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Guirchaume Abitbol, cofondateur de Lyynk, une application dédiée à la santé mentale des jeunes, le 12 juin 2025 sur franceinfo.

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Transcription
00:00Gershom Abitbol, cofondateur de Link, donc application dédiée à la santé mentale des jeunes
00:04que vous avez créé d'ailleurs avec et pour votre fille Miel qui a vécu une période de détresse
00:09pendant son adolescence et avec les conseils aussi, on le précise, de la psychiatre Claire Morin.
00:15Est-ce que ce plan santé mentale du gouvernement est à la hauteur des ambitions ?
00:18Je le rappelle, la santé mentale décréter grande cause nationale de 2025.
00:23Alors je crois que tout le monde est assez déçu par ce plan,
00:25notamment par l'absence de chiffrage, de moyens alloués aux soins et à la psychiatrie.
00:31Moi ce qui me choque, d'autant plus dans ce plan, c'est l'absence totale de la prévention.
00:35C'est-à-dire qu'on ne parle pas de prévention dans ce plan.
00:37Repérer, ce n'est pas prévenir. Prévenir, c'est éviter les troubles psy qui peuvent être évitables.
00:42En particulier le trouble anxieux chez les jeunes qui se transforment dans beaucoup de cas en troubles dépressifs.
00:47À aucun moment on se pose la question de pourquoi les jeunes ne vont pas bien.
00:51C'est ça en fait le vrai sujet.
00:52C'est-à-dire que former deux personnes repères dans chaque établissement scolaire qui ne sont pas du métier, ça ne sert pas à grand-chose ?
00:58Si, c'est très bien. Ça permet de repérer et puis éventuellement de soigner si on a les moyens de soigner.
01:02Aujourd'hui, on n'a pas les moyens de soigner en termes de ressources.
01:05Donc la solution, en fait, c'est de faire en sorte qu'il y ait moins de gens dans le circuit de soins.
01:08Et pour ça, c'est de faire en sorte que les jeunes se sentent mieux.
01:11C'est pour ça que nous, on propose en fait de mettre en place, de parler de bien-être à l'école.
01:15Faire du bien-être, quelque chose d'essentiel.
01:18Prendre soin de sa santé mentale.
01:19On connote trop la santé mentale à quelque chose de négatif.
01:22On a tous une santé mentale.
01:23Elle est bonne ou elle est mauvaise.
01:25Faisons en sorte qu'elle reste bonne chez nos jeunes pour qu'il n'y ait pas besoin de ce parcours psy.
01:28On soulagera également le système de soins en agissant ainsi.
01:32L'intérêt, c'est aussi de créer des liens avec nos jeunes, avec nos ados, finalement, quand tout va bien.
01:37Absolument.
01:37Et aujourd'hui, le vrai sujet, c'est pourquoi les jeunes ne se sentent pas bien.
01:40Aujourd'hui, ils ont du mal à se retrouver dans une société qui ne leur correspond plus.
01:44Et nous, au lieu d'adapter la société, de réfléchir à comment on peut adapter la société à cette génération Z et la génération Alpha qui arrivent,
01:51tout ce qu'on fait, c'est de dire non, non, vous allez rentrer dans notre moule de force.
01:54Et c'est comme ça.
01:55Qu'est-ce que vous comptez dire cet après-midi au ministère de l'Éducation nationale ?
01:59On va parler à nouveau des mesures qu'on a proposées au conseiller du Président de la République il y a à peu près huit semaines.
02:04On sent bien que ça reste un peu lettre morte.
02:06Ce n'est pas assez sensationnel, peut-être, comme mesure.
02:09Ça réagit beaucoup sur l'actualité.
02:11On l'a vu ces derniers jours.
02:12Non, le problème de fond, c'est réfléchir à la jeunesse.
02:14On va reparler de nos propositions qui sont concrètes, faciles à appliquer et chiffrées.
02:18Le gouvernement a peu de moyens, visiblement, à mettre dans ce plan, comme dans tout le reste,
02:24puisqu'on est en période de vache maigre budgétaire.
02:27Vous avez des solutions qui coûteraient peu d'argent ?
02:30Qui ne coûtent même rien pour la plupart d'entre elles.
02:33On a proposé, nous, déjà de relâcher un peu la pression sur les jeunes,
02:35notamment avec la semaine respire.
02:37On leur laisse une semaine par trimestre sans devoir pour qu'ils puissent faire d'autres activités
02:43qui sont liées à leur bien-être et qui puissent justement faire des remontées
02:46sur les gains qu'ils ont pu générer grâce à cette semaine.
02:49C'est le repos santé mental pour les jeunes
02:50qui permettrait, sur recommandation d'un médecin ou d'un psychologue,
02:53d'avoir trois demi-journées qu'ils puissent prendre en fonction de leurs besoins
02:56quand ils ne se sentent pas bien.
02:58C'est déjà donner un signal aux jeunes en disant
03:00on a compris, il y a des choses qui ne vont pas
03:01et on va essayer de faire en sorte que vous vous sentiez mieux dans la société.
03:04Il y a le gouvernement et Emmanuel Macron
03:06qui veulent interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans.
03:09On parle beaucoup aussi des écrans, des téléphones portables
03:12qu'il faudrait peut-être retirer aux ados.
03:14Vous avez pris un peu le côté inverse avec l'application Link
03:18puisque c'est une application sur smartphone
03:20mais ça permet justement aux parents d'entrer en contact
03:24parfois avec leurs jeunes quand ils ont du mal à les comprendre.
03:26Aujourd'hui, les jeunes communiquent via le numérique.
03:29Il ne faut pas abandonner ce terrain.
03:31C'est un faux débat, cette histoire d'interdiction.
03:34D'abord, ce sera extrêmement compliqué à mettre en œuvre.
03:35Les jeunes ne sont pas bêtes.
03:36On l'a vu d'ailleurs avec l'interdiction du port d'eau.
03:39Les VPN ont enregistré dix fois plus d'inscriptions en 24 heures.
03:43Tout ça, c'est un peu des faux débats.
03:45Il faut éduquer les jeunes à un usage responsable
03:47et averti des réseaux sociaux et des plateformes numériques
03:49plutôt que d'essayer de leur interdire.
03:51On vit dans le numérique, on vivra de plus en plus dans le numérique.
03:54Soyons de bons utilisateurs du numérique.
03:56Ça, c'est notre rôle de parents
03:57mais c'est aussi le rôle de l'école, d'accompagner les jeunes
03:59pour un usage responsable des plateformes.
04:02Gershom Abitbol, toute dernière question.
04:05Le gouvernement, pour vous, ne prend pas la mesure de l'urgence aujourd'hui
04:08en termes de santé mentale d'une partie de la jeunesse ?
04:11Non, ils ne prennent pas en compte le problème des jeunes.
04:14C'est-à-dire qu'il faudrait écouter un peu plus les jeunes
04:16pour comprendre pourquoi ils se comportent ainsi.
04:18Les écouter sur quoi, par exemple ?
04:19Les écouter sur ce qui ne va pas, par exemple, à l'école.
04:21L'école, aujourd'hui, la phobie scolaire est un véritable sujet.
04:24Sous-titrage Société Radio-Canada

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