- 26/05/2025
Lundi 26 mai 2025, retrouvez Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France), Baptiste Hamain (Cofondateur, Pimpant), Lucie Basch (Fondatrice, Poppins) et Lilia Ghazouani (COO, Descodeuses) dans 4GOOD, une émission présentée par Alix Nguyen.
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00:00Bienvenue dans For Good, l'émission dédiée à la transformation de votre entreprise.
00:28Un rendez-vous concret grâce au partage d'expériences de pionniers du business à impact.
00:33Et comme à chaque fois, Thomas Brezard est là, bien sûr, salut Thomas !
00:37Salut Alix !
00:38Je rappelle que tu es directeur permanent d'entreprise de Norsis
00:41et coprésident du mouvement Bicorp en France.
00:44Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Lucie Bach,
00:47cofondatrice des applications Too Good To Go et Popins.
00:51L'une est dédiée à la lutte contre le gaspillage alimentaire,
00:54l'autre au partage d'objets pour une consommation responsable.
00:57Bienvenue Lucie !
00:58Merci, bonjour !
00:59Avec nous également Baptiste Amin, cofondateur de Pinpin,
01:02marque française de produits ménagers et cosmétiques rechargeables fabriqués localement.
01:08Bienvenue également !
01:09Bonjour, merci de m'accueillir !
01:10Et sur ce plateau, Lilia Ghazouani, directrice des opérations chez Décodeuse,
01:16une école qui forme gratuitement des femmes issues de quartiers populaires au métier du numérique.
01:21Bienvenue à tous les trois !
01:23Merci beaucoup !
01:24Startup Nation, un mot qui évoque souvent l'hélicorne, des levées de fonds record
01:29et parfois une course à la croissance sans boussole.
01:32Mais une autre voie est possible, celle de projets qui ne cherchent pas à disrupter le monde,
01:37mais à le réparer, à le rendre plus juste, plus durable, plus humain.
01:40Aujourd'hui, on se pose une question.
01:42Comment faire grandir les projets Impact sans perdre leur âme ?
01:46Comment accélérer les modèles qui comptent sans céder à la logique de toujours plus,
01:51toujours plus vite ?
01:52Quels leviers mobiliser pour accompagner une croissance alignée sur une mission ?
01:57Et puis quels renoncements faut-il accepter de faire pour rester fidèle à son cap ?
02:01C'est le thème de cette émission.
02:03Comme à chaque fois, il y aura le top et flop des exemples
02:06qui montrent qu'on peut changer d'échelle sans déraper
02:09et d'autres qui rappellent ce qu'on risque quand on oublie le sens.
02:12Et puis dans notre gout de tonneau, on parlera outils, financement responsable,
02:16accompagnement sur mesure ou alliance stratégique.
02:19Tout ce qui peut aider les projets Impact à grandir sans se perdre.
02:23C'est parti pour une nouvelle émission.
02:30Et Thomas, comme à chaque fois, on commence avec ton édito.
02:33Et aujourd'hui, tu te poses la question.
02:35À quoi bon scaler si c'est pour accélérer dans la mauvaise direction ?
02:39Alors oui, posons quelques constats pour donner le cadre de l'émission
02:42et l'enrichir, le nourrir ensuite avec le témoignage de nos invités.
02:45Merci à toutes et tous d'être là.
02:47Tout le monde jure par le scaling, on en entend beaucoup parler.
02:49Tu l'as dit, lever, croître, déployer à grande échelle.
02:52Mais quand on agit pour l'intérêt général, peut-on vraiment copier-coller
02:56le modèle de la Startup Nation comme on déploie une app et la même partout dans le monde ?
03:01Alors quelques chiffres selon le cabinet EY.
03:04En 2024, les startups françaises ont levé près de 8 milliards d'euros,
03:087,8 milliards, mais en baisse de 7%.
03:11Et parmi ces 7,8 milliards, on en a 1,6 qui ont été directement fléchés
03:16sur les startups de l'IA générative.
03:18On voit que certains domaines captent beaucoup plus de ressources que d'autres
03:21et pas toujours pour servir l'intérêt général.
03:24Alors j'aimerais partager une conviction pour démarrer cette émission,
03:27c'est qu'il y a quand même peu de chances qu'on puisse scaler un monde
03:30qui soit plus vivable et plus juste en utilisant les mêmes logiques
03:33qui tendent à le rendre aujourd'hui invivable.
03:36Deux logiques d'une certaine manière entrent en collision, je trouve.
03:38La Startup Nation, levé de fond, les licornes, aller vite.
03:42Alors on a des exemples de beaux projets tout de même qui tendent
03:45à s'appuyer sur ces leviers-là pour servir une consommation plus juste
03:49ou des meilleurs services.
03:51Conto, Backmarket par exemple, on a la licorne française Mistral AI
03:55dans le domaine de l'intelligence artificielle.
03:57Voilà, des succès éclairs et calibrés pour le changement d'échelle.
04:00De l'autre, des projets avant tout à impact qui veulent s'ancrer
04:03territorialement, qui veulent hybrider les modèles de revenus,
04:06qui veulent s'appuyer sur les écosystèmes pour développer leur activité.
04:10On pourrait citer au-delà des exemples qu'on en évoquera beaucoup
04:13avec nos invités, les alchimistes, des modèles coopératifs comme Enercop,
04:17mais très difficiles à scaler dans le sens classique du terme.
04:20Alors scaler, why not ?
04:22Mais tant en impact qu'en volume, tant en coût évité pour la société
04:25qu'en chiffre d'affaires, nos invités l'incarnent et je suis très heureux
04:28de les accueillir aujourd'hui pour en parler.
04:30Et Thomas, désormais on entend même parler de scale-washing.
04:34Oui, ce qu'on voit émerger, voilà, beaucoup de projets qui se disent à impact
04:37mais dont le passage à l'échelle parfois peut vraiment questionner l'utilité.
04:41Je pense, sans nommer forcément de start-up, à des projets par exemple
04:44dans l'éducation, des head-tech, financés à coup de millions
04:47pour démocratiser l'utilisation, mais qui sont en fait basés
04:50sur des modèles de la captation de l'attention,
04:53de rendre addicts à les utilisateurs.
04:55Et ça, évidemment, ça peut poser des problèmes.
04:57Ce sont des effets rebonds parfois néfastes.
04:59À l'inverse, des projets très, très utiles ne trouvent malheureusement
05:02pas les moyens de scaler.
05:03Je pense à Common, par exemple, qui veut démocratiser
05:06une consommation d'électronique responsable,
05:09mais dont aujourd'hui, l'accès au financement est très difficile.
05:12Et alors, on continue de jargonner, le slow scaling serait-il la solution ?
05:16Et oui, pourrait-on s'appuyer sur ce bel oxymore,
05:18mais en réalité qui, à mon sens, ne veut pas dire grand-chose
05:20parce que le bon tempo, celui de l'impact,
05:22c'est quand même celui du temps long, du temps qui permet
05:25de faire germer des projets avec ses parties prenantes.
05:27Et si on veut des résultats très vite, alors évidemment, ça devient compliqué.
05:31Je pense à un exemple aussi qui est celui de Latitude,
05:34une très belle asso qui a, elle, quand même réussi
05:37à toucher de façon très large et rapide des milliers,
05:40voire des dizaines de milliers d'étudiants pour les former
05:42aux numériques responsables en s'appuyant sur un modèle d'association
05:45qui montre des partenariats, comme quoi parfois,
05:48on peut quand même essayer d'allier les deux.
05:50Finalement, la vraie question, qui définit le succès ?
05:52Et oui, parce que si le seul critère de ROI, c'est le volume,
05:55je pense qu'on aura un problème.
05:57L'impact n'est pas toujours scalable.
05:59Alors, intéressant d'ailleurs de noter, dans le dernier numéro
06:01de Decider Magazine, qui mentionne la réussite
06:04d'une dizaine de leaders de moins de 40 ans,
06:06que les critères de cette réussite n'est pas toujours lié
06:09au changement d'échelle en termes de volume d'affaires, par exemple,
06:12mais parfois en termes de développement géographique,
06:14en termes de public touché, de bénéficiaires de leurs services.
06:17Et c'est ça qui est intéressant, parce qu'en mesurant
06:20les bénéfices sociétaux qui, par exemple, permettent de réduire
06:22les dépenses publiques, je pense que le succès
06:25de ces entreprises-là pourrait être au rendez-vous
06:27sur la restauration des sols, sur la justice sociale,
06:29sur la santé des citoyens.
06:31On peut repenser le passage à l'échelle.
06:33La clé, c'est sans doute d'ailleurs le rôle de l'État
06:35dans tout ça, pour définir des mécaniques financières
06:37qui accompagnent l'entrepreneuriat, voire incentivent
06:40les fonds qui vont soutenir financièrement ces projets.
06:43Malheureusement, compte tenu des dernières déclarations
06:45de notre président au Sommet Choose France,
06:47j'ai comme un petit doute.
06:48On se retient un peu avant d'entrer dans le débat,
06:50mais quand même, j'aimerais vous faire réagir chacun.
06:53Dans vos projets, vous êtes confrontés à cette tension.
06:58Lilia, quel est le plus gros défi pour une structure
07:01comme la vote, afin de changer d'échelle ?
07:04Le plus gros ?
07:07Moi, je dirais déjà, sur cet enjeu de volume,
07:10nous qui sommes un modèle associatif,
07:12le volume, il ne va pas se faire sur le chiffre d'affaires.
07:15Notre volume, il va être dans l'impact.
07:17Principalement pour les associations,
07:18ça va être le nombre de bénéficiaires.
07:21Mais quand on fait de l'accompagnement humain,
07:23au bout d'un moment, nous, on accompagne des individus,
07:26on accompagne des femmes.
07:28Ce chiffre d'affaires-là à nous,
07:30c'est le nombre de bénéficiaires.
07:32Il a un impact limité, comme vous le disiez, Thomas.
07:35En fait, si on prend des head techs
07:37qui vont chiffrer sur un nombre de personnes touchées énorme,
07:40c'est parce qu'elles passent par des outils.
07:41Nous, on passe par des humains qui accompagnent d'autres humains.
07:43Donc, ça va être un de nos plus gros freins.
07:46Et le deuxième enjeu qu'on va retrouver,
07:48c'est la recherche de financement là-dedans.
07:50Les financeurs, ils veulent du chiffre
07:52qui va se retrouver sur le nombre de bénéficiaires.
07:54Et donc, nous, on va avoir un enjeu
07:56à bien définir et valoriser notre impact
07:58au-delà du nombre de bénéficiaires.
07:59Est-ce que, par exemple, on vous demande le coût par bénéficiaire
08:02lorsque vous discutez avec des acteurs privés qui vous soutiennent ?
08:05Bien sûr, on nous demande toujours le coût par bénéficiaire,
08:09le coût de notre projet au global
08:12ou de nos actions un peu ciblées,
08:13ce qu'on fasse de la sensibilisation, de la formation,
08:15de l'accompagnement à l'emploi.
08:17Et en fait, ça va être un vrai enjeu pour nous
08:20de valoriser tout ce qu'on fait autour de ça
08:22qui n'ait pas de l'impact direct.
08:23Donc, par exemple, dans un coût de formation,
08:25il n'y a pas que les formateurs.
08:27Il va y avoir toute la structure et la logique derrière,
08:29des personnes qui accompagnent, des salariés.
08:31Et donc, nous, ça va être un de nos gros enjeux,
08:33on pourra en rediscuter peut-être un peu plus profondément,
08:35mais dans notre phase de scale,
08:37c'est que quand on scale, on se structure,
08:39on grandit, on a plus de personnes,
08:41on a besoin de plus d'outils,
08:42donc des coûts de fonctionnement qui sont plus importants.
08:44Et comment ça, en fait, on peut le valoriser
08:46dans notre impact direct auprès des financeurs.
08:48Baptiste, je ne sais pas,
08:49pendant que vous développez des produits de grande consommation,
08:52est-ce que volume et engagement sont deux choses compatibles ?
08:56Il y a un sujet qu'on a mis du temps à comprendre chez Pimpant.
09:00Donc, nous, l'objectif, c'est de supprimer le plastique à usage unique
09:02dans les maisons avec des produits rechargeables.
09:04Nous, notre spécialité, c'est de la poudre à reconstituer,
09:06donc sur des dentifrices, gel d'auche.
09:08Ce qu'on a mis du temps à comprendre,
09:10c'est qu'on est arrivé très fortement
09:13avec des convictions écologiques dans le projet.
09:15Et la réalité, c'est que l'attente du consommateur,
09:17aujourd'hui, l'écologie,
09:19on ne va pas dire qu'ils s'en foutent complètement,
09:21mais qu'il va mettre ça en cinquième, sixième, septième,
09:24dans ses critères d'achat,
09:26et que les premiers sujets, ça va être le prix,
09:28le rapport qualité-prix, le plaisir,
09:30la capacité à proposer aussi des produits qui sont efficaces.
09:34Et du coup, c'est sur ces arguments-là qu'on doit être meilleur.
09:37Et nous, la solution qu'on a trouvée,
09:39c'est de monter notre usine
09:41et d'arriver à aller chercher des économies d'échelle
09:43pour que nos produits, la poudre,
09:45arrivent de manière très compétitive
09:48sur des rapports qualité-prix,
09:50même sur des sujets de prix par rapport aux liquides.
09:52Et là, on va réussir à convaincre,
09:54si on est meilleur sur tous les arguments,
09:56on va réussir à convaincre les gens à consommer moins de plastique.
10:00Lucie, avec Togo, vous avez changé d'échelle,
10:04sans perdre de qualité de service et en impact.
10:08Je pense que ce qui a été très important pour nous,
10:11c'est justement de ne pas avoir à choisir
10:13entre notre impact et nos enjeux économiques.
10:15Et donc, dès le début, on a vraiment aligné le modèle économique
10:18sur notre enjeu d'impact.
10:20Donc, en fait, nous, on suit un seul mesure de succès,
10:23c'est le nombre de repas sauvés.
10:25Et ça, c'est directement lié à notre chiffre d'affaires,
10:27ce qui permet d'avoir vraiment une étoile polaire
10:29tout au long de sa croissance,
10:31et donc de pouvoir se permettre de croître à toute vitesse,
10:34en se disant, en fait, je fais d'abord croître mon impact sociétal,
10:37mais le chiffre d'affaires suit tout naturellement.
10:39Et ça, c'est super précieux, je trouve, dans une aventure.
10:42C'est ce que j'ai fait aussi pour Poppins,
10:44l'idée de se dire, quelle est la mesure que j'ai envie de regarder tous les matins,
10:47qu'est-ce qui m'anime, qu'est-ce qui me donne envie de me lever
10:49pour Too Good To Go, c'est le nombre de repas sauvés,
10:51pour Poppins, c'est le nombre de partages,
10:53comment je me débrouille pour m'assurer que mon chiffre d'affaires
10:56suive ce KPI-là.
10:58Et c'est ça qui nous permet de rester sains d'esprit
11:01et de ne pas avoir à sans cesse équilibrer les deux.
11:05C'est ce qui est souvent un enjeu, je trouve, assez clé dans les projets comme ça,
11:08c'est quand on lance un projet à impact,
11:10on y va, allez, je veux sauver le monde,
11:13et en se disant, je suis hyper convaincu du sujet,
11:18tu vois, le gaspillage alimentaire,
11:20les sujets sur notre façon de consommer dans la maison,
11:23et de se dire, ça va être génial,
11:25et je vais réussir à embarquer beaucoup de gens autour de moi.
11:27Je pense qu'il y a une partie de la population
11:29qui va être très sensible au sujet écologique
11:31et qui peuvent les mettre dans les top critères d'achat,
11:33qui vont être prêts à payer plus cher,
11:35qui vont être prêts à faire des concessions
11:37sur l'efficacité qu'on peut avoir des produits,
11:40mais c'est pas le mass market,
11:42et je pense que c'est vraiment important
11:44quand on se lance dans un projet à impact,
11:46de réfléchir à un alignement d'intérêt
11:48entre un modèle économique et un modèle écologique,
11:50ou un modèle social et un modèle économique.
11:52Je pense à la fois pour sa boîte et pour ses consommateurs.
11:55L'idée, c'est aussi que le consommateur,
11:57il ait à la fois l'impact économique pour lui,
12:00et en même temps qu'il soit très fier de faire ce qu'il fait
12:02parce qu'il a l'impression que c'est vertueux
12:04et que c'est cohérent avec le contexte sociétal actuel.
12:07Donc c'est pour ça que, effectivement,
12:09je vous rejoins complètement là-dessus,
12:11l'idée de se dire, il faut et qu'on soit très bons
12:13sur les enjeux économiques,
12:15et qu'en plus, on fasse de l'écologique et du social,
12:17c'est ça qui permet de passer à l'échelle.
12:19Parce qu'en fait, les premiers consommateurs
12:21qui vont y croire autant que toi, tu les trouves assez rapidement.
12:23Après, si tu veux dépasser ce premier cercle
12:25d'early adopteurs, puisqu'on a le droit
12:27de faire des anglicismes,
12:29là effectivement, t'es obligé
12:31d'avoir les enjeux économiques en tête aussi.
12:33L'écologie est toujours un co-bénéfice,
12:35c'est vrai d'ailleurs aussi en B2B,
12:37quand on répond à des appels d'offres,
12:39la RSE, ça vient à la fin, c'est 10 points grand maximum,
12:41les 40% principaux de la note, c'est le prix.
12:44J'ai cité tout à l'heure Backmarket,
12:46aujourd'hui, on y va surtout parce que
12:48le téléphone coûtera deux fois moins cher,
12:50et qu'on considère que le service est suffisamment bon
12:52pour qu'il y ait une garantie de qualité.
12:54Le fait que ça évite des émissions de CO2
12:56parce qu'on met moins de matériel neuf sur le marché,
12:58c'est un critère secondaire,
13:00et c'est vrai dans tous les domaines,
13:02donc la compétitivité aussi est fondamentale
13:04pour tout projet, aussi bien en impact que pour les autres.
13:06C'est là que c'est un super exemple, Backmarket,
13:08parce que justement, ils sont arrivés hyper tôt,
13:10et leur sujet, c'est venez acheter un téléphone
13:12deux fois moins cher, c'est comme ça
13:14qu'ils ont réussi à scaler.
13:16On n'entre pas dans la prochaine séquence,
13:18on passe au top et au flop.
13:24Et c'est l'heure du top et flop,
13:26on commence par le top,
13:28un exemple qu'on peut changer d'échelle
13:30sans déraper, Thomas.
13:32On n'est pas si binaire, mais on va quand même lancer ça,
13:34et puis que nos invités puissent rebondir.
13:36Alors, heureusement, et c'est la bonne nouvelle,
13:38il y a pléthore d'exemples de projets à impact
13:40qui arrivent à se développer assez fortement.
13:42On a d'ailleurs reçu ici
13:44un des leaders de certains de ces projets,
13:46je pense à SWEEP, qui fait un outil de mesure
13:48de trajectoire climat,
13:50ou à ZEI, qui aide les entreprises à mesurer
13:52leurs indicateurs environnementaux,
13:54sociaux et gouvernance.
13:56Aujourd'hui, j'aimerais mettre en lumière
13:58un projet, d'ailleurs, parce qu'il est
14:00très largement connu, c'est YUKA,
14:02cette application pour essayer de prendre conscience
14:04de la qualité nutritionnelle
14:06des produits, et pas que d'ailleurs,
14:08le service s'enrichit, illustre plein de choses
14:10de ce qu'on peut être amené à se raconter
14:12aujourd'hui de YUKA, parce qu'aujourd'hui,
14:14c'est une toute petite équipe, d'environ 20 personnes.
14:16Pourtant, c'est un projet qui a eu un
14:18impact énorme en France, jusqu'à
14:20influencer les metteurs sur le marché,
14:22dans la composition des produits. C'est un projet
14:24qui s'internationalise, et qui a
14:26une totale indépendance
14:28financière aujourd'hui, donc ça veut dire qu'ils n'ont été quasiment
14:30pas financés par des fonds,
14:32donc c'est assez unique de générer
14:34autant d'impact et de retomber en ayant
14:36si petit budget de fonctionnement
14:38et si peu de moyens. Néanmoins,
14:40sans lever de fonds, sans marketing,
14:42de réussir à avoir un tel impact, c'est du
14:44quasiment jamais vu. Pour autant, voilà,
14:46le modèle économique derrière
14:48cette application, il est assez fragile,
14:50et aujourd'hui, on se demande d'ailleurs comment YUKA va pouvoir
14:52continuer à développer, à influencer,
14:54au-delà de ce qu'elle a déjà
14:56réalisé, qui est absolument extraordinaire.
14:58Et vous, chers invités, est-ce que vous souhaitez
15:00rebondir sur ce que Thomas a dit, ou mettre une autre
15:02entreprise en lumière ?
15:06Ouais, au niveau du modèle
15:08économique, une structure que je trouve
15:10très inspirante, c'est Scopter de Lien,
15:12qui, dans nos enjeux chez
15:14Décodeuse, et c'est assez important,
15:16c'est, en tant qu'association,
15:18comment on développe un modèle économique
15:20solide, qui ne nous fait pas aller tout le temps
15:22chercher des nouveaux fonds, des nouveaux partenaires
15:24et re-challenger
15:26le modèle. Et eux, ils ont fait un modèle hybride entre
15:28eux, une association
15:30qui va chercher des partenariats et
15:32une coopérative, ce qui leur a
15:34permis de se développer dans
15:36plein de territoires, partout en France.
15:38C'est assez inspirant, nous, pour le modèle économique.
15:40Moi, je trouve
15:42qu'en termes d'économies qui sont intéressantes,
15:44de secteurs à aller
15:46chercher, c'est vraiment
15:48l'économie circulaire et l'économie
15:50collaborative, qui naturellement
15:52alignent les enjeux écologiques aux enjeux économiques.
15:54Et ça, on parlait de back-market tout à l'heure,
15:56on peut parler de blabla-cars sur l'économie
15:58collaborative, on peut parler de tout un tas
16:00de structures, sans parler de Togo et
16:02Poppins, mais sur ces sujets,
16:04à partir du moment où on utilise des déchets
16:06comme des ressources, ou à partir du
16:08moment où on maximise l'utilisation de nos ressources,
16:10là, forcément, tout devient plus simple. Et moi, je trouve que c'est
16:12vraiment deux économies qui doivent largement se développer
16:14les prochaines années pour réussir
16:16à aligner les enjeux économiques
16:18aux enjeux écologiques. C'est peut-être quand même
16:20l'occasion, par exemple, pour Togo2Go, sur
16:22les repas évités, de nous donner quelques chiffres, ou là
16:24sur Poppins, qui vient d'être lancé,
16:26quelles sont les premières... C'est vraiment
16:28deux échelles d'entreprises totalement différentes.
16:30Chez Togo2Go, on est dans une vingtaine de pays
16:32aujourd'hui, donc en Europe, aux Etats-Unis, au Canada,
16:34en Australie. On a sauvé 450 millions
16:36de repas de la poubelle, avec un peu plus
16:38de 110 millions d'utilisateurs, aujourd'hui,
16:40dans le monde. Donc, en fait, c'est une des applis les plus téléchargées.
16:42Moi-même, je n'avais aucune
16:44idée qu'on en arriverait là, un jour.
16:46Et ce qui est très chouette, c'est de se dire
16:48effectivement... En fait, c'est de l'hyper
16:50local, Togo2Go, et en même temps, c'est
16:52un mouvement qu'on a scalé, du coup,
16:54au niveau mondial. Et moi, je crois
16:56vraiment à cette économie qui agit dans
16:58le territoire avec les acteurs locaux
17:00et qui, en même temps, se réplique
17:02partout dans le monde pour créer
17:04des mouvements sociétaux mondiaux qui
17:06font vraiment la différence sur des enjeux sociétaux.
17:08Poppins, on vient de se lancer, ça fait
17:10un gros mois, et on a été
17:12hyper contents de l'engouement qu'on a eu, ces fameux
17:14premiers adopteurs dont on parlait tout à l'heure.
17:16Aujourd'hui, on a déjà plus de 40 000
17:18utilisateurs qui font
17:20des demandes de partage, etc., donc qui montrent
17:22qu'ils ont
17:24envie de partager avec leurs voisins et de passer
17:26d'un mécanisme d'achat et de
17:28propriété individuelle à plutôt une
17:30prospérité collective, où quand on se reconnecte
17:32les uns aux autres, finalement, on peut vraiment être
17:34tous gagnants dans l'équation.
17:36Et donc là, on en est encore au stade de
17:38il y a vraiment de l'attraction, de l'envie,
17:40des gens qui nous donnent beaucoup d'énergie
17:42et qui nous donnent envie de développer,
17:44et on a vraiment un enjeu de comment est-ce qu'on a
17:46un modèle économique qui suffit
17:48à nourrir la croissance de notre
17:50impact. Et donc ça, c'est les prochaines questions
17:52des prochains mois.
17:54Un top,
17:56j'ai envie de citer le fourgon.
17:58On parlait de nos
18:00amis Nordiste. Le fourgon,
18:02c'est un projet qui, justement,
18:04met en avant le retour de la consigne.
18:06Et je trouve que c'est intéressant, parce que, justement,
18:08ils sont dans cette démarche de scale qui est très forte.
18:10Et c'est vrai que
18:12dans les biens de consommation,
18:14tous les consommables qu'on a à la maison du quotidien,
18:16tout ce qui va être plastique,
18:18carton, l'impact,
18:20CO2,
18:22et la pollution plastique qu'il peut y avoir derrière
18:24est assez énorme.
18:26Et ça montre aussi que,
18:28parfois, on n'a pas besoin
18:30non plus de réinventer des choses
18:32incroyables, peut-être juste de regarder
18:34ce qu'on faisait aussi il y a 40,
18:3650, 60 ans, parce que, finalement, la consigne,
18:38c'était quelque chose qui existait déjà pas mal
18:40avant. Et ça, c'est aussi un concept
18:42qui revient avec
18:44les technologies d'aujourd'hui, parce que, du coup,
18:46c'est très
18:48facilement utilisable sur téléphone, etc.
18:50C'est hyper intéressant. Et, du coup, je trouve
18:52que ce genre de projet
18:54qui part d'une idée
18:56assez simple, ou qui existait même déjà avant,
18:58peut aussi être remis au goût du jour.
19:00Surtout avec cet enjeu dont vous parliez,
19:02Lucie,
19:04de s'intéresser à des besoins
19:06micros, des besoins du marché,
19:08du consommateur, et à une échelle locale,
19:10qui, en fait, ne paraît pas
19:12comme ça, parce qu'on peut se dire que c'est très territorialisé,
19:14et donc, du coup, ça va être difficile à scaler.
19:16Mais, au final, non, parce qu'en fait,
19:18on se remet sur le besoin individuel
19:20qui peut être partout dans le monde,
19:22et, du coup, qui offre des perspectives
19:24de scale assez intéressantes.
19:26Oui, et après, on arrive aussi
19:28à aller collectivement vers
19:30un... C'est ce qui est intéressant, je trouve,
19:32quand on arrive à scaler comme ça, c'est
19:34d'embarquer toute une communauté.
19:36Une marque qui le fait hyper bien, c'est Kilpatron, par exemple.
19:38C'est un énorme rouleau compresseur
19:40dans la grande distribution.
19:42Pourquoi ? Parce que, justement,
19:44ils arrivent à embarquer le consommateur.
19:46C'est aussi les gros enjeux qu'il peut y avoir.
19:48C'est quel récit on arrive
19:50à raconter dans l'histoire qu'on a,
19:52et est-ce qu'on peut embarquer
19:54des millions de consommateurs avec soi.
19:56En même temps, juste pour revenir, par exemple, sur le sujet de la consigne,
19:58parce que, moi, c'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur,
20:00et ça me rend folle dès que je jette une bouteille de verre
20:02et que je l'entends se détruire en un morceau,
20:04et que je me dis que la chaîne, qu'elle va devoir faire pour,
20:06même si c'est recyclable, devoir redevenir
20:08une bouteille de verre,
20:10c'est typiquement une des choses qui, effectivement,
20:12était, en fait, beaucoup plus facile avant la consigne
20:14quand on avait des circuits de production
20:16et de logistique beaucoup plus décentralisés
20:18et beaucoup plus à l'échelle locale.
20:20Aujourd'hui, trouver un modèle économique
20:22sur tous les acteurs de la consigne qui sont lancés,
20:24c'est hyper, hyper compliqué,
20:26et pour bien les avoir étudiés,
20:28ils ont tous du mal économiquement, quand même,
20:30à trouver, à scaler, justement,
20:32même si ça fait énormément de sens
20:34sociétalement à tous les niveaux.
20:36Il faut que l'argent soit déplacé
20:38un minimum, aussi, vers ce genre de projet.
20:40On avait reçu un Nicolas Chaban,
20:42le patron de Cyclo patron,
20:44la septième émission, je crois,
20:46c'est notre neuvième, donc voilà, il y a deux mois environ,
20:48il nous avait pas mal parlé de ça. Peut-être,
20:50dans la suite de l'émission, ça sera intéressant,
20:52sans en faire un top là, mais
20:54réindustrialiser la France, c'est un sujet de débat public
20:56et Pampan est en train de faire
20:58la preuve que c'est possible
21:00en relocalisant une usine de fabrication de produits.
21:02J'aimerais bien qu'on puisse l'aborder, peut-être,
21:04plus tard dans l'émission, Alex, pour ne pas torpiller
21:06le déroulé. Pas de pression.
21:08Tu veux ouvrir le bal des flops,
21:10peut-être ?
21:12Le bal des flops, c'est joliment dit,
21:14surtout pour évoquer, malheureusement, des projets
21:16qui, eux, n'arrivent pas à changer
21:18d'échelle, parfois malgré
21:20un soutien important,
21:22d'une envergure que peu d'acteurs de l'Impact parviennent
21:24à avoir. J'étais très touché
21:26par un projet en particulier ces derniers mois
21:28qui a eu, d'ailleurs, pas mal de retombées
21:30dans les médias, c'est celui de Insect,
21:32cette start-up qui,
21:34à vocation, a créé un impact
21:36gigantesque en tentant de replacer
21:38une alimentation animale carnée par une alimentation
21:40animale à base d'insectes.
21:42En termes de CO2, notamment, et de respect
21:44de la biodive, on a des effets de levier
21:46gigantesques et le projet avait une dimension
21:48gigantesque. Il y a eu jusqu'à 600
21:50millions d'euros de levées de fonds cumulés
21:52pour soutenir son développement
21:54par différents acteurs, évidemment,
21:56des fonds privés, l'ABPI, par exemple,
21:58qui ont beaucoup accompagné ce projet
22:00et, malheureusement, ces derniers mois,
22:02le projet est en danger.
22:04Il a été rattrapé jusqu'à
22:06réussir une dernière petite levée
22:08de fonds de 10 millions en avril pour tenter
22:10de subvenir à son
22:12fonctionnement et de trouver enfin les
22:14relais économiques pour développer le projet.
22:16On en est là aujourd'hui, un projet
22:18d'envergure qui pourrait avoir des effets énormes
22:20mais qui, pour différentes raisons,
22:22dont je ne jugerai certainement pas ici,
22:24n'a pas parvenu à mettre à profit
22:26les quantités importantes de financement
22:28dont il a bénéficié pour générer les impacts
22:30qui étaient envisagés. Moi, ce que je trouve
22:32hyper intéressant dans ce projet-là, c'est que
22:34oui, il y a toujours peut-être une proportion
22:36niveau d'argent qui peut être brûlée
22:38sur ça,
22:40mais le vrai fonds du projet,
22:42c'est aussi quand même pour régler
22:44un enjeu sociétal
22:46hyper fort. Là, malheureusement, ils ont
22:48beaucoup de difficultés à trouver un modèle
22:50économique qui sera viable
22:52puisque, au départ, je crois que c'était pour nourrir
22:54de l'humain, puis des animaux
22:56et sur le marché des animaux, ils sont
22:58encore aujourd'hui beaucoup trop chers.
23:00Donc, ce n'est pas grave, je trouve,
23:02d'essayer un projet comme ça
23:04et que ça fade. Là, on est
23:06sur un projet énorme,
23:08d'envergure très puissante
23:10parce que c'est des centaines de millions
23:12et on parle de réindustrialisation
23:14du pays et ça a un impact fort parce que
23:16des gros acteurs comme
23:18la BPI ont financé
23:20à une très grosse hauteur ces projets-là
23:22et du coup sont beaucoup plus regardants aujourd'hui
23:24sur les prochains projets industriels
23:26qui vont se monter avec les risques
23:28qu'il peut y avoir aussi autour de ça.
23:30Ils ne feront pas deux fois
23:32cette erreur aussi puissante
23:34tant que le modèle économique
23:36n'est pas...
23:37Ce n'est pas une erreur, mais un risque.
23:38Ils ne prendront pas deux fois le risque dans cette promotion-là.
23:40Et pour rebondir là-dessus,
23:42je pense qu'on voit un peu
23:44l'enjeu qu'on évoquait tout à l'heure de bien avoir
23:46défini en amont l'impact
23:48qu'on veut réaliser
23:50ou un peu cette étoile du nord
23:52dont vous parliez tout à l'heure.
23:54Parce qu'en fait, si on démarre tout de suite avec énormément
23:56de fonds, ce qui arrive souvent,
23:58on reprend un peu les modèles existants de la Startup Nation,
24:00mais qu'en fait,
24:02ce réajustement-là qui arrive souvent
24:04au bout de quelques années de réussite,
24:06on se dit ok, là on peut partir dans plein de sens différents,
24:08on peut avoir tout cet impact-là
24:10possible, mais en fait si l'étoile du nord
24:12n'est pas encore complètement définie
24:14et surtout complètement prouvée,
24:16je pense qu'il y a aussi
24:18un enjeu et le fait qu'il y ait eu beaucoup de
24:20potentialité sur ce projet, donc beaucoup de portes ouvertes,
24:22pour moi c'est un risque si on commence tout de suite
24:24avec des énormes financements.
24:26Lucie, il y a un cas
24:28un peu moins réjouissant
24:30comme celui de INSEC qui vous interpelle ?
24:32Là, tout de suite,
24:34pas forcément, mais en tout cas
24:36ce que vous disiez, ça me faisait réagir
24:38sur le fait que
24:40c'est vrai que moi pour avoir monté
24:42Togo sans financement vraiment au début,
24:44et donc pour avoir vraiment généré
24:46mes premiers euros de chiffre d'affaires avant de dépenser
24:48mes premiers euros, et ça je l'ai fait
24:50grâce à énormément de bénévoles,
24:52puis de part-time,
24:54puis de premiers CDI, etc.,
24:56mais ça a été vraiment
24:58grâce aux humains
25:00qui s'y sont donnés que ça a pu être possible,
25:02mais là avec Poppins, on a pu lever des fonds
25:04avant même de générer
25:06le premier euro de chiffre d'affaires, et c'est vrai que
25:08c'est pas très agréable en fait, parce que
25:10on crame de l'argent
25:12qu'on n'a pas gagné,
25:14et donc je pense que
25:16il y a beaucoup d'entrepreneurs à impact qui sont plus
25:18dans ces réflexions de sobriété,
25:20même si je n'aime pas forcément ce mot, mais en tout cas
25:22d'être concret
25:24sur je dépense ce que je gagne,
25:26et qu'ils sont plus économes
25:28à tous les sens du terme, plus cohérents avec
25:30l'utilisation des ressources, alors que
25:32la tech peut-être plus
25:34traditionnelle, ou peut-être l'ancienne tech
25:36était assez, moi on m'a déjà dit,
25:38il faut lever tout ce que tu peux lever, et après tu vois comment tu le dépenses.
25:40Moi je ne suis pas du tout dans ces
25:42stratégies-là, et je pense que
25:44peut-être que c'est pour ça, quelque part,
25:46que l'impact met un peu plus de temps à se développer,
25:48parce qu'on a des leaders de l'impact
25:50qui sont un peu plus frileux
25:52à lever tout ce qu'ils peuvent lever, et qui verront
25:54ensuite comment le dépenser.
25:56Donc c'est peut-être aussi une histoire de personnalité
25:58et de valeurs profondes.
26:00Mais je pense que même ça va au-delà de ça,
26:02ça va dans la logique de marché,
26:04dans l'impact, on
26:06vient souvent à rebours
26:08du marché économique
26:10classique.
26:12Le marché économique classique n'a pas intérêt à ce qu'on se développe.
26:14Exactement, donc de fait,
26:16nous on a une proof of concept
26:18sur les anglicismes,
26:20hyper importante à faire.
26:22Nous en tant qu'assos, par exemple, je prends l'exemple de Soit de Boutegravé,
26:24qui a vu tout
26:26le besoin d'insérer
26:28des femmes, et notamment des femmes dans le besoin
26:30des milieux populaires, sur le marché
26:32de la tech pour avoir un milieu décent, et en fait
26:34elle, elle a commencé à Belleville,
26:36dans des assos, à faire des sensibilisations
26:38aux numériques, et en fait
26:40le besoin était là,
26:42le projet a pris de l'ampleur, et après au bout d'un moment,
26:44pour continuer, parce que ça répondait à un besoin,
26:46il a fallu aller chercher de l'argent,
26:48parce que c'est tout à fait le modèle associatif.
26:50Tout ça pour dire que,
26:52au-delà peut-être des personnalités,
26:54ou ce rythme-là, moi je pense
26:56qu'il s'explique, parce qu'on doit faire
26:58beaucoup plus de preuves, vu qu'on
27:00vient, entre guillemets, à un rebours du marché,
27:02même si je pense qu'on ne prend pas la presse.
27:04Allons le débat, il arrive, il arrive,
27:06on passe tout de suite au débat.
27:12Et on rentre dans le cœur de cette émission,
27:14scaler à impact, est-ce vraiment
27:16possible, autrement dit, faire grandir
27:18un projet utile dans un écosystème
27:20financier, administratif,
27:22culturel, qui n'a pas été pensé
27:24pour ce type de modèle ? Est-ce qu'on peut vraiment
27:26croître vite, fort, loin,
27:28sans perdre de vue sa mission ?
27:30J'aimerais qu'on entre
27:32dans le vif du sujet, avec un
27:34cas concret, le Vaud-Baptiste,
27:36vous avez lancé une usine
27:38en Normandie, il y a peu,
27:40est-ce que vous pouvez nous raconter
27:42un peu plus en détail cette aventure,
27:44qu'est-ce qui a coincé, quels freins,
27:46est-ce que vous avez pu identifier ou pas ?
27:48L'usine on l'a montée
27:50au bout de 4 ans
27:52d'activité,
27:54on a commencé un peu comme ce que Lucie disait
27:56tout à l'heure, on a démarré
27:58dans l'ordre, on a commencé par créer une communauté,
28:00on a lancé un crowdfunding,
28:02on a lancé nos premiers produits,
28:04où on faisait fabriquer aussi en Normandie,
28:06mais du coup pas encore dans notre usine,
28:08et on a réfléchi à l'usine
28:10au bout de 150 000
28:12clients, donc on avait
28:14continué de bien grossir
28:16sur le projet avant de penser
28:18à ce moment de l'usine, parce que créer une usine dès le départ,
28:20trouver les financements
28:22pour créer une usine depuis le jour 0,
28:24sans savoir le volume qu'on va avoir,
28:26c'est complètement impossible,
28:28et du coup un moment se fait aussi
28:30le sujet des financements, nous on a
28:32fait rentrer
28:343000 actionnaires dans le projet,
28:36qui sont du coup principalement parmi nos 150 000
28:38clients, parce que l'idée c'était
28:40aussi de, on aime bien
28:42essayer de créer
28:44quelque chose d'assez
28:46logique
28:48en termes de répartition, que ce soit entre
28:50les fondateurs,
28:52les équipes, et du coup je trouvais intéressant
28:54que les clients et les partenaires puissent aussi être
28:56actionnaires du projet pour
28:58à la fois aligner les intérêts, et puis surtout
29:00aller collectivement dans la même
29:02direction, et aujourd'hui on a cette puissance
29:04d'avoir justement ces 3000 actionnaires
29:06qui nous filent un coup de main, et du coup sur l'usine
29:08on a inauguré l'usine il y a
29:10un an, on y a été étape par étape,
29:12on a commencé avec deux salles,
29:14aujourd'hui on a
29:16toute une usine
29:18complète, ça fait 1500m²,
29:20ce qu'il faut savoir c'est que nous on a un concept de
29:22micro-usine, c'est à dire que
29:24l'équivalent en termes de
29:26productivité, c'est l'équivalent
29:28d'une usine de 10 000m² qui fait du gel douche
29:30liquide, mais nous du coup
29:32on fait de la poudre à reconstituer,
29:34avec des mélangeurs qui prennent beaucoup moins de place,
29:36des besoins en énergie, des besoins
29:38en terrain, des besoins en eau aussi,
29:40qui sont, l'eau on est
29:42quasiment un besoin nul dans notre
29:44usine, parce qu'on manipule de la
29:46poudre, du coup on n'a pas besoin de,
29:48on a un petit coup de nettoyage pour
29:50ce besoin d'eau, mais on n'a pas besoin de
29:52machines qui vont faire 30m de long,
29:54et du coup nous c'est
29:56vraiment des petites machines, et on a réfléchi
29:58vraiment notre concept comme ça,
30:00où on y a été de
30:02manière assez
30:04simple, étape par étape,
30:06où on arrive aujourd'hui à avoir une usine au bout
30:08de, bon ça a été assez rapide, on a mis
30:10un an à tout monter, mais justement
30:12on a rencontré pas mal de difficultés
30:14au départ sur les sujets de financement,
30:16et du coup là on a fait appel à la communauté,
30:18et puis c'est un nouveau métier aussi,
30:20de passer de boîte qui va en ligne
30:22à boîte qui produit aujourd'hui,
30:24et du coup c'est dans cette démarche là qu'on,
30:26et c'est vraiment la seule
30:28chance je pense qu'une entreprise a
30:30comme la nôtre de réussir,
30:32c'est-à-dire d'avoir ce côté
30:34je peux
30:36imaginer que demain
30:38la poudre sera moins chère que le liquide
30:40pour des produits équivalents, et je pense
30:42que c'est là où on arrive vraiment à faire quelque chose
30:44d'intéressant avec le projet.
30:46Notamment si tu économises sur les coûts logistiques
30:48non ? Parce que du coup les transporter
30:50de l'eau tu transportes pas d'eau.
30:52On est 10 fois plus léger dans le
30:54transport, on a des besoins en stock
30:56qui sont aussi diminués,
30:58c'est des coûts
31:00de carton,
31:02il y a des commandes
31:04qui partent dans des enveloppes en fait.
31:06On rend aussi possible
31:08des nouveaux modèles économiques
31:10du fait d'avoir divisé par 10
31:12l'impact et les coûts de transport.
31:14Et s'agissant de
31:16vos modèles respectifs, Lucie et Lilia,
31:18est-ce que vous avez identifié des freins ?
31:20Quels sont-ils les principaux ?
31:22Moi je pense que c'est
31:24vraiment ce dont on parle depuis tout à l'heure,
31:26c'est cette idée de comment est-ce que tu développes
31:28une communauté hyper locale de voisinage
31:30tout en passant
31:32à l'échelle et tout en te développant
31:34de manière accélérée
31:36alors que finalement le lien social,
31:38le lien humain c'est quelque chose de très
31:40qui prend du temps à se construire
31:42et en même temps
31:44il y a urgence,
31:46les problèmes ils sont là
31:48et je pense que
31:50tous face au sujet écologique,
31:52on est tous un peu
31:54entre le prendre le temps et en même temps
31:56il y a urgence et je pense que même
31:58pour nous tous personnellement,
32:00on est tout le temps en dissonance de
32:02est-ce qu'il faut que je continue à accélérer le plus vite possible
32:04ou est-ce qu'il faut que je
32:06ralentisse et que je prenne plus le temps
32:08et je pense qu'il faut certainement
32:10faire un peu des deux à la fois, mais c'est vrai que
32:12souvent on est un peu schizophrène.
32:16Nous de notre côté chez Décodeuse,
32:18on a un vrai enjeu sur notre modèle économique
32:20donc on est une structure
32:22différente en termes de modèles
32:24que Pimpin
32:26et 2go2go
32:28donc on est une association
32:30et là on arrive à un stade
32:32où on a bien prouvé notre impact
32:34et en fait dans notre modèle
32:36économique des associations, ce qui est très compliqué
32:38c'est qu'on va
32:40toujours devoir aller demander des nouveaux financements
32:42souvent et en fait
32:44il y a plusieurs enjeux, déjà une baisse assez drastique
32:46des financements publics
32:48avec en même temps
32:50une demande de la part des pouvoirs publics
32:52qui est assez importante
32:54donc en 2005 on était environ
32:56pour les associations c'était 35%
32:58de part de financement public
33:00aujourd'hui c'est 20%
33:02mais à côté de ça la demande
33:04de marché public pour les associations
33:06est passée sur la même période
33:08entre 15 et 30%
33:10donc du coup on est en concurrence
33:12avec d'autres associations
33:14et surtout en fait
33:16un peu ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est que dans cette phase
33:18de scale où on va devoir
33:20structurer
33:24l'association, qu'on va devoir structurer
33:26les équipes, on va devoir se poser des questions sur
33:28notre déploiement national
33:30on va devoir s'outiller
33:32il y a tous ces enjeux de fonctionnement qui vont
33:34intervenir
33:36et c'est compliqué à faire
33:38financer donc il y a encore l'enjeu de comment
33:40on arrive à le valoriser dans notre impact
33:42et surtout en fait les financements qui vont être
33:44entre guillemets faciles à trouver ça va être des financements
33:46pas
33:48pluriannuels, des financements
33:50sur l'année donc en fait nous on est tout le temps
33:52levé de fonds et notre enjeu c'est de définir
33:54un modèle
33:56économique qui nous permet de nous
33:58projeter sur
34:00plusieurs années, qui nous permet de
34:02financer et d'embarquer
34:04dans ce changement
34:06d'échelle
34:08et de sortir un peu des logiques
34:10dans lesquelles se retrouvent plein d'assos qui sont
34:12aujourd'hui en difficulté
34:14de sortir d'une logique de on finance
34:16un projet, un projet, un projet parce que
34:18ce qui se passe après c'est que du coup on s'est
34:20parti dans l'impact, on n'a plus notre étoile du Nord
34:22parce qu'en fait on peut faire plein de choses possibles
34:24plein de lancements de projets qui sont faciles
34:26à faire financer et donc du coup nous
34:28ce qu'on fait chez Decodeuse
34:30c'est qu'on est un peu dans cette phase
34:32où
34:34qui existait déjà
34:36dès le début chez Decodeuse mais c'est
34:38adresser justement les besoins du marché
34:40ce moment où on est convaincu
34:42on va vraiment
34:44vraiment adresser les besoins du marché
34:46et nous c'est répondre aux besoins
34:48des entreprises en termes de recrutement
34:50et donc c'est ce qu'on fait et aujourd'hui
34:52les entreprises nous financent
34:54parce qu'elles croient en notre projet mais parce qu'elles ont
34:56un besoin de féminiser leurs équipes parce qu'elles
34:58ont besoin de recruter et donc là
35:00on arrive à travailler avec des entreprises sur
35:02plusieurs années qui vont recruter
35:04des Decodeuse et
35:06donc du coup on répond à la fois à un besoin
35:08d'impact mais en intégrant le marché réel
35:10et je pense que c'est vraiment ça
35:12notre levier de scale chez Decodeuse
35:14Et quand vous parlez de vos concurrents
35:16c'est ceux qui font la même chose que vous ?
35:18Alors
35:20j'aime pas trop à penser qu'on a des concurrents
35:22non on est mis en concurrence
35:24en fait les associations entre elles
35:26parce qu'on va avoir
35:28l'état qui va ouvrir des financements
35:30en réponse à appel à projet
35:32ils en ouvrent de plus en plus mais ils donnent
35:34de moins en moins d'argent donc on se retrouve
35:36à être concurrent
35:38entre nous et aussi ce qui se passe
35:40beaucoup et moi
35:42quand je suis Decodeuse on essaye de ne pas faire
35:44c'est du coup de dévier en fait
35:46on se dit ah ouais mais ça en fait si on faisait un peu différemment
35:48pour répondre à ce financement là
35:50on aurait plus de soins
35:52et donc du coup on va un peu dévier
35:54de ce qu'on sait faire, de ce qu'on sait bien faire
35:56donc par exemple ce serait
35:58nous on est hyper bons pour
36:00faire ce type
36:02de formation et là on va changer
36:04on fait vraiment de la formation dans les métiers techniques
36:06et là on pourrait se lancer en métier
36:08de marketing digital, c'est pas notre coeur
36:10de métier mais s'il y a un financement dessus allons-y
36:12et c'est je pense là où beaucoup de
36:14structures avec un modèle associatif
36:16se perdent
36:18et ratent un peu leur changement d'échelle
36:20Je trouve que ce qui se dégage en fait beaucoup c'est qu'aujourd'hui
36:22on est dans une économie de la dette qui commence
36:24à être à bout de souffle
36:26d'ailleurs on témoigne les chiffres que je citais dans l'édito
36:28une baisse de financement pour la
36:30Startup Nation, j'ai l'impression que l'âge d'or est plutôt
36:32derrière nous parce qu'il n'y a plus
36:34les moyens de cramer autant d'argent
36:36en ces temps compliqués
36:38et en fait je pense que toutes ces entreprises
36:40à impact ont quelque chose à gagner
36:42si elles arrivent à quantifier
36:44les coûts évités pour la société
36:46ou pour les entreprises dans le cas du projet comme le vôtre
36:48parce que à travers l'action des décodeuses
36:50l'association
36:52permet à des entreprises de réduire leurs
36:54coûts pour recruter
36:56des personnes issues de milieux
36:58différents et je parle même pas de la
37:00cause sociale que ça adresse derrière qui est
37:02importante mais qui n'est pas le cœur premier
37:04de l'action de ces entreprises là, elles ce qu'elles veulent c'est
37:06sans doute réduire les coûts d'action recrutement
37:08ou lorsqu'on évite du gaspillage alimentaire
37:10alors même que
37:12ça coûte de l'argent que de détruire les aliments
37:14ou en tout cas de rien en faire, de les stocker
37:16voire qu'on a des prix qui
37:18explosent sur certaines matières premières donc c'est un double
37:20gaspillage et puis pendant on l'a dit
37:22les coûts logistiques évités, les conflits sur
37:24la ressource en eau qui vont monter
37:26on a beaucoup parlé des milliards d'euros investis
37:28dans les data centers dans les années qui viennent
37:30dans d'autres pays où il y a plus de data centers
37:32on a déjà des conflits d'usages sur l'eau à cause
37:34de toute la quantité nécessaire pour refroidir
37:36ces data centers face à des besoins primaires
37:38liés notamment au fait
37:40de s'hydrater quoi donc
37:42j'aimerais bien qu'on arrive dans les mois
37:44années qui viennent et j'espère que vous vous y arrivez peut-être que
37:46vous avez des exemples pour quantifier les coûts
37:48évités parce qu'en fait dans une économie de la dette qui ne
37:50tient plus, les économies que ça permet de générer
37:52deviendra à mon avis un argument massif
37:54pour que les entreprises ou les assos à impact
37:56puissent finalement avoir
37:58gain de cause face aux décideurs
38:00Encore une fois sur les déchets on le voit complètement
38:02j'étais avec le SMIC Val
38:04hier de
38:06Libourne qui dit que pour 250 000
38:08habitants le coût
38:10public pour
38:12de traitement des déchets c'est 50 millions d'euros
38:14pour 238 000 habitants
38:16donc en fait si on limite les déchets
38:18il y a un tel gain
38:20à faire et donc c'est comment est-ce que
38:22on prend le risque d'investir dans des solutions
38:24qui réduisent les déchets et notamment de la sensibilisation
38:26pour après récupérer
38:28ces sujets publics mais c'est là où
38:30on doit vraiment un peu
38:32investir aujourd'hui dans une transition qui
38:34derrière sera intéressante économiquement
38:36mais c'est sûr que dans une économie de la dette
38:38c'est compliqué de le faire. T'as un sujet du coup
38:40finalement ce qu'on parle c'est d'aligner
38:42du financier et de l'écologique
38:44parce que finalement c'est quand même les coûts évités
38:46on reste dans un domaine de sujets financiers
38:48je pense qu'il y a un deuxième sujet aussi
38:50c'est les récits
38:52et d'avoir
38:54de voir
38:56d'autres aussi modèles de récits
38:58possibles, pas forcément
39:00ce modèle où mon objectif
39:02c'est de finir sur une plage milliardaire
39:04et des modèles qu'on voit beaucoup en ligne
39:06aujourd'hui. La plage à Cabourg coûte
39:08moins cher. Mais la plage à Cabourg est très sympa
39:10je pourrais presque le faire finalement
39:16il y a besoin d'entrepreneurs
39:18Lucie par exemple je pense que toi t'as inspiré des centaines
39:20d'entrepreneurs qui aujourd'hui se lancent
39:22dans l'impact, notamment par
39:24cette aventure sur Too Good To Go
39:26et on sait qu'on a besoin
39:28d'entrepreneurs talentueux
39:30donc on a besoin de convaincre les jeunes
39:32de pas tous aller dans des sujets d'IA
39:34par exemple, mais aussi d'aller sur des sujets
39:36d'impact où on a
39:38besoin de beaucoup plus de gens
39:40qui vont essayer, plus qui vont
39:42échouer, mais il y en a aussi qui vont réussir
39:44et à partir du moment où ils vont réussir
39:46c'est là aussi où on va de plus en plus convaincre les financiers
39:48de diriger aussi l'argent par ici
39:50et encore au delà de créer des futurs souhaitables
39:52pour les entrepreneurs, c'est juste des futurs souhaitables
39:54en tant que citoyen
39:56à chaque fois qu'on parle d'écologie on a l'impression que maintenant ça va être
39:58moins bien, la fête est finie
40:00et en fait non, c'est comment est-ce qu'on décrit
40:02qu'on écrit de nouveaux récits
40:04on se dit en fait typiquement
40:06aller emprunter à son voisin plutôt que d'aller acheter
40:08dans un magasin, en fait c'est juste mieux
40:10mais à tous les sens du terme et d'un point de vue
40:12économique et juste parce que
40:14t'as une histoire à raconter, j'en parlais hier avec un utilisateur
40:16de Poppins, il allait
40:18emprunter un karcher sur Poppins
40:20mais il m'en a parlé pendant 15 minutes
40:22de, en fait il avait rencontré son voisin
40:24et en fait c'était le pote de son pote et il lui a ramené
40:26le soir même et donc du coup ils ont bu une bière et en fait
40:28ce moment avec son karcher a été tellement
40:30plus chouette que
40:32s'il était juste allé acheter un karcher
40:34et que maintenant il le stockait pendant
40:3611 mois de l'année parce que
40:38il nettoie sa terrasse une fois par an
40:40donc c'est vraiment cette idée de se dire
40:42en fait en mettant de nouvelles
40:44habitudes, on peut vraiment
40:46créer des futurs qui nous donnent
40:48envie d'y aller et qui sont plus souhaitables que
40:50ceux qu'on a aujourd'hui donc être écolo
40:52c'est pas forcément être
40:54accepté d'avoir une vie moins bien
40:56dans le futur. Et si on prend
40:58nous en plus l'axe entreprise
41:00qui vont être nous
41:02nos clients, si on peut dire ça comme ça
41:04pour nos écoles
41:06en fait en effet
41:08le fait de répondre à un de leurs
41:10besoins donc on va dire vraiment du marché
41:12il ne suffit pas
41:14il est nécessaire, il est primordial
41:16mais il ne suffit pas et donc nous on a un
41:18enjeu à les embarquer parce qu'en fait il y a plein de
41:20biais sur les profils recrutés
41:22des femmes, dans la tech, qui viennent du milieu populaire
41:24qui ont été formés par une école
41:26qui est une ASSO et pas une des
41:28top 5 écoles d'ingénieurs
41:30et donc en fait tout le récit qu'on va
41:32créer est toujours autour
41:34de l'impact mais avec
41:36des acteurs, enfin nous
41:38les entreprises qui recrutent le plus
41:40les décodeuses c'est des banques et des assurances
41:42donc on ne se dirait pas que c'est forcément
41:44les acteurs les plus engagés dans les
41:46calls à impact et en même temps c'est
41:48ceux qui font les actions les plus concrètes pour nous
41:50nos bénéficiaires
41:52en les engageant et en nous
41:54accompagnant même tout
41:56tout au long de leur formation
41:58et c'est parce qu'on a ces réussites là
42:00donc on doit avoir 98%
42:02de nos entreprises partenaires
42:04qui sont satisfaites des personnes qu'elles reçoivent
42:06et qu'on a ces témoignages là d'entreprises
42:08qu'on arrive à en embaucher d'autres
42:10et nous en fait on va créer une communauté
42:12d'entreprises convaincues
42:14à la fois parce que ça leur rapporte
42:16et c'est vrai et elles y gagnent
42:18quelque chose mais quand elles y gagnent
42:20en prenant un peu à rebours
42:22les habitudes, les biais qu'on va avoir
42:24sur le recrutement
42:26quand on féminise etc
42:28un ça marche pour elles et en plus
42:30ça a un impact
42:32hyper positif et donc là en fait ça devient
42:34nos premières
42:36ambassadrices
42:38c'est parce que finalement le service est au moins
42:40aussi bon si ce n'est meilleur que s'ils avaient choisi une autre
42:42solution, je pense que c'est un peu pareil
42:44quand on fait du zéro déchet, on sort moins souvent
42:46sortir les poubelles
42:48il y a moins de désagréments à la maison
42:50il y a plus de place dans tes placards
42:52il y a plus de place dans les placards
42:54et c'est vrai dans plein de domaines, je pense
42:56sur l'alimentation où on sait qu'un des principaux
42:58leviers de décarbonation c'est de réduire
43:00la part carnée dans l'alimentation
43:02ça ça fait bondir dans un pays où il y a une certaine
43:04appétence à ça mais en fait
43:06quand on regarde, moi j'ai arrêté d'essayer de convaincre
43:08autour de moi, j'en mange de temps en temps, c'est pas le sujet
43:10en fait
43:12dans certains cas, de s'alimenter différemment
43:14c'est des processus digestifs
43:16moins lourds, on dort mieux, on est moins
43:18fatigué, on n'a pas de coup de barre à 15h quand on tourne une émission
43:20et en fait c'est ça
43:22qui est le plus intéressant
43:24c'est ça le bon récit
43:26c'est pas de sauver la planète, c'est trop large
43:28réinventer de nouveaux récits, d'accord, mais est-ce qu'il faudrait aussi
43:30inventer de nouveaux indicateurs
43:32de succès
43:34c'est clair, moi je suis toujours
43:36outré qu'on définisse le succès d'une entreprise
43:38par son chiffre d'affaires en fait, c'est complètement
43:40fou, et même il y a des règles au niveau européen
43:42qui parlent de l'investisseur
43:44pertinent
43:46en gros, et en fait c'est des investissements
43:48publics qui bloquent
43:50les financements quand il n'y a pas assez de retour
43:52sur investissement financier, mais
43:54qui nous laisse investir dans des choses qui détruisent totalement
43:56la planète, et donc en fait de quel retour
43:58sur investissement on parle, pour moi
44:00un retour sur investissement c'est un retour d'impact
44:02c'est un retour qui améliore la société
44:04et effectivement quand on commencera à mesurer le succès d'une entreprise
44:06par ce qu'elle laisse derrière elle
44:08c'est-à-dire par l'impact qu'elle a
44:10sur les humains et la planète
44:12là on aura vraiment défini
44:14on sera revenu
44:16à la juste définition du mot succès
44:18mais c'est vrai qu'on est encore
44:20très très bloqué dans la définition
44:22du succès qui est devenu le modèle capitaliste
44:24et qui est vraiment
44:26unidimensionnel, alors qu'on a bien compris
44:28que notre société elle est beaucoup plus complexe
44:30que juste une dimension qui est
44:32la définition monétaire des choses
44:34Baptiste, au-delà des récits
44:36vous pensez à des indicateurs
44:38concrets ? Non mais le sujet
44:40c'est là qu'on revient au sujet des coûts évités
44:42au final, où tu vas avoir d'autres indicateurs
44:44que le chiffre d'affaires
44:46moi je trouve qu'en région
44:48les pouvoirs publics font quand même des
44:50l'indicateur financier
44:52est présent, mais il y a aussi un des indicateurs
44:54sur l'emploi par exemple, c'est un des enjeux hyper
44:56forts, nous on est l'usine
44:58l'usine Pinpan, on est dans une
45:00ancienne cité ouvrière
45:02je dis ancienne, il y a encore quelques usines
45:04mais une usine qui embauchait 5000 personnes
45:06sur 6000 habitants
45:08elle a disparu il y a 25 ans parce que
45:10ça coûtait 10-15%
45:12moins cher de
45:14de fabriquer
45:16c'était une usine de métallurgie
45:18et plasturgie si je dis pas de bêtise
45:20ça coûtait un petit peu moins cher de le faire à l'étranger
45:22du coup l'impact social
45:24qu'il y a eu sur ça est complètement monstrueux
45:26donc d'un point de vue
45:28en région, je trouve que les choses sont quand même pas mal faites
45:30parfois, et on est quand même
45:32pas mal soutenus aussi par des pouvoirs publics
45:34qui ont cette ambition
45:36autre que uniquement
45:38le chiffre d'affaires, après c'est évident
45:40que si on est dans un modèle d'entreprise
45:42ou même d'association, c'est qu'à un moment il y a un sujet
45:44il y a un sujet de rentabilité
45:46entre l'argent qui rentre et l'argent qui sort
45:48il faut toujours avoir aussi
45:50ça en tête. Mais tu vois même sur un critère comme le nombre d'emplois
45:52créés, de quel emploi parle-t-on
45:54parce que là effectivement tu parles de bons emplois
45:56mais en fait, créer de l'emploi
45:58pour créer de l'emploi et pour baisser les chiffres du chômage
46:00ça n'a pas de sens en fait
46:02si c'est des gens qui n'en peuvent plus, qui font tout pour
46:04prendre leur retraite
46:06le plus tôt possible, est-ce qu'ils sont
46:08épuisés physiquement, moralement, etc
46:10est-ce que c'est de ce genre d'emploi
46:12qu'on a envie d'avoir un maximum
46:14et quand on parle d'un taux de chômage
46:16qui doit être le plus bas possible
46:18pour certains métiers, c'est pas vrai
46:20il faudrait qu'il y ait moins d'emplois
46:22dans des métiers qui abîment l'humain
46:24donc c'est comment est-ce que
46:26même sur ces KPIs là
46:28on trouve des KPIs qui sont plus
46:30holistiques
46:32et qui décrivent une vraie réalité pour l'humain
46:34et la planète. Là-dessus il y a une dynamique qui est en train de monter assez fort
46:36depuis deux ans maintenant qui est intéressante
46:38c'est celle créée par le mouvement Impact France
46:40qui a créé un outil de mesure d'impact le plus simplifié
46:42possible, qui est basé sur les meilleurs
46:44standards, en l'occurrence français
46:46donc des référentiels comme ceux
46:48de la RSE avec l'ISO 26000
46:50comme Bicorp et d'autres, et en simplifiant
46:52ça sur un référentiel restreint
46:54ils sont en train de monter tout un écosystème
46:56de prescripteurs parmi lesquels on va retrouver
46:58des régions, la région Occitanie
47:00par exemple, des collectivités comme la mairie de Paris
47:02ou des prescripteurs financiers comme des banques
47:04qui vont de plus en plus
47:06inciter voire imposer à ceux qui
47:08sollicitent du financement d'en réaliser
47:10un pour commencer à avoir une vision globale
47:12de certains impacts socio-environnementaux
47:14les coûts évités pas encore mais je suis sûr
47:16qu'on y arrivera un jour et ça me ramène
47:18tout ce qui est évoqué là à un
47:20slogan qui me fait bondir à chaque fois que je l'entends
47:22vous allez le reconnaître, c'est le vrai prix des bonnes choses
47:24mais en fait c'est presque
47:26fallacieux de dire un truc pareil, alors je vais peut-être avoir des soucis
47:28en disant ça mais je m'explique
47:30le vrai prix, c'est un prix qui devrait
47:32comptabiliser les coûts par exemple
47:34pour la collectivité
47:36de ce que pourraient représenter
47:38les frais de santé de personnes qui
47:40travaillent dans des entreprises qui ne prennent pas suffisamment
47:42soin d'eux et de leur vie
47:44quand on a des arrêts de travail de 15 jours par an
47:4615 000 euros par an pour la collectivité
47:48donc des entreprises qui vont faire que
47:50parce que les salariés sont bien considérés des emplois
47:52de qualité
47:54il y a beaucoup moins d'arrêts de travail
47:56dans mon entreprise on tourne autour de 3 jours
47:58par an, ça veut dire que techniquement
48:00je fais économiser 12 000 euros à la collectivité
48:02par mon modèle
48:04en fait il nous faudra un ministère des coûts à éviter
48:06et donc on va créer le ministère des coûts à éviter
48:08non mais pour dire qu'aujourd'hui un des problèmes qu'on a
48:10et je ne veux surtout pas stigmatiser l'enseigne que j'ai mentionné
48:12indirectement mais le vrai prix
48:14il n'existe nulle part, aujourd'hui le prix
48:16qui est affiché c'est un prix qui ne considère pas
48:18toutes les conséquences parfois néfastes
48:20des modèles écologiques et sociaux qu'il y a derrière
48:22le vrai prix devrait les considérer
48:24il ne faut pas parler de coût en fait
48:26si je peux juste aborder un tout petit peu de nuance peut-être
48:28même si c'est le débat
48:30c'est dans la globalité on est tous
48:32c'est bien un peu de polémique, très d'accord
48:34moi quand même et surtout sur un modèle
48:36associatif encore une fois en termes de
48:38modèle économique
48:40parfois je m'inquiète un petit peu de la charge
48:42qu'on fait peser aux acteurs de l'impact
48:44là on parlait par exemple
48:46on commence par discuter des indicateurs
48:48nécessaires pour bien évaluer
48:50le scale ou pour se dire qu'on scale
48:52ou qu'on scale pas et on en arrive
48:54à parler d'indicateurs
48:56sociaux pour mesurer
48:58les coûts évités au niveau de la collectivité
49:00et parfois je trouve que dans les débats
49:02autour des modèles économiques
49:04des acteurs à impact on fait
49:06aussi peser une responsabilité
49:08énorme sur
49:10on va dire tous les acteurs à impact
49:12devraient monter plainte blanche sur l'ensemble
49:14de leurs
49:16indicateurs
49:18par exemple
49:20si chez Pimpon vous créez
49:22vous créez
49:24de l'emploi comme vous êtes
49:26une entreprise à impact faudrait créer
49:28là on va regarder quelle qualité d'emploi
49:30est-ce que c'est bien en accord avec vos valeurs
49:32etc etc et ça moi je trouve
49:34que dans l'enjeu des indicateurs
49:36parfois on met beaucoup de pression
49:38aux acteurs à impact
49:40qui déjà essayent
49:42de on va dire
49:44casser un peu le marché en tout cas changer
49:46vraiment disrupter le marché pour le coup
49:48dans sa logique économique classique
49:50donc parfois moi c'est pour ça que
49:52j'étais très d'accord
49:54avec ce que vous disiez juste tout à l'heure de
49:56vraiment avoir une étoile du nord
49:58et qu'on soit clair dessus parce qu'en fait
50:00c'est déjà tellement difficile ce qu'on fait
50:02si on se met à vouloir avoir
50:04une logique d'impact
50:06structurelle et 360 sur absolument
50:08tout ce qu'on fait
50:10en tout cas sur un modèle associatif je trouve ça
50:12compliqué. Je pense qu'on n'a pas le choix en fait
50:14il y a quand même un
50:16c'est le fameux donuts
50:18où il y a quand même un plancher social à respecter
50:20systématiquement quoi que tu fasses en fait
50:22juste si tu veux monter une bonne boîte
50:24et c'est là où des modèles comme Bicorp sont
50:26très intéressants c'est en fait il faut considérer
50:28l'écosystème à partir du moment où
50:30tu te dis
50:32non mais en fait moi c'est que la lutte contre le gaspillage alimentaire
50:34et donc la précarité alimentaire c'est pas mon sujet
50:36et donc l'état
50:38de mes salariés c'est pas mon sujet parce que
50:40je les emploie pour lutter contre le gaspillage alimentaire
50:42et le donut c'est le plancher social
50:44et les limites planétaires
50:46en fait tu peux plus
50:48en fait ça sert à rien de faire les choses si c'est pour les faire
50:50de façon destructrice en fait et je pense que c'est
50:52beaucoup ce qu'on a fait dans l'économie
50:54traditionnelle ou dans l'ancienne économie
50:56c'est qu'on s'est dit
50:58je m'obstine à faire
51:00ce qui me fait gagner
51:02de l'argent, la façon dont je le fais finalement ça a peu d'importance
51:04et je pense que autant avoir
51:06une étoile polaire, une étoile du nord
51:08c'est essentiel pour
51:10rester concentré et en même temps
51:12il faut quand même mettre un cadre dans
51:14la façon dont je vais opérer
51:16et je pense que ça effectivement
51:18ça m'a beaucoup servi chez TogoTogo
51:20avec le développement en ultra croissance de pouvoir
51:22m'appuyer sur des questions
51:24que Bicorp posait
51:26que je m'étais même pas encore posé en fait
51:28mais effectivement quand tu commences
51:30à passer à l'échelle, si tu ne te poses pas
51:32ces questions, tu vas te les poser que trop tard
51:34et on l'a vu avec des Facebook
51:36des Uber qui ont eu
51:38énormément de scandales de par leur croissance
51:40accélérée, je pense qu'il faut
51:42quand même faire attention parce que
51:44si même les acteurs de l'impact ne font pas
51:46attention à ça, et je suis tout à fait d'accord
51:48l'idée que ce ne soit pas que les acteurs de l'impact
51:50et qu'en fait on puisse définir
51:52de nouveaux modèles de succès
51:54qui sont appliqués à absolument tous
51:56et que demain on puisse considérer
51:58le succès total, non pas que
52:00par son chiffre d'affaires, mais par son impact global
52:02sur la société et là on verra
52:04quelle entreprise a du succès
52:06et quelle entreprise n'a pas.
52:08Une nuance sur
52:10vraiment l'enjeu des indicateurs et pas des méthodes.
52:12Désolé Alix, je suis obligé d'être totalement d'accord
52:14avec ce que vient de dire Lucie concernant Bicorp
52:16et en même temps peut-être pour conclure
52:18attention tout de même pour remettre
52:20un peu nuance, on a aussi vu des entrepreneurs
52:22qui voulaient
52:24réaliser et soutenir des causes sociales
52:26et environnementales, trop jusqu'au boutiste
52:28dans leur idée, ont malheureusement
52:30fait capoter le projet, parce que
52:32parfois il faut faire des consensus aussi.
52:34C'est pour ça qu'on est globalement d'accord, mais c'est sûr qu'il faut
52:36sans cesse trouver l'équilibre
52:38d'être parfait mais pas trop parfait
52:40parce que sinon on ne fait rien, d'être activiste
52:42sans être extrémiste
52:44et je pense qu'on est tous dans ces
52:46recherches qui font du bien.
52:48Mathis, le mot de la fin.
52:50C'est une bonne idée d'avoir une poussole
52:52et d'essayer de le faire sans perdre ses valeurs.
52:54Je pense que c'est l'enjeu
52:56majeur des typologies
52:58de boîtes qu'on peut monter à impact.
53:00Notamment quand on monte une boîte à impact,
53:02une des premières choses qu'on pose c'est les valeurs de l'entreprise
53:04et après c'est à tout le groupe
53:06de se porter garant de ses valeurs.
53:08On pourrait faire une émission sur les valeurs
53:10fièrement affichées sur les sites dont on pourrait souvent débattre.
53:12Tout à fait, d'accord.
53:14C'est l'heure de notre dernière séquence, on passe au Good to Know.
53:20Et avant de conclure,
53:22c'est le Good to Know et Thomas,
53:24tu as un classement.
53:26Oui, on a parlé notamment de financement.
53:28Il existe dans le monde de la finance des classements,
53:30souvent pour valoriser les projets,
53:32les entreprises qui ont le plus de potentiel
53:34et dans lesquelles il faudrait investir.
53:36Pour Skylay justement, il existe depuis peu
53:38une alternative qui s'appelle
53:40le classement Impact 40-120
53:42qui vise à référencer et donc à mieux
53:44faire connaître des projets
53:46entrepreneuriaux dont l'objectif
53:48au-delà d'évidemment avoir une pérennité
53:50économique et de générer des impacts sociaux
53:52environnementaux pour la société
53:54et de générer du coup les coûts évités dont on parlait tout à l'heure.
53:56Ce classement, donc l'Impact 40-120
53:58je crois a eu lieu récemment
54:00dans la deuxième édition dans le cadre
54:02du sommet Change Now et il se trouve justement
54:04c'est aussi pour ça que je voulais l'évoquer,
54:06que Togo Togo et Pinpin font partie
54:08de ce classement pour la qualité de leur projet,
54:10le potentiel qu'ils représentent d'ores et déjà,
54:12voire le potentiel qu'ils pourraient encore développer demain.
54:14Il faut notamment parmi des critères,
54:16pour donner des exemples, avoir moins de 10 ans d'existence
54:18et générer près ou plus
54:20de 50 millions d'euros de coûts évités par an pour la société.
54:22Voilà comment on va essayer de faire
54:24émerger avec ce type de classement
54:26une alternative pour que les flux financiers aussi
54:28eux se réorientent vers des projets de ce type
54:30qui feront qu'à l'avenir la pérennité économique
54:32sera directement corrélée aux gains sociaux
54:34et environnementaux.
54:36Lucie Baptiste, un mot en mode César,
54:38est-ce que ça évoque pour vous
54:40de faire partie de ce classement ?
54:42Ça fait plaisir d'être enfin reconnue pour les bonnes choses.
54:44C'est bête mais
54:46la plupart des classements et notamment
54:48c'est un peu un pique-nez au CAC40,
54:50ils ne regardent qu'uniquement
54:52les critères financiers des entreprises
54:54et en fait c'est un peu fatigant.
54:56C'est pas très inspirant et ça ne donne pas
54:58forcément envie de se lever tous les matins.
55:00Donc là, se dire que pour la société
55:02on a évité plus de 50 millions
55:04d'euros de coûts,
55:06ça rend hyper fier
55:08et ça donne envie de continuer et d'aller encore plus loin.
55:10C'est à la fois une fierté
55:12et c'est aussi intéressant de voir
55:14toutes les entreprises, dans toutes les entreprises
55:16citées, voir l'impact général
55:18qu'on arrive à avoir collectivement.
55:20Complètement.
55:22Il y a un petit mot sur les décodeuses ?
55:24Nous,
55:26je dis toujours,
55:28nous les associations, notre but c'est
55:30de dépenser de l'argent, c'est bien sûr
55:32une blague.
55:34Mais nous,
55:36en fait, on est toujours en train
55:38d'essayer d'éviter
55:40des coûts et pouvoir d'en faire gagner un peu
55:42pour tout le monde, à la fois nos bénéficiaires,
55:44nos partenaires publics et
55:46les entreprises.
55:48Donc ce sera intéressant de voir les méthodes
55:50de calcul et de voir comment des décodeuses y
55:52performent.
55:54Merci beaucoup, chers invités, c'est la fin
55:56de cette émission. Merci Lucie Bache,
55:58cofondatrice de Tougoo Tougoo et de
56:00Poppins. Merci à Baptiste Amin,
56:02cofondateur de Pinpin
56:04et Alia Ghazouani, directrice
56:06des opérations chez Décodeuse.
56:08Et bien sûr, merci à toi
56:10Thomas. Quant à moi, je vous dis
56:12au mois prochain pour un nouvel épisode
56:14de Forgo2.
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