emmaüs ou Le Relais,
02:16qui font du réemploi, mais qui font du réemploi à vocation sociale,
02:19pour insérer des gens dans l'emploi, et non pas pour faire des bénéfices.
02:23Donc on pourrait dire, si je poursuis cet exemple,
02:25que Decathlon est en faveur de l'économie circulaire,
02:28sauf qu'il est aussi plus ou moins responsable de la destruction d'acteurs historiques du réemploi.
02:34Donc, ce que je veux dire, c'est qu'il peut y avoir du lobbying en faveur de biens communs,
02:41avec des coalitions à géométrie variable,
02:43et les multinationales peuvent être dans ces coalitions, à certains moments, pour certains aspects,
02:48mais pour une vision globale d'un changement sociétal et d'une défense de l'intérêt commun,
02:55je fais quand même plutôt confiance aux associations.
02:58Oui, cette notion d'intérêt, elle est vraiment fondamentale.
03:01Le lobbying, c'est simplement avoir un impact sur les règles du jeu.
03:05C'est ça qu'il faut comprendre quand on fait du lobbying,
03:06c'est essayer de transformer les règles du jeu.
03:09Et évidemment, les acteurs économiques, notamment les multinationales,
03:12sentent bien qu'il y a une pression qui s'exerce sur la société,
03:16qu'il y a une pression qui s'exerce sur elle,
03:18et une pression qui s'exerce aussi sur les décideurs politiques,
03:20pour transformer les règles du jeu en leur défaveur, la plupart du temps,
03:23en tout cas qu'ils viennent concurrencer ou en tout cas challenger leur business model.
03:27C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, le lobbying est en train de devenir très important
03:31dans le cadre des stratégies conduites par les multinationales ou les acteurs économiques.
03:35Un petit chiffre peut-être pour s'en convaincre,
03:37c'est que depuis 4 ans maintenant,
03:39les dépenses en affaires publiques, en lobbying,
03:41ont augmenté sur la part des 100 plus gros lobbies en France et au niveau européen
03:44de 33% à peu près.
03:46C'est 13% la seule dernière année.
03:48Des acteurs comme Meta ou appartenant au GAFAM,
03:52c'est presque 40% d'augmentation des dépenses en lobbying.
03:55Donc c'est absolument considérable.
03:56Et cette notion d'intérêt, elle est fondamentale,
03:58mais elle peut aller, et je suis d'accord avec toi,
04:01dans le sens de la transition écologique,
04:02il peut y avoir une convergence d'intérêts.
04:04Tu as pris cet exemple-là, je vais en prendre un autre,
04:06c'est celui sur la question de la consigne pour recyclage.
04:09Je vous ai parlé tout à l'heure de la consigne pour emploi,
04:10décidément sur la journée Économie Circulaire.
04:12Je vous parle aussi de la consigne pour recyclage.
04:14Cette fois-ci, on réinsère les bouteilles plastiques
04:18et non pas en verre dans des machines de déconsignation.
04:21Coca-Cola et les industriels sont à fond pour.
04:23On pourrait se dire qu'ils sont à fond pour lutter
04:25contre la pollution liée aux déchets plastiques dans les océans.
04:28C'est en ce moment le sommet des océans à Nice.
04:33En réalité, ils ont un intérêt économique énorme.
04:36C'est que 30% de la matière qui est injectée
04:39dans les bouteilles plastiques pour les fabriquer
04:42vient de plastiques neufs qu'ils achètent sur le marché.
04:45Récupérer cette matière première leur permet
04:48de réduire les coûts tout simplement.
04:49Et donc toujours, il faut follow the money,
04:51comme on dit, pour essayer de voir où sont les intérêts.
04:54Mais ça n'empêche absolument pas des acteurs
04:56issus de la société civile ou des acteurs économiques,
04:58des associatifs environnementalistes,
05:00d'aller chercher ces intérêts convergents
05:02pour essayer de former des coalitions.
05:04On en parlera peut-être après sur les méthodes,
05:06mais ça fonctionne bien.
05:06Oui, Valérie.
05:08Oui, moi j'ai un exemple concret.
05:10J'ai travaillé au sein du multinational
05:11pour faire du lobby positif.
05:14À l'époque, j'ai fait ma petite enquête
05:16à l'intérieur et il y avait la technologie,
05:20c'était de la R&D, des emballages compostables.
05:23Mais les commerciaux et les marketing
05:25me disaient, en fait, on ne peut pas,
05:29ça coûte cinq fois plus cher
05:30que le sac plastique qui vient,
05:32le sac de caisse qui vient de Chine
05:34et qui, vous vous rappelez à l'époque,
05:36étranglait les tortues.
05:39Il y a des grandes campagnes publicitaires
05:41qui marquaient les esprits
05:42et déjà l'opinion publique.
05:44En tirant le fil,
05:47on a fait des expérimentations sur le terrain,
05:49dans les régions qui voulaient anticiper
05:52la collecte des biodéchets,
05:53dans des supermarchés,
05:54pour montrer qu'effectivement,
05:56on a arrêté les lignes de production
05:57pour produire des emballages compostables.
06:01Et une fois qu'en région
06:04et dans six départements,
06:06en invitant les députés et les sénateurs,
06:08on a pu montrer qu'effectivement,
06:10c'était un peu le Canada dry de l'emballage de caisse,
06:14et qu'il convenait à tous les acteurs,
06:17supermarchés, ménagères, collectivités locales,
06:20on a pu faire adopter l'interdiction,
06:21vous vous en souvenez,
06:22avec une coalition de PME européennes
06:27qui maîtrisait cette technologie.
06:29Pourquoi je raconte cet exemple qui est très concret ?
06:31C'est qu'en fait, bien sûr,
06:32une multinationale peut se lancer là-dedans,
06:36mais il faut beaucoup de convictions.
06:37Il faut un terreau favorable,
06:39c'est-à-dire que tant qu'on n'a pas modifié la loi,
06:41le marché n'existe pas.
06:42Et s'il n'existe pas, on n'arrive pas à le vendre.
06:44Les carnets de commandes n'existent pas,
06:46la com, le marketing, tout ça fait flop.
06:48Donc la loi et un certain nombre d'acteurs,
06:52même les multinationales,
06:53maintenant on s'en rend compte,
06:54c'est le cadre qui permet d'innover,
06:57de s'ajuster.
06:58Voilà, maintenant il ne faut pas être naïf,
07:00et moi je pense foncièrement
07:02que ça n'est pas aux multinationales
07:04de faire la loi.
07:04Le cadre de survie,
07:06de nos conditions de survie planétaire,
07:09c'est à l'État de le fixer.
07:11Voilà, les parents,
07:12ce sont l'État,
07:13ce sont les politiques.
07:15Et les politiques répondent à des entreprises,
07:18bien sûr,
07:19qui ont besoin de créer des emplois,
07:21de ne pas en détruire,
07:21de rester compétitifs,
07:23etc.
07:23et à des citoyens.
07:25Donc, pour réenclencher ce cercle-là vertueux
07:28d'une démocratie saine,
07:30il faut qu'effectivement l'État
07:32prenne ses responsabilités
07:33en se disant,
07:34voilà, on a besoin d'activités économiques en ligne,
07:37on a besoin pour ça
07:39de citoyens qui nous donnent de la force,
07:41qui visibilisent ce qui se passe au Parlement
07:43et qui récompensent ceux qui votent bien
07:46et qui donnent de la force
07:47à ceux qui ne peuvent pas résister
07:49au lobby du court-termisme
07:52et de la financiarisation.
07:54Et on a besoin d'entreprises,
07:55y compris de multinationales audacieuses,
07:58qui vont dans le sens de l'histoire,
07:59qui ont un coup d'avance
08:00et ça n'est que du bénef pour eux.
08:02Parce qu'au final,
08:04on avait des salariés,
08:05enfin, les équipes étaient absolument enchantées.
08:08C'est des nouvelles pratiques
08:09qui sont très innovantes
08:11et qui enthousiasment vraiment les salariés,
08:15qui ont un rôle très moteur à jouer.
08:16Les conditions du marché
08:17sont très certainement déterminantes
08:19pour aller au bout des innovations
08:20et toutes les grandes entreprises
08:22savent déjà en fait
08:23et connaissent déjà les solutions.
08:25Elles ont parfois du mal à les déployer.
08:27Je vais faire une petite archéologie
08:29de l'émission, Vincent,
08:31pour rester dans le thème.
08:32Puisque lors de notre toute première émission,
08:34Alix,
08:34souviens-toi,
08:35on avait reçu Nicolas Marotte,
08:36le DG de Innocent,
08:38qui appartient au groupe Coca aujourd'hui
08:40et qui nous racontait comment
08:41l'appartenance à un groupe de cette dimension-là,
08:44l'avait aidé à mener des projets d'innovation
08:46qu'ils avaient l'incapacité de mener
08:48aussi bien financièrement
08:49qu'en termes de compétences,
08:51avant,
08:51notamment cette idée d'une usine
08:53la plus aboutie qu'il soit
08:55en termes de durabilité
08:56pour une marque qui fabrique des jus de fruits,
08:58qu'ils ont réussi grâce aux compétences
09:01de cette entreprise-là.
09:03Je m'interroge,
09:05et donc j'aimerais bien vous entendre,
09:06sur ce qui pour vous
09:08peuvent être des marqueurs
09:08d'un engagement sincère,
09:10de multinationales,
09:11qui ne doivent pas décider les lois,
09:12mais dont on a absolument besoin
09:13pour réussir la transition,
09:14parce que bien souvent,
09:16la lecture de leur stratégie
09:16est très complexe,
09:17parce que sur une loi,
09:18on va les voir hyperactives
09:19pour les bonnes raisons,
09:21et sur d'autres,
09:21on va entendre dire
09:22qu'en basse cour,
09:24elles ont fait plutôt tout l'inverse.
09:26Est-ce que vous,
09:26de votre fenêtre,
09:27vous savez un peu
09:28comment on peut aussi,
09:29nous, en tant que leader
09:31dans des entreprises,
09:32de réseaux,
09:33de mouvements,
09:34ou en tant que citoyens,
09:34tout simplement,
09:35essayer de démêler
09:36un peu le vrai du faux,
09:37parfois,
09:37sur les intentions
09:38des grandes entreprises
09:39qui sont fondamentales
09:40pour la transition ?
09:41Moi, je pense qu'on est vraiment
09:42sur des enjeux économiques.
09:45Si le modèle d'affaires
09:46de telle ou telle multinationale
09:47rencontre une convergence
09:50avec les biens communs,
09:51la multinationale sera
09:52une défenseuse
09:54de ces biens communs.
09:55Tant que les modèles d'affaires
09:56vont contre la santé,
09:58contre l'environnement,
10:00et que ça rapporte
10:01à cette multinationale,
10:02elle n'a pas de raison
10:03d'en changer,
10:04sauf à se dire,
10:04comme tu disais,
10:05qu'à long terme,
10:07elle estime
10:07qu'elle ne survivra pas
10:09si elle continue
10:09ce modèle d'affaires mortifère.
10:12Mais, encore une fois,
10:13s'il n'y a pas,
10:14tu le disais très bien,
10:16des consommateurs
10:17ou des acheteurs,
10:18si c'est du B2B,
10:20pour tel ou tel produit
10:21ou service
10:22qui soit vertueux,
10:24la multinationale
10:25n'a aucune raison
10:26de changer son modèle.
10:29L'une des façons
10:30de faire aussi,
10:31c'est de pouvoir lui demander
10:32à cette entreprise
10:33si elle est prête
10:34à se mobiliser
10:34sur un certain nombre
10:35de propositions de loi,
10:36de projets de loi.
10:37On parlait de la fast fashion.
10:38Ça dépend bien sûr
10:38de son secteur d'activité,
10:39ça dépend de ce qu'elle défend,
10:40ça dépend au fond
10:41de ce qu'elle vend.
10:42Mais si une entreprise
10:43qui vend des produits
10:45phytosanitaires
10:46se mobilise
10:46contre la loi du plomb,
10:48elle se mobilisera
10:49contre elle,
10:50mais je pense
10:50qu'elle fera preuve
10:51de sincérité.
10:52Il y a eu une séquence
10:53aussi intéressante
10:54récemment,
10:54notamment avec
10:55la fast fashion,
10:57puisque avant
10:57l'émergence fulgurante
10:59d'acteurs comme Chine,
11:00il y avait déjà
11:00des acteurs
11:01dont les cycles de production
11:03étaient très raccourcis.
11:04On les citait
11:04beaucoup plus qu'aujourd'hui,
11:05ça s'appelle H&M,
11:06ça s'appelle Zara notamment,
11:07et ils ont complètement
11:08disparu des radars
11:09parce qu'il y a un autre modèle
11:10tellement plus poussé encore
11:12que le leur
11:13qui a émergé
11:13qu'aujourd'hui,
11:14ce qu'on appelle fast fashion
11:15ne les intègre quasiment plus.
11:17Et j'ai l'impression
11:17que c'est un effet rebond
11:18assez dangereux
11:19parce que jusqu'à preuve
11:20du contraire,
11:21des nouvelles collections
11:21toutes les deux semaines,
11:22on n'en a pas beaucoup plus besoin
11:23et ça reste assez insoutenable
11:25au niveau environnemental.
11:26Alors c'est un très bon point
11:26puisque d'un point de vue lobbying,
11:28on a beaucoup mobilisé
11:28sur Chine et sur Temu.
11:30On vient de le faire là
11:30et assez naturellement
11:31et à raison
11:32puisque c'est vraiment
11:34un cas d'école
11:34de lobbying
11:35que ce qu'ils ont conduit
11:36comme campagne.
11:37Mais effectivement,
11:38ça a laissé dans le radar
11:38beaucoup d'acteurs
11:39qui se sont mobilisés
11:40contre la proposition de loi
11:41qui a été diminuée.
11:42Elle a certes été rehaussée
11:43si vous me suivez bien
11:44entre la commission
11:45et la séance publique au Sénat
11:46mais elle a été diminuée
11:47entre l'Assemblée nationale
11:48et le Sénat.
11:49Pourquoi ?
11:50Parce qu'en fait,
11:51on a fait une analyse
11:52qu'on a fait paraître
11:53au mois de mars.
11:55Il y a une quarantaine d'acteurs
11:56qui se sont mobilisés
11:56en réalité
11:57sur cette proposition de loi.
11:58On le sait
11:59puisqu'on a épluché
11:59les fiches d'activité
12:01qui ont été enregistrées
12:02auprès de la Haute Autorité
12:03pour la transparence
12:05de la vie politique
12:06avec l'obligation
12:07qui est faite
12:08pour les lobbyistes
12:09de déclarer leurs actions
12:10et on a découvert
12:11qu'il y avait
12:11une quarantaine d'acteurs
12:12qui s'étaient mobilisés.
12:14Il y a bien sûr
12:14Chine et Temu
12:15qu'on retrouve
12:15mais il y a énormément
12:17d'acteurs de marketplace
12:18et notamment des acteurs français
12:19et notamment Decathlon
12:20qui se sont mobilisés
12:21et qui ont obtenu gain de cause
12:22et qui ont obtenu gain de cause
12:24pour amoindrir
12:25la portée de la loi.
12:26Valérie,
12:26je m'adresse à vous.
12:27On ne s'est pas exprimé
12:28sur le rôle des salariés
12:30dans l'entreprise.
12:31En réalité,
12:32les salariés peuvent avoir
12:33un rôle majeur.
12:35Je prends l'exemple
12:35d'une entreprise de BTP
12:37qui à l'origine
12:38coule du béton
12:41pour réparer des trottoirs
12:42et des réseaux d'eau
12:44en les faisant travailler
12:47sur des demi-journées
12:48à émerger.
12:50Au départ,
12:51sur le ton
12:52de la déception
12:54et de beaucoup de frustration,
12:56la grande difficulté
12:57qu'ils avaient à faire
12:57leur métier
12:59et puis,
13:00ces mêmes salariés,
13:01des chefs de chantier,
13:02absolument pas écologiques
13:04au départ,
13:07ont révélé
13:07que les cours
13:09qui pouvaient
13:09rafraîchir
13:10les possibilités
13:13d'inventer
13:14techniquement
13:15de nouvelles façons
13:16d'envisager
13:18la végétalisation
13:19ou le double réseau
13:20d'assainissement
13:21potable,
13:22eau non potable,
13:22tout ça a émergé
13:23de discussions fécondes.
13:25Donc,
13:25quand on donne
13:26le bon cadre
13:27à des salariés,
13:29les solutions
13:29viennent d'eux
13:31et après,
13:32évidemment,
13:33le comex
13:34doit s'en saisir,
13:35doit discuter,
13:36on mène beaucoup
13:36de discussions
13:38comme ça,
13:39fertiles.
13:40Un autre exemple,
13:41une entreprise
13:42qui fabriquait
13:42des emballages
13:43à usage unique,
13:44vous voyez,
13:45donc c'est,
13:45Jordan citait,
13:47c'est vraiment
13:48ces emballages
13:48qu'on utilise
13:49de 10 secondes
13:50à 1 minute
13:51pour manger
13:52des plats préparés
13:53avec des plastiques
13:54très épais
13:54qui mettent
13:55des centaines
13:56d'années
13:56à se détruire,
13:58eh bien,
13:58cette entreprise,
14:00grâce à quelques salariés
14:01et une mobilisation,
14:03se réinvente
14:04et a pris
14:05le lead
14:06de tout son secteur
14:08pour proposer
14:09du réemploi
14:10avec des circuits courts,
14:11des boucles de lavage,
14:14du conseil
14:17pour faire bifurquer
14:17toute sa filière
14:18et est en train
14:19de devenir
14:20le leader
14:21de son secteur
14:21parce qu'elle anticipe
14:23le besoin des consommateurs,
14:24le besoin de la société
14:25et c'est absolument
14:26stimulant
14:27pour tous les salariés
14:29d'avoir participé
14:30à ces réflexions.
14:31Moi, je dois dire
14:32que c'est quelque chose
14:33que je vis beaucoup
14:34chez Narcisse
14:35et qu'on met en place,
14:36on a d'ailleurs
14:37dans le cœur de la stratégie,
14:38un objectif
14:39de permettre aux salariés
14:40d'influencer
14:40l'évolution de l'entreprise
14:41parce qu'on se dit
14:42que nos 700 salariés
14:44sont autant
14:45de représentations diverses
14:47de notre société,
14:48des tranches d'âces,
14:49des origines,
14:50des sensibilités
14:51politiques,
14:52écologiques,
14:53etc.
14:53Et que donc,
14:54si on est en capacité
14:55de mobiliser la vie
14:55de tout le monde
14:56sur des sujets,
14:57alors on prendra
14:57la meilleure décision
14:58pour l'intérêt collectif.
15:00Et ce qui est hyper intéressant,
15:02au-delà d'être convaincu
15:03et de mesurer même
15:04par nos résultats
15:06que ça crée
15:06beaucoup d'engagement,
15:08de fierté d'appartenance
15:09aux projets d'entreprise aussi,
15:11en fait,
15:11on se rend compte
15:12que bien souvent,
15:12ça nous aide
15:13à prendre des décisions
15:14qui vont dans le sens
15:15de ce qui n'est pas
15:16toujours attendu encore
15:17de nos clients.
15:18mais nous,
15:19ça nous aide
15:19à conduire le changement
15:20pour anticiper
15:21les marchés de demain.
15:22Je pense parler de nous
15:22dans le numérique.
15:23Sur le numérique responsable,
15:25le fait de beaucoup
15:26leur donner la parole
15:26a vraiment fait émerger
15:28une volonté collective,
15:29y compris des directions,
15:30d'investir davantage le sujet,
15:31de le pousser commercialement
15:32auprès des clients,
15:33même quand ils ne le demandent pas.
15:35Je trouve qu'on a là
15:36un exemple,
15:37et je le vis vraiment,
15:38d'une influence positive
15:39des services,
15:39même si parfois,
15:40je pense que ça peut aussi
15:41jouer un effet contraire.
15:43Jordan,
15:43je vous vois
15:44d'autres lignes et de la tête.
15:46Évidemment qu'il y a
15:47du lobbying
15:48qui peut être fait
15:49en interne,
15:49du lobbying ou du plaidoyer,
15:50on reviendra peut-être
15:51sur ces notions,
15:52mais qui peut être fait
15:53en interne,
15:53c'est-à-dire les salariés
15:54qui se mobilisent
15:54dans le cadre d'un collectif
15:56pour essayer d'influencer
15:57les décideurs politiques.
15:58Ça, c'est clair et net
15:59parce que tout simplement,
16:01l'entreprise est l'une
16:02des dernières organisations
16:03où les gens se rencontrent
16:03et donc il peut y avoir
16:04des manifestations
16:05de lutte en interne
16:06et c'est-à-dire
16:07tout l'enjeu
16:08de l'ARSE au fond
16:09et des syndicats.
16:11Mais il faut faire attention
16:12quand même
16:13quand l'entreprise
16:14passe cette fois-ci
16:15dans un lobbying extérieur,
16:16c'est-à-dire les dirigeants
16:17ou les chefs d'entreprise
16:18ou les responsables
16:19ou les représentants
16:20des affaires publiques,
16:21plaidoyers,
16:22responsables des affaires
16:24institutionnelles
16:25ou extérieures,
16:25tous ces mots-là
16:26veulent dire lobbying,
16:27parlent au nom de l'entreprise
16:28ou au nom de la fédération
16:29ou au nom du secteur.
16:30Parfois, les messages
16:31sont un peu discordants
16:32et il faut vraiment
16:32faire attention
16:33entre ce que l'entreprise
16:34dit en interne
16:35et puis ce qu'elle défend
16:36en externe.
16:37Voilà, petit point de vigilance
16:38et pour aller dans ton sens,
16:39un bon exemple récent,
16:40donc la loi sur l'épiface.
16:43Une entreprise,
16:44pour ne pas la citer,
16:45Tefal,
16:46a fait en sorte
16:48que des salariés
16:49manifestent
16:50en faveur
16:51du maintien
16:52de leur emploi
16:53et donc
16:53pour que Tefal
16:56continue d'utiliser
16:57l'épiface
16:57et là, pour le coup,
16:59les salariés,
17:00d'une certaine manière,
17:00ont été un peu
17:01instrumentalisés
17:02par leur propre entreprise
17:03pour dire
17:04non, non,
17:05ne touchez pas
17:06à notre outil de travail.
17:08Et là, pour le coup,
17:09on a des salariés
17:11qui ont été utilisés
17:12contre les biens communs.
17:14Tu m'arrêtes,
17:15si je me trompe,
17:15là, des bus
17:16avaient été mis à disposition
17:17des salariés
17:18de l'entreprise
17:18pour être affrétés,
17:21pour les emmener à Paris
17:22et je crois
17:23qu'il y avait des ARTT
17:24qui leur étaient accordés.
17:26Là, c'est du similitantisme.
17:27Il ne faut absolument pas se faire.
17:28On simule
17:29le militantisme
17:30pour défendre
17:32des intérêts privés.
17:32On l'a vu aussi
17:33avec Caprisson
17:34qui avait mis en place
17:35une pétition en ligne
17:37utilisant
17:38les répertoires
17:39d'actions militants
17:39et les répertoires
17:40d'actions associatifs
17:41pour défendre
17:42les pailles
17:43en plastique.
17:44On comprend bien
17:45et on comprend tous
17:46que c'est pour défendre
17:47les intérêts
17:47de l'entreprise.
17:48Il faut vraiment
17:48être très vigilant
17:48parce que ça fait partie
17:49des nouveaux répertoires
17:50d'actions.
17:51Dans l'idée
17:52d'une économie
17:52plus juste et soutenable
17:53qu'on veut promouvoir
17:54dans cette émission,
17:56il y a, je pense,
17:58d'ailleurs,
17:58des exemples
17:58de plus en plus nombreux
18:00d'entreprises
18:01qui font preuve
18:01de transparence
18:02dans leurs actions.
18:03Et d'ailleurs,
18:04j'en profite pour rappeler
18:05et évoquer que
18:06dans le cadre
18:07de la nouvelle certification
18:08Bicorp
18:08qui est en train
18:09d'être déployée,
18:09c'est la première
18:10refonte totale
18:11du dispositif
18:12depuis 17 ans,
18:13il y aura désormais
18:14une thématique
18:14affaires publiques
18:15et influences
18:17dans laquelle
18:18on demandera
18:18aux entreprises
18:19de faire transparence
18:22sur leurs actions
18:22de lobbying
18:23et en particulier
18:24dans des logiques
18:25de coalition sectorielle
18:26parce que c'est souvent là
18:27d'ailleurs
18:27que se concentrent
18:28davantage les efforts
18:29pour faire converger
18:30les intérêts parfois
18:31d'entreprises individuelles
18:32dans des logiques
18:33plus collectives
18:34et communes.
18:35On s'approche
18:35de la fin de ce débat.
18:37Déjà,
18:38Vincent,
18:38vous évoquiez tout à l'heure
18:40une ère
18:40où le digital
18:41n'existait pas.
18:42Est-ce qu'il a tout changé ?
18:44Je ne sais pas
18:45s'il a tout changé
18:46mais en tout cas
18:46pour le secteur associatif,
18:49je pense qu'il a quand même
18:50permis
18:51d'augmenter
18:52les capacités
18:53de mobilisation
18:54dans le sens
18:56où les associations
18:58parlent plus aisément
18:59de plaidoyer
19:00plutôt que de lobbying.
19:01Plaidoyer implique
19:03de faire appel
19:03à l'opinion publique
19:05pour mettre
19:05sur l'agenda médiatique
19:06et ensuite
19:07sur l'agenda politique
19:09un enjeu.
19:10Et donc,
19:11le fait d'avoir
19:11des millions de signataires,
19:13je prends l'exemple
19:14de l'association Bloom
19:15qui se bat
19:16contre la pêche
19:17en eau profonde,
19:18c'est un sujet
19:18hyper technique,
19:19une toute petite association,
19:21elle a utilisé,
19:22le terme n'utilisait pas bon
19:24mais une auteure de BD
19:27a réalisé
19:28toute une frise
19:30pour expliquer
19:31de façon vulgarisée
19:33les enjeux
19:33de la pêche
19:34en eau profonde.
19:34Grâce à ça,
19:35ils ont eu
19:36800 000 signataires
19:38via Facebook
19:39et c'est ça
19:40qui a fait connaître
19:41l'association
19:42et son combat.
19:43Et là,
19:43pour le coup,
19:43sans le digital,
19:44elle n'aurait jamais pu
19:45faire connaître
19:47cette cause
19:47et la défendre.
19:48Donc,
19:49que ce soit
19:49les réseaux sociaux,
19:50que ce soit
19:50des outils de pétition
19:51en ligne,
19:52ou d'autres outils
19:53dont on parlera
19:53tout à l'heure,
19:54le digital
19:55est, je pense,
19:56un atout très fort
19:57pour le secteur associatif
19:59et son plaidoyer.
20:00Valérie,
20:00il n'y a pas
20:00que je vous donne
20:01d'un mot
20:01et ce sera la fin.
20:03Oui, effectivement,
20:03on a de magnifiques
20:05possibilités
20:06aujourd'hui
20:06de rejoindre,
20:08de se compter,
20:08d'utiliser
20:09les communautés
20:09de consommateurs.
20:13Voilà,
20:14Youka le fait,
20:14par exemple,
20:15là,
20:16permet de scanner
20:17les produits
20:17et d'interpeller
20:18directement les marques
20:19en fonction des composants.
20:20C'est magnifique,
20:21ça va faire bouger
20:22les lignes.
20:25Là,
20:26très récemment,
20:27Camille Etienne
20:27a proposé,
20:28pour atteindre
20:29les sénateurs,
20:29vous savez que les sénateurs
20:31sont élus par les grands électeurs,
20:33de mobiliser son maire,
20:34d'appeler son maire.
20:35Voilà,
20:35c'est très simple
20:36et c'est extrêmement puissant.
20:39Les citoyens,
20:40maintenant,
20:42ont vocation
20:43d'interpeller leur politique
20:44et de les faire bouger,
20:46de les soutenir
20:47et de soutenir
20:48aussi les entreprises,
20:49de leur donner
20:50de la force
20:50pour bifurquer,
20:52se réinventer.
20:53Alors,
20:53en tant que salarié,
20:55en tant que consommateur,
20:56on a beaucoup parlé
20:57du consomme-acteur
20:58et aujourd'hui,
20:59c'est l'ère
21:00du citoyen-acteur.
21:02Mais les boîtes mail
21:02de nos élus
21:03ne sont-elles pas saturées
21:04par toutes ces campagnes
21:05de mailing
21:05qui sont suggérées
21:06pour les interpeller,
21:07justement ?
21:08Franchement,
21:08ça marche.
21:09Franchement,
21:09ça marche.
21:10Ça marche d'autant plus
21:11quand c'est son député.
21:13En fait,
21:13le député,
21:14il a envie d'être utile
21:14et aujourd'hui,
21:17il a envie
21:20de faire adopter
21:21des lois
21:21et aujourd'hui,
21:22on est quand même
21:23dans une initiative parlementaire
21:24qui est extrêmement limitée.
21:27Ils sont un peu
21:27comme à l'école
21:28et ils ont envie
21:28d'être utiles.
21:30Donc,
21:30dès lors qu'on leur fait
21:31une proposition politique,
21:32c'est-à-dire
21:33des entrepreneurs
21:34qui s'associent
21:36à des associations,
21:37qui s'associent
21:37à des citoyens,
21:38c'est vraiment
21:39ce triangle-là
21:40vertueux,
21:41ils sont preneurs.
21:42Et on dépasse,
21:44on est apartisans,
21:45on dépasse
21:46la politique politicienne
21:47dont aujourd'hui,
21:49tout le monde
21:50est très lassé
21:50pour faire
21:53de l'innovation
21:53technologique
21:54mais aussi sociétale
21:55et répondre
21:56aux enjeux.
21:57Tout le monde
21:57en a envie.
21:58On est 99,9%
22:00à en avoir besoin
22:02et à en avoir envie.
22:04Je vous donne le mot
22:04de la fin.
22:06J'ai bien compris
22:06qui est resté
22:07quelqu'un.
22:07Oui, je vous vois
22:08si j'étais le chrono.
22:09Je rejoins mes camarades,
22:11c'est une opportunité,
22:11le digital,
22:12c'est aussi un risque.
22:13Le risque,
22:14c'est d'augmenter
22:14encore plus
22:15la symétrie
22:15entre le lobbying
22:17écologiste,
22:18le plaidoyer
22:18et le lobbying économique,
22:20disons,
22:20pour simplifier,
22:21puisqu'on se rend compte
22:22de plus en plus
22:23que des acteurs
22:24et notamment
22:24des multinationales
22:25utilisent
22:26ces leviers digitaux,
22:27utilisent,
22:27les influenceurs,
22:28utilisent Internet
22:29et les réseaux
22:30pour mener à bien
22:31leur compagnie.
22:34Merci à tous les quatre.
22:35On passe tout de suite
22:36au Good to know.

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